• Le rôle de notre inconscient : exemples

                Nous avons vu hier que notre inconscient engendrait des processus d’action ou de pensée automatiques, rapides, efficaces et hors du domaine de la pensée consciente et donc dépourvus de délibération ou de planification.
              Au contraire, les processus contrôlés exigent un engagement déterminé et relativement lent de la pensée consciente.
              De façon générale, plus l’influence de l’inconscient est forte, plus le contrôle cogni-tif conscient doit être important pour la surmonter 
              Aujourd’hui nous allons donner des exemples concrets de l’action de l’inconscient.      

              1.) - « Avoir conscience de » exige de l’attention. Une expérience très connue le prouve.
              Des sujets étaient mis devant un ordinateur pour regarder une vidéo de match de basket et on leur demandait de compter les passes de ballon.  Soudain, un homme déguisé en gorille traverse le terrain en gesticulant au milieu des joueurs. Pourtant, environ la moitié des participants ne le voient pas, tellement ils sont occupés à compter les passes !

             2.) - On peut arriver à modifier légèrement le comportement grâce à des suggestions subliminales. Toutefois cela ne touche pas des processus qui demandent une réflexion importante avant décision. J’en ai parlé avant-hier et je ne reviens pas sur ce sujet

             3.) - La plupart des processus de perception sont inconscients. Le cerveau fait par exemple, toute l’interprétation des images de notre vue, sans que nous en ayons conscience. La plupart d’entre elles (tous les 1/40 de seconde) sont supprimées. Seules quelques unes pour lesquelles l’image n’a pu être identifiée et un signal d’erreur a été émis, ou qui ont suscité notre attention, remontent à la conscience.

             Supposons que nous voyons un lynx dans un buisson. Nous allons nous demander quelle bête nous voyons et le cerveau va inconsciemment comparer l’image que nous voyons à celles que nous avons en mémoire. Mais nous nous n’avons pas d’image mentale du lynx, seulement une esquisse incomplète. Nous pouvons pourtant répondre à chaque question que nous nous posons : comment sont les oreilles du lynx ? Voit-on dépasser ses canines ? Toutefois, nous n’y répondons pas en observant une image déjà présente, mais en inventant le morceau manquant au moment où nous nous interrogeons. Mais en rassemblant les réponses inconscientes à ces questions, nous allons identifier ou non ce que nous voyons pour un lynx., et là, d’un coup, nous en aurons conscience.

             4.) - Tous nos gestes subissent une préparation et une exécution inconsciente.
              Si je vous lance une balle, vous allez la suivre des yeux, calculer sa trajectoire en permanence et ajuster la position de vos mains pour la saisir à l’instant précis où elle arrive. Cela impose une préparation et une coordination en temps réel de la vue et des ordres donnés aux bras et aux mains.


              Si l’on demande à des sujets de bouger leur main droite quand ils le décideront et de repérer sur une trotteuse l’instant précis  où ils prenaient conscience de leur intention d’effectuer ce geste, l’activité de leur cerveau étant enregistrée par des électrodes, au moins 300 millisecondes avant que les participants ne prennent conscience de leur intention de bouger leur main, un signal électrique annonciateur de cette prise de conscience apparaissait dans leur cerveau, au niveau des centres de préparation prémotrice. Ils n'ont pas conscience de cette préparation qui joue par avance le scénario de l'action.
     
             Vous voulez soulever une valise assez grande. Votre cerveau crée d’abord une intention préalable et la traduit en intention motrice. Toutefois, le contenu précis de cette intention (à quel moment précis vais-je prendre la valise ? Quelle force vais-je déployer ?) est en grande partie inconscient. 
              Soudain, vous voyez que la valise se soulève beaucoup trop haut, parce que le réseau vue/centres prémoteurs, qui simule l’action, avait inconsciemment supposé, sur la base d’indices visuels, que la valise était pleine, et avait formé une intention inconsciente de soulever une valise d’un certain poids. C’est à ce moment, et pas avant, que vous prenez conscience de votre intention de soulever une valise lourde.

           Le réseau compare le résultat de la simulation de mouvement aux conséquences sensorielles réelles de l’action, qui diffèrent de la prévision. Un message d’erreur, qui favorise la prise de conscience de ce qu’était votre intention non consciente, est créé. Vous prenez alors conscience du fait que l’intention n’était pas adaptée à la situation et mettez en place une stratégie plus efficace. 

