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         C'est le premier mai, la fête du travail, alors on est très fatigué.
         Mais certains l'ont fêtée et peut être un peu trop car ils avaientnt soif, d'autres ont un peu trop fumé. et une jeune femme me demande quelle est la différence entre les images bizarres que l'on peut avoir l'impression de visualiser, dans ces situations, et les hallucinations, qui restent peu fréquentes et assez mystérieuses. On en parle peu, à part les voix de Jeanne d''Arc, dont j'ai donné une explication dans mon article du 06/07/2019
         J'avais fait les 4,5 et 6 août 2019, trois articles sur les hallucinations auxquels je vous renvoie.
         Mais je vais essayer de faire un petit résumé sur ces hallucinations.

         On dit souvent qu'on a vu des éléphants roses, pourquoi pas bleus pour les garçons ?
    Combien de fois avez vous dit cette phrase en se moquant de nos camarades.? Soit parce qu’ils étaient un peu partis pour avoir bu de l’alcool ou fumé du cannabis; quelquefois aussi, parce que stressés ils tenaient des propos pas très logiques.
        Mais on parle aussi, pour des personnes malades mentalement d’hallucination, et on en prête même à des gens très sensés, qui, si on croit la légende, ont entendu « des voix ».
        
        Si vous consultez un dictionnaire, vous trouverez qu’une hallucination c’est “une perception sans objet”, c’est à dire sans objet réel à percevoir par nos sens et donc sans stimulation extérieure de l’organe sensoriel associé à l’hallucination.  (en latin hallucinatio signifie égarement, erreur, tromperie).
        En fait ce n’est pas vrai car l’organe sensoriel est en général sollicité, mais le cerveau ne donne pas alors la sensation correspondant au stimuli extérieur, car il l’interprète de façon erronée.
        Les neurobiologistes n’aiment pas cette définition et disent plutôt que c’est “un état mental dont le contenu est conscient, involontaire, et sous certains aspects semblable à la percep-tion ou au rêve”.
        C’est donc un phénomène qu’on croit réellement avoir vécu (contrairement au rêve), et qui a touché un ou plusieurs de nos sens.

        Les hallucinations touchent tous les sens : les hallucinations visuelles, bien sûr, mais aussi auditives, verbales (entendre des voix), gustatives ou encore de l'équilibre et de I'orientation. Certaines mélangent même les sensations.
        Le phénomène est complexe sur le plan physiologique et psychologique, mais même en matière de nature : que sont ces hallucinations :une réalité qui n'en est pas une, une fausse perception, une illusion ?
        On est proche de la philosophie de terminale : peut on toucher, voir ou entendre ce qui n’existe pas.? Ce qui existe est il forcément perceptible par nos sens? Est ce qu’un rêve, une douleur, une pensée, voire même les couleurs existent ?
        Et fait ce sont des phénomènes qui interviennent dans notre cerveau, et cela on peut le mesurer (au moins partiellement). Mais ensuite nous avons conceptualisé, utilisé notre langage pour rendre abstraits ces phénomènes.

        Et  comment étudier les hallucinations, alors qu'elles sont fugaces et imprévisibles ? En étudiant le cerveau de personnes schizophrènes, mais des personnes normales peuvent aussi avoir des hallucinations. Sont elles les mêmes?
        Une autre façon de les étudier consiste à suivre I'effet, sur des volontaires, de substances hallucinogènes.
        Dans les deux cas, on peut enregistrer par imagerie les perturbations neurobiologiques que déclenchent ces hallucinations dans le cerveau.

        On s’imagine que ce sont surtout les gens atteints de maladies mentales ou ceux qui ont consommé alcool ou drogues, qui sont sujets à ces manifestations.
        En fait c’est beaucoup plus courant chez des personnes tout à fait en bonne santé physiologique et psychologique : 50% des hallucinations se produisent dans un état de semi-conscience transitoire entre l’éveil et l’endormissement, 37% survenant quand on s’endort et 13% au réveil.
         Le manque de sommeil, le manque d’oxygène, le manque de nourriture favorisent leur apparition. De même une sous-utilisation ou une surcharge d’un de nos sens. Egalement des conditions extrèmes physiques ou psychiques peuvent les déclencher (exploit sportif, accident, décès d’une personne aimée, fatigue ou douleur intenses, dépression, voire euphorie).
        Les phénomènes hallucinatoires sont très complexes et la manifestation sensorielle ou la confusion des sens ne représente qu'une facette. Une hallucination combine souvent des composantes sensorielles, psychiques et émotionnelles (souvent angoisse ou euphorie).

