•           J'ai fait plusieurs articles sur le cerveau émotionnel et sur la maîtrise des émotions, mais je me rends compte que je n'ai pas défini plus précisément les émotions et notamment la différence avec les sentiments, et les réactions de notre corps.
              Il est utile de préciser ce que sont les émotions, car ce n’est pas si simple que cela et même les neuropsychologues ont du mal à donner des définitions claires. Un chercheur connu portugais Antonio Damasio, professeur de neurologie aux USA, a écrit plusieurs livres passionnants à ce sujet. On trouve aussi des articles intéressants écrits par le Laboratoire des mécanismes cognitifs de l’université de Lyon et par le professeur David Sander, du Laboratoire d’étude de l’émotion de l’université de Genève.

               Alors je reviens sur le sujet : qu'est-ce qu'une émotion ?

              L’émotion est considérée aujourd’hui comme un phénomène complexe se développant dans tout le cerveau (et pas seulement le cerveau émotionnel, même si celui-ci a une part prépondérante), ce phénomène ayant cinq aspects différents, qui interviennent succes-sivement, mais coexistent, à la suite d’un événement extérieur (le plus souvent, mais ce peut être aussi un événement intérieur, une pensée...), qui est le déclencheur de l’émotion.
              Le schéma ci-dessous décrit le phénomène :

    http://lancien.cowblog.fr/images/Psycho/IMG.jpg

              Pour simplifier, nous prendrons un événement extérieur, qui est détecté par nos sens, principalement la vue et l’ouïe.
              Cette sensation, avant d’être consciente est transmise aux centres amygdaliens, qui, en relation avec l’hippocampe qui actionne la mémoire, fait une première évaluation du danger, avant de rendre compte au patron, le cortex préfrontal, qui lui va faire une analyse rationnelle.
              Il y a donc une évaluation de la situation, qui va déterminer la nature et l’intensité de la réaction émotionnelle.

              Il y a très vite, car ce sont les centres amygdaliens qui les provoquent, par le canal du système nerveux sympathique, des réactions physiologiques  : modification du rythme cardiaque, de la tension sanguine, mobilisation des réserve d’énergie, préparation des muscles à agir..
              C’est une réaction corporelle de préparation à l’action.

              Il y a alors une réaction de certains centres du cerveaux émotionnel, notamment les cortex insulaire et cingulaire et du cortex préfrontal, qui engendre une attention sur le phénomène en cause et une certaine motivation pour réagir à l’évènement.
              Cette motivation va engendrer éventuellement des actions, suite à l’événement.

              Une réaction particulière rapide est l’action sur les muscles, ceux de la face notamment, et sur la voix.
              L’émotion peut engendrer des gestes, des expressions faciales, des manifestations vocale (le cri de surprise, de douleur..), le ventre qui se contracte, le manque d’air, le coeur qui se serre.
              C’est une expression engendrée par l’émotion et dont les centres amygdaliens sont les principaux instigateurs, à l’origine.

              Le cortex préfrontal est évidemment mis au courant de ce qui se passe et décide certaines actions notamment vis à vis de l’environnement, actions de sauvegarde, mais aussi actions éventuelles de communication.

              C’est une prise de conscience de son état émotionnel qui amène éventuellement à le verbaliser et en général à essayer de le contrôler.
              C’est à ce stade que l’on peut parler de sentiment.

              L’émotion est donc un phénomène dynamique complexe, provoqué par un événement extérieur ou interne, qui déclenche le processus émotionnel.
              Dans les quelques fractions de seconde, ce sont surtout les centres amygdaliens qui entrent en action, pour pouvoir faire face à un éventuel danger, mais peu à peu, de nombreux centres du cerveau vont participer au processus, mettant en jeu notamment de nombreux transmetteurs chimiques.
              Le sentiment est la prise de conscience de ces émotions, et «les sentiments» sont finalement le résultat latent d’émotions ayant trait à des émotions de nature voisine (aimer quelqu’un par exemple).
              Par contre il ne faut pas confondre ce stade passager d’émotion avec un état prolongé, dont l’origine événementielle est diffuse et multiple, que le langage courant appelle les « états d’âme » ou « l’humeur », et qui résulte en général de l’action plus ou moins anormale de neurotransmetteurs, en particulier la sérotonine, qui engendrent des réactions d’autres centres nerveux, et éventuellement du corps (les crises de larmes par exemple..), qui peuvent être des émotions passagères.
              Il faut aussi être conscient que ce processus qui met en jeu de nombreux centres du cerveau va dépendre de leur état et des influences, notamment de la mémoire ou de certains mécanismes de transmission (comme notamment les blocages suite à des traumatisme).
              Un même événement peut donc engendrer des émotions différentes suivant le moment où elles se produisent et selon les individus.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • http://lancien.cowblog.fr/images/Animaux3/MaudDescampstarentule930x620.jpg
                J'espère que cette image fera hurler de terreur certain(e)s de mes lectrices et lecteurs; mais elle ne faisait pas peur à madame M.

                Je vous ai souvent parlé du rôle de certains de nos centres nerveux, notamment les centres amygdaliens, impliqués dans toutes les émotions, et à l'origine notamment de l'impression de peur, de danger, de crainte.
                Ce sont des centres qui veillent sur notre survie, et sont directement liés aux organes visuels, et de l'ouïe, qui leur transmettent directement des informations en quelques millisecondes, sans le relais du thalamus, qui ensuite analyse les perceptions et transmet l'information au cortex préfrontal, chef d'orchestre du cerveau.
                Recevant ainsi des informations vitales en temps réel, les centre amygdaliens peuvent déclencher des alertes et des mesures de défense, de fuite ou de préparation à l'action, de façon rapide et inconsciente, avant que le cortex frontal, auquel ils ont envoyé l'information de danger, ait mis les quelques secondes nécessaires pour analyser la situation.
                J'ai lu un article qui met bien en valeur le rôle de ces centres amygdaliens.

                Il s'agit d'une femme de 44 ans, qui souffre depuis son adolescence, d'une maladie génétique très rare, qui a peu à peu détruit ses centres amygdaliens, dont des neurologues ont étudié le cas et ils ont constaté qu'elle n'avait peur de rien et très peu conscience des dangers.
                Elle joue avec les serpents, leur gratte les écailles de la queue et le bout de la langue, et elle voulait caresser une tarentule.
                Mêlée à la foule de visiteurs d'un parc d'attractions destinées à vous donner la chair de poule, elle était la seule à ne pas hurler de terreur.
                Elle est normale au plan des autres émotions : joie, surprise, tristesse; un peu moins sujette à la colère (l'amygdale y participe beaucoup).
                Elle habite dans un quartier mal famé et a été plusieurs fois victime d'agressions, mais elle continue à s'y plaire et n'a pas de séquelles psychologiques.
                Elle a finalement eu de la chance de survivre à de nombreux dangers dont elle n'a pas conscience et même quand on les lui explique, elle n'en prend pas bien la mesure, car elle ignore ce qu'est le sentiment de crainte et de peur.
                Heureusement la communauté scientifique, intéressée par son cas, veille soigneusement sur elle.

     http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau2/limbic-copie-1.jpg
                Le schéma ci-dessus ne comporte que la vue d'un hémisphère. Les centres amygdaliens se trouvent dans les deux hémisphères au bout des deux circonvolutions de l'hippocampe.           

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau2/cerveauconsciencemoi.jpg
                Chaque être humain change sans cesse a mesure que le temps et l’expérience modifient peu a peu son corps et sa façon d’être, ses comportements. 
                Mais, à coté des changements que nous subissons malgré nous, du fait de l’environnement et du temps, dans quelle mesure sommes-nous libres de changer ? Avons-nous le choix d’évoluer dans le sens que nous souhaiterions ? C’est ce que l'on demande souvent.
                Changer, c'est apprendre de nouveaux comportements, (c’est à dire les façons d'agir, de penser et de sentir dans une situation donnée), mieux adaptés, et abandonner des comportements anciens devenus inutiles ou nuisibles.
                Mais pour changer, encore faut il bien se connaître. De plus il s’agit d’apprentissage et il faut en respecter les procédures.

