• Je m’aperçois que j’ai fait des articles sur la vue et son interprétation par le cerveau, sur l’ouïe et le toucher, et il  peu de temps sur l’odorat, mais rien sur le goût. Alors réparons cette négligence.

              Nous avons, sur la langue des papilles gustatives permettant de ‘être sensibles à cinq types de saveurs : : le salé, le sucré, l’amer, et l’acide.
              D’autre part les asiatiques distinguent une saveur supplémentaire :  « l’umami », (qui veut dire “savoureux, délicieux”), dû à la stimulation de certains neurones par l’anion glutamate, qui est le goût que l’on retrouve dans les bouillons, les champignons, certains fromages présents dans la cuisine asiatique. L’umami n’est pas savoureux en soi, mais il améliore la saveur d’une large variété d’aliments, notamment lorsqu'ils sont peu salés. Le glutamate est présent dans de nombreux légumes, dans les viandes, et dans le lait maternel.
            Lorsque nous reconnaissons un aliment, c’est d’une part la combinaison particulière de ces saveurs qui nous guide, mais surtout l’odorat, qui complète de façon beaucoup plus analytique et précise. Les œnologues se servent autant de leur nez que de leur palais.
      
       Des recherches récentes semblent prouver que langue + odorat peuvent détecter aussi le “goût du gras”.
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              Il existe environ 500 000 récepteurs gustatifs, regroupés en 7 à 8 000 « bourgeons gustatifs » dont 75 %  sont dans les papilles gustatives mais 25 % sont répartis dans d'autres régions buccales, sur la muqueuse des joues, des gencives, du palais et de la luette.
 
            Ces bourgeons comportent chacun une centaine de cellules qui sont renouvelées tous les 10 jours environ, à partir de cellules souches, spécialisées pour chacun des goûts.
              Les récepteurs du goût à la surface des cellules sont des protéines, qui sont produite lorsque des gênes s’expriment. Des chercheurs ont ainsi « manipulé » le goût de souris, en leur injectant des gènes compatibles avec certaines substances : ils ont ainsi sensibilisé les souris au goût de l’unami ou leur ont fait aimer un met particulier qu’elles trouvaient avant sans goût.
               La salive dissout les aliments et à partir d’un certain seuil de concentration, les récepteurs sont sensibilisés et un nerf gustatif transporte les décharges de leurs neurones. Comme pour l’odorat les informations sont envoyés d’une part à des zones du cerveau émotionnel ou central : thalamus, entres amygdaliens, hippocampe, hypothalamus, mais aussi à un centre d’interprétation spécifique  qui est divisé en zones interprétant chacune un goût.
              Ce centre interprète le mélange des divers goûts et de leur intensité respective, et il code ainsi une « image » du goût ressenti de l’aliment, que nous mémorisons.
        Par ailleurs le système de récompense va donner une conotation de plaisir ou de répulsion selon les cas, cela par apprentissage.
              Le thalamus fournit en même temps les informations sur les odeurs correspondantes et les images transmises par le système d’interprétation de la vue.
              Ces informations participent à l’ensemble de la mémorisation du goût correspondant, et sont ensuite transmises au cortex orbito-préfrontal qui va nous donner conscience de ce que nous avons ressenti.

              Mais il y a aussi des papilles gustatives dans l’estomac et surtout dans l’intestin
          Les cellules gustatives intestinales auraient la même structure que celles de la langue. Elles interagiraient aussi avec les substances sapides (salé, sucré, acide, amer), par l'intermédiaire de récepteurs, des protéines spécialisées intégrées dans leur membrane.
          Alors que les papilles gustatives de la langue émettent des jugements rapides sur ce qu'elles peuvent laisser passer ou non dans la bouche, les cellules gustatives intestinales serviraient à prograrnmer le métabolisme, provoquant une série complexe de réactions qui ralentissent ou accélèrent la digestion et l'absorption des aliments.

