• Les neurones de la colère.... et de l'amour

        J’ai lu une étude originale sur des essais pratiqués sur des rats et qui auraient mis en évidence des neurones responsables d’actes violents.
        Ce sont des neurones de l’hypothalamus, qui provoqueraient, quand on les excite, une agression immédiate.
        Un laboratoire de l’Institut de Technologie de Californie a introduit, par traitement génétique à partir de virus neutralisé et modifié pour permettre d’introduire un gène, une protéine photosensible dans ces neurones. Une minuscule fibre optique est alors placée dans le cerveau du rat, de façon à pouvoir illuminer uen zone très précise.
        L’illumination de ces neurones de l’hypothalamus provoque chez le rat, un accès de rage immédiat, involontaire et sans autre cause, le rat attaquant non seulement les autres rats mâles, mais aussi les femelles., et même passent leur excitation sur tout objet qu’on leur présente.
        Il n’y a ni menace, ni rivalité, mais une conséquence purement physiologique.

        Ces « neurones de la violence » font partie de l’hypothalamus ventromédian, qui est aussi à l’origine des comportements sexuels (et qui est d’ailleurs légèrement différent chez les hommes et les femmes, et chez certains homosexuels hommes).
        L’équipe de recherche a montré que lorsqu’un rat a été mis en présnce d’une femelle et a commencé, avant toute autre sollicitation, à s’intéresser à cette femelle et à lui faire des avances, alors la photoactivation des neurones voisins ne provoque plus des agressions que dans 80% des cas, et, si sa cour est sur le point d’aboutir, dans 30% des cas seulement.
        Il semble donc que l’activité sexuelle et l’agression s’initialisent à partir de neurones voisins de l’hypothalamus, lesquels s’inhibent en partie mutuellement.

        Je ne sais pas si cela reste vrai pour les êtres humains, mais cela semblerait raison à ceux qui disent « faites l’amour, pas la guerre ».
        Et que se passe t’il quand la jalousie engendre une colère contre l’être aimé ?

        Mais sur la colère les conseils ne manquent pas :
    « Chaque minute que tu passes à être en colère te fait perdre 60 secondes de bonheur »
    ou bien
    « Plus tu transportes les colères du passé, plus tu t’éloignes du bonheur d’aujourd’hui »;
    ou bien ce que me disait ma grand mère :
    « Ne promets pas quand tu es heureux, ne réponds pas quand tu es en colère, et ne décide pas quand tu es triste! »

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Lutter contre le stress

         Je fais souvent des articles concernant le stress et la lutte contre l’angoisse, car ce sont des situations que je rencontre souvent chez diverses personnes.
        Lutter contre le stress est effectivement une capacité importante pour la santé : les psychologues l’appellent la « résilience ».
        Le mot résilience désigne de manière générale la capacité d'un organisme, un groupe ou une structure à s'adapter à un environnement changeant. Les ingénieurs connaissent bien la résilience d’un métal, qui est la capacité à absorber de l’énergie à la suite d’un choc ou d’une déformation, et éventuellement à revenir à l’état initial.

