•      J’ai lu un article sur un centre du cerveau dont on ne parle presque jamais, car il passe presque inaperçu dans les IRM et on ne sait pas bien à quoi il sert : le « claustrum », (plutôt les « claustra », car il y en a un dans chaque hémisphère cérébral).

    Savez vous ce qu'est le claustrum

         Le claustrum est une couche fine et irrégulière de cellules nerveuses, située sous le cortex insulaire et au dessus du putamen, sous les tempes et au dessus des oreilles. Cette couche très mince est entourée de substance blanche : les fibres nerveuses entourées de myéline.
         Presque toutes les régions cérébrales y sont connectées et des fibres arrivent mais d’autres repartent vers les mêmes régions.
         Une différence cependant, les fibres arrivent des deux hémisphères dans chaque claustrum. (après être passées par le pont entre les hémisphères que constitue le corps calleux). Par contre les fibres qui repartent du claustrum ne vont que dans le même hémisphère où il se trouve. Toutefois on ne sait pas si cette particularité, constatée chez le rat, est valable pour l’homme.
         C’est donc un carrefour neuronal, un peu comme un « central téléphonique » au sein du cerveau.
         On ne connaît pas de cas de destruction accidentelle, physiologique (hémorragie) ou clinique ( virus), de ces centres et donc il est difficile d’étudier leurs fonctions. L’IRM apporte peu parce que sa précision est de l’ordre du millimètre alors que  l’épaisseur du claustrum est moindre.
           Une opération en 2014 du cerveau sur une patiente atteinte d’une très grave épilepsie, a permis de faire une observation étonnante, alors que le crâne était ouvert, des électrodes étaient implantées dans le cerveau pour arriver à repérer la zone épileptique.
         La stimulation précise du claustrum provoquait une perte de conscience de la patiente, qui cessait avec la stimulation.
         La patiente avait le regard vide et cessait de répondre au chirurgien ou de lire des textes. Elle restait capable de terminer des actions simples commencées avant la stimulation. Le test a été répété plusieurs fois, mais évidemment l’expérimentation n’a pu être prolongée.

         On ne sait donc toujours pas le rôle exact des claustra, mais il semble qu’il soit un « interrupteur de la conscience »
         Les chercheurs ont continué à poursuivre des expériences animales et chercher à déterminer si le claustrum a une chimie particulière, au niveau des protéines notamment, pour trouver un moyen d’cation dans les expériences animales. Le problème avec les animaux, c’est de mesurer leur degré de conscience : ils ne savent ni parler, ni lire !

         Plus récemment, en 2022, une équipe de neurologue de l'université d'OSAKA a étudié 22 régions cérébrales qui intervenaient dans le contrôle du stress et le claustrum a été identifié comme une région clé qui différencie les cerveaux stressés des cerveaux non stressés.
         Lorsque les souris développent des comportements anxieux, le claustrum est très activé, et lorsque toute activité est supprimée dans le claustrum, ces comportements anxieux disparaissent.
          L'étude actuellement essaie de déterminer si l'on peut traiter les troubles anxieux en apaisant le claustrum : il faut trouver le moyen d'agir sur ce centre par des méthodes non invasives.



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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images3/reve.jpg

         Je lisais un article sur des cas assez particuliers de personnes qui n’ont (d’après elles) « jamais rêvé de leur vie pendant leur sommeil, - ou plus exactement ne se sont jamais souvenu d’un rêve au réveil (environ 0,4 % de la population).
        Le service des « Pathologie du sommeil » de la Salpétrière, à Paris, a étudié ces cas, et montre que les patients rêvent néanmoins, comme les autres humains - enfin tout dépend de ce qu’on appelle rêver !
        Je vous ai souvent parlé du sommeil et des rêves..
         Pour plus de clarté, j’appellerai « rêve », les scènes dont nous pouvons ensuite nous souvenir, et « pseudo-rêve »; celles dont nous n’avons aucune conscience par la suite, et c’est donc comme si elles n’existaient pas.