        Dans l'article du 05/07/2019, j'ai déjà décrit ce que sont les hallucinations de nos sens notamment visuelles, auditives et olfactives, voire tactiles et de l’équilibre.

        Par contre quelques mots sur des hallucinations psychiques, sans rapport avec nos sens et où seules les pensées du sujet entrent en jeu.
        Elles peuvent avoir une incidence sur les états mentaux, cognitifs et émotionnels et peuvent bouleverser le sens du temps et de l’espace, l'attention ou encore les notions d'individualité et de contrôle conscient.
        De façon plus générales, elles perturbent la notion du « moi », de la distinction entre soi-même et d’autres personnes réelles ou imaginaires, ou entre son corps, soi-même et son environnement (par exemple entre la personne et l’objet qu’elle voit).
        Il peut y avoir confusion entre le visible et l’invisible, mais aussi mélange entre le conscient et l’inconscient.

        Certaines personnes ont des hallucinations, mais s’en rendent compte et les différencient de la réalité, mais dans la majorité des cas les personnes hallucinées croient avoir vécu leur ressenti, contrairement à ce qui se passe dans les rêves.

        Pour terminer, je voudrais vous donner un petit exemple personnel. Je pense que les neurobiologistes n'appelleraient pas cela une hallucination psychique, mais cet exemple montre combien nos souvenirs sont des constructions fragiles, surtout chez de jeunes enfants. 
       Quand j'étais enfant, ma grand-mère (une ancienne instit) m'avait appris à lire à 4 ans et mon grand père (ingénieur), m'avait familiarisé avec toutes sortes de calculs, de telle sorte que, allant atteindre 6 ans, je suis entré du début janvier au début juillet directement en CP2.
       A l'époque on donnait en fin d'année scolaire, lors d'une "distribution des prix officielle" des livres aux élèves ayant obtenu de bons résultats et j'avais ainsi un petit roman pour enfant, dédicacé par la directrice et l'institutrice. J'en étais très fier.
       Evidemment j'ai vite lu d'autres livres et quand j'avais 14 ans, j'ai retrouvé ce roman dans un tiroir et je l'ai montré à ma mère, en lui racontant le souvenir que j'avais de la distribution des prix et de la remise de ce livre.
       J'ai été très étonné lorsque Maman m'a dit : "Mais ni toi, ni moi n'avons été à cette cérémonie, tu avais la varicelle et tu étais au lit ! On nous a envoyé ce livre avec tes notes"
       Cette année là, j'avais beaucoup travaillé; c'était ma première année d'école, mes camarades avaient en général deux ou trois ans de plus que moi, j'avais peur de ne pas être à la hauteur, je voulais garder l'estime de mes grand parents et de mon institutrice et donc ce livre était pour moi une reconnaissance importante au plan psychologique et émotionnel.
        Alors, privé de la cérémonie de remise, mon cerveau l'avait imaginée et cette construction était devenue peu à peu un souvenir "réel" dans mon esprit d'enfant. Le souvenir n'était pas faux, mes résultats et le livre étaient réels, mais le souvenir était "reconstruit".
        Je pense d'ailleurs qu'il avait intégré des images, des petits morceaux de distribution des prix en CM1 et CM2, les années suivantes, à l'école publique.

       
         


        