                Aujourd’hui, je voudrais dire quelques mots de la conscience qu’a chaque être humain de lui même, ce que les psychologues appellent la « conscience du soi ».                                   
                Quels sont les éléments qui sont responsables du fait que nous ne sommes pas des zombies, des automates qui seraient sans véritable conscience d’eux mêmes et de leur environnement. Car nous sommes conscients d’une frontière nette entre nous et l’environnement matériel ou des autres.            
                Pour nous, nos pensées, nos souvenirs, nos motivations, nos sentiments, nos émotions, nos désirs, nos actions nous appartiennent en propre, et même si nous essayons de comprendre celles ou ceux d’autrui, nous savons que ce ne sont pas les nôtres.
                C’est la première caractéristique du « soi ».

                 Une autre propriété du « soi » est sa stabilité apparente: nous sommes persuadés que ce cadre de nos pensées, nos sentiments, nos actions est assez constant et stable. En fait il évolue en permanence puisque chaque événement, chaque expérience influe sur notre physiologie et sur notre psychologie. Des changements profonds sont apportés insensiblement par l’éducation, l’instruction, le métier…par la vie.   Au bout de quelques mois l’enfant maîtrise ses mouvements, entre un an et 18 mois il reconnaît son visage dans un miroir, A deux ans le langage lui apporte la conscience du
    « je » puis celle de ses principales émotions, dans la mesure où il peut les nommer. A l’école, ses expériences se multiplient par le contact avec les autres. Le « soi » est en pleine évolution jusqu’à la maturité.   

                Antonio Damasio, neurobiologiste portugais qui enseigne à l’Université de Califormie, définit trois niveau du soi :

                Ce qu’il appelle le « protosoi », qui est une représentation neurologique inconsciente de ce qui se passe dans notre organisme, des défauts du maintien de son équilibre (de « l’homéostasie »). Les principaux acteurs sont l’hypothalamus (qui contrôle l’hypophyse) et le tronc cérébral, ainsi que quelques noyaux du cerveau central. Nous n’en avons conscience que lorsque l’hypothalamus fait remonter des informations au cortex préfrontal : (par exemple, je suis fatigué, j’ai faim …).
                Il semble que le cortex insulaire inférieur, et notamment l'insulta, à la limite des lobes frontal et pariétal, soit le centralisateur de la conscience de notre « soi corporel ».

                 Un niveau intermédiaire, qui est une conscience de notre « soi » dans l’espace et le temps ; c’est notamment le monde de nos sensations, générées par nos organes des sens, interprétées par des centres spécifiques, coordonnées par le thalamus, et aboutissant à des centres spécialisés de stockage des informations, dont les plus importantes sont signalées au cortex préfrontal. Toutefois les centres amygdaliens, les cortex cingulaire et insulaire interviennent aussi dans ce processus car intermédiaires entre ces sensations et les réactions émotives. Ce « soi » appartient au présent.

                Le niveau supérieur est le « soi autobiographique », qui est ce que nous avons mémorisé de notre vie : tous les apprentissages événements, expériences, images .. et qui appartient donc au passé.Il s’appuie sur le langage et sur des schémas, représentations, images, et fait donc intervenir les centres du langage, l’hippocampe (professeur de la mémoire), et tous les centres de stockage du langage, des souvenirs, des images, des concepts appris…Evidemment le cortex préfrontal intervient comme coordonnateur.
               De nombreux neurobiologistes ont montré que, dans les moments où la conscience du soi intervenait, le cortex préfrontal médian est beaucoup plus actif lorsque quelque chose se rapporte à nous. Ainsi il s’active, avant même que nous ayons vu notre image dans une glace, quand nous avons l’intention de faire cet acte. Au contraire il s’active moins quand nous sommes face aux mêmes circonstances mais concernant un autre que soi.
               Dans un jeu vidéo, les cortex préfrontal et pariétal sont davantage activés lorsqu’il s’agit des actions du personnage, censé nous représenter que pour celle des autres.  
                Cette fonction du soi, entraine aussi d’autres phénomènes : la même action n’a pas la même conséquence quand elle vient de nous, au lieu d’un tiers, car nous savons qu’elle allait arriver puisque nous en avons donné l’ordre : ainsi nous réagissons peu quand nous nous chatouillons nous mêmes. 
                Nous ne nous entendons pas parler car il y a alors une inhibition des centres de la parole vers ceux de l’audition. De même certains transferts du cortex pariétal qui reçoit des sensations corporelles, vers le cortex préfrontal, n’a pas lieu si ces sensations résultent d’une action ordonnée par le cortex préfrontal (qui planifie nos actions), et qui a envoyé au cortex pariétal l’information de l’ordre d’action préalablement donné.  
                Par ailleurs le « soi » aide à contrôler ses émotions en en réévaluant les paramètres.            

                Quelques mots pour ceux qui aiment l’histoire : Héraclite en 500 avant JC disait « connais toi, toi même. Descartes vers 1600 opposait corps et esprit (voir la citation en haut de mon blog), et disait « je pense donc je suis ». Kant disait vers 1800 que l’esprit humain construit son propre monde, alors que Hégel, à la même époque, dissait que le soi était un état supérieur de la conscience. James, un peu avant 1900 considérait soi et émotions comme des fonctions cérébrales et Freud au début du XXème siècle, appelait l’attention sur le rôle de l’inconscient.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Les neurones de la nostalgie.

             J'ai 89 ans et que donc mon âge me fait parfois voir les choses autrement qu'elles n'apparaissent pour les jeunes.
              Certes chacun a sa propre personnalité, la conformation de son cerveau, ses préférences cérébrales innées, et surtout la transformation par apprentissage due à l'éducation et l'instruction. Je sais qu'ayant une formation scientifique, j'ai une façon différente de raisonner d'une personne ayant une formation littéraire et j'essaie alors de m'adapter à sa démarche intellectuelle. mais surtout les événements de la vie vous donnent une quantité énorme de souvenirs, auxquels vous vous référez sans cesse, le plus souvent inconsciemment. On appelle cela "l'expérience", mais il faut s'en méfier, comme l'ont montré les chercheurs en psychologie.

                 La science est un des rares domaines où la nostalgie ne s'applique pas : on en saura toujours plus demain.
                Ce n'est pas le cas de notre mémoire qui transforme nos souvenirs.
                Comme tous, il m'arrive de me tourner parfois vers le passé et de repenser à la jeunesse, et, comme beaucoup de vieux, il m'arrive de me dire que c'était mieux en ce temps là, que l'amour était vrai, que votre petite amie ne vous quittait pas, (sauf si elle mourrait hélas), que les films étaient plus intéressants, que les chansons avaient un air qu'on retenait, qu'il n'y avait pas toute cette pollution, les trains arrivaient à l'heure, et les jeunes étaient mieux éduqués.....
                C'est cette note de regret que l'on entend souvent dans le discours des personnes âgées, dont certaines sont convaincues que le passé était paré de toutes les vertus, alors que le présent ne représente qu'une lente décadence les éloignant chaque jour davantage, de cet âge d'or. Certes, le vieillissement lui-même explique une partie de ces regrets : la dégradation des forces vitales et parfois mentales fait naître une nostalgie de la jeunesse, laquelle est revécue à travers un prisme favorable. Mais un autre mécanisme - cognitif - a été identifié récemment.

                 A l'Université Harvard, Elisabeth Kensinger et Daniel Schacter ont constaté que, chez les personnes âgées (entre 62 et 79ans, dans cette étude), une zone cérébrale, inerte chez les plus jeunes, s'active lorsqu'elles doivent mémoriser des images agréables et plaisantes.
                Cette zone, le cortex préfrontal médian, est utilisée habituellement, lorsque l'on imagine un objet, une action ou un concept en rapport avec soi-même, qui vous concerne particulièrement.
                Les personnes âgées vont ainsi avoir tendance, si elles doivent mémoriser une image agréable, par exemple d'un moelleux au chocolat, (miam !), à se voir elles-mêmes en train de manger ce gâteau. Ces images mentales s'appuient sur des souvenirs positifs du passé.
                Au contraire, les images négatives ne produisent pas cette prise de position autocentrée et risquent moins de raviver des souvenirs associés. Dès lors, Ie passé est ravivé plus souvent par des émotions positives.
                 Ce mécanisme permet de comprendre la mémoire sélective.
                C'est au contact du présent que le passé se reconstruit en permanence: les motifs de satisfaction présents font resurgir des images positives du passé, lesquelles sont ainsi consolidées, puisque nos souvenirs non répétés s'effacent peu à peu, llors que la répétition d'un souvenir le consolide.
              En revanche, les expériences ou images désagréables survenant dans le présentne provoquent pas ce rappel d'événements passés négatifs, parce que le cortex préfrontal médian ne s'active pas et ceux-ci, s'ils ne vous ont pas traumatisés, passent peu à peu dans l'oubli.
                C'est vrai que les images de ma jeunesse m'apparaisse belles, et pourtant, c'était la guerre et ensuite les privations qu'elle a engendrées. Oui mais j'étais jeune et plein d'espoir !

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •              J'ai fait plusieurs articles sur les émotions en 2019, mais on m'a récemment posé quelques questions, car je n'ai probablement pas été assez clair; je vais donc résumer mes précédents articles :

    http://lancien.cowblog.fr/images/Images2/emotions-copie-1.jpg

    http://lancien.cowblog.fr/images/Psycho/loadimgphp.jpg

                 Pour maîtriser ses émotions, il faut d'abord les identifier, puis les comprendre, c'est à dire trouver leurs causes réelles et voir leurs manifestations et leurs conséquences.
    Mais il faut ensuite réagir pour ne pas se laisser dépasser par elles.
     
                            Première action : exprimer ses émotions.
                Bien des gens ne parviennent pas à expliciter ce qu'ils ressentent en eux mêmes ou pour autrui, ou le font d'une façon inadaptée.
                Exprimer ses émotions, c'est se forcer à mieux les comprendre, mais c'est aussi désamorcer leur action, par l'effort que l'on fait pour que ce que l'on ressent ne perturbe pas l'expression de la parole ou de l'écrit.
                On peut en effet exprimer ses émotions oralement ou par écrit (par exemple dons un journal intime ou un blog), et dons la plupart des cas, cet exercice est bénéfique. 
                Lorsqu'il s'agit d'émotions négatives, telles la tristesse, la peur ou la colère, l'expression peut être un moyen d'en réduire l'impact négatif. On "décompresse" en quelque sorte sa mémoire, (comme si on soulevait la soupape d'une cocotte minute), et l'inconscient se trouve en partie libéré. Les émotions négatives ne tournent plus en rond dans votre cerveau émotionnel avec la même intensité car vous avez créé une porte de sortie.
                Dans le cas d'émotions provoquées par un tiers, l'expression de l'émotion peut servir à clarifier des situations conflictuelles ou ambiguës.
                Autre point positif de l'expression des émotions : le partage social. Partager avec des amis, avec quelqu'un en qui on a confiance.
                C'est d'abord une tendance presque naturelle à parler de ce que nous ressentons, lorsqu'il nous arrive un événement riche en émotions, mais évidemment plus marquée chez les extravertis que chez les introvertis, qui ont plus de réticences à parler d'eux.
                Mais l'un des avantages est que la personne à qui l'on en parle, même si elle cherche à comprendre avec ses neurones miroirs, n'est quand même pas aussi concernée par ces émotions. Elle peut alors essayer d'examiner la situation comme si elle était spectatrice, en faisant plus appel à la logique qu'aux sentiments et donc en essayant d'aborder les faits plus objectivement, les émotions entraînant plutôt la subjectivité.
    Cette personne vous fera alors voir la situation autrement et pourra vous aider à résoudre certains de vos problèmes qui justement engendraient ces émotions.
                A l'inverse garder des émotions négatives pour soi est en général maléfique. Les chercheurs ont montré que cela entraînait une augmentation des paramètres physiologiques
    associés, (fréquence cardiaque et respiratoire, sudation..) comme si les effets masqués de l'émotion se trouvaient renforcés. Ils ont constaté que les personnes ayant tendance à dissimuler leurs émotions, ont moins d'émotions positives et plus d'expériences émotionnellement négatives.
                Finalement savoir mettre des mots sur ce que l'on sent, en parler à des proches, partager autour de soi le monde intérieur de ses émotions fait partie des compétences que les psychologues appellent "intelligence émotionnelle", qui rendent la vie plus facile, mieux adaptée au monde social, tout en améliorant sa santé intellectuelle.
                