        Toutes les images, et autres sensations, inutiles que nous avons enregistrées inconsciemment  ne font qu’encombrer notre mémoire à court terme. De même des renseignements utiles pendant un moment (où ai-je garé ma voiture?) et qui ne le sont plus en fin de journée.
            Par ailleurs, certains souvenirs désagréables peuvent nous harceler. Certains problèmes que nous avons sont souvent renvoyés vers le cortex préfrontal, pour qu’il réfléchisse à une solution et c ela nous dérange souvent.
        Enfin, avant de dormir, nous avons pensé à diverses idées et inconsciemment cela a été mémorisé.-
              Le cerveau, pendant le sommeil, va faire du tri : il va éliminer tous les souvenirs conscients ou inconscients de la journée (ou des jours précédents) qui ne servent plus à rien (plus de 999‰), puis il essaiera d'éliminer certains des souvenirs néfastes qui remontent, pour essayer de nous protéger : (mais il n'y arrivera pas toujours), puis au contraire, il renforcera les souvenirs qui paraissent utiles (y compris les connaissances et informations que nous avons mémorisées volontairement).
            Enfin il essaiera d'éliminer certains des souvenirs néfastes qui remontent, pour essayer de nous protéger : (mais il n'y arrivera pas toujours), et il éliminera aussi les souvenirs des pensées que nous avons eu avant de nous endormir, dans la mesure où nous n’avons rien trouvé de nouveau ou d’important.
               Le cerveau remet donc de l'ordre dans la mémoire et rend en particulier de nombreux neurones à nouveau disponibles pour la journée suivante.

        Pour éliminer toutes ces sensations superflues, il va se servir des centres d’interprétation correspondants. Les sensations sont récupérées dans la mémoire par nos centres habituels d'interprétation des sensations : visuel, auditif, olfactif, sensitif ou gustatif. Au plan physiologique, tout se passe comme si arrivaient dans ces centres, des images réelles venues des yeux, des sons en provenance de nos oreilles etc..
        Par exemple, pour les images le centre d’interprétation primaire de la vison va traiter l’informa-tion comme si elle provenait de l’oeil. Mais en fait ce sont des images « reconstituées par la mémoire » et nous les appelleront des « pseudo-images internes ».
        La différence entre éveil et sommeil est d'une part que ces sensations lorsqu'elles viennent de nos sens éveillés, représentent la réalité et sont donc cohérentes, alors que, dans le sommeil, elles viennent de façon totalement aléatoire, sans suite logique et sont donc peu cohérentes.
         D'autre part, alors que nous sommes conscients d'une partie des sensations lorsque nous sommes éveillés, car certaines des informations importantes sont transmises au cortex préfrontal qui réfléchit et pense, alors que le cortex cingulaire antérieur focalise notre attention, nous n'avons au contraire aucune conscience du phénomène lorsque nous dormons, car le cortex préfrontal et le cortex cingulaire antérieur sont mis en veilleuse et coupés de la plupart des informations provenant des autres centres du cerveau.
         Toutes ces « pseudos-sensations » présentes dans nos centres d’interprétation des sensations constituent donc, pendant notre sommeil, des « pseudos-rêves », qui dureront toute la nuit, mais dont nous n’aurons aucune conscience au réveil.

          Mais supposons que nous nous réveillons pendant quelques secondes seulement , (ce qui peut arriver plusieurs fois dans la nuit et nous nous rendormons aussitôt), ou définitivement le matin.
           Alors ces sensations (images sons etc...) vont être transmises à nouveau par le thalamus au cortex préfrontal, qui sera donc conscient d'une suite de sensations, peu cohérente et d'autant plus difficile à interpréter que son fonctionnement à l'état éveillé n'est pas entièrement revenu à la normale. Là c’est un « vrai rêve ».
        Le cortex préfrontal, encore à moitié réveillé, essaie d'interpréter comme il peut ce qu'il reçoit et le renvoie en mémoire avec les explications qu’il a pu trouver, et qui peuvent être absolument farfelues, surtout si l’éveil n’a duré que quelques secondes et qu’il n’a pas eu le temps de réfléchir.
            Après notre sommeil, nous aurons alors le souvenir d'un rêve, avec une certaine cohérence car le cortex frontal a essayé d'arranger les sensations de façon logique, mais aussi des aspects incohérents et farfelus, car il a fait au mieux, mais avec un ensemble de sensations qui était peu logique à l’origine et alors que lui même n’était pas au mieux de sa forme. 