        Au plan physiologique, la résilience est la capacité à récupérer face à l’adversité et elle dépend surtout, d’une part de certains centres du cerveau, et d’autre part de certains neurotransmetteurs.
        Les circuits concernés sont le circuit du stress, qui est principalement controlé par les centres amygdaliens, et le circuit de récompense (apprentissage, plaisir), dont le principal initiateur est le noyau accumbens. Le cortex préfrontal médian est également concerné, car il contrôle et coordonne les autres circuits.
        En fait ce n’est pas aussi simple : l’amygdale intervient aussi dans le fonctionnement des centres de récompense et le contrôle des émotions, le noyau accumbens est aussi concerné lorsqu’il s’agit de rapport sociaux et la sociabilité.
        Le cortex cingulaire intervient aussi dans le contrôle des émotions, l’hippocampe va chercher des souvenirs en mémoire et de nombreux autres centres peuvent intervenir.
        Le cortex préfrontal gauche par exemple a un rôle inhibiteur de l’amygdale et limite donc le stress, en calmant l’anxiété et en permettant au cortex préfrontal de reprendre le contrôle de la situation..
        Plusieurs neurotransmetteurs ou hormones interviennent également :
        Pour le stress une petite protéine, le neuropeptide Y et le cortisol. Une forte concentration en cortisol annonce une grande anxiété, voire l’approche d’une dépression, alors qu’une forte concentration de neuropeptide Y accompagne en général une lutte contre l’anxiété.
        La noradrénaline aide à réagir contre une menace, mais si une forte concentration perdure, elle mène à l’anxiété chronique. La dopamine intervient dans tout le circuit de récompense et la sérotonine dans la régulation des humeurs et elles aident donc à réagir contre les situations négatives.
        On ne connaît pas ces processus physiologiques dans le détail, mais néanmoins leur connaissance permet de définir des comportement pour augmenter sa résilience et mieux maîtriser les situations négatives.

    Lutter contre le stress

        Si l’on se place au niveau comportemental, et par exemple celui des préférences cérébrales, il est certain que certaines configurations de personnalité favorisent la résistance au stress et que d’autres rendent plus vulnérable.
        La préférence qui favorise le plus la résilience est l’optimisme, alors que le pessimisme la diminue fortement. L’indépendance d’esprit est également favorable car elle donne une meilleure confiance en soi, et un souci moins grand de l’opinion d’autrui.
        La préférence de décision « logique » permet en général une appréciation plus indépendante et plus sereine des situations. C’est moins certain pour le préférence « jugement », car si la personne qui essaie raisonnablement de maîtriser à l’avance les situations est en général moins stressée, la personne fortement J, qui veut tout maîtriser et n’y arrive pas peut être très angoissée à cette idée.
        La personne de préférence de perception G, orientée vers l’avenir a souvent une meilleure résilience que celle de préférence S, si le passé est trop présent.

        Si maintenant on se pose la question : comment augmenter ma résistance au stress et mon retour à la normale après un événement traumatisant, on retrouve des recettes classiques, qui découlent d’ailleurs de ce qu’on a dit au plan physiologique.
        La conduite la plus efficace est de s’entraîner à ne pas se lamenter sur ce qui est arrivé, à ne pas avoir de remords de ce que l’on a fait et de regrets de ce qu’on n’a pas osé faire, et d’essayer d’analyser les situations le plus objectivement possible.
        C’est ensuite d’essayer de minimiser le mauvais coté des choses et de penser au contraire à ce que la situation, même stressante peut apporter de bon.
        Si on arrive à bien surmonter une épreuve, on acquiert davantage de confiance en soi, davantage d’expérience, et la vie paraît en général ensuite plus facile et heureuse.
        Il faut arriver à maitriser ses émotions, à repousser les pensées négatives pour les remplacer par des positives.
        L’autre remède très efficace est l’action : si on est très occupé, si l’on fait du sport qui permet de se détendre mais aussi de se dépenser et de relever des défis, les soucis stressant passent au second plan : on a moins de temps pour y penser; ils sont statiques alors que l’action vous emporte par son dynamisme.
        Les relations sociales sont aussi un facteur d’augmentation de la résilience, car elle favorise le fonctionnement du noyau accumbens, et la sécrétion de sérotonine. Les centres amygdaliens participent aussi à cette fonction, car on y distingue trois groupes de neurones qui respectivement nous incitent à être amène vis à vis d'une personne ou au contraire à la repousser, ou à s'associer avec d'autres.

    Lutter contre le stress

        J’ai souvent vu des jeunes personnes au bord de la dépression, guérir subitement parce qu’elles avaient un nouvel ami ou petit ami qui s’occupaient d’elles.
        Il faut se dire que dans ce domaine, le « moral » est prépondérant : je connais des personnes qui n’ont guère de vrai problème, mais qui s’en créent de façon permanente dans leur esprit, alors que d’autres personnes atteintes d’une maladie chronique, arrivent à surmonter leur handicap et à vivre de façon très positive et pratiquement normale.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Les neurones miroirs : communication avec autrui.