                            Deuxième recommandation : réguler ses émotions.
     
                Il faut d'abord atténuer nos émotions négatives :
                De nombreuses méthodes existent, mais elles demandent de l'énergie, et il faut donc donner un peu de soi pour en retirer ensuite une amélioration; en voici une recommandée par de nombreux psychologues :
                Nos émotions négatives ne sont pas causées par une situation, mais plutôt par l'évaluation que nous faisons de cette situation.
                Il est donc possible de modérer l'émotion négative en recherchant une autre évaluation de la situation, une autre façon de l'envisager, quitte à demander l'aide d'une autre personne qui aura un regard différent, n'étant pas directement impliquée dans cette situation et ayant une expérience différente.
                Une autre façon de réguler ses émotions négatives est la recherche d'un contact social plus grand. L'isolement est un facteur important d'émotions négatives, d'angoisse ou de tristesse, et aller à la rencontre des autres pour partager ce que l'on ressent, est un bon réflexe; même si l'on se sent parfois enclin ou repliement lorsqu'on traverse une phase difficile.
     
                A l'inverse, il faut renforcer les émotions positives :
                Il s'agit d'accentuer les émotions positives, de les prolonger, ou d'en augmenter la perception. 
                La première chose à faire est de prendre totalement conscience de cet état positif. 
                Il faut d'abord repérer les moments de bien-être, pour s'y attarder, profiter de toutes les petites joies de la vie, en oubliant ses soucis.
                La méditation et le yoga peuvent y aider.
                Il s'agit de saisir le bonheur ou vol : rester attentif à ce qui se passe en soi, cueillir les bonnes sensations et les savourer.
                La perception intime d'un sentiment s'enracine en grande partie dans l'expression corporelle associée et donc, exprimer au maximum, par des gestes, des paroles, des sourires, des intonations, des expressions du visage, la joie ou le bonheur que vous ressentez.
                Ainsi, se comporter comme si l'on était animé de sentiments positifs peut engendrer une émotion positive. Sans compter qu'à force de sourire, vous serez l'objet de l'attention d'autrui et vous susciterez des réactions positives.
     
                            Enfin il faut essayer d'utiliser ses émotions à bon escient.
                Maîtriser nos émotions peut avoir parfois des inconvénients.
                Par exemple, les émotions positives sont à double tranchant, car elles conduisent souvent à percevoir et à juger des situations ou des personnes avec plus d'enthousiasme que ne vaudrait une appréciation objective des faits.
                ll importe de savoir faire la part des choses, d'être conscient de ces biais possibles, de distinguer ce qui relève d'un jugement objectif et ce qui est influencé par nos émotions.

                Les émotions négatives peuvent évidemment avoir l'effet inverse.             

    Partager via Gmail

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique