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Par papynet le 11 Novembre 2022 à 08:23
J'avais fait une série d'articles sur Freud et ses théories les 16,17,18,19,20 et 21 septembre 2019, dans lesquels j'expliquais que Freud était créatif pour son époque, mais que les connaissances ayant évolué, notamment en neurobiologie, ses théories sont aujourd'hui, pour la plupart, périmées.
J'ai parfois critiqué aussi certain psys, dont le comportement vis à vis de patients que je connaissais, m'avait paru plutôt néfaste.
J’ai reçu un mail pas très gentil d’une dame, qui est semble t’il psy, grande admiratrice de Freud, et qui me prend à partie parce que j’ai dit, paraît il, du mal de ce « grand homme » et que je n’ai pas foi en la psychanalyse, ce qui évidemment est un crime qui va m’envoyer à l’enfer des psys, même si je ne fais pas partie de leur congrégation, n'étant hélas, qu'ingénieur .
Cela ne me gêne pas qu’on ne soit pas d’accord avec moi, c’est normal, (au contraire la discussion apporte des idées), mais par contre, on peut me le dire poliment !C’est vrai qu’il m’arrive de ne pas apprécier certains psys, qui sont totalement inefficaces, voire aggravent la souffrance de leur patient et les bourrent de médicaments. Mais il existe aussi de bons psys qui sont utiles. J’ai correspondu avec une psy qui intervenait auprès des personnes qui avaient subi une agression, un gros malheur, un accident, et elle leur apportait beaucoup. Et j'ai une petite fille qui est psy et qui fait remarquablement son travail.
En ce qui concerne la psychanalyse, c’est vrai que je suis un mécréant devant cette religion : je ne crois pas à son efficacité, et Freud lui même écrivait à Jung (avant qu’ils ne se fâchent), que le peu d’efficacité de cette technique l’avait déçu !!
Par contre je n’ai jamais dénigré Freud en tant qu’homme; j’ai même toujours dit que je l’estimais, même s’il m’apparaissait parfois un peu obsédé par le sexe. Mais par contre j’ai dénoncé certaines de ses théories, qui ne sont pas exactes, ce que l’on sait grâce aux progrès de la biologie. Ce n’est pas Freud que je critique alors, mais les personnes et notamment les psys, qui croient encore à ces théories parce qu’ils n’ont pas su se recycler.
Moi aussi quand j’étais en classe de terminale, notre prof de philo nous a parlé pendant 4 heures des théories de Freud, et j’y avais cru, en bon élève, mais mes lectures de biologie m’ont montré depuis qu’il fallait revoir ma copie.
En fait Freud était un bon scientifique, qui essayait de tirer des leçons des cas des malades qu’il voyait. Il avait beaucoup d’idées et certaines étaient géniales. Mais il avait deux handicaps :
- d’une part les connaissances en biologie, et notamment concernant le cerveau et les hormones, étaient très faibles, et donc il ne pouvait pas s’appuyer sur des connaissances scientifiques.
- d’autre part il n’avait pas un panel de malades représentatif. Il soignait surtout des bourgeois(e)s de Vienne qui avaient des problèmes sexuels, et donc avait affaire à une population de malades particulière, ce qui a orienté ses théories.
C. Jung, qui exerçait à la même époque dans un hôpital normal, avait un éventail de patient beaucoup plus varié et des théories qui, pour la plupart, restent encore d’actualité.
Freud a voulu, au prix de gros efforts et d’études importantes, expliquer par des théories générales, ce qu’il constatait chez un groupe particulier de malades; il est normal que ses théories présentent des erreurs. Le problème c’est qu’aujourd’hui les psys ne devraient plus y croire, et quand je vois un psy, assimiler au nom de Freud, les abeilles vues dans un rêve par une patiente, à des phallus, cela m’amuse beaucoup, mais me laisse un doute sur la compétence du psy. J’ai lu aussi que certains pratiquaient la « dallasothérapie » où les patients jouent un jeu de rôle en s’identifiant à un personnage de Dallas, et qu’on soigne ainsi leurs phobies !!!