             Des chercheurs ont excité, chez des volontaires, l’aire motrice primaire (qui exécute le mouvement du bras, mais n’est pas le siège de l’intention), au moyen de champs magnétiques, pour que leur doigt appuie sur un bouton, sans qu’ils aient déclenché ce geste.  Les sujets n’ont été conscients de leur geste que 300 ms plus tard, temps mis pour que l'information parvienne au cortex préfrontal.

              5.) - La plupart des règles implicites permettant au cerveau d’effectuer des tâches automatiquement sont apprises peu à peu par apprentissage.
              C’est le cas du contrôle des gestes et des mouvement que le bébé acquiert peu à peu, puis de la lecture et l’écriture qui deviennent peu à peu automatiques (on ne réfléchit qu’au contenu du texte), ou de la frappe sur un clavier ou un piano, pour la pratique de la plupart des sports, et même pour la conduite automobile, où le cortex frontal n’est appelé à l’aide que sur un message d’erreur, quand il y a un incident non prévu.

             6.) - L’inconscient est à l’origine de nos émotions, qui ne sont pas provoquées volontairement mais proviennent du fond de nous mêmes (notamment sous l’influence des centres amygdaliens) et il a ensuite une influence sur leur traitement conscient.
              Des études ont montré que le souvenir d’un incident au cours duquel on a blessé quelqu’un pousse à aider autrui (une façon de compenser cet acte répréhensible). Plus étonnant : le simple fait de se laver les mains entraîne la disparition de la culpabilité !
               Lorsque l’on demande à quelqu’un de donner un avis sur son existence, l’appréciation est statistiquement meilleure s’il fait beau que s’il fait mauvais et cette différence cesse si on attire son attention sur le temps qu’il fait dehors.

             7.) - L’inconscient peut avoir des règles discutables et il est à l’origine de nos préjugés.
              Dès que nous apercevons quelqu’un, une première impression se dessine avant même que nous n’ayons commencé à lui parler. Nous lui associons inconsciemment un comportement et une personnalité, même si nous ne disposons que d’informations très limitées. Nous nous attendons à ce que ce comportement soit en accord avec ce que nous imaginons de son statut social, de son métier….
              Dès que nous rencontrons un inconnu, nous notons la couleur de sa peau, son sexe, son âge – caractéristiques qui, une fois perçues, se connectent automatiquement à des stéréotypes sur la façon dont les membres de ce groupe.
               Les comparaisons que nous faisons du comportement des autres se réfère souvent à des sensations : on évalue quelqu’un comme plus « chaleureux » ou plus « froid ». 

              8.) - L’être humain a tendance, dès son plus jeune âge, à imiter autrui. C’est une des conditions de l’apprentissage inconscient.
              Adopter inconsciemment les postures et divers comportements de ses interlocuteurs est une sage stratégie, surtout quand on ne sait pas bien comment se comporter dans telle ou telle situation et cette attitude améliore la vie sociale, mais, poussée trop loin, elle devient un esprit moutonnier, qui nous entraine inconsciemment dans des actions..


             Des chercheurs américains ont fait « élire » fictivement des candidats d’autres Etats, qu’ils ne connaissaient pas, uniquement sur la vue de photographies. Ils ont été très étonnés de trouver des chiffres voisins des votes réels, ce qui montrait sans doute une influence inconsciente de la physio-nomie des candidats sur le votes, pourtant en principe rationnels.

              9.) - Le fonctionnement de notre mémoire est en grande partie inconscient parce que très automatisé.
              Certes au départ le cortex préfrontal va indiquer consciemment qu’il s’intéresse à cet évènement ou cette pensée et qu’il faut la mémoriser, ou bien il demande de rappeler un souvenir. Mais son rôle conscient se limite là.
              La consolidation du souvenir, la mémorisation des adresses des neurones concernés dans l’hippocampe, le rappel du souvenir, tout cela se passe en mode automatique, totalement inconscient. L’influence aussi du sommeil sur la conservation des souvenirs, de même que celle des centres amygdaliens sur les souvenirs ayant une connotation émotionnelle, sont aussi des automaatismes
              Le réenregistrement du souvenir après consultation avec des ajouts et des suppressions est aussi totalement automatique, de telle sorte que nous ne nous apercevons pas des transformations souvent inexactes qu’il subit.

              10.) - L’inconscient intervient en permanence dans nos actes raisonnables et nos décisions. On le rencontre en particulier dans le domaine de l’intuition.
           
      Vous étudiez un problème et en vain car la solution n’était pas là.
             
    Vous étiez désarmé, mais vous avez tout à coup une révélation et les chemins logiques apparaissent brutalement dans leur évidence, la preuve n’attendant plus qu’à être écrite. Cela suggère fortement que votre inconscient a continué, en tâche de fond, à travailler sur le problème, en collaboration avec votre mémoire. Et, la solution trouvée, il l’a envoyée à la conscience, qui y a vu une évidence. 
                 Le travail qui se déroule en arrière-plan ne se fonde pas sur des règles logiques, n’est pas une réflexion à proprement parler. Notre inconscient produit plutôt des liens et des analogies de manière automatique. Au final, il ne nous envoie pas une solution clé en main, mais nous lance sur une piste de recherche ou nous indique un résultat possible, que nous tâchons de valider rationnellement après coup, de façon consciente. 

     Nota : la plupart des exemples de cet article proviennent de la lecture d'articles des revues  "Pour la Science" et "La Recherche"

     

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  • L'inconscient des neurobiomogistes est totalement différent de celui de Freud.

               Je lisais ces derniers temps toute une série d’articles sur la conscience et l’inconscient, pas faciles à lire car c’est un domaine encore mal connu, et surtout parce que certains éléments choquent notre perception habituelle de notre mode de fonctionnement, qui est évidemment seulement alimenté par ce qui nous est conscient.
              J’ai donc pensé faire deux articles su ce sujet, pour résumer ce que j’avais retiré de cette lecture.

              Aujourd’hui, l’inconscient n’est plus vu comme le voyait Freud, une prison de pulsions ou d’idées refoulées, concernant essentiellement la libido, mais plutôt comme l’ensemble des processus automatiques de traitement des informations dans notre cerveau, avant que certaines ne parviennent à la conscience.
                Freud opposait l’inconscient impulsionnel au conscient rationnel, alors qu’ils agissent en collaboration. Pour lui il s’agissait presque d’un autre moi à l’intérieur de moi, avec sa personnalité, sa volonté propre, ses raisons, capable de s’opposer à moi, de décider de cacher des choses. Par le rêve ou autres moyens, les psychanalystes pensent trouver un accès détourné à cet univers, mais les mêmes observations sont interprétées de maintes façons différentes selon le praticien, car si l’on échoue à découvrir les raisons cachées, les valeurs et les désirs de l’inconscient, c’est simplement parce qu’ils n’existent pas.
              L’inconscient ce sont des processus inconscients complexes, des analogies automatiques, des mouvements émotionnels incontrôlés, des interprétations machinales, un traitement de l’information sophistiqué, qui repose sur les informations données par nos sens et nos états intérieurs, ainsi que sur les données de notre mémoire.

             Nous avons tous les 1/40 de seconde des sensations qui transitent par le thalamus
     Elles restent peu de temps dans les centres d’interprétation et n’ayant pas d’utilité sont détruites. Le premier rôle du cerveau est effectivement de saisir ce qui se passe physiquement dans notre environnement et dans notre corps. Ce traitement est automatique et seules quelques informations remontent à la conscience, mais nos sens peuvent avoir été orientés inconsciement, auparavant, à rechercher plus d’information, comme ils le seront ensuite consciemment par le cortex préfrontal.

            Mais le rôle de l’inconscient est surtout d’une part de réaliser de très nombreux traitements qui sont des automatismes et n’ont pas besoin d’un traitement volontaire conscient (par exemple marcher, prendre un objet, tourner la tête, prononcer des mots, voire conduire une voiture en l’absence d’incident….), mais également d’effectuer des traitements préalables à des intentions, des décisions, des actions.
             Ces traitements inconscients se font dans tout le cerveau, y compris le cortex préfrontal et l’échange d’informations d’autres centres avec le cortex préfrontal n’est pas un signe obligatoire de conscience. En fait des centres comme le cortex cingulaire, le striatum, le précunéus, l’aire tegmentale ventrale et les centres du bulbe, participent à la conscience, qui demande cependant la participation de notre cortex préfrontal (voir schéma ci-dessous).

    L'inconscient des neurobiomogistes est totalement différent de celui de Freud.


              On définit la conscience, comme le fait d’occuper un état mental ou de disposer d’un contenu mental, mais pas seulement ; il s’agit aussi de se rendre compte que l’on occupe cet état ou que l’on possède ce contenu mental. Cela peut avoir trait à la perception du monde extérieur ou de notre monde intérieur (nos émotions par exemple).
               Au niveau du cerveau, c’est sans doute lorsqu’une donnée devient accessible à l’ensemble du cerveau et de ce fait devient accessible à d’autres fonctions comme la mémoire de travail, la capacité de décision ou le langage.
                Par ailleurs les données qui atteignent notre conscience sont très imparfaites, car notre esprit construit probablement un résumé, une sorte d’expérience condensée de notre environnement. L’interprétation de ce que nous entendons, que nous voyons, du langage, des pensées  résulte de nombreux traitements inconscients et ce qui parvient à notre conscience est donc transformé, condensé, digéré.
              Lorsque nous croyons être dans un état mental ou émotionnel donné, nous ne pouvons distinguer cette croyance de la réalité. 

               L’inconscient ce sont donc essentiellement de très nombreux automatismes qui élaborent à chaque instant des modèles de l'environnement, puis utilisent ces modèles pour prédire les probabilités d'événements futurs avec rapidité et fiabilité, l’apprentissage, l'expérience et la conscience améliorant sans cesse les pronostics implicites établis en permanence par notre cerveau. Par exemple, il calcule et modélise les mouvements de notre corps à partir de nos impressions visuelles.
                Le décalage entre ses prédictions et la réalité génère des erreurs de prédictions qui sont utilisées pour mettre а jour les modèles prédictifs et, dans le cas de décalage important, la situation remonte à la conscience pour un examen logique et élaboration d'une solution.
                Des études de neurobiologie ont suggéré que les corrections seraient réalisées par un assemblage hiérarchique de connexions neuronales descendantes qui achemineraient les prédictions, et de connexions ascendantes qui transmettraient les erreurs de prédiction. Ces prédictions et ces erreurs pourraient notamment être codées par des neurones particuliers associés à un vaste réseau de dendrites et d’axones : les cellules pyramidales, du cortex qui possèdent de très nombreux axones et dendrites,  et les cellules de Purkinjes du cervelet, aux innombrables dendrites.

    L'inconscient des neurobiomogistes est totalement différent de celui de Freud.


               Plus on descend dans la hiérarchie, plus la précision des prédictions se renforce.
               Ces modèles comporteraient, par apprentissage et acquisition de connaissances, de très nombreuses relations logiques entre les règles prédictives.

               En définitive le travail extrêmement important de notre cerveau est pour la majorité inconscient et nous ne le ressentons donc pas  (sauf en l’étudiant en neurophysiologie et en psychologie), mais ce sont uniquement ses résultats qui remontent jusqu’à notre conscience.
               Notre inconscient chercherait donc en permanence à prédire nos comportements physiques et intellectuels, à conduire des automatismes sur la plupart de nos actions, et à fournir au cortex préfrontal des éléments prédictifs de choix pour qu’il réfléchisse et prenne des décisions.

             Demain je ferai un article plus concret, en donnant quelques exemples de nos traitements inconscients.

               Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la conscience, un petit complément, explicité sur le schéma ci-dessous.

               Notre niveau de conscience est modulé par l’activité de la formation réticulée, une structure nerveuse enfouie dans le tronc cérébral, alimentée en permanence de façon inconsciente par des informations sensorielles (auditives,visuelles, tactiles...), qui module, avec le noyau basal de Meynert, l’activité de centres supérieurs comme le thalamus oule cortex, créant les conditions nécessaires pour que nous soyons conscients de nous-mêmes et de ce qui nous entoure. (figure en haut).
              L’image d’un événement excite d’abord le cortex visuel sur un mode inconscient et transmet l'information, si cela est nécessaire, via le thalamus au cortex préfrontal et aux centres moteurs (en vert). Quelque 300 millisecondes plus tard, l’information commence à s’étendre à d’autres aires cérébrales (en rouge), articulées autour du cortex préfrontal, notamment le précunéus (en haut sur la figure du bas), es centres amygdaliens et l'hippocampe !en bas sur la figure du bas). L’accès conscient à l’événement est ainsi conditionné par la communication entre ces différentes aires distantes.