             J'ai déjà fait un article sur les neurones miroirs, le 25 août 2017. Mais je viens de lire dans la revue "Cerveaux et Psycho" de juin 22, un article qui fait le point sur les études dans ce domaine.

            Les neurones miroirs ont été découverts en 1992, par une équipe l'Institut de physiologie humaine de la ville de Parme, en Italie, dirigée par Giacomo Rizzolatti. .
            Les chercheurs enregistraient la réponse de neurones du système moteur de singes (et notamment les centres de préparation des commandes du langage, près de l'aire de Broca), et ils ont vu avec étonnement, que certains neurones "s'allumaient" aussi bien lors les chercheurs prenaient des cacahouètes que lorsque les singes les prenaient eux-mêmes.
           Chose amusante, le New York Times a enjolivé cette histoire, en racontant qu'un chercheur revenait du restaurant d'entreprise en léchant une boule de glace dans un cornet et que, lorsqu'il a porté à la bouche son cornet, dans le champ de vision du singe, alors que le singe n'a lui fait aucun geste, des neurones se sont déclenchés dans son système moteur.
           C'était la découverte de neurones qui "imitent" les mouvements d'autrui, alors que l'on ne fait aucun de ces mouvements.
           Ces études ont fait alors grand bruit, tant dans le milieu scientifique que dans la presse.
           De très nombreux neurones miroirs ont été ensuite repérés notamment en 2010, par des chercheurs israéliens, dans les neurones moteurs du temporal (en vert) et en 2012 dans la synthèse de 125 études faite par un chercheur australien (voir le schéma ci-dessous, en rouge).

    Les neurones miroirs : communication avec autrui.

           Mais les données IRM n'ont souvent pas une résolution suffisante pour affirmer qu'il s'agit des mêmes neurones qui s'activent lorsque l'on fait une action, ou lorsqu'on la voit faire.
           Bref on attribué maints pouvoirs aux neurones miroirs, notamment dans les relations affectives et sociales,  et l'article que je résume, essaie de faire le point sur l'exactitude des ces données.

            Les neurones miroirs permettent de reconnaître et imiter les actions d'autrui.
            Des patients dont le neurones miroirs ont subi des dommages, ont effectivement des difficultés dans ce domaine et de nombreuses expériences montrent que cette propriété des neurones miroirs est réelle.

           Les neurones miroirs sont les principaux acteurs de la "théorie de l'esprit", cette appellation barbare indiquant la capacité de comprendre et prévoir les actions et les états mentaux de nos semblables, et donc reconnaissent non seulement les actions d'autrui, mais prévoient aussi leurs intentions.
           
    Les expériences menées pour prouver cette propriété ont été plutôt négatives et ce sont les centres du cortex préfrontal qui semblaient essentiellement utilisés.

           Les neurones miroirs sont à la base du langage. du fait de la présence de neurones miroirs dans le voisinage du centre de Broca, on pouvait penser que la confrontation du mouvement d'autrui avec son propre mouvement provenait du langage commun pour désigner ces mouvements.
           Cette hypothèse n'est pas correcte. le centre de Broca permet démettre le langage, mais sa compréhension est le fait du centre de Wernicke. Néanmoins l'inhibition de neurones miroirs des centres promoteurs de la parole perturbe la compréhension de la parole d'autrui, sans doute parce que le centre de Wernicke collabore avec le centre de Broca, pour comparer les sons entendus avec ceux qu'on émettrait soi-même.

             Les neurones miroirs provoquent l'empathie.
             Il existe des cellules nerveuses qui sont actives aussi bien quand on éprouve une émotion, que lorsqu'on voit une personne éprouver une émotion semblable, notamment dans le cortex cingulaire.
    Toutefois cela suffit il pour créer de l'empathie. Tout dépend de ce que l'on entend par empathie.
    Ressentir les mêmes émotion n'entraine pas forcément la volonté d'aider la personne dont on comprend l'émotion.
             Attribuer cette propriété aux neurones miroirs est trop simpliste.