              Les sensations gustatives en mémoire, la vue d’aliments, ou simplement le fait que nous n’ayons pas mangé depuis un certain temps nous donne faim.
    C’est l’hypothalamus qui dans notre cerveau, est responsable de cette sensation, qui provient des décharges de certains neurones, qui vont communiquer avec notre cortex préfrontal, , qui sera sensible en outre à des indications de l’insula ou des centres de détection des sensations internes qui seront sensibles à des informations en provenance de l’estomac et de l’intestin.

     la langue et le goût         A l’inverse, d’autres neurones nous suppriment l’appétit. Leur mécanisme d’action a été découvert récemment, lequel fait intervenir les astrocytes, ces cellules en forme d’étoiles, qui ont des actions de support mécanique des neurones, mais qui peuvent intervenir dans la transmission des information.
              Les astrocytes autour des neurones coupe-faim, les entourent formant une barrière mécanique mais aussi physicochimique, et ils agissent ainsi comme un frein sur l’activité de ces neurones.
              Mais, à la suite d’un repas et sous l’influence notamment de glucose, ces astrocytes se rétractent, et les neurones de la satiété peuvent alors agir, mettant fin à notre faim.

              Un dernier point sur la langue, dont la figure ci dessous nous montre, par fluorecence la répartition de quelques unes des 750 familles de bactéries qui colonisent notre langue. En rouge les « actinomyces », qui transforment les nitrates en nitrites, que notre organisme transforme ensuite en oxyde nitrique, qui dilate nos vaisseaux sanguins.
              Les chercheurs ont montré que ces colonies de bactéries étaient stables et similaires, quelque soit l’âge et le sexe des adultes concernés.
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  •  Le déconfinement va t’il modifier nos neurones de distanciation personnelle ? 

             Le mot, dans le bouche de tous les journalistes, m’agace : « distanciation sociale ». Je me demande quel est l’imbécile qui a inventé ce terme. 

              Social, c’est l’opposé d’individuel, ce qui se rapporte à la collectivité : on parle de sociabilité, de sciences sociales, de politique sociale, d’aide sociale, d’inégalités sociales, de classes sociales. La distanciation sociale fait penser à ces deux dernières notions et pas à la distance qui sépare deux personnes dans une queue ! (En fait c'est plutôt la "distanciation asociale" !!! ).
              Le Président et le Premier Ministre ont dû s’apercevoir de cette ânerie, et ils n’utilisent que « distanciation physique », qui a une signification claire.

              Mais savez vous ce qu’est la « distanciation personnelle », dans le domaine de la neuro-psychologie?

     

              C’est un phénomène de nos sens, découvert il y a quelques décennies, mais expliqué récemment, en faisant des études sur les animaux, puis chez l’homme.

              Heini Heidinger, directeur d’un Zoo suisse, a découvert en 1960 que les animaux avaient un double territoire : un territoire extérieur, avec des repères naturels et qu’ils marquaient en outre de leur odeur, mais un deuxième territoire, car ils fuyaient ou réagissaient si on s’approchait d’eux en deça d’une certaine distance, relativement constante pour un individu donné. Les animaux maintiennent aussi une certaine distance entre eux, plus faible dans un couple établi.

               Un anthropologue américain, Edward Hall, a proposé en 1966 une théorie adaptée à l’homme, pour lequel il y aurait 4 volumes successifs de distanciation, résumés sur le schéma ci-dessous, emprunté à la revue « Cerveau et psycho ».

     Le déconfinement va t’il modifier nos neurones de distanciation personnelle ?

               Ces sphères de distanciation ont des rayons variables, en fonction de notre personnalité et de notre éducation, également de notre âge et de notre état psychologique du moment, mais aussi de notre interlocuteur, en face de nous, et évidemment de l’environnement et des circonstances.
               Lorsque l'intrus pénètre dans la zone correspondante, sans y avoir été invité, nous nous sentons mal à l’aise, voire nous ressentons du stress ou de la peur.

     

               La première sphère d’environ 45 cm de rayon est celle réservée aux intimes, à la famille, aux amis très proches. Les autres personnes n’y ont pas droit.

               La zone la plus courante est celle comprise entre 45 et 125 cm, l’espace que nous atteignons, le bras tendu. C’est l’espace utilisé lorsque nous discutons amicalement avec quelqu’un que nous connaissons; les psychologues l’appellent la zone de « distanciation personnelle de confort ».

               Lorsque nous sommes face à des inconnus ou à des interlocuteurs professionnels, nous nous éloignons davantage, entre 1,20 et 3,60 mètres. C’est la zone de distance sociale, mais là le mot « social » a sa vraie signification de rapports sociaux par opposition à amicaux. Ce n’est pas la distanciation sociale du coronavirus !