        Le service de la Salpétrière a montré grâce à l’IRM que ces patients avaient les mêmes phases de sommeil que les autres dormeurs. Il ont une mémoire tout à fait normale, ainsi qu’une bonne représentation des images mentales. Ils font comme tout le monde, des « pseudo-rêves ».
    Ils ont même souvent, un sommeil très agité par ceux ci. Et l’iRM permet de savoir en partie de quoi ils ont rêvé.
        La différence c’est qu’ils ne font pas de micro-réveils. Donc rien n’est transmis au cortex préfrontal et ils ne se souviennent pas des pseudo-rêves, transformés par l’éveil en « rêves réels »

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  • Notre inconscient interprète nos paroles.


         J’ai souvent écrit dans ce blog que l’inconscient était très différent aujourd’hui, avec les progrès de la neurobiologie, des conceptions de Freud, mais qu’il jouait un rôle très important dans nos pensées.
         La notion de refoulement notamment est peu importante, et même si l’inconscient est responsable de blocages psychologiques, son rôle est plus positif que négatif, et il participe au fonctionnement du cerveau, en traitant de nombreuses informations, sans que nous le sachions, et en venant ainsi en aide à notre cortex préfrontal et en participant à la création de nos idées.
         On sait depuis longtemps que le cerveau perçoit des informations dont il n’a pas conscience et notamment des informations visuelles dont la durée est inférieure aux temps de perception consciente : les informations subliminales.
        Des chercheurs de l’unité « Neuroimagerie cognitive » de l’Inserm et de l'Hôpital Pitié-Salpêtrière, à Paris, ont notamment montré que le cerveau pouvait interpréter inconsciemment des données sémantiques, même abstraites.

         Les chercheurs ont présenté des mots à des patients, de façon subliminale, donc sans permettre la lecture consciente, patients qui étaient épileptiques et avaient provisoirement, pour traitement de leur maladie, des électrodes implantées, qui permettaient d’observer les réactions de leur cerveau et notamment des centres amygdaliens
         Lorsque l’on présentait des mots « effrayants », on a pu observer des réactions des centres amygdalien, centres qui sont responsables des émotions d’angoisse et de préparer la lutte contre les agressions éventuelles..
         Ils ont ainsi démontré un décodage inconscient préalable de la signification de ces mots, et de l'extraction de leur contenu émotionnel.
         Ils ont ensuite présenté les mêmes mots, mais de façon perceptible, et les réactions des centres amygdales ont été analogues.

         Une autre expérience , faite par des chercheurs d’Orsay, consistait à présenter successivement quatre images La première et la troisième étaient une suite de lettres sans signification. La deuxième était un chiffre, écrit en lettres, présenté sous forme subliminale (donc perçu inconsciemment) et la quatrième un  autre chiffre également sous sa forme littérale, mais présenté suffisamment longtemps pour être perçu consciemment.
         La personne soumise à l’expérience, devait appuyer sur un bouton si le dernier chiffre était plus grand que 5.
         Les chercheurs ont constaté que, si on prenait pour référence la temps de réponse des personnes lorsque l’on ne présentait aucun chiffre en deuxième,  la présentation inconsciente d’un chiffre plus grand que 5 en second, diminuait le temps de réponse au quatrième chiffre, et inversement un chiffre inférieur à 5, présenté inconsciemment en second, augmentait le temps de réponse.
         il semble donc que la présentation inconsciente du premier chiffre entraînait une préparation inconsciente de la réponse ce qui facilitait la réponse lorsque la situation était identique lors de la présentation du quatrième chiffre, mais au contraire, la freinait quand la situation était contradictoire.
         Pendant le test, les chercheurs ont étudié l'activité du cerveau avec deux techniques : IRM et électroencéphalogramme. Ils ont observé que le message subliminal modifie l'activité du cerveau y compris dans les zones motrices activées pour appuyer sur le bouton.
         Bien que le premier chiffre n'arrive pas à la conscience de l'observateur, son influence dépasse donc les seules zones perceptives du cerveau. Ceci démontre l'existence d'un traitement inconscient d'opérations cognitives complexes, et de la réponse motrice appropriée.