             La défaillance des neurones miroirs est à la base de l'autisme.
             C'est vrai que les neurones miroirs sont sollicités dans les relations sociales. Les autistes imitent également moins bien autrui, mais ce sont surtout dans le cas de situations complexes et non de simples mouvements. Finalement ce ne sont pas les neurones miroirs qui sont les principaux responsables, mais les centres du cortex préfrontal qui analysent les situations et prennent les décisions.

             En définitive si les neurones miroirs ont une action certaine en ce qui concerne l'imitation élémentaire de gestes d'autres personnes ou la compréhension des émotions d'autrui, ils ne semblent pas à la base des sentiments complexes d'empathie et encore moins responsables de l'autisme.
             En fait il existe des neurones miroirs très différents et en fait initialement cette appellation était réservée à des neurones du système moteur.

             

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Dans les discussions avec diverses personnes, à titre personnel ou dans mon métier, et surtout avec des jeunes en difficulté que j'i essayé d'aider, j’ai toujours été conscient d’une difficulté : différencier les sentiments, les émotions et les « états d’âme », et pour cela je crois qu’il faut bien les définir, et voir quelle est leur action respective.
        Sentiments et émotions font partie intégrante de la vie humaine en réaction à ce qui se passe dans l’environnement et en particulier nos contacts avec les autres. Ils sont toujours présents et accompagnent toutes nos actions même si nous n’en avons pas conscience.
        Les états d’âme font aussi partie de notre vie, mais de sont plutôt des réactions internes de notre cerveau.

        L’émotion est une réponse de notre cerveau (notamment de notre cerveau émotionnel, mais pas seulement), à un événement extérieur, à quelque chose qui nous arrive. Nous ressentons tout à coup quelque chose de très fort qui nous envahit pendant un moment, et parfois nous submerge.
        Sauf si on nous injecte certains produits dans le cerveau, il n’y a pas d’émotion sans un stimuli, un déclencheur externe, même si par exemple nous ne somme pas content d’une de nos actions, c’est par rapport aux conséquences externes de cette action que se situe l’émotion.
        L’émotion est forte, presque instantanée, relativement brève, et provoque en général une réaction de notre part. Elle se situe au niveau physique avant tout, car elle est caractérisée par la prise de conscience d’un ensemble de réactions physiologiques de notre corps (par exemple, augmentation du rythme cardiaque, transpiration, faiblesse ou contractions musculaires …).
    http://lancien.cowblog.fr/images/Psycho/plutchik2D.png    Les émotions radicalisent et simplifient notre conception des événements, même si elles restent foncièrement subjectives. Par les réactions qu’elles produisent, ce sont des « agitateurs sociaux » qui modifient notre relation aux autres et au monde.

        Beaucoup de psychobiologistes ont essayé de les caractériser et j’ai fait déjà plusieurs articles à ce sujet (03/05/2017 et 3 et 4 /10/2019 notamment).
        Parmi eux, l’américain Plutchik est l’un des plus connus, avec sa « roue des émotions primaires et secondaires » dont je reproduis ci contre une des nombreuses illustrations.
        Dans l’article du 18/06/2021, j’ai rendu compte d’études qui avaient été faites pour essayer de mieux comprendre les mécanismes cérébraux correspondants, mais, même si on peut mettre en lumière l’importance prépondérante de certains centres, en fait tout le cerveau participe plus ou moins aux émotions.

        Les sentiments sont quelque chose de durable et de précis (même si notre conscience n’en est pas totale), qui résultent en générale des émotions ressenties, mais qui en restent la composante durable, après intervention des fonctions cognitives intelligentes. Ils impliquent une appréciation que l’on retrouve dans l’expression       « avoir le sentiment de ».