               Enfin, lorsque nous écoutons sans interagir alors les distances sont en général supérieure à 3,60 mètres.

               Les psychologues ont étudié plus particulièrement la distance personnelle de confort, pour comprendre son influence sur la communication.
               Les femmes maintiennent entre elles une distance plus faible que les hommes; Cette zone est en général plus grande chez une personne âgée, mais surtout augmente de façon importante en cas de conflit, pour diminuer ensuite, lorsque tout redevient calme

    Les politiciens ont une zone de confort plus étendue, non pas parce qu’ils tiennent les gens à distance, mais parce que les gens autour d’eaux préfèrent leur laisser de l’espace. C’est souvent vrai également pour les meneurs ou les leaders.

     Le déconfinement va t’il modifier nos neurones de distanciation personnelle ?

               D’où viennent ces distanciation : des neurones de la zone qui préparent nos mouvements, le cortex prémoteur et ces neurones sont appelés les neurones « péri-personnels «  (peri = autour), ainsi que dans un autre centre du cerveau émotionnel (qui est d’ailleurs en relation étroite avec les centres amygdaliens, centres du stress et de la peur) : le putamen. Mais ces neurones s’activent non seulement lorsque l’on touche la personne, mais aussi lorsque un sens (vison, bruit, odeur), indique qu’une personne est entrée dans la zone personnelle de confort. Ces neurones contrôlent également les mouvements : la personne va t’elle vite, va t’elle passer à droite ou à gauche et me toucher ? 

               Ces neurones mémorisent le emplacements de ce qu’ils ont ressenti (en provenance des sens, notamment la vision à la lumière), et sont ensuite capables de remémorer l’espace si la lumière disparaît. C’est ainsi que vous pouvez vous diriger dans le noir, dans une pièce connue de votre logement.

     Le déconfinement va t’il modifier nos neurones de distanciation personnelle ?           Ce phénomène de distanciation résulte donc d’un ensemble de neurones qui, à partir des informations de perception (notamment de vision), effectuent une surveillance autour de notre corps, de façon analogue au radar qui surveille l’espace aérien autour d’un aéroport.

               .

               Cette zone de confort est aussi un message social, car si nous la réduisons face à quelqu’un, nous indiquons à cette personne que nous avons confiance en elle.

               Et dans une situation de menace, la zone de distanciation personnelle s’accroît, pour laisser plus de temps à la réaction face à une alerte, et le signal est d’autant plus fort que la distance d’inrusion dans l’espace réservé est faible.

              

               En fait ces neurones sont beaucoup plus importants que ne le laissent supposer ce phénomène de zone de confort.

                C’est grâce à eux que nous pouvons nous servir de nos membres. La zone du cortex prémoteur prépare en effet nos mouvements, se sert des informations provenant d’une autre zone voisine du cortex , qui suit la position de nos membres et leurs caractéristiques en mouvement, et les rapproche des informations spatiales sur l‘environnement, et il pré-simule nos mouvements, avant d’envoyer les ordres aux muscles de nos membres pour lea accomplir.

                Et les chercheurs ont montré que si notre main tient un bâton, alors notre espace personnel de confort est augmenté, pendant un temps, de la longueur du bâton, pour nous permettre de nous servir de son extrémité.

     

               Alors je me pose la question, la distanciation physique que nous impose actuellement et probablement pour une certaine durée, le déconfinement actuel, va t'elle modifier notre distanciation personnelle de confort? (Actuellement notre distanciation intime est interdite). Que se passera t'il si le virus nous quitte.?

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  •  http://lancien.cowblog.fr/images/Image4/images11.jpg
            On m’a toujours dit que l’homme préhistorique avait un bien meilleur odorat et que, nos conditions de vie devenant plus sûres notre odorat avait perdu peu à peu ses performances.
            J’ai toujours lu que le chien avait un bien meilleur odorat que le notre et on peut voir souvent des images ou constater par nous mêmes ses performances.

            J’ai donc été très étonné de lire, dans la revue « Cerveau & Psycho »,  un article de Frank Luerweg sur des recherches américaines, notamment de l’université Berkeley, qui indiquait que l’odorat de l’homme pouvait être aussi performant que celui des animaux, mais pas pour les mêmes odeurs.
           Dans cette université des personnes volontaires dont on bandait les yeux, devaient suivre, le nez dans l’herbe, une corde qui avait été imprégnée d’une odeur donnée, et cela au seul moyen de leur odorat. La plupart de ces expérimentateurs s’en sortaient bien, même si parfois, pour des odeurs faibles, ils ne se rendaient pas bien compte s’ils détectaient ou non une odeur. Les chiens réussissaient la même épreuve, mais souvent plus rapidement.

          De nombreuses études ont été faites sur divers animaux, notamment des chiens, avec pour but de déterminer la minimum de concentration des éléments provocant une odeur qui peut être sentie par l’animal. C’est en fait très difficile car l’animal ne peut pas dire au chercheur s’il sent quelque chose et la banque de données la plus performante que Mathias Laska, professeur de zoologie à l’université de Linköping, en Suède, a mis 25 ans à réaliser, donne les informations pour 17 mammifères, mais seulement 200 odeurs.
        Il a comparé notamment les sensibilités des souris et des hommes.
        Pour des odeurs de prédateurs, chats, blaireaux et renards, qui menacent la souris, elle était plus performante que l’homme sur 4 odeurs, mais l’homme l’était davantage sur deux d’entre elles. Notamment il était sensible à un composant de l’urine de chat à des taux infimes d’une molécule pour 1020 molécules d’oxygène de l’air, 
        Sur 80 substances testées l’homme était meilleur sur 40 d’entre elles et la souris sur 40 autres . Dans une comparaison avec le chien sur 15 substances, l’homme n’était plus performant que dans 5 cas. Ces 5 odeurs correspondaient à des fruits et des plantes, alors que le chien (comme pour le chat), les performances étaient bien meilleures pour la détection d’acides gras, qui font partie des odeurs des proies de ces carnassiers.
        En fait le bulbe olfactif humain est de très petite taille par rapport à notre cerveau : 0,01% de son volume, alors que chez la souris il représente 2%. D’où l’idée qui a longtemps persisté, que l’homme n’avait pas un odorat performant.

        Il n’en est rien  comme l’ont montré les chercheurs qui ont conçu un appareil pour faire respirer des odeurs : l’olfactomètre : notre odorat est capable de différencier de l’ordre d’un milliard d’odeurs. Les molécules odorantes remontent notre nez et se fixent su les récepteurs du bulbe olfactif (voir schéma ci-dessous). Le cortex olfactif primaire analyse les signaux transmis et envoie ses données pour plus d’interprétation au cortex orbitofrontal et à certains centres su cerveau émotionnel, notamment les centres amygdaliens, qui veillent sur notre sécurité.
        Beaucoup d’odeurs sont traitées par notre cerveau de façon inconsciente, notamment les odeurs émises par d’autres humains.
        Le système immunitaire des animaux dispose de récepteurs particuliers pour détecter les microbes qui sont conditionnés par des gènes spéciaux « CMH », qui ont un autre rôle celui d’orienter la préférence vers des partenaires sexuels qui ont des gènes CMH différents, et ceci à l’odeur.
        L’homme n’a pas échappé à cette évolution et les hommes ou les femmes préfèrent des partenaires ayant des gènes HLA (l’équivalent des CMH), différents et cela grâce à des odeurs inconscientes. (je me demande si c’est pour cela que quand quelqu’un ne vous plaît pas on dit qu’on l’a dans le nez !).

        Il est certain que la transpiration dégage des odeurs différentes selon l’état de santé voire les émotions des personnes. Par exemple l’odeur de personnes qui ont éprouvé de la peur fait réagir ceux qui la respirent et qui se mettent dans un état d’alerte préalable. Certaines personnes sont capables de détecter ainsi inconsciemment des états de stress ou l’agressivité et nos centres amygdaliens seraient alertés.

     Comment fonctionne notre odorat ?

     Des souris et des hommes.... et les odeurs           Les molécules odorantes remontent notre nez et se fixent sur les récepteurs du bulbe olfactif (voir schéma ci-dessous). Le cortex olfactif primaire analyse les signaux transmis et envoie ses données pour plus d’interprétation à la zone de l’odorat qui est à la fois un centre d’interprttion secondaire et une mémoire codée des odeurs.
                Ce centre renvoie ensuite les informations décodées au cortex orbitofrontal et à certains centres su cerveau émotionnel, notamment les centres amygdaliens, qui veillent sur notre sécurité et l’hippocampe qui est l’aiguilleur de la mémoire..