Les développement de l’inconscient par Freud sont en fait géniaux pour leur temps, mais évidemment ils ne pouvait s’appuyer sur des connaissances physiologiques. il faisait en particulier la différence entre l’inconscient verbalisable et calme, et les pulsions, plus instinctives et dynamiques. Aujourd’hui on sait que l’hypothalamus, qui règle une grande partie de notre fonctionnement corporel, est notre machine à pulsion; mais il n’y a pas que le sexe, mais aussi la faim, la soif, le sommeil, et en relation avec les centres amygdaliens, la peur, la fuite, la colère.
Freud avait lié ces pulsions au « principe de plaisir ».
Mais nous savons aujourd’hui que les centres d’apprentissage et de récompense, et leur circuit complexe, sont à la base des plaisirs que nous ressentons et constituent un stimulateur important dans nos actions. Mais c’est un mécanisme très général et qui n’a pas, comme le disait Freud, les pulsions sexuelles à son origine.
Lorsque Freud émet l’hypothèse de l’inconscient verbalisable, que l’on atteint par l’analyse, et notamment par l’interprétation des rêves, il n’y avait ni la connaissance des centres du langage ni celle des centres d’interprétation de la vision, et on ne savait pas que les rêves ne sont qu’un aperçu, lors d’un microréveil, des sensations que le cerveau recycle, remémorise et élimine en partie. Il n’y a aucune symbolique des rêves : ce sont des sensations en désordre liées à nos souvenirs et à nos préoccupations. (voir mes articles sur tous ces sujets). Les fondations de la psychanalyse sont donc branlantes.
Autre erreur de Freud, sa théories sur le développement de l’enfant qu’il décrit en proie à des pulsions sexuelles dès son enfance, aboutissant au célèbre complexe d’Oedipe, dont on sait aujourd’hui qu’il n’est qu’un mythe. On sait d’une part que les pulsions sexuelles sont liées aux hormones et donc n’apparaissent vraiment qu’à la puberté, on connait mieux le développement du cerveau du jeune enfant et on peut expliquer simplement sa jalousie pour le père qui est aussi l’objet d’attention et du temps de sa mère qu’il voudrait exclusivement à son service, de même qu’on peut expliquer logiquement certains tabous, notamment sur les organes sexuels, liés à notre système éducatif.
Freud s’était intéressé à « l’amnésie infantile » : nous n’avons que très peu de souvenirs avant 3 ans et peu avant six ans.C’est exact mais sa théorie selon laquelle c’est dû à la répression de sa sexualité par ses parents, est un beau roman. On connait un peu le fonctionnement de la mémoire, de la consolidation des souvenirs et de l’oubli, le fait qu’avant la maîtrise du langage les souvenirs sont de pures images et donc plus instables, peu précises et incertaines. On connait la fragilité, l’influençabilité et la transformation des souvenirs, même chez les adultes. Si Freud avait vécu de nos jours sa théorie n’existerait pas.
Autre erreur les phobies, pour lesquelles Freud avait décrit la phobie des chevaux d’un petit garçon et l’avait interprété à la lumière du complexe d’œdipe et de la peur de la castration. En fait l’enfant avait été témoin d’un accident et de la mort d’un cheval qui tirait une diligence, mort assez terrible avec des convulsions et une grande souffrance. La phobie de cet enfant était simplement dû au choc traumatique.
En fait on peut soigner ces phobies par l’accoutumance faite progressivement et en s’approchant peu à peu de l’objet des criantes.
A l’inverse les théories de Freud sur le « moi » sont restées d’actualité avec simplement quelques évolutions, et le terme de narcissisme qu’il a inventé correspond à une donnée réelle : l’estime de soi, qui peut être insuffisante, ou au contraire trop grande chez certains et qui est fortement remise en question lors d’échec, de chômage ou de revers affectifs.
Finalement, Madame qui m’avez écrit bien méchamment, ce n’est pas votre faute : vous avez subi des cours où Freud était le Dieu de la psychologie, qui est la vérité et ne peut se tromper. Il faut que vous sachiez que, dans les cours de psychologie américains, Freud ne fait l’objet que d’une demi-page, et on ne cite que brièvement ses théories du moi. Les jeunes psys de la plupart des pays, sauf en France, n’ont jamais entendu parler du complexe d’Oedipe, sauf peut être en faisant des mots croisés, et la symbolique des rêves les ferait sourire et ne sert plus qu’aux diseuses de bonne aventure.
Donc je persiste et signe : la psychanalyse a été remplacée aujourd’hui, par des techniques comportementales beaucoup plus efficaces, et elle n’est plus guère qu’une référence historique pour les professeurs de philosophie. Mais dans tous les domaines, il y a toujours des nostalgiques qui croient toujours au passé révolu.