        Ce sont en quelque sorte la partie durable de nos émotions qui provoquent des réactions semi-permanentes vis à vis des personnes ou de l’environnement. Ils gèrent nos émotions, nos pensées, nos actions, nos paroles.
        On aime ou on apprécie quelqu’un ou quelque chose; on éprouve de l’affection, de l’amour ou de la passion, de la jalousie, de la compassion, de la pitié pour quelqu’un.
        Ils sont plus au niveau conceptuel des idées, des jugements qu’à celui des réactions physiques. C’est en quelque sorte le passage de l’émotion à la pensée.
        Il peut y avoir mélange entre sentiment et émotion, quand la part physique est importante : c’est le cas de l’attirance par exemple.

        Les états d’âme sont différents, car ce sont plutôt des « états internes », qui peuvent même être « autoproduits » par notre cerveau. On en a conscience par l’introspection.
        Ils sont aussi une conséquence de nos émotions, et des événements extérieurs, mais ils sont moins intenses, plus durables et plus flous. Ils sont faibles et discrets, mais ont de la ténacité, et donc sont influents autant que les sentiments, mais de façon plus inconsciente et sournoise, avec un impact plus global que les émotions.
        Ils compliquent notre perception des événement avec un flou subjectif, mais représentent souvent aussi une perception plus complexe et subtile. Plus que nos rapports avec autrui, ce sont des « agitateurs interne », qui modifient nos rapports internes et notre vision du monde.
        Les émotions nous poussent plutôt vers l’action extérieure rapide et violente, alors que les états d’âme sollicitent notre réflexion intérieure et nous incitent souvent à changer, mais lentement.
        Les états d'âme peuvent exister durablement dans le sillage des émotions fortes, comme une traîne (l’état de béatitude dans lequel nous sommes après une grande joie ou de tristesse après une grande déception) . Mais ils peuvent aussi préparer  Ie terrain qui facilitera les émotions ultérieures : la morosité facilitant les coups de cafard et de tristesse, le ressentiment préparant les flambées de colère, la panique explosant après l’anxiété….
        Les états d’âme occupent plus notre vie que les émotions : nous passons plus de temps à être agacés qu’en colère.
        Il y a des multitudes d’états d’âme que le plupart des gens confondent avec les sentiments. Vous trouverez, par exemple, une liste de « 744 sentiments », répertoriés par Jean-Philippe Faure!, dont la presque totalité sont des états d’âme.
        Les psychologues ont essayé de copier sur la roue des émotions de Plutchik, en partant de certaines d’entre elles, cinq émotions vives, comme le montre le schéma ci-dessous. Les états d’âme puisent leur énergie dans les émotions et se diffusent ensuite comme des ondes.    A la jonction des émotions, des états d’âme mixtes.
        Au plan cérébral les états d’âme semblent moins rattachés à des centres neuronaux qu’à des neurotransmetteurs, la sérotonine et la dopamine notamment.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Psycho/IMG0003.jpg

       Il m’est arrivé souvent de discuter avec des personntes malheureuses de leurs états d’âme : on peut s’y noyer et c’est ce qu’on appelle la rumination, ou au contraire refuser de s’y pencher, ce qui est alors la fuite de soi.
    Ruminer, c'est se focaliser, de façon répétée, circulaire, stérile, sur les causes, les significations et les conséquences de ses problèmes, de sa situation, de son état, c'est s'enliser dans des « pourquoi » flous et sans fin.
    On reste inactif, assis sur ses problèmes que I'on garde bien au chaud, en soi, en les laissant se développer : les anglais appellent cela brooding, l’action de couver. C’est le terrain des remords et des regrets.
        La rumination a des raisons mais aucun objectif précis : elle n a donc pas de fin. Les états d'âme y sont perpétuellement recyclés, n'évoluent pas et reviennent sans arrêt au même point de départ. Les états d'âme négatifs deviennent chroniques, et leur dimension émotionnelle persiste longtemps après la disparition des éventuels problèmes (si tant est qu’ils aient jamais existé). On ne cherche pas les solutions possibles et cela nous empêche donc de toute action.