         D’autres études ont montré que la parole pouvait être en partie interprétée pendant le sommeil et que les dormeurs réagissaient quand on les appelait par leur prénom.
          On peut trouver des informations sur le site 
    https://fr.readkong.com/page/les-mecanismes-inconscients-de-la-perception-de-la-parole-8143333

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Paysages6/P1010006.jpg

          La mélatonine, souvent dénommée hormone du sommeil, est une hormone fabriquée par une petite glande du cerveau, l’épiphyse (ou glande pinéale qui se trouve sous le Thalamus), pendant la nuit, du fait qu’il n’y a pas de lumière.. Sa sécrétion régule les rythmes quotidiens (les rythmes circadiens), en fonction de la luminosité et informe l’organisme sur la saison en fonction des variations de la durée du jour.
        Pendant le jour l’organisme fabrique un neurotransmetteur, la sérotonine, stocké dans l’épiphyse, qui est ensuite transformée la nuit en mélanine, avec un maximum vers 5 heures du matin.
        Il semble que la mélatonine qui diffuse dans le sang , y agisse aussi comme une hormone, et interviendrait dans la glycémie, dans l’appétit, comme antioxydant (et donc anticancéreuse); elle interviendrait aussi pour augmenter la réponse immunitaire notamment des lymphocytes T.
        Elle agirait aussi sur notre libido, en la diminuant, surtout chez les femmes.

        J’ai fait déjà des articles sur notre « horloge biologique » les 30 et31 mars 2018

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau3/glandepineale.jpg    Je résume en quelques phrases :
        Dans un centre particulier de notre cerveau, les noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus, tous les jours, avec un cycle de 24 heures, des gènes s’expriment et codent la synthèse de protéines, avec des pics de concentration quotidiens.
        On a identifié vers l’an 2000 dans la rétine de l’oeil un pigment activé par la lumière, la “mélanopsine” qui active des neurones qui transmettent leur information aux neurones des centres suprachiasmiques, l’horloge centrale et la recalent sur le jour.
        Quand vient l’obscurité, cette horloge émet une substance particulière, la “mélatonine”, produite par la glande pinéale,  qui recalera les horloges secondaires sur la nuit et provoquera le sommeil.
        La mélatonine diffuse dans le sang et aidée par le système sympathique qui envoie des influx nerveux dans tous les organes vitaux, l’horloge centrale recale les horloges secondaires du cœur, du foie (glycémie) du pancréas (insuline), et des tissus adipeux.
        Le fonctionnement de notre système de vie est ainsi recalé sur le jour et la nuit.
        C’est ce qui explique que notre rythme de vie, et même notre moral, sont très sensibles aux saisons, à la lumière et l’ensoleillement, et au décalage horaire (notamment aux changements heure d’hiver, heure d’été), car il y a un certain conflit entre notre mode de vie et notre horloge biologique.

        Ces réminiscences pour mieux comprendre un article que je viens de lire, de psychiâtres statisticiens suisses, qui ont suivi le sommeils de leurs patients les nuits de pleine lune, et ont constaté qu’ils dorment 20 minutes de moins, mettent une demi-heure de plus à rêver, et leur sommeil total est diminué de 10% tandis que leur sommeil profond réparateur et diminué de moitié !!
        Ce n’est pas l’influence de farfadets ou des loups garous des Alpes, mais seulement de la mélatonine, dont la production serait réduite de moitié par l’éclairage lunaire.

        Personnellement j’en ai déduit que les patients en cause devaient être soignés soit pour avarice, soit pour flemme aigüe, car ils auraient pu fermer les rideaux de leur chambre à coucher, mais ils ne s’en sont peut être pas payés.
        Je ne me suis encore jamais aperçu que la pleine lune m’empêchait de dormir !!
    Par contre j’aime bien la photographier, au petit matin, depuis mon jardin sur le toit.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Paysages6/lune.jpg

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  •     Nous avons vu dans les articles précédents que notre mémoire conservait à court terme des données sans intérêt, soit qu’elles ait été conscientes et soient devenues inutiles, soit qu’elles soient dans notre inconscient.
        Que des événements traumatisants pouvaient soit nous hanter jusqu’à constituer un harcèlement ou au contraire provoquer des blocages.
        Enfin nous avons tous nos préoccupations qui reviennent périodiquement à l’esprit, notamment le soir avant de s’endormir.
        Ce sont ces images, ces scènes, qui sont les « matériaux » de nos rêves.

        Ci dessous le schéma concernant la mémorisation d’images, publié  hier, pour que  vous puissiez le comparer au schéma concernant la transmissions d’images internes pendant le sommeil

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau3/memorisationeveil.jpg     En ce qui concerne les rêves, j’ai expliqué qu’on ne rêvait que lorsque l’on se réveillait (au moins pour un microréveil qui dure à peine une seconde), et par contre on lit souvent que l’on rêve toute la nuit.
         Ce n’est pas contradictoire : c’est une question de vocabulaire.

        J’appellerai rêve, les scènes dont nous pouvons ensuite nous souvenir, et pseudo-rêves celles dont nous n’avons aucune conscience par la suite, et c’est donc comme si elles n’existaient pas.

         Toutes les images, et autres sensations, inutiles que nous avons enregistrées inconsciemment  ne font qu’encombrer notre mémoire à court terme. De même des renseignements utiles pendant un moment (où ai-je garé ma voiture?) et qui ne le sont plus en fin de journée.
         Par ailleurs comme nous l’avons vu dans l’article sur la mémorisation, certains souvenirs désa-gréables peuvent nous harceler. Certains problèmes que nous avons sont souvent renvoyés vers le cortex préfrontal, pour qu’il réfléchisse à une solution.
         Enfin, avant de dormir, nous avons pensé à diverses idées et inconsciemment cela a été mémorisé.-
         Le cerveau, pendant le sommeil, va faire du tri : il va éliminer tous les souvenirs conscients ou inconscients de la journée (ou des jours précédents) qui ne servent plus à rien (plus de 999‰),.
        Puis il essaiera d'éliminer certains des souvenirs néfastes qui remontent, pour essayer de nous protéger : (mais il n'y arrivera pas toujours), et il éliminera aussi les souvenirs des pensées que nous avons eu avant de nous endormir, dans la mesure où nous n’avons rien trouvé de nouveau ou d’important.
        Au contraire, il renforcera les souvenirs qui paraissent utiles (y compris les connaissances et informations que nous avons mémorisées volontairement).
        Le cerveau remet donc de l'ordre dans la mémoire et rend en particulier de nombreux neurones à nouveau disponibles pour la journée suivante.

        Pour éliminer toutes ces sensations superflues, il va se servir des centres d’interprétation correspondants, selon le schéma ci dessous (qui toutefois ne traite que des images pour être plus simple et que l’on peut comparer au schéma ci-dessus de mémorisation pendant l’éveil).
        Ces sensations sont récupérées dans la mémoire par nos centres habituels d'interprétation des sensations : visuel, auditif, olfactif, sensitif ou gustatif.
        Au plan physiologique, tout se passe comme si arrivaient dans ces centres, des images réelles venues des yeux, des sons en provenance de nos oreilles etc..

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau3/Revessommeil.jpg
       L'hippocampe va renvoyer toutes les informations mémorisées vers ces centres qui vont les traiter comme s’ils recevaient une information de l’organe de perception : pour les images le centre d’interprétation primaire de la vison va traiter l’information comme si elle provenait de l’oeil. Mais en fait ce sont des images « reconstituées par la mémoire » et nous les appelleront des « pseudo-images internes ».
        En même temps, au moins pour les images inutiles, les connexions entre les neurones participant à la mémorisation pour ces données ne seront plus renforcées, ce qui équivaut à l’effacement de ces images. (flèches rouges sur le schéma)
        Pour les autres données, notamment celles qui nous dérangent, elle ne seront qu’un peu diminuées.
        La différence entre éveil et sommeil est d'une part que ces sensations lorsqu'elles viennent de nos sens éveillés, représentent la réalité et sont donc cohérentes, alors que, dans le sommeil, elles viennent de façon totalement aléatoire, sans suite logique et sont donc peu cohérentes. D'autre part, alors que nous sommes conscients d'une partie des sensations lorsque nous sommes éveillés, car le thalamus oscille à 40hz et communique avec le cortex préfrontal, alors que le cortex cingulaire antérieur focalise notre attention, par contre, nous n'avons au contraire aucune conscience du phénomène lorsque nous dormons, car le thalamus n’oscille plus qu’à 3 ou 4 hertz et le cortex préfrontal et le cortex cingulaire antérieur sont mis en veilleuse et coupés de la plupart des informations provenant des autres centres du cerveau.
        Nous ne somme donc pas conscient des pseudo-sensations pendant notre sommeil et nous n’en aurons donc aucun souvenir au réveil. Il ne s’agit donc pas de rêves mais de
    « pseudo-rêves » qui dureront toute la nuit, surtout pendant le sommeil paradoxal et nous ne sauront jamais ce qu'ils étaient (flèches rouges sur le schéma).


        Mais supposons que nous nous réveillons pendant quelques secondes seulement , (ce qui peut arriver plusieurs fois dans la nuit et nous nous rendormons aussitôt), ou définitivement le matin.
        Alors ces sensations (images sons etc...) vont être transmises à nouveau par le thalamus au cortex frontal, qui sera donc conscient d'une suite de sensations, peu cohérente et d'autant plus difficile à interpréter que son fonctionnement à l'état éveillé n'est pas entièrement revenu à la normale. Là c’est un « vrai rêve ». (en bleu sur le schéma).
        Le cortex préfrontal, encore à moitié réveillé, essaie d'interpréter comme il peut ce qu'il reçoit et le renvoie en mémoire avec les explications qu’il a pu trouver, et qui peuvent être absolument farfelues, surtout si l’éveil n’a duré que quelques secondes et qu’il n’a pas eu le temps de réfléchir.
        Après notre sommeil, nous aurons alors le souvenir d'un rêve, avec une certaine cohérence car le cortex frontal a essayé d'arranger les sensations de façon logique, mais aussi des aspects incohérents et farfelus, car il a fait au mieux, mais avec un ensemble de sensations qui était peu logique à l’origine et alors que lui même n’était pas au mieux de sa forme. 

        De plus, si nous sommes réveillés un peu plus longtemps que quelques secondes, le thalamus va augmenter sa fréquence de fonctionnement et pourra alors envoyer éventuellement quelques sensations réelles, perçues par nos sens, au cortex préfrontal, (en vert sur le schéma), qui est encore en train de chercher à interpréter les pseudo-sensations du rêve. Il ne fera pas de différence par exemple entre las images réelles et les pseudo images déjà reçues, et il essaiera d’interpréter l’ensemble.
        C’est la raison pour laquelle certains événement qui se produisent au moment où on se réveille, peuvent être amalgamés avec d’autres incohérents, au milieu du rêve. (en vert pointillé sur le schéma).

        J’espère que maintenant, vous comprenez mieux la nature de nos rêves et leur contenu.

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