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Par papynet le 10 Août 2022 à 07:39
Nous avons défini hier ce que pouvait être l’inconscient, mais cela ne nous définit pas son rôle.
L’importance de l’inconscient dans notre comportement est très grande.
Nous avons vu hier que nous enregistrons, pour des temps très courts ou plus longs, des images, sons et autres sensations de nos cinq sens.
La plupart de ces informations ne nous servent pas et d’ailleurs sont détruites ensuite (les connexions ne sont pas renforcées et disparaiussent d’elles même notamment au cours du sommeil).
Certaines images, certains sons, certaines autres sensations sont cependant conservées (notamment celles qui ont un grand impact émotionnel, dont beaucoup sont conscientes, mais certaines inconscientes sont aussi mémorisées à notre insu). Ces sensations peuvent ensuite dans certaines circonstance surgir consciemment, ou même avoir une influence sur nos décisions ou comportements, sans que nous nous en rendions compte, car d’innombrables connexions se produisent à tout instant à notre insu, quand un processus conscient est engagé.
Certaines études ont confirmé qu’un geste inconscient ou un mot anodin peut déclencher un
« amorçage », et orienter une décision, un choix, un comportement. Elles mettent en évidence que des motivations subliminales (sensations au dessous du seuil de perception conscient), utilisent les mêmes processus mentaux - la mémoire de travail et les fonctions exécutives - que les actes conscients, et que les gens se méprennent souvent sur les raisons de leurs comportements, car ils sont influencés par des pulsions inconscientes.Un autre domaine d’action de l’inconscient est celui de tous les automatismes et actes réflexes. C’est évidemment vrai pour des réactions réflexes physiologiques, au niveau de la moelle épinière (réaction à la brûlure, à la douleur…), au niveau du cervelet (faire du vélo, conduire une voiture…) ou du cerveau lui même (réaction d’évitement devant un danger..).
Mais cela est vrai pour des réactions beaucoup plus intellectuelles et émotionnelles.
Il nous faut exercer un effort volontaire et conscient pour nous défaire de nos préjugés. Plus l’influence de l’inconscient est forte, plus le contrôle cognitif conscient doit être important pour la surmonter.
Cela concerne par exemple les addictions, la perception que nous avons d’autrui, le jugement sur notre environnement ou sur une situation donnée.
Par exemple, lorsque nous rencontrons quelqu’un que nous ne connaissons pas, une première impression est présente en nous avant même que nous n'ayons commencé à lui parler. Nous notons la couleur de sa peau, son sexe, son âge…, caractéristiques qui, une fois perçues se connectent automatiquement à des stéréotypes sur la façon dont les membres de ce groupe sont supposés se comporter. Ces croyances relatives à un groupe social sont souvent inexactes pour l’individu en cause, qui ne s'y conforme pas forcément et n'a rien fait pour mériter ces impressions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.
Les gens ont du mal à connaître la cause de leurs sentiments positifs ou négatifs, et se trompent souvent, quelque soit leur rôle et leur intelligence ou leur professionnalisme.
Mais l’action de l’inconscient est plus vaste que les stéréotypes et les préjugés. Il influence nos actes.
En particulier nous avons une propension innée qui est d’imiter autrui, non seulement dans ses expressions, mais aussi dans ses comportements.
Et nous avons tendance à essayer inconsciemment à la place d’autrui, pour mieux le comprendre : c’est le rôle inconscient des « neurones miroirs ».
Les centres d’apprentissage, qui sont aussi les centres du plaisir, et dont j’ai parlé souvent , agissent la plupart du temps de façon inconsciente, nous donnant la motivation de l’action. Ils calculent automatiquement le bénéfice de certaines actions et nous poussent vers la satisfaction maximale, de façon le plus souvent inconsciente.
Mais si ses centres nous dictent un comportement égoïste, d’autres nous amènet à avoir un comportement altruiste et sont sensibles aux impressions que nous font les autres et à ce que nous pourrions faire pour eux.
Les sentiments et les jugements inconscients que nous avons pour ou sur une personne, nous dictent notre comportement, parfois consciemment, mais le plus souvent sans le savoir.
