http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau1/tempsreactionreduit.jpg

    Nous avons, vous le savez, cinq sens, munis de cellules sensibles qui sont reliées à des neurones qui envoient des signaux, via le Thalamus, vers des centres spécifiques du cerveau qui traitent l’information.
    Les centres de la vue sont par exemple dans la partie arrière du cerveau, au dessus de la nuque.
    Mais nous n’avons pas conscience pour autant de ces sensations.
Pour que nous voyons une image, que nous entendions un son, que nous percevions une odeur, de façon consciente, il faut que l’information soit transmise au cortex préfrontal.
    Cependant, les sensations dont l’information n’est pas transmise au cortex préfrontal peuvent être néanmoins mémorisées, au moins de façon provisoire.

    D’autre part il faut, pour qu’une sensation soit transmise au cortex, que son niveau soit suffisant pour provoquer un influx correspondant, notamment en matière de durée. Au dessous d’un certain seuil, et surtout si elle est trop brève, les images par exemple, restent au niveau des centres de traitement. On dit qu’elles sont “subliminales”.

    Donc, quand nous prenons conscience de ce qui nous entoure, l'activité de notre cerveau se déplace des régions traitant les perceptions, vers les régions antérieures du cortex préfrontal, et il faut environ un quart de seconde pour que se forme un tel réseau cérébral de transmission des signaux,, nécessaire à la conscience pour s'établir.
    Les images subliminales, trop brèves pour être perçues consciemment, peuvent quand même déclencher des réactions instinctives, par exemple émotionnelles (la peur par exemple).
    En effet il suffit de quelques millisecondes pour activer les centres de traitement des sensations, et il existe un circuit “court” transmettant l’information aux centres amigdaliens, qui conditionnent la peur et les réactions de défense; c’est une voie de sécurité pour nous protéger d’agressions ou d’accidents.
    Les images subliminales peuvent être perçues par cette voie inconsciente.
    II semble qu'iI faille plus de temps pour que davantage de neurones soient actifs et pour que nous puissions réellement avoir conscience de voír une image. 

    
    Une équipe de neuroscientifiques vient de montrer que la conscience n'apparaît pas instantanément lorsque nous apercevons un objet.
     Elle se constitue progressivement, à mesure que I'activité cérébrale gagne plusieurs régions du cerveau, à la manière d'une contagion ou de la propagation du feu. 
    Le Centre NeuroSpin de Saclay et de l'Unité CNRS-UPR640 de Paris, ont montré que, lorsque nous voyons consciemment un signe visuel (par exemple un chiffre sur un écran), I'activité cérébrale s'étend progressivement d’abord aux régions de traitement visuelles occipitales, puis aux régions frontales, et aux régions temporales traitant des chiffres, alors que I'activité du cerveau se cantonne aux zones situées à I'arrière (de traitement de la vision), lorsque nous avons une perception subliminale (sans conscience) de ce chiffre. 
    Pour arriver à cette conclusion, les neuroscientifiques ont projeté très rapidement un chiffre sur un écran (pendant une durée de 16 millisecondes) à des volontaires.
    Après un intervalle de temps variable, la présentation du chiffre était suivie d'un autre motif visuel (nommé “masque”) venant perturber la visibilité du chiffre.
    lIs ont constaté que, lorsque le temps écoulé entre la projection du chiffre et celle de ce nouveau motif était supérieur a 50 millisecondes, les personnes percevaient consciemment le chiffre. En revanche, lorsque cet intervalle était inférieur a 50 millisecondes, elles n'identifiaient plus consciemment le chiffre : sa perception restait subliminale, c'est-à-dire non consciente. 
    Lors de la perception subliminale, les zones postérieures et temporales du cerveau s'activent, mais lorsque le délai entre la projection du chiffre et du nouveau motif visuel dépasse 50 millisecondes, les personnes ont une perception consciente du chiffre et I'on voit alors (en Imagerie par résonance magnétique), s'activer dans leur cerveau le reste du « réseau de la conscience visuelle », comportant notamment les zones préfrontales et pariétales.Toutefois,cette activation des régions antérieures n'intervient que 270 millisecondes après la présentation du stimulus, soit plus d'un quart de seconde. 
    La conscience met donc un certaín temps à s'installer !

    Les régions préfrontales du cerveau semblent ainsi nécessaires à la conscience visuelle. Comme ce sont des zones qui ne sont pas spécialisées dans la perception d'un sens en particulier (visuel, auditif, tactile, gustatif ou olfactif), elles participent à I'ensemble des « consciences », qu'elles soient visuelle, auditive ou autre. Cela s'accorderait avec le caractère profondément unitaire de la conscience, qui peut réunir des informations de caractères très différents. Les lobes préfrontaux constituent alors un pivot de la conscience, nécessitant néanmoins I'activation de tout un réseau d'aires cérébrales.     
    La conscience ne se produit donc pas seulement quand le cerveau a une connaissance globale d'une situation, mais quand tout le cerveau perçoit cette situation.