                Des cils olfactifs tapissent la cavité nasale et qu'ils sont en contact direct avec l'air circulant dans le nez. Ils servent de capteurs des odeurs grâce aux récepteurs qu'ils portent. Ces cils sont de minuscules prolongements des neurones olfactifs. Ils prennent naissance à l'extrémité de l'unique dendrite de chaque neurone olfactif et servent de capteurs des odeurs : quand on inhale des molécules odorantes, elles se fixent sur des récepteurs insérés dans la membrane de ces cils, qui sont des protéines particulières, qui ressemblent à celles de la rétine. Des séquences de gènes codent ces protéines. 

                Ces neurones présentent aussi un long prolongement (leur axone) Les quelque dix millions d'axones qui émergent de l'épithélium olfactif se réunissent et forment de petits nerfs olfactifs qui pénètrent dans le cerveau et se connectent aux neurones du centre de traitement des odeurs.

     

                J’ai montré dans le cas de la vue, et de l’ouïe, des analyses logiques du traitement des perceptions sensorielles par le cerveau. Malheureusement, rien de simple ne surgit de l'examen des réactions et des absences de réactions d'un échantillon de neurones du centre d’interprétation des odeurs, en présence d'un échantillon de substances odorantes. 

    Des souris et des hommes.... et les odeurs           On constate que les réactions neuronales ne sont pas très sélectives, c'est-à-dire que les neurones sont activés par plusieurs des molécules présentées, sans qu'il soit toujours possible d'en comprendre la logique. Les résultats ont donc été soumis à des analyses statistiques dans l'espoir de faire apparaître des classes d'odeurs. Si de telles classes existaient, on les aurait ainsi identifiées, mais ce ne fut pas le cas.

                Les chercheurs ont procédé à un recensement des récepteurs olfactifs des cils et ont montré leur nombre et leur diversité. On estime à 1 300 environ le nombre de types différents de récepteurs chez certaines espèces animales, tels le rat et la souris. Chez l'homme, bien que près de 60 % des gènes olfactifs ne soient plus fonctionnels, il subsiste environ 400 types de récepteurs.

                 Les axones des neurones dotés d'une même sensibilité, c'est-à-dire portant les mêmes récepteurs, se projettent dans un même glomérule (voire deux). Ils se regroupent ainsi par milliers. Par conséquent, un même glomérule reçoit les terminaisons des axones des neurones olfactifs qui émettent un potentiel d'action quand ils ont détecté la même molécule. Ces axones sont connectés aux terminaisons des cellules mitrales, elles-mêmes en relation avec les neurones du cortex olfactif. Si nous faisons une analogie avec la photographie, les neurones olfactifs seraient d'innombrables petits grains (ou pixels), tandis que les cellules mitrales formeraient une image à gros grains (à gros pixels) de la sensibilité de l'organe olfactif.

                On constate d’une part qu’il n’y a pas assez de récepteurs pour que chaque récepteur soit associé à une odeur et d’autre part qu’une odeur active plusieurs récepteurs. On pense donc que le cerveau  identifie une molécule-stimulus en décodant la combinaison spécifique de récepteurs que cette molécule active.

                 Le cerveau doit reconnaître la combinaison des neurones qui lui adressent le message, et fait en quelque sorte une reconnaissance d'« empreinte », cette dernière étant parfois nommée « image olfactive ».

     

                En définitive, les odeurs sont des représentations mentales suscitées par l'action de nombreuses molécules volatiles sur les récepteurs des neurones sensoriels de l'organe olfactif, les neurones du centre d’interprétation identifiant ensuite la combinaison de récepteurs qui ont détecté l’odeur, combinaison qui est caractéristique de cette odeur et en est en quelque sorte « l’image ».

        Par ailleurs, à chaque odeur est associée une dimension de plaisir ou de déplaisir qui est acquise par apprentissage, grâce à notre système de récompense du cerveau. 

     

     

     

     

     

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  • Le don de double vue ?

        Rassurez vous, je ne vous parlerai pas des gens qui louchent, du strabisme !
        Ni de ce que voient les gens qui ont trop bu d’alcool, ni si vous avez fumé du cannabis et que vous voyez deux éléphants roses !! lol Je ne vous parlerai pas non plus de voyance extralucide, car je ne crois pas à cette faculté.

        Si vous demandez à quelqu’un s’il lui est possible de concentrer sa vue et son attention sur sur deux choses à la foisil vous dira que cela lui est impossible !
        Et pourtant, une étude récente suggère que notre attention visuelle peut se séparer en plusieurs champs, autorisant une surveillance simultanée de plusieurs points de l'environnement.
        Sans doute vous est-il déjà arrivé, face à une personne,de regarder alternativement différentes parties de son visage. Tout se passe comme si votre attention devait choisir un point pour se concentrer et les examiner successivement.
        Un autre type de perception passe le plus souvent inaperçu. Parfois, nous percevons le visage comme un tout, sans être sujets à de telles hésitations.
        Un œil pourrait-il suivre plusieurs objets à la fois ?

        Dans les Universités de Leipzig en Allemagne et de Liverpool en Angleterre, des chercheurs ont observé l'activité du cerveau lorsque nous devons « partager » notre attention et notre vision entre plusieurs objectifs.
        Ils ont placé 30 électrodes sur le crâne de sujets qui devaient surveiller des motifs lumineux disposés en deux emplacements différents d'un écran d’ordinateur, chaque motif lumineux clignotant à une fréquence particulière différente de l’autre (10 et 15 hz).    
        Ils ont constaté que si la personne se concentre sur un motif unique, une région cérébrale unique émet une activité électrique qui oscille à la même fréquence, comme si les cellules cérébrales entraient en résonance avec le motif lumineux.    
        Si elle porte son attention sur le second motif, c’est une zone cérébrale légèrement différente qui s’active et, qui oscille à la même fréquence querelle du clignotement du second motif. (15Hz)
        Si on demande à ces sujets de se concentrer sur deux emplacements à la fois, les deux zones cérébrales affectées à l'observation des deux emplacements concernés oscillent chacune au rythme du clignotement de sa cible : l'attention de la personne se partage entre ces deux emplacements.

        Ces expériences remettent en question nos connaissances sur l'attention visuelle, car.jusqu'à présent, on pensait que l'attention se focalise en un seul point, ce qui correspond au fait que notre rétine comporte une zone d'analyse des régions lumineuses, la fovéa, située en son centre et qui comporte un nombre plus grand de neurones détecteurs (des bâtonnets essentiellement mais aussi des cônes pour la vision des couleurs) et donc envoie au cerveau une image plus précise permettant une analyse plus fine..
        Dans cette expérience, nous nous découvrons une capacité de double vue : le cerveau peut allouer des aires distinctes à l'analyse simultanée de divers motifs visuels.
        Cette faculté fut-elle précieuse, en d'autres temps, pour déceler les mouvements dans un environnement hostile? Peut- être nous sert-elle aussi à analyser de façon globale le visage de notre interlocuteur dans nos rapports humains.  Une étude à suivre!

     

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  • La musique vous émeut elle, à en pleurer.

         Il arrive à tout un chacun d’être ému par un morceau de musique, une chanson, un air que l’on entend jouer ou chanter, même parfois alors qu’on ne le connait pas, qu'on ne l’avait jamais entendu auparavant.
        A l’inverses certains autres airs, morceaux de partition, nous paraissent sans intérêt, voire peu agréables.

        Pourquoi la musique nous émeut-elle? Pourquoi tel accord parait-iI harmonieux. tel autre dissonant ?
        A I'Université de Durham, en Caroline du Nord, David Schwartz et ses collaborateurs ont découvert que la voix “contient”, en quelque sorte, les accords d'une sonate de Mozart ou de Beethoven.
       En étudiant 6300 voix ils ont observé qu'elles se composent toutes de neuf fréquences universelles, présentes chez tous les individus. Ce sont les “briques” constitutives de la voix.
        La première fréquence est la fréquence fondamentale, celle qui donne le ton de la voix, plutot grave pour un homme et plutot aigüe pour une femme ou un enfant. Puis viennent d'autres fréquences complémentaires, nommées harmoniques qui sont reliées el la fréquence fondamentale par un rapport fixe, indépendant des individus. (vous avez peut être étudié cela en physique ou en SVT - on vous a peut être parlé des harmoniques - voir à la fin de mon article.)

        Ces rapports universels expliqueraient-ils la beauté musicale ?
        Pour le savoir, D. Schwartz a fait écouter el des volontaires des accords de deux notes, et a constaté que les accords jugés les plus beaux sont composés de deux notes reliées par un des rapports présents dans la voix humaine. Ainsi, nous « vibrons »quand la musique contient des combinaisons de sons dissimulées dans la voix humaine.
        C’est logique que la voix humaine ait forgé notre goût musical. Une des principales contraintes ayant guidé le développement du cerveau, depuis des centaines de milliers d'années, est la capacité de distinguer le son de la voix humaine d'autres sons moins utiles ou plus menaçants car pour  nos ancêtres, cela pouvait être une question de survie.
        Les systemes cérébraux qui opèrent cette distinction analysent les fréquences :ils repèrent la signature harmonique des sons. Ils connaissent parfaitement la composition et les rapports des harmoniques de la voix humaine.
            Ainsi, nous avons en nous une réceptivité innée pour ces rapports de fréquences, que les compositeurs utilisent consciemment ou non, sans doute parce qu’ils ressentent la même chose et probablement de façon encore plus sensible.

        Comment la musique fait-elle naitre la nostalgie ou I'allégresse ?
         Souvent, les partitions des maitres contiennent des accords majeurs qui évoquent la joie et le bonheur, et des accords mineurs inspirant la tristesse.

        Ces derniers comportent des notes dont les harmoniques correspondantes sont les moins intenses des neuf répertoriées. Ainsi, en inscrivant ces notes sur sa partition, le compositeur crée des sons « moins humains », auxquels manquent des composantes essentielles de la voix.
        Au contraire, lorsqu'iI revient au mode majeur, I'auditeur se trouve rassuré par cet environnement familier. De célèbres compositeurs ont usé de cet artifice : Bach concluait très souvent de longs passages mineurs par un accord majeur. En voulant exprimer la gloire divine, il faisait vibrer la corde « humaine ».
        J’aime la musique classique, mais je n’ai malheureusement pas appris à jouer d’un instrument parce trop jeune, je n’ai pas voulu accepter l’effort du solfège.
        Je serais heureux de savoir ce que pensent de cette question de vrais musiciens.

    Nota : Pour celles qui ont oublié leur cours de physique, je rappelle ce que sont les harmoniques.
        Je prends pour exemple le la3 fondamental qui correspond à 440 hertz (vibrations par seconde)
        Les harmoniques du la3 correspondent à des sons ayant des fréquences multiples de cette note, (et donc sons plus aigus) soit :
            hf2  :    880 Hz
            hf3  :   1320 Hz
            hf4  :   1760 Hz  etc....
        Quand vous faites jouer un la à votre instrument, celui ci produit en réalité un son complexe qui n’est pas la simple sinusoïde à 440 hz, mais une addition de cette sonorité et d’une certaine proportion moindre des autres harmoniques
    `   Cette sonorité résultante s’appelle le “timbre” de l’instrument.
        Quand vous prenez un piano, un violon, un alto, un violoncelle, un hautbois, un flute, un basson.... les proportions de ces harmoniques ne sont pas les mêmes et pour un même la, les instruments ont un timbre différents et votre oreille et votre cerveau peuvent les différencier.
        Mais comme ce sont les mêmes notes et les mêmes harmoniques, le son global de ces isntruments jouant ensemble, reste harmonieux et agréable à l’oreille.
        Quand deux instruments jouent en même temps des notes différentes, cela n’est agréable que si les deux notes comportent les mêmes harmoniques (à peu de chose près).
        Le tableau ci dessous emprunté à Wikipédia, compare les 12 premières harmoniques d’un do très grave  et donne les correspondances de la note la plus proche et l’écart en % d’un demi ton.
        On voit sur ce tableau qu’avec un do, on peut utiliser harmonieusement un mi (tierce) ou un sol (quinte) ou le do de l’octave supérieure. Les harmoniques 7 et 11 ne sont pas utilisées en musique occidentale.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Sciences/harmoniques.jpg

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