Des études ont montré que lorsque nous avions un problème à résoudre, dans de nombreux cas, la réponse était intuitive, ce qui ne veut pas dire qu’elle était réflexe, mais en fait une réflexion inconsciente et rapide, menée par le cortex émotionnel et probablement en partie par de cortex préfrontal. Il est même probable que des considérations statistiques ou des calculs d'ordres de grandeur sont fait par des neurones spéciaux du cervelet.
Et l’on pense actuellement que lorsque nous refléchissons aux solutions d’un problème, derrière la partie rationnelle consciente de recherche de solution, se cache une consultation du cerveau émotionnel par le cortex préfrontal, qui lui demande une « simulation émotionnelle » des conséquences des diverses sortes de décisions conscientes.
En définitive, le rôle de l’inconscient est beaucoup plus important que ne le pensait Freud, car il n’est pas limité à nos désirs et pulsions, mais intervient dans tous nos actes.
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Par papynet le 9 Août 2022 à 07:25
J'ai déjà fait des articles sur les théories de Freud ou sur le rôle de l'inconscient dans nos décisions. mais je voudrais revoir plus simplement sur ce sujet, pour essayer de définir l'inconscient le plus simplement possible, car lorsqu’on essaie de comprendre les problèmes, des autres ou de soi-même, les causes que l’on peut avancer ne sont pas toujours ce dont est consciente la personne qui les rencontre.Mais cela n’a rien à voir avec la psychanalyse, dont même Freud, écrivait à Jung, qu’elle n’apportait que bien peu de chose dans le traitement des malades.
Bien que les cours de Psycho en France fassent encore une grande part à Freud et ses disciples, alors que ce n’est plus le cas ni dans les pays anglo saxons, ni même en Allemagne, la notion d’inconscient et de ses modes d’influence, a totalement évolué et ne correspondent plus aux théories de Freud, qui certes étaient ingénieuses, mais ne tenaient pas compte du fonctionnement physiologique du cerveau, alors presque inconnu.
La théorie de Freud avait le mérite d’être simple : il voyait trois instances régissant le comportement de l’homme :
Le « moi » désigne la partie de la personnalité assurant les fonctions conscientes : ancré dans la réalité, et en partie dans le rationnel, il assure la stabilité de la personne, l’empêchant de céder à ses pulsions.
Le « ça », au contraire, est le non conscient, inorganisé et sans volonté rationnelle, il s’efforce de satisfaire les besoins pulsionnels, en se conformant au principe de plaisir, même si parfois il réalise ses pulsions de façon détournée en les sublimant (comme l’artiste); c’est le réservoir des instincts humains, des désirs inavoués et refoulés au plus profond de nous mêmes.
La neuropsychologie moderne si elle admet les pulsions inconscientes, tempère énormément l’importance des refoulements (que de plus Freud considérait comme essentiellement sexuels), et surtout a montré que la théorie de Freud sur l’enfance et les parents et notamment le complexe d’œdipe, est fausse.
Le « surmoi » enfin représente les règles, notamment morales que l’on a acceptées, mais il les voyait comme une conséquence des interdits parentaux, une sorte de loi morale qui agirait sur nous sans que nous comprenions son origine.
La théorie de Freud était simple et ingénieuse, mais elle avait le défaut d’être bâtie à partir de constatation sur des malades mentaux, dont beaucoup étaient des viennois(es) ayant des problèmes sérieux au plan sexuel, alors qu’elle aurait dû avant tout tenir compte de la mentalité des personnes normales et si on l'avait mieux connu, du fonctionnement du cerveau.
Pour la neuropsychologie moderne, l’inconscient est avant tout un réservoir de tout ce que le cerveau enregistre de nos sensations, mais qu’il ne juge pas utile de transmettre au cortex préfrontal, siège de la pensée et donc de la conscience.
En effet tous les quarantièmes de seconde, le thalamus coordonne les sensations provenant de nos cinq sens, relatives à notre environnement et à ses perceptions. Mais la plupart n’ont pas d’intérêt pour l’orientation de nos actions et donc, soit le cerveau les élimine, soit les conserve pendant une durée assez brève, soit même les stocke, au cas où elles pourraient se révéler utiles par la suite, mais en général il les élimine au cours des sommeils suivants.
De même le cerveau reçoit des informations de nos membres, de nos muscles, de nos viscères, mais ils ne sont pas transmis au cortex préfrontal, sauf lorsqu’il y a problème, par exemple souffrance ou anomalie de fonctionnement et nécessité d’action pour y remédier.
