• Chikungunya, maladie ou souris ?

        Il a fait très chaud au début de la semaine et dans les lieux près d'une mare ou d'un lac, les moustiques pullulaient. Une de mes filles étaient criblée de piqûres.
        Habitant dans un lieu relativement sec, et surtout au 5ème étage, les moustiques habituels n'ont pas la force de monter aussi haut, et même si j'arrose mon jardin sur le toit, je ne me fais jamais piquer.
        Alors, événement très particulier dans ma vie, pour la deuxième fois j’ai vu un moustique tigré, un « Aedes aegypti ». La première fois c’était en Bretagne Là c’est sur une des vitres de ma salle de séjour, mais à l'extérieur. Pas de pitié !. Je suis sorti et je l’ai écrasé aussitôt.


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      Comme son nom l'indique l'Aides Aegypti est originaire d'Afrique, mais on le trouve maintenant dans les régions tropicales à travers le monde, et on en voit de plus en plus en Europe, dans les régions tempérées comme le sud de la France ou la Bretagne.
        Je ne crois pas que ce soit une conséquence du réchauffement climatique, mais plutôt des transports aériens (en région parisienne j’habite non loin de l’aéroport d’Orly).
        Les moustiques aiment voyager avec les pneus, chauds, humides et stockés à l'extérieur, comme ceux des avions ou des camions, mais il peut être venu avec n'importe quel container de marchandises, voire dans un bagage.
        Ce petit moustique (il ne mesure q’un peu plus du cm), est considéré comme l’un des plus importants vecteurs de maladies, notamment la dengue et la fièvre jaune, mais aussi le paludisme et le chikungunya. Et il arrive à évoluer pour résister aux insecticides nouveaux.
        On pense qu’à l’origine leur ancêtre commun il y a 250 millions d’années était une mouche drosophile, puis que les moustiques sont apparus et que l’anophèle (autre vecteur du paludisme) et l’aedes se sont différenciés il y a environ 150 millions d’années.
        Les femelles pondent des œufs dans les lieux humides, qui éclosent en un jour, et les larves ont une vie d’une dizaine de jours avant de devenir moustiques, qui eux mêmes vivent de l’ordre de 3 semaines dans la nature (en les soignant bien en laboratoire, pour les étudier,, on arrive à en conserver 3 mois !!).
        Seule la femelle pique mais elle ne transmet des maladies que si elle a piqué auparavant une personne atteinte de cette maladie. La probabilité pour qu’elle transmette en France une maladie est donc faible, ce qui n’est pas le cas en un lieu où se propage une épidémie et où les malades infectés ont nombreux.

        Moustique est un nom français; les canadiens les appellent des maringouins et le nom savant de leur famille d’insectes diptère est « culucidae ». Ils n’ont qu’une paire d’ailes longues étroites et membraneuses, qu’ils replient au repos
        Les adultes mâles et femelles se nourrissant de nectar de fleurs, ils participent à la pollinisation des plantes, au même titre que les papillons. Ils boivent également de l’eau. Les larves des moustiques en général représentent une partie de la biomasse et un apport de nourriture important pour des animaux divers (batraciens, lézards, oiseaux…)
        La fécondation d’une moustique n’a lieu qu’une fois dans sa vie. La plupart des femelles ont alors besoin de repas sanguins pour le développement des œufs.

        Quelques mots sur le chikungunya dont on entend parler à nouveau à la télé.
        Le chikungunya est courant aux Antilles et en Guyaner. 
        Aucun cas lié à la piqûre d'un moustique sur le territoire métropolitain, n'a été relevé. mais il peut y avoir des cas «importés» de personnes contaminées lors d'un voyage à l'étranger ou outremer. Ces cas doivent être signalés aux autorités sanitaires car le malade peut, involontairement, contaminer un moustique «métropolitain» qui le piquerait, lequel insecte deviendrait à son tour vecteur du virus.
        Cette maladie est due à un arbovirus (c’est aussi le cas pour la dengue et la fièvre jaune). Le mot arbovirus est une contraction de l'expression anglaise « arthropod-borne viroses", c’est à dire qu’il est transmis par des arthropodes suceurs de sang : tiques, moustiques… Ce n’est donc pas une classification quant à leur structure biologique.
        En langue Makondée, chikungunya signifie « qui marche courbé en avant », et évoque la posture adoptée par les malades en raison des intenses douleurs articulaires.
        L’infection entraine en effet, après un délai d’incubation de 2 à 10 jours, des atteintes articulaires, souvent très invalidantes, concernant principalement les poignets, doigts, chevilles, pieds, les genoux et plus rarement les hanches ou les épaules.
        On constate fréquemment des maux de tête, accompagnés de fièvre, des douleurs musculaires importantes, une éruption cutanée au niveau du tronc et des membres, une inflammation d’un ou plusieurs ganglion(s) lymphatiques cervicaux ou encore une conjonctivite et parfois des saignements des gencives ou du nez.
        Habituellement, la guérison est assez rapide avec la disparition en quelques jours de la fièvre et des manifestations cutanées mais les signes articulaires peuvent durer plusieurs semaines. Il ne semble pas que l’infection par le virus Chikungunya soit la cause directe du nombre limité de cas mortels qui ont été décrits lors des épidémies.
        Les traitements sont à base d’anti-douleurs et anti-inflammatoires. Ces traitements n’ont aucun effet préventif sur la survenue d’une évolution chronique. Une corticothérapie peut s’avérer nécessaire dans les formes sévères d’évolution subaiguë ou chronique. Il existe un médicament, la sulfasalazine, qui est disponible dans le commerce et qui peut être utilisé pour lutter contre les douleurs causées par la maladie
         La prévention de cette infection est à la fois collective et individuelle, reposant sur la lutte anti-moustiques et notamment sur la suppression de l’eau stagnante et l’usage (avec précaution) d’insecticides.
        Il est possible qu’existe un jour un vaccin, car les progrès des connaissances en ADN permettent de l’envisager.

        Mais pour vous reposer de ces considérations sinistres, je vous montre ci-dessous un autre aspect du chikungunya, : c'est le nom de la souris que m'a offerte, il y a une quinzaine d'années, une de mes petites filles pour Noël, et qui est toujours sur mon bureau, en train de jouer avec celle de mon mac ! Ellelle adore lire mes articles; elle corrige mes fautes d'orthographe et me donne des conseils sur la présentation.
       Que pensez vous de ma petite souris en peluche "Chicungunya" ?


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