    L'inconscient des neurobiomogistes est totalement différent de celui de Freud.

     

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  • Les images subliminales sont interdites en publicité par la loi.

          Un lecteur m’a demandé si des images subliminales pouvaient influencer nos choix et nos décisions. J’avais fait un article sur la nature de ces images le 28/10/2019 et me 9/7/2023, mais je vais essayer de traiter la question que vous me posez.

    Qu’est ce qu’une image subliminale.?

              Le mot subliminal vient du latin "sub limen" qui veut dire "sous le seuil".
              On parle d’exposition subliminale quand une information est présentée de telle sorte qu’elle est traitée par notre système perceptif et cognitif, sans pour autant qu’elle soit consciente, même si l’on focalise son attention pour la détecter.
              En fait il existe des informations dont la teneur est si faible qu’elles ne peuvent être détectées par nos sens et il existe un seuil de détection « physique ».
              A l’opposé il existe un seuil (plus élevé) au dessus duquel l’information détectée est transmise au cortex préfrontal et est consciente.
              Entre ces deux seuils, l’information est détectée par nos sens, elle est même traitée par certains centres du cerveau, mais elle n’est pas consciente. C’est l’information subliminale.
              Ces seuils varient en fonction des individus (par exemple, de l’âge), de la luminosité (en fovéa, il faut beaucoup de lumière),.… Le cycle de fonctionnement du Thalamus étant d’environ 40/80 Hz, le seuil de perception physique est de l’ordre de 12 ms, et le seuil de perception consciente est d’environ 50 ms. Toutefois ce seuil varie en fonction de l'attention de l'individu et peut aller jusqu'à 300 ms, si l'individu n'est pas attentif. Les expériences d’images subliminaires se font vers 33 ms de durée de projection. Il semblerait qu’une image subliminale ne reste pas, inconsciente, dans notre mémoire plus de 1,5 s, et est ensuite détruite.

    Les images subliminales sont interdites en publicité par la loi.        Il ne faut pas confondre les images subliminales et les images « cachées ».
             Ce sont de petites images insérées dans une plus grande et qui paraissent inaperçues, sauf si on les recherche avec attention : ci-contre dans une étiquette Coca-cola, une petite image bleue dans le O de Coca, en haut à droite.
              Tout au plus ces images nous forcent à les chercher et à regarder plus longtemps la pub, mais, le plus souvent, il ne s’agit que de simples clins d’њil des concepteurs, ou de blagues.

             Il n’en n’est pas de même des images subliminales, qui, malgré leur faible durée de vie en mémoire, peuvent produire un effet sur notre cerveau, soit sur notre activité motrice, et donc nos performances, soit sur nos décisions et nos comportements, notamment en matière de santé.
            Aussi peuvent elles être utilisées pour nous influencer. Pourrait on, par exemple maigrir ou arrêter de fumer simplement en s’exposant а des messages subliminaux ?
            La perception subliminale de visages exprimant des émotions active les centres amygdaliens, intervenant dans le traitement des émotions et peuvent donc en suggérer chez ceux qui les perçoivent.
             Le subliminal peut servir à activer des représentations en mémoire et notamment des traits de personnalité, des stéréotypes, ou encore des buts. Parce qu’elles sont activées, ces représentations sont ensuite utilisées de façon privilégiée et non consciente pour orienter le jugement ou le comportement. C’est ce que l’on nomme des effets d’amorçage 
             Il est possible de modifier des jugements simples tels que « Cela me plaît » ou « Cela ne me plaît pas.». L’exposition répétée augmenterait la sensation de familiarité envers le stimulus et faciliterait son traitement perceptif, l’apprentissage, le conditionnement affectif et donc permettrait d’influencer les attitudes de façon positive ou négative.
             Nos objectifs sont eux aussi associés à des représentations mentales et peuvent, une fois activés, être poursuivis de faзon automatique et non consciente.
             Peut-on ainsi suggérer à des sujets des intentions, à leur insu ? On voit les applications qu’offrirait une telle possibilité : intentions de vote, d’achat….
             Il semble que ce soit possible dans certaines conditions (favoriser l’achat de telle ou telle boisson chez quelqu’un qui a déjà soif).
             Mais les processus automatiques associés à l’utilisation du subliminal ne produisent que peu ou pas d’effets, sur des choix et des comportements ayant fait l’objet d’une élaboration réfléchie : plus une décision est prise  après une réflexion longue et approfondie (achat d’un logement, choix d’un candidat politique), moins il y a de place pour les comportements automatiques. En revanche, des comportements impulsifs, associés à moins de réflexion et ayant peu d’enjeu, pourraient être plus sensibles à ce genre de traitement.
            La poursuite d’objectifs à long terme et l’acquisition de connaissances complexes restent l’apanage des processus volontaires et conscients. Vous n'apprendrez pas une langue étrangère, vous ne perdrez du poids, vous n'arrêterez pas de fumer en écoutant des cassettes contenant des messages subliminaux ?
           
     Par ailleurs, si, techniquement, il est possible de présenter une phrase de façon subliminale, le traitement sémantique du message par le cerveau reste limité à un ou deux mots, ce qui le rend très aléatoire.

            La loi française interdit ces usages :
            Décret n° 92-280 du 27 mars 1992 modifié: « la publicité ne doit pas utiliser des techniques subliminales » parce qu’elles cherchent à atteindre le subconscient du téléspectateur par l’exposition très brève d’images.

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images3/rSOMMEILAUTRAVAILlarge570.jpg

        J’ai déjà fait plusieurs articles sur le sommeil; et le besoin de sommeil.
        Les français dorment en moyenne, une heure de moins qu’il y a 50 ans !!
    Deux jeunes correspondants me demandent de préciser les besoins en sommeil et quelles sont les conséquences d’un sommeil insuffisant.

        La durée moyenne de sommeil nécessaire à un adulte est de 8 heures par nuit. pour un jeune collégien, ce serait 9 heures et plus pour un enfant. Ne parlons pas du nourrisson qui dort 18 à 20 heures par jour, mais lui n’a pas de téléphone portable et ne va pas sur internet.
        Des études récentes montrent que 90 % des étudiants ne respectent pas cette durée et que 20% d’entre eux dorment moins de 6 heures par nuit.
        Chez les collégiens les pourcentages sont moindres mais tout aussi alarmants.
        Les causes sont bien connues :
            - principalement les écrans : télévision, mais surtout jeux sur ordinateurs et téléphones portables. Les réseaux sociaux et SMS sont les principaux responsables d’un temps pris sur le travail ou le sommeil.
            - la quantité de travail pour certains élèves. C’est surtout le cas dans les classes de prépa et de BTS, moins à la fac et au lycée.
            - le manque de sport est aussi un facteur important : pas assez d’exercice englue le corps dans un manque d’entraînement, empêche une dépense suffisante de calories et une oxygénation bénéfique. La fatigue liée au sport est salutaire et elle fait dormir, comme le grand air.
            - l’alimentation. Un mauvais régime alimentaire, constitué majoritairement de restauration rapide et trop peu équilibré, nuit à la qualité du sommeil, de même que les boissons sucrées ou le café.
            - certains médicaments pris pour  veiller ou pour réviser. Les drogues et l’alcool, notamment le cannabis.
            - il est possible que la lumière des écrans, notamment des leds, voire même les ondes wi-fi et téléphoniques, diminuent la production de mélatonine, l’hormone du sommeil.
        Chez les adultes plis âgés l’hyper connexion est moins prenante, mais le stress et la fatigue résultant du travail est une source d’insomnies.

        Les conséquences :
        - à court terme elles sont bien connues : la fatigue : plus de 50% des élèves et des étudiants ont du mal à se lever le matin. Le manque d’attention et de concentration qui en résulte.. Moins connue la baisse de capacité de la mémoire, car le sommeil élimine les souvenirs inutiles et fait de la place pour de nouvelles informations
        - à long terme, un sommeil insuffisant en permanence peut avoir des conséquences plus graves encore : obésité, diabète, stress et dépression et affaiblirait les défenses immunitaires.
           
        Il est certain que le rythme de vie s’est accéléré par rapport à la société d’il y a 50 ans.  L’utilisation des écrans s’est généralisée, et même si on ne passe pas beaucoup de temps en sms et sur les réseaux sociaux, on se sert beaucoup de l’ordinateur, et c’est une fatigue mentale et un  manque d’exercice certain. Cela ne favorise pas le sommeil.

        On ne répète pas assez que le sommeil est fondamental pour le cerveau : il permet d’affaiblir les liaisons des neurones qui ont emmagasiné une information inutile à terme (la presque totalité de ce que nous percevons), et les rend donc apte à recevoir de nouvelles informations.
        Sans sommeil notre cerveau « s’encrasse » et se paralyse peu à peu. Une semaine sans sommeil, voire beaucoup moins pour certains, et c’est le coma puis la mort.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Images3/images1-copie-2.jpg

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  • Quand certains dorment et cependant communiquent !Quand certains dorment et cependant communiquent !

     

     

     

     

     

     

     

             J’ai fait le 17 juin 2017 un article sur les différentes phases du sommeil. Je vous y renvoie pour la définition des sommeils léger d’endormissement, profond et paradoxal.

             On reconnait que quelqu’un est endormi grâce aux enregistrements de ses encéphalogrammes et aussi du fait que les muscles sont en principe bloqués et le cortex préfrontal ne reçoit plus les sensations via le thalamus.
             Et si la personne n’a conscience de ses rêves que si elle a un réveil, ne serait ce que quelques secondes, le cortex préfrontal n’a pas encore retrouvé son fonctionnement normal et il cherche à interpréter comme il peut les informations aléatoires provenant de la réminiscence de souvenirs et de la suppression de sensations et mémorisations inutiles, et il nous fournit ainsi des récits irréalistes et farfelus.

             Mais comme toujours, il y a des exceptions.
             D’abord les somnambules : leurs membres ne sont pas bloqués, ils peuvent faire des gestes, marcher, et leurs sens fonctionnent normalement, et transmettent les interprétations à des parties du cortex préfrontal du cervelet et des centres moteurs, qui réalisent une espèce de conduite automatique, sans que le reste du cerveau préfrontal et donc l’individu ait conscience de ce qui se pass; donc il ne mémorise pas; ses yeux sont ouverts, sans expression, mais son esprit est endormi. Néanmoins il peut parler, mais ses propos sont souvent incohérents, et il peut parfois même répondre à une question.
              Plusieurs causes ont été identifiées chez les patients somnambules :
                      - hérédité : le facteur héréditaire est non négligeable dans les troubles du sommeil en général, et dans le somnambulisme en particulier ;
                     - âge : ce trouble est plus fréquent chez l’enfant que chez l’adulte ; il tend à disparaître à l’adolescence;
                     - stress : un épisode traumatique ou des situations stressantes peuvent déclencher un épisode de somnambulisme;
                     - alcool, drogue: l’alcool ou une drogue peuvent provoquer une crise;
             Les crises ont en général lieu pendant le sommeil profond, 1 à 3 heures après l’endormissement et peuvent durer de 1 à 30 minutes, mais dépassent rarement une dizaine de minutes. L’individu peut alors se réveiller par lui-même ou retourner se coucher. Il n’aura aucun souvenir de ce qui s’est passé.

               Une deuxième exception est les « rêveurs lucides », qui ont conscience d’être en train de rêver et peuvent parfois diriger ce qui se passe dans le songe. Ils sont capables d’envoyer des informations depuis leur rêve, et même répondent dans certains cas à des questions simples. Ils s’endorment de façon incontrôlée, même en plein jour, en pleine activité. Par ailleurs, ils s’endorment très facilement et atteignent très vite le sommeil paradoxal, pendant lequel les rêves lucides se produisent.
              Mais des recherches ont montré qu’endormis, ils pouvaient répondre à ces questions dans d’autres phases du sommeil, mais moins fréquemment : 50% des cas dans le rêve lucide, 15 à 20% en sommeil léger.
              Les chercheurs ont ensuite fait le même tests sur des personnes normales qui ont répondu aux questions dans 5% des cas.
              On n’a pas d’explication de cette différence : les siestes des rêveurs lucides sont plus courtes et leur endormissement est plus rapide que pour les personnes normales, leur conscience de l’extérieur est peut être un réflexe de protection contre des dangers
              On cherche actuellement à définir la durée et de la fréquence ds fenêtres d’interaction avec l’extérieur.              

     

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