Enfin, notre cerveau émotionnel est le siège de très nombreux échanges internes, émotions et sentiments, simulation des conséquences de projets d’action, intentions qui en découlent, voire pulsions plus immédiates et violentes. Ce ne sont pas des processus rationnels comme dans le cas du cortex préfrontal, mais les propositions et actions qui en découlent, ne sont pas pour autant forcément néfastes pour l’individu et elles interviennent souvent en complément de processus réfléchis et rationnels.
En fait la quantité d’information inconscientes est des millions de fois plus importante que les informations conscientes. Par contre la plus grande partie d’entre elles n’est pas mémorisée.
La psychologie actuelle, quand elle est basée sur l’observation neurophysiologique, a relégué le Ça et le Moi aux oubliettes de la psychanalyse, et adopté une vision plus pragmatique de ce qui définit le soi non conscient : la différence entre ce que nous faisons de façon automatique et ce que nous controIons de façon rationnelle, grâce à notre cortex préfrontal.
Les processus de pensée automatiques doivent être rapides, efficaces et hors du domaine de la pensée consciente, dépourvus de délibération ou de planification qui sont lents. Ils ne requièrent qu’un simple stimulus, alors qu’un mécanisme de réflexion qui nécessite des aller-retour entre de nombreux centres du cerveau.
Par exemple la lecture de cet article et la compréhension des mots, se font de façon fluide, automatique, presque inconsciente, alors que notre attention est centrée sur la compréhension des phrases et des idées qu’elles contiennent.
De même quand vous rédigez, vous pensez rationnellement et lentement à ce que vous voulez dire, à l’organisation de vos phrases, mais ensuite votre main écrit ou tape sur le clavier, les lettres de façon automatique, tellement inconsciemment que vous faites des fautes de frappe sans vous en apercevoir, notamment en inversant des lettres si vous tapez trop vite.
Tout comme le Ça et le Moi de Freud, le système automatique et le système contrôlé se complètent mais, dans le même temps, ils s'opposent parfois.
J’étudierai demain avec vous quelques uns de ces processus, pour montrer l’importance dans notre comportement des processus inconscients, même dans nos décisions courantes.
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Par papynet le 26 Juillet 2022 à 07:42
Quand on manque de sommeil, on a des trous de mémoire et des difficultés à apprendre, les erreurs sont nombreuse et la fatigue s’accumule, la concentration est de courte durée et on a des difficultés pour lire ou écouter et réfléchir, et on décroche souvent dans les conversations.
Vladgslav Vgazovskig et ses collègues, de I'Université du Wisconsin, ont découvert que le cerveau est alors déjà en partie endormi, même si nous ne le savons pas et que nous semblions, aux yeux des autres, éveillés.
C'est ce que l'on appelle dormir debout.
Les neurobiologistes ont implanté dans le cerveau de rats de laboratoire 16 électrodes recueillant l'activité des neurones en diverses zones cérébrales, et ont soumis les animaux à des périodes de plus en plus longues de privation de sommeil. Ils ont constaté que certains neurones entrent dans un état caractéristique du sommeil, notamment l’émission des ondes lentes caractéristiques du sommeil profond.
Certaines parties du cerveau des rats dorment déjà, alors même que les animaux déambulent dans leur cage et réalisent divers tests, dont les résultats sont de plus en plus mauvais au fur et à mesure que le nombre de groupes de neurones endormis augmente.
Les pertes d'attention et les baisses de performances généralement attribuées au manque de sommeil résulteraient ainsi du fait que le cerveau dort en partie, présentant une mosaïque de zones éveillées et endormies, le véritable sommeil nécessitant une fusion de toutes ces zones.
Un tel état intermédiaire de semi-sommeil pourrait servir à reposer alternativement des groupes de neurones, sans priver l'animal sauvage de sa capacité à veiller sur son environnement et de se protéger contre l’action d'éventuels prédateurs. Chez d'autres animaux, tels les dauphins et de nombreuses espèces d'oiseaux, un des deux hémisphères cérébraux dort pendant que l'autre veille. Certains oiseaux s’assoupissent avec un œil ouvert et les flamants roses sur une patte.
Les mammifères domestiqués terrestres, (tels les vaches ou les chevaux par exemple), se contentent de dormir debout. Si l’homme a de fortes chances de se faire mal en essayant de dormir debout, ce n’est pas le cas des chevaux., qui disposent d’un mécanisme de blocage, une sorte de paralysie musculaire, qui leur permet de dormir droit sur leurs jambes pendant le stade de sommeil lent. Les chevaux ont hérité de cette faculté de leurs ancêtres sauvages, qui pouvaient ainsi échapper à d’éventuels prédateur dès leur réveil. En revanche, pendant la phase de sommeil paradoxal, ils se couchent, tout comme les humains.Cela vous arrive t’il de vous sentir ainsi à moitié endormi(e) ?
L'homme n'est quand même pas comme l'animal, car il n'a plus l'obligation d'être toujours en éveil, face à des prédateurs.
J'ai déjà fait des articles sur le sommeil (voir notamment celui du 04/04/2018 sur les divers stades de sommeil).
Au cours du « sommeil lent » ou sommeil profond, l’immobilité est presque totale : le pouls et le rythme cardiaque ralentissent, les yeux ne bougent plus derrière les paupières fermées et l’activité mentale faiblit. En revanche, nous conservons notre tonus musculaire, nous sommes capables de nous endormir assis, sans avoir la tête qui tombe »,
C’est d’ailleurs durant ce premier cycle que l’on observe les cas de somnambulisme.
Le second stade de sommeil est à l’opposé du premier. Pendant le sommeil paradoxal, le pouls et la respiration sont aussi élevés qu’en phase d’éveil, les mouvements des yeux sont rapides derrière les paupières fermées et l’activité cérébrale est intense. le corps est complètement détendu, le visage inexpressif, les muscles se relâchent complètement. Si une personne est assise ou debout, elle tombe !
Si nous dormons debout, notre phase de sommeil est celle du sommeil lent et non celle du sommeil paradoxal. Une personne somnambule est capable de se lever sans en être consciente et certains militaires ou certains navigateurs solitaires, ont appris à contrôler cette phase pour récupérer quelques minutes sans tomber.
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Par papynet le 16 Avril 2022 à 08:19
L'épidémie de covid a provoqué rêves et cauchemars et beaucoup de personnes se posent la question de l’interprétation des rêves et je vais revenir sur ce sujet, bien que j'aie déjà fait des articles sur ce sujet.
Cela me rappelle que, quand j’étais gosse, j’avais traduit un passage de Suétone, historien latin, qui relatais un songe de Jules César.
Celui-ci rêve qu'il viole sa mère, et gêné par ce rêve, il va interroger un prêtre qui donne son interprétation : César violera Rome, sa mère-patrie, en lui imposant sa volonté malgré les résistances de la cité. Suétone pense même qu’il deviendra le maître du monde, la Terre, notre mère à tous.
Peut être que ce rêve a incité César à prendre Rome !
Mais malgré cette brillante interprétation, tous les scientifiques - et même Freud - s’accordent à dire que les rêves n’ont aucune valeur prédictive.
Comment se forment les rêves ?
Le cerveau remonte de la mémoire toutes les images, les sensations de la journée, plus certaines correspondant aux dernières pensées que nous avons eu avant de dormir, ainsi que d'autres relatives à nos principales préoccupations.
Ces sensations sont récupérées dans la mémoire par nos centres habituels d'interprétation des sensations : visuel, auditif, olfactif, sensitif ou gustatif.
Au plan physiologique, tout se passe comme si arrivaient dans ces centres, des images réelles venues des yeux, des sons en provenance de nos oreilles etc...
La différence est d'une part que ces sensations lorsqu'elles viennent de nos sens éveillés, représentent la réalité et sont donc cohérentes, alors que, dans le sommeil, elles viennent de façon totalement aléatoire, sans suite logique et sont donc peu cohérentes. D'autre part, alors que nous sommes conscients d'une partie des sensations lorsque nous sommes éveillés, par contre nous n'avons aucune conscience du phénomène lorsque nous dormons (le cortex préfrontal est peu actif et les sens ne remontent pas les informations ver lui, via le thalamus).
Le cerveau, dans ce mécanisme de remémorisation, va faire du tri : il va éliminer tous les souvenirs conscients ou inconscients de la journée (ou des jours précédents) qui ne servent plus à rien (plus de 999/1000), puis il essaiera d'éliminer certains des souvenirs néfastes qui remontent, pour essayer de nous protéger : (mais il n'y arrivera pas toujours), puis au contraire, il renforcera les souvenirs qui paraissent utiles (y compris les connaissances et informations que nous avons mémorisées volontairement).
Le cerveau remet donc de l'ordre dans la mémoire et rend en particulier de nombreux neurones à nouveau disponibles pour la journée suivante.
Le sommeil est donc indispensable à la santé et aux performances de notre cerveau. Quelqu'un privé de sommeil pendant plusieurs jours, finit par avoir un fonctionnement cérébral et une conduite incohérents, presque analogues à ceux d'une personne ayant une maladie mentale grave SI le manque de sommeil continue, il mourra dans la folie.
Cela c’est l’activité du cerveau pendant toute la nuit, mais ce ne sont pas des rêves, car nous ne rêvons….. que quand nous sommes éveillés.
En effet, supposons que nous nous réveillions, ne serait ce que quelques secondes, et même si nous nous endormons ensuite. Alors ces sensations (images sons etc...) vont être transmises au cortex frontal, qui sera donc conscient d'une suite de sensations peu cohérente et d'autant plus difficile à interpréter que son fonctionnement à l'état éveillé n'est pas entièrement revenu à la normale.
Le cortex préfrontal, encore à moitié réveillé, essaie d'interpréter comme il peut ce qu'il reçoit et le renvoie en mémoire avec les explications. Après notre sommeil, nous aurons alors le souvenir d'un rêve, avec une certaine cohérence car le cortex frontal a essayé d'arranger les sensations de façon logique, mais aussi des aspects incohérents et farfelus, car il a fait au mieux, mais avec un ensemble de sensations qui était peu logiques à l’origine et alors que lui même n’était pas au mieux de sa forme.
A la lumière de ces données comment, non pas donner une interprétation, mais expliquer l'origine de nos rêves, et quelles informations peut on en tirer ?
La remémoration de sensations inutiles de journées passées ne nous sert à rien et ajoute seulement à l'incohérence, vu leur mélange aléatoire.
Ce qui peut être intéressant, c'est ce qui correspond à nos préoccupations et ce à quoi nous avons pensé avant de nous endormir (ce qui correspond aussi souvent à des problèmes conscients), ainsi qu’à nos émotions.
Nous pouvons aussi parfois remonter des informations relatives à des blocages, que le cerveau voudrait éliminer, dont l'origine est souvent traumatique (accident, violence, maladie, etc...), et là ce blocage devient en partie conscient.
Les rêves ne peuvent donc être "interprétés", mais ils peuvent fournir des renseignements sur les préoccupations que vous avez, souvent à l'origine de stress, voire même sur des blocages inconscients du cerveau émotionnel et sur les conséquences de nos émotions profondes..
Ils peuvent donc apporter une aide, mais dénuée de toute symbolique, dans la recherche de nos préoccupations, leur connaissance, et donc la recherche de solutions à nos problèmes.
Les médecins et les scientifiques ont évidemment étudié les cauchemars et pensent que ces rêves sont empreints d'une charge émotionnelle très forte pouvant aller jusqu'à la terreur nocturne, avec un retour à la réalité difficile, notamment pour les enfants.
Beaucoup d’entre eux se produisent pendant le sommeil profond, et pour ceux du sommeil paradoxal, des liens de cause à effet ont été identifiés. Une personne stressée ou névrosée va revoir régulièrement dans ses rêves, des situations de mal-être angoissantes et notamment si elle a subi un traumatisme psychologique profond, comme un bombardement, une agression, un viol, une mise en danger de mort ou perçue comme telle. Dès qu'elle s'endort, le cauchemar revient, comme si le cerveau répétait inlassablement le traumatisme.
On peut agir sur les cauchemars.
Des psychiatres américains, pendant la deuxième guerre mondiale, distribuaient des barbitu-riques à des soldats traumatisés jusqu'à ce que leur cauchemar débouche sur un «rêve se finissant bien». Forcé de dormir, le pilote d'un bombardier s'étant écrasé en entraînant la mort de tous ses camarades, a ainsi fini par rêver qu'il posait son avion sur un lac et qu'il retrouvait ses camarades autour d'un verre au mess de la base.
Il a pu au moins dormir, mais cela ne lui a pas enlevé son traumatisme.
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