    Quatre remèdes à ce type de situation : d’abord essayer d’être conscient et de lister ses états d’âme, pour mieux s’en sortir. Ensuite limiter les dérapages en pensant le moins possibles aux remords et regrets, c’est à dire au passé. Puis au contraire, penser à l’avenir, avoir des projets, partir des rêves, voir ce qu’il y a de réaliste dedans et les transformer en objectifs, puis s’en donner les moyens. Enfin profiter le plus possible des instants présents, de toutes les petites joies de tous les jours, la moisson des activités et instants heureux : aussi bien le travail que la lecture, la musique, les copains, sa famille, son amoureux(se), le sport ou une balade et la beauté d’un panorama ou d’un musée.
        La sérénité et le bonheur passent par la maîtrise de nos états d’âme, mais évidemment c’est plus facile si nous somme optimistes plutôt que pessimistes.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/filletristehaineamourhatelove133549.jpg

        J'ai connu bien des personnes qui ont eu des chagrins d’amour. Parfois c’est bénin et cela guérit vite, parfois c’est plus grave parce qu’on était attaché à l’autre, et les premières semaines, voire les premiers mois, sont difficiles. Certes le temps apaise les souffrances, mais c’est dur d’oublier.
        Les raisons des ruptures sont bien diverses. Le plus souvent c’est qu’en fait, on a pris une attirance pour un véritable amour.
        Attirance parfois uniquement physique (un chansonnier,clavier Querty américains  disait crûment : j’ai pris pour de l’amour avec un grand « A », l’amour avec un petit « q »).
        Mais aussi attirance sentimentale, mais voilà c’était trop rapide, on ne connaissait pas bien l’autre et une fois la flambée passée, la nouveauté, l’entente et les activités communes n’étaient plus là et on s’ennuyait ensemble.
        Dans d’autres cas, cela s’était mal passé, bien souvent le garçon s’étant comporté comme un mufle (mais parfois aussi la fille comme une mante religieuse). Là c’est plus facile de guérir plus vite. Il y a un ressentiment de la conduite de l’autre et il suffit de  trans-former alors l’amour en haine.
        Haine est peut être un grand mot, mais il faut tuer l’amour qui restait pour que le traumatisme cesse.

        Mais c’est vrai qu’amour et haine sont des sentiments très proches qui évoluent assez facilement l’un vers l’autre. Alors peut on expliquer cela ?
        Pour cela nous allons parler d’un centre très particulier du cerveau : le cortex insulaire ou « insula », qui a un rôle important dans certains de nos sentiments.
    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau2/insula-copie-1.jpg
        L’insula est une partie du cortex cérébral, dont la position en repli à l’intérieur des circonvolutions cérébrales, la rend moins accessible (voir schéma ci dessus) d'où son nom  « d’île » au milieu du cerveau. Voilà pourquoi elle est  restée méconnue pendant longtemps, (bien que découverte en 1796 par un médecin allemand Reil), jusqu’à ce que des neurobiologistes comme Antonio Damasio, l’un des spécialistes de l’étude du mécanisme cérébral des sentiments, mettent en évidence son rôle dans nos sentiments.
         En fait il est difficile d’étudier ces problèmes, car si on peut faire de l’expérimentation animale pour étudier des problèmes physiologiques, et même certaines émotions, la conscience des sentiments est une spécificité humaine, qui ne peut être étudiée qu'avec la coopération de sujets humains. Mais on ne peut évidemment disséquer leur cerveau.
        Toutefois souvent les réactions sentimentales sont concomitantes avec des réactions physiologiques et celles ci peuvent aussi être étudiées.