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          J'ai déjà fait un article le 25 septembre 2021 sur nos capacités de perception auditive au milieu de personnes qui parlent, mais je vais reprendre cette question sous un autre angle..
         Quand on vieillit, même si on essaie de conserver le maximum d’exercice intellectuel, les capacités du cerveau diminuent, parce que beaucoup de neurones ont peu à peu disparu, dans tous les centres et notamment l’hippocampe, qui est le chef d’orchestre de la mémoire.
        Je m’en aperçois tous les jours.
        Quand je rédige un article, je ne veux pas utiliser le même mot dans deux lignes successives et d’habitude j’écrivais le mot homonyme sans même m’en préoccuper, et maintenant, parfois je reste une ou deux secondes avant qu’il ne me revienne en mémoire : c’est agaçant !!
        Mais ce qui me frappe le plus, c’est la baisse de capacité des centres tampons de mémoire immédiate, qui stockent des données de façon provisoire, pour quelques instants où elles sont nécessaires. Par exemple je bricole et je pose un outil sur une table, et deux minutes après j’en ai besoin et « où diable ai je posé cet outil ? »; je mets dix secondes à me rappeler où il est. Et il m’arrive parfois pour retrouver mon téléphone portable dont je me sers très peu, de l’appeler à partir de mon téléphone fixe, pour que sa sonnerie m’indique où il est. Enervant n’est ce pas.
       Un autre désagrément est la baisse de capacités discriminatoires auditives, due à la fois à une moindre perception des différences de fréquences par l’oreille, et une baisse de performance des centres d’interprétation cérébraux.
        Autrefois j’arrivais autour d’une table à suivre deux conversations c’est à dire ce que disaient deux groupes de personnes, s’ils n’étaient pas trop éloignés. Maintenant il faut que je choisisse : l’un ou l’autre, mais pas les deux à la fois. Et si quelqu'un parlait à coté ou écoutait la radio ou la télé et que je réfléchissait, cela ne me gênait pas; j’arrivais à m’abstraire. Maintenant c’est plus difficile : entendre d’autres paroles ralentit ma mémoire et ma réflexion.
        Il faut bien admettre qu’on vieillit, mais cela m’a incité à voir comment le cerveau s’accommodait des bruits environnants.

        Le bruit environnant n’est pas une pollution moderne. Je me rappelle que dans les versions latines de mon enfance, on se plaignait déjà du bruit dans les rues de Rome.
    De nombreux auteurs que nous étudions en littérature se plaignaient d’être gênés par les voix, la musique, le bruit des carrosses et chevaux …
        Maintenant on nous sussure (mais parfois trop fort) de la musique, dans les magasins, dans les centres commerciaux, au restaurant.
        Cela nous empêche de communiquer, mais les chercheurs ont montré que cela amène en plus une certaine tension émotionnelle. Nos centres amygdaliens réagissent et font augmenter notre tension artérielle.
        Mais ils ont aussi montré que ile bruit ambiant perturbe la mémoire et notamment, la mémoire tampon immédiate. (donc je ne suis pas anormal ! lol).
        Il existe dans notre cerveau une « boucle phonologique ». Les mots que l’on entend, mais aussi ceux que l’on « prononce virtuellement sans parler » dans notre cerveau, sont enregistrés pour quelques dizaines de secondes voire une minute ou deux. Il y a d’ailleurs aussi une « boucle visuelle » qui enregistre les images (là où j’avais posé mon outil).
        Supposez que l’on vous donne un numéro de téléphone que vous voulez notre, pendant que vous cherchez crayons et papier, ou votre carnet d’adresse sur votre ordinateur ou téléphone, ce centre se répète en boucle ce numéro, pour ne pas l’oublier, jusqu’à ce que vous l’ayez noté. Parfois vous le faites même consciemment.
        En se servant d’exercices analogues, les chercheurs ont montré que le brouhaha environnant s’il était nettement perceptible (entre 40 et 70 décibels),  perturbait le fonctionnement de ces centres, qui mémorisaient alors moins longtemps, mal ou pas du tout et que ce n’était pas dû au système auditif, mais au fonctionnement du cerveau.
        Ce phénomène était davantage perçu s’il s’agissait de paroles ayant un sens (l’attention étant alors focalisée inconsciemment sur leur compréhension) et que, s’il s’agissait de musique, le phénomène était plus important s’il s’agissait de séquences de sons rapides ou de fréquences très différentes, alors qu’une mélodie lente, douce, et harmonieuse, apportait moins de perturbations. (n’écoutez pas du rock en travaillant intellectuellement !!)
        On comprend ce qu’ont constaté les entreprises : les bureaux collectifs panoramiques, sans cloisons, diminuent le rendement en raison du bruit amblant et il est plus difficile de lire dans le métro que dans le calme de son bureau.
        Il est difficile pour les enfants qui vivent dans un logement trop exigu, de faire leurs devoirs dans une pièce où d’autre dont du bruit, et les élèves des premiers rangs de la classe suivent mieux le cours que ceux du fond de la classe (peut être est ce pour cela que la rumeur dit que les cancres sont au fond de la classe ! lol).
        Une autre explication est que si l’on est environné de bruits parasites, le cerveau agit comme un filtre en isolant le signal utile des parasites, et cela mobilise des ressources importantes. Celles ci ne sont plus disponibles pour la réflexion et la mémorisation.

        Deux conséquences :
            - il faut essayer, lorsque l’on a du travail à faire, de s’isoler du bruit ambiant, et surtout des conversations d’autrui. Et si l’on écoute de la musique, ce qui isole un peu des bruits autres, il faut écouter une musique douce, lente et pas trop forte.
            - il faudrait que les pièces où l’on doit communiquer et travailler soient aménagées en mettant des absorbants sur les murs, les plafonds et au besoin entre les tables dans une cantine ou un restaurant.
        L’un des effets les plus perturbateurs est la durée de persistance des réflexions d’un son par les parois, qui est de plusieurs secondes dans une église, et de moins d’un dixième de seconde dans une salle d’enregistrement de disques.
    Les murs des restaurants ou des classes devraient être aménagés pour que le temps de réverbération soit de l’ordre de 0,5 secondes.
        C’est notamment important dans les classes primaires car les jeunes enfants ont plus de difficultés à comprendre le sens de paroles dans un environnement bruyant.
        La technique progresse, avions et automobiles sont moins bruyantes et même nos appareils ménagers, mais pas nos chaînes stéréo !!

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures3/IMG-copie-1.jpg

             J'avais un peu scandalisé mes lecteurs et lectrices, en écrivant dans un article du 2  décembre 2015, que les couleurs n'existaient pas, mais étaient une construction de notre cerveau et j'avais montré comment l'absorption par notre rétine, de quelques photons d'énergies différentes réfléchis ou non absorbés par des objets, se transformait dans notre cerveau en notion de "couleurs", par l'intermédiaire de notre langage.
            Aujourd'hui j'irai plus loin : les neurobiologistes pensent que le cerveau reconstitue essentiellement le monde, de l'intérieur, grâce au rôle essentiel de la mémoire et des enregistrements automatiques et inconscients qu'elle effectue.
             Le premier chercheur qui a émis cette idée en 1991, (et a fait scandale à l'époque), est un chercheur Colombien, Rodolfo Llinàs, qui travaillait aux USA, et faisait des recherches sur les perceptions des mammifères, éveillé ou endormis.

              Les impulsions électriques, les champs magnétiques détectés dans le cerveau, les images notamment par IRM de son activité, permettent d'observer les connexions entre centres, lors de son fonctionnement dans diverses circonstances.
             De plus on peut chez les animaux faire des autopsies pour examiner réellement la structure du cerveau, de façon systématique lors d'une étude, cette possibilité étant évidemment plus rare sur le cerveau humain.
            Je vous avais montré notamment dans un article du 20 avril 2018, que les signaux des perceptions de la vue, de l'audition, du toucher et du goût, passaient par le thalamus avant d'être envoyés aux centres spécifiques qui les interprètent. (l'odorat est par contre traité directement pas le bulbe olfactif et le thalamus récupère ensuite des informations).
             Le thalamus transmet ensuite une partie des informations au cortex préfrontal qui réfléchit. Il en envoie également une partie importante à l'hippocampe, qui est le "professeur de la mémoire". 
            On pourrait donc penser à des connexions privilégiées dans ce domaine et donc à la plupart des échanges se fassent dans ce sens.

             Pourtant on constate chez les animaux que le thalamus a des connexions avec presque tout le cerveau, que seulement 10% de ses connexions se font avec les centres d'interprétation des perceptions et que ceux ci renvoient vers lui, dix fois plus de connexions qu'ils n'en reçoivent.
             On peut alors se poser des questions sur la façon dont le cerveau perçoit nos sensations.

             Par ailleurs si nous voyons réellement une orange ou un citron, mais si nous ne voyons que son image, ou même simplement que quelqu'un nous dit qu'il a mangé une orange, nous pouvons non seulement voir le fruit, mais aussi ressentir la texture de sa peau, son odeur et surtout le goût de son jus, voire celui de son écorce.
              En fait il semble que le cerveau se sert au départ des signaux qu'envoient les sens, puis ensuite reconstitue la perception à partir d'images internes, en vérifiant la cohérence en comparant à nouveau aux perceptions réelles fournies par les centres d'interprétation.
              C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles nos souvenirs évoluent et se déforment dans le temps.
             C'est souvent très instructif de comparer des années après les souvenirs de deux personnes qui ont vécu les mêmes événements.
             D'abord l'oubli intervient, en supprimant des détails que le cerveau juge inutiles, ou qui ne nous ont pas touchés sentimentalement. Puis le cerveau chaque fois qu'on se remémore le souvenir, le réenregistre avec d'éventuelles modifications, inconsciemment et indépendamment de notre volonté, enfin le cerveau rajoute des éléments au souvenir, en se servant d'images, de photos, d'histoires qu'on nous a dites, etc....
            E en général les deux personnes, même proches comme frères et sœurs n'ont plus les mêmes versions carrées souvenirs n'ont pas été transformés de la même façon.

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  • Nous avons plus de 5 sens  pour le cerveau.


    Combien avons nous de sens ?

                 Cinq, bien entendu; c'est ce qu'on apprend à l'école primaire, et c'est ce qu'enseignait autrefois Aristote.           
                  En fait, pour les neurobiologistes, c'est beaucoup plus compliqué.

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                Nos 5 sens (vue, ouÏe, toucher, odorat, goût), c'est ce qui est surtout conscient, Encore que nous n'ayons conscience que de très peu de nos perceptions.                    
                 Prenons par exemple la vue : notre rétine envoie au cerveau 40 images par seconde et chacune est faite de près d'un million de pixels, lesquels mobilisent chacun plusieurs neurones du centre du cerveau d'interprétation de la vue, situé à l'arrière du cerveau.          
                 Cela fait 4 400 000 images chaque jour, et la plupart restent inconscientes et ne sont pas mémorisées.          
                  Supposez que je marche dans mon jardin en Bretagne. J'évite automatiquement les troncs des pins sans avoir pour autant une alerte "attention tu vas te cogner si tu continues !". Les images ne sont pas transmises au cortex préfrontal qui réfléchit et décide. Le centre de la vison et le cervelet se débrouillent seuls.             
                 Par contre si j'entends du bruit parce que l'écureuil monte sur un tronc, le cortex frontal demande de lui transmettre les images et donne des ordre aux yeux pour voir ce qui se passe. Les images sont alors conscientes.           
                Mais lors du sommeil suivant, le cerveau va estimer que toutes ces images ne servent pas à grand chose, et il éliminera toutes celles inconscientes, et une partie des conscientes. Et quelques mois après, je ne me rappellerai même plus quand j'ai vu cet écureuil.           

                 Pour les neurobiologistes, nous avons d'autres sens : 
              
                 D'abord, ce qu'on appelle la "proprioception", qui est la perception de notre propre corps, et se décompose en plusieurs systèmes de perception.  
           
                 Un premier système de centres en arrière des centres du toucher, renseigne notre cerveau sur l'état de nos muscles et de nos membres : comment sont ils contractés et qu'elle est leur position. (le cortex somesthésique sur le schéma). Ces renseignements sont envoyés automa-tiquement notamment au cervelet et éventuellement au cortex frontal, et permettent de coordonner nos mouvements. C'est l'apprentissage du bébé qui a, peu à peu, appris à se servir de ses membres, par exemple pour attraper un objet.        
                  Ce système s'accompagne d'une carte mémorisée de notre corps; de la sorte, même en fermant les yeux, nous pouvons toucher notre nez avec notre doigt.   
         
                  Un deuxième système nous renseigne sur l'énergie mise dans un geste par nos muscles. Elle nous permet de contrôler nos gestes et par exemple de porter délicatement notre fourchette ou notre verre à notre bouche.           
                 Par contre, cela peut nous jouer des tours. Par exemple on vous donne une valise vide, mais qui en réalité est remplie de livres. La première fois, vous ne pourrez pas la soulever, car votre cortex préfrontal a programmé la puissance de votre muscle du bras pour une valise vide. Au second essai, vous arriverez alors à la soulever car vous aurez modifié la puissance du geste. A l'inverse, si on vous donne une valise vide en vous disant qu'elle est pleine de livres, vous ferez un tel effort que vous soulèverez brutalement votre valise au risque de tomber par terre.                        

                  Mais d'autres sens existent :         
                  Notre oreille interne est sensible à la gravitation et à notre position, afin de garantir notre équilibre debout et à la marche (ou dans des exercices de gym). Dans notre oreille interne nous avons 5 centres nerveux, analogues à des gyroscopes : les trois canaux semi-circulaire de l'oreille interne détectent les accélérations angulaires, et l'utricule et le saccule détectent les accélérations linéaires.           
                  C'est évidemment non conscient, au plan du contrôle de notre équilibre, mais vous prenez conscience de votre situation si elle est anormale (par exemple si vous êtes la tête en bas).                        
                  Un autre sens est celui de l'écoulement du temps, par tout un système, les centres circadiens, qui constituent des horloges biologiques.(voir mes articles des 30 et 31mars 2018).         
                  Nous avons également des informations qui remontent vers le cerveau, et notamment l'hypothalamus, sur l'état interne de notre corps, et notamment de ce que nous appelons les viscères.           
                 Nous avons faim, soif, mal au ventre, impression d'avoir la fièvre ou que notre cœur bat trop vite; nous somme essoufflés ou avons l'impression d'étouffer quand il fait très chaud.
                 Le cortex insulaire ou insulaire, remonte également inconsciemment de nombreux renseignements sur nos états internes et agit éventuellement sur notre humeur.

                 Une autre croyance périmée, celle de l'indépendance de nos 5 sens : des liaisons existent entre eux, notamment au niveau du thalamus. Les sens collaborent pour nous fournir de l'information. Notre ouïe comprend mieux les paroles de notre interlocuteur, si nous voyons les mouvements des lèvres : en fait des informations complémentaires sont fournies aux centres d'interprétation, comme le centre de Wernicke, qui déchiffre le langage entendu ou lu..
                 Certaines personnes ont même des communications intempestives : elles voient par exemple, des chiffres ou des lettres de couleurs différentes suivant les lettres ou les chiffres lus, noirs sur le papier blanc (c'est la synesthésie).


                 Aristote avait vu le principal, mais nos connaissance en neurobiologie, se sont heureusement améliorées depuis son époque.                       

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures3/gaucher242.jpg
                 Autrefois c'était haro sur les gauchers. Ils étaient presque exclus de la société, comme les albinos, parce que sortant de la normalité. C'était "la main du diable" et c'est encore en partie vrai dans les pays du Moyen Orient (comme pour les homosexuels).
                Puis heureusement cette hostilité a disparu et les gauchers ont été considérés comme des personnes normales.
               Maintenant c'est l'inverse, les gauchers ont, semble t'il, tous les avantages. A tel point que certains envient les gauchers et une personne droitière se demandait si elle n'était pas un "gaucher contrarié". En fait je crois qu'elle se considérait comme plus géniale que ce que ses amis ne pensaient.
                 C'est vrai que l'on considère qu'être gaucher a beaucoup d'avantages : les sportifs ont des réflexes plus rapides et donc sont plus performants. Des hommes célèbres sont gauchers : la majorité des présidents des Etats-Unis, de nombreux musiciens, beaucoup d'auteurs connus...; il semblerait qu'ils aient une meilleure réussite professionnelle. (cela dit ce sont des statistiques et cela ne veut pas dire que être gaucher en est la cause ! ).
                Par contre certains inconvénients aussi (mais encore statistiquement) : une durée de vie plus courte (sauf pour les sportifs), davantage d'addictions, une tendance plus grande à l'anxiété et au stress, une sociabilité moindre (certains disent qu'ils sont plus agressifs).
                En fait les gens ont retenu que les gauchers avaient une plus grande réussite, et du coup, les envient lorsqu'ils sont droitiers !

                         Qu'est ce qu'un gaucher ?
                Pour la plupart des gens c'est quelqu'un qui tient sa raquette, et les principaux outils de la main gauche parce qu'il est plus adroit de cette main.

                En fait c'est plus compliqué.
                Chacun de nous a des préférences manuelles, mais aussi du pied pour shooter, de l'œil pour viser; et pas forcément les mêmes. Une façon de croiser les bras aussi, le bras préféré par dessus. En principe pour un droitier, toutes ces préférences sont à droite et pour un gaucher, à gauche.           
                 Un autre problème est celui de la parole : en principe les centres de Wernicke et de Broca sont dans l'hémisphère gauche : c'est vrai pour les droitiers et pour une partie des gauchers : mais pour les "vrais" gauchers, ces centres sont dans l'hémisphère droit.
                Il est difficile de dire quelle est la proportion de gauchers, car le recensement est limité : on pense qu'il y a entre 5 et 8 % de vrais gauchers, mais que cette proportion atteint 15 à 20 % si on compte ceux dont la latéralisation de la parole reste à droite, (environ 60% des gauchers), et si l'on compte ceux dont la préférence manuelle est peu marquée (les ambidextres), on dépasse les 30 %.            Mais cette proportion est assez variable selon les pays et l'hostilité de l'éducation vis à vis des gauchers : de 3 à 27 %.
                Il y a davantage de gauchers chez les garçons que chez les filles. 
                Et chez les animaux, lorsqu'il y a préférence, il y a autant de droitiers que de gauchers.            

                 Les études montrent que chez les gauchers, le faisceau d'axones qui conduit les échanges entre les deux hémisphères, le "corps calleux", comporte davantage de fibres nerveuses. Les échanges sont donc plus nombreux  que chez un droitier. C'est ce qui expliquerait que les gauchers anticipent mieux lors d'une compétition, les mouvements de l'adversaire. Comme la majorité des joueurs est composée de droitiers, ceux-ci sont moins familiarisés avec le jeu "en miroir" d'un gaucher.
                En fait une partie de la plus grande habileté des gauchers à se servir des deux mains, est due au fait que bon nombre d'outils sont faits pour les droitiers (ciseaux, instruments de musique, ouvre-boites, cahiers et livres...), car ils doivent s'entraîner à se servir de leur main droite, alors que les droitiers n'ont pas à avoir un entraînement de leur main gauche.
                Il semble aussi que les gauchers soient plus sensibles au rythme et aux fréquences audibles, ce qui expliquerait leur meilleures performances en musique.

                            Pourquoi est on gaucher? En fait on ne le sait pas.
                Il existe sûrement une composante héréditaire dans la transmission de cette caractéristique. Avoir un de deux parents gauchers augmente fortement les chances de l’être. Cette transmission héréditaire serait d’ailleurs plus importante si c’est la mère qui est gauchère : cela multiplie par deux la probabilité que l’enfant le soit. (Une grande partie des gènes correspondants est sur le chromosome X) 

                Mais les caractéristiques ne sont pas uniquement héréditaires. L'éducation a évidemment un rôle, mais modéré quant à l'habileté d'utilisation des membres préférés (un gauchera du mal à se comporter en droitier, même s'il arrive plus facilement que le droitier à se servir de la main gauche.
             On pense aussi qu'il y aurait un problème hormonal au moment de la formation du fœtus, qui pourrait intervenir. Un taux élevé de testostérone favoriserait le développement de l'hémisphère droit (dominant chez le gaucher).

                            Un gaucher contrarié :
                Il faut bien distinguer deux choses :

                        • Les personnes qui sont gauchères et qui supporte mal de l'être parce qu'elles ne sont pas dans la majorité, ou parce que leur environnement (parents, camarades), le leur reproche.
    Il semble que ce soit davantage le cas pour les filles que pour les garçons, qui cherchent plutôt à profiter des avantages correspondants.
                Il est certain que le gaucher doit, s'il veut ne pas être trop gêné, soit se servir de sa main droite avec certains outils, soit acquérir des outils spéciaux, en général onéreux (et qui ne peuvent pas servir aux droitiers de la famille).
                       • Les personnes qui avaient tendance à être gauchères et que l'on a obligées à se servir de leur main droite. On prétend qu'elles sont traumatisées par cette éducation : bégaiements, tics, difficultés d'écriture.... et qu'ils auraient un "mal à l'âme"
    .             Aujourd'hui, on les contrarie peu, C'était plus le cas il y a soixante dix ans et j'en ai connu beaucoup qui se servaient surtout de leur main droite. Ils ne m'ont jamais parus traumatisés, mais à cette époque, il n'y avait pas de psys !.
                Je pense néanmoins que les personnes contrariées vont avoir plus de difficultés à se servir de leur main droite pour les tâches courantes de la vie et vont donc se montrer plus maladroites. Elles en souffriront donc comme d'une infériorité.
                Par contre je pense qu'il faut apprendre aux gauchers à écrire de la main droite. En effet, l'écriture est faite pour un droitier, et la mode étant maintenant de ne plus jamais contrarier un enfant, je connais de nombreux jeunes, dont une de mes petites filles, qui écrivent de la main gauche, en tenant le stylo par au dessus, pour voir ce qu'on écrit. Ils écrivent mal et lentement, et cela les a gêné dans leurs études supérieures; où il faut prendre rapidement des notes de cours.

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