         L’insula est un centre qui comprend des récepteurs de nos réactions viscérales, et elle est apte à nous faire prendre conscience de ces bouleversements corporels internes associés à la moindre de nos émotions. Elle reçoit en particulier des informations en provenance du thalamus, des centres amygdaliens et de l’hypothalamus sur le niveau de douleur, notamment viscérale, la régulation de la température, l'irritation, le niveau d'oxygénation local ou encore le sens du toucher.
        Elle participe à la conscience de l’état du corps, notamment la capacité de mesurer son propre rythme cardiaque et de ses anomalies éventuelles. Il semble qu’elle soit impliquée dans la conscience de nos mouvements, notamment des mains et des yeux, en relation avec les centres moteurs et du toucher.
        Finalement l’insula est en partie, responsable de la conscience de soi, dans la mesure où elle est d’abord une prise de conscience de notre corps, puis de certaines réactions psychologiques comme les émotions et les sentiments. Les émotions se traduisent en particulier par des réactions viscérales auxquelles l’insula serait sensible, et plus généralement, elle associerait un contexte émotionnel adéquat à des réactions sensorielles données de notre corps.

        La partie antérieure de l'insula, surtout dans l'hémisphère droit, est davantage développée chez les humains et les grands singes que chez les autres espèces animales. Cela permettrait un décodage plus précis de nos états sensoriels, et donc par exemple, à une simple mauvaise odeur, de devenir un sentiment de dégoût, ou encore au toucher d'une personne aimée, de se transformer en sentiment de délice.
        Le désir sexuel et sa satisfaction concernent de nombreuses aires cérébrales, mais principalement l’hypothalamus, le noyau accumbens et le circuit de la récompense.
        Les bases biologiques de l’amour sentimental diffèrent de celle du plaisir sexuel et même des circuits des émotions, mais ont de nombreux points communs  avec la motivation et le puissant désir de récompense impliqué dans l'amour humain. Le circuit de récompense est donc  aussi très actif.
        Alors que le désir sexuel permettrait aux individus d’avoir des relations avec un certain nombre de partenaires,le sentiment d’amour (dit romantique), les motiverait à se concentrer sur un seul partenaire et ensuite l’attachement se créerait entre les partenaires, pour grandir dans un environnement stable et pourvu des ressources nécessaires à son développement.
        Bien entendu de nombreux centres interviennent dans ces sentiments liés à l’amour.

        L’insula et le putamen sont en particulier impliquées dans la conscience et les réactions à la fois de l’amour et de la haine.
        Il semble que la partie antérieure de l’insula ait un rôle important dans des émotions subjectives, telles que l’amour, la haine, le ressentiment, la confiance en soi ou l’embarras. Des dommages à l’insula conduisent à l’apathie et à l’incapacité d’exprimer nos sentiments ou ceux d’un interlocuteur. Ces incapacités de l’insula sont rencontrées dans l’autisme et d’autres troubles neuropsychiatriques.
        Le putamen serait davantage impliqué dans la jalousie et des réactions plus violentes, notamment en cas de rupture ou d’agression.
        Par contre les régions concernant la colère, le danger et la peur relèvent des centres amygdaliens.

        Finalement il apparaît dans diverses études neurobiologiques, que les mêmes régions du cerveau sont concernées par l’amour et la haine, qui sont donc des sentiments très voisins. Différence importante toutefois, entre les sentiments d'amour et de haine, de grandes régions du cortex frontal se désactivent avec l'amour, (l’amour est aveugle : on ne voit pas les défauts de l’être aimé), contrairement à la haine, où seule une petite partie est désactivée (la critique est alors courante et parfois pour nuire, blesser ou tirer vengeance).
        Autre différence l'amour romantique s'adresse à une seule personne, alors que la haine peut être dirigée vers un groupe de personnes, comme c'est le cas pour la haine raciale, politique ou l’homophobie.   
        On considère souvent la haine comme une passion malveillante qui devrait être domptée, contrôlée et éradiquée, mais pour un biologiste, la haine est une passion présentant autant d'intérêt que l'amour. Comme l'amour, la haine est souvent en apparence irrationnelle et peut mener des individus à réaliser des gestes héroïques ou malveillants.
        Et en cas de rupture notamment, on passe facilement de l’amour à la haine. C’est plus rare en sens inverse, mais on en trouve des exemples.

    Partager via Gmail

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique