• Bon sens , logique et intuition.

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         J'ai déjà écrit plusieurs articles sur le bon sens, le 31/8/2017, et le 24/2/2020, mais je crains que ce soit une qualité négligée aujourd'hui et je voudrais revenir sur cette notion.
        J’ai relevé sur internet cette « égalité » et je pense que c’est un bon exercice de réflexion, digne d’un sujet de bac :
                      « Intuition = bon sens = logique »
        Tous trois certes font partie de nos comportements, de notre façon d’agir face à une situation nouvelle, surtout quand nous voulons prendre une décision.

        Qu’est ce que le « bon sens »? 
         Un vieux dictionnaire de mon enfance dit que c’est la « capacité de bien juger, sans passion, en présence de problèmes qui ne peuvent être résolus par des raisonnements scientifiques ».
        SI je consulte mon petit ami Robert ou ma petite amie La Rousse, je lis :
             « capacité à distinguer le vrai du faux, d’agir raisonnablement », mais aussi ce qui m’a étonné :        
             « manière commune d’agir à tous les hommes, ensemble des opinions dominantes dans une société ».
            Je trouve que ces deux aspects sont très différents. Cette deuxième définition autrefois s’appelait le « sens commun ».
            J’ai d’ailleurs trouvé dans mon livre de philosophie d’il y a 75 ans, l’explication suivante : « Le bon sens diffère du sens commun en ce qu'il consiste dans l'emploi des facultés, tandis que le sens commun est un ensemble de connaissances innées ou acquises, résultant, pour tous les humains, de ces facultés appliquées spontanément à leurs objets respectifs. ».  
         Il faut croire que le sens du mot a évolué puisqu’on semble confondre les deux maintenant, à moins que ce soit un appauvrissement du vocabulaire.

        Le bon sens serait donc une façon de raisonner intuitive qui nous permettrait d’agir raisonnablement et de prendre de bonnes décisions.
        Alors agir raisonnablement, est ce agir logiquement.?
        Pas forcément, car notre cerveau a deux sortes de préférences décisionnelles, toutes deux rationnelles, différentes par les critères de choix utilisés :
                    - les critères sont ceux d'une logique impersonnelle (L) : ce sont des principes objectifs, des lois, des règles, une analyse critique et logique; on se pose en juge et on décide “avec la tête”, plutôt en “spectateur”.
                   - les critères sont ceux de valeurs altruistes (V) : la décision est plus subjective et humanitaire; c'est le monde de l'empathie, de l'intimité, de la chaleur humaine et de la persuasion; on se pose en avocat, et on décide “avec le coeur”, plutôt en “participant”.
        Notre cerveau pratique les deux modes selon les circonstances, mais l'un d'entre eux nous est préférentiel, pour lequel nous sommes plus “doués”, et que nous pratiquons d'instinct (comme le droitier avec sa main droite).
         L'autre mode non préférentiel, est peu ou relativement assez développé selon les individus, leur formation, leur environnement et l'entrainement qu'ils ont pu acquérir au cours de leur vie, (et donc leur âge), mais il reste moins naturel, plus laborieux et moins performant.
        Si notre cerveau est plutôt « logique », cette logique transparaîtra dans notre bon sens. Mais une personne qui fera ses choix à partir de critères de valeurs et goûts, peut tout autant faire preuve de bon sens, en appliquant ces critères plus altruistes, de façon tout aussi rationnelle.
        Que l’on soit « logique » ou « valeurs», le problème est d’appliquer des critères pertinents pour prendre les bonnes décisions et donc c’est valable pour le bon sens.
        Mais, à l’inverse, si on raisonne en général logiquement, on prendra souvent de bonnes décisions par une analyse pertinente, à condition d’avoir de bonnes informations !!
        Donc on aura tendance à dire que vous avez du bon sens.

        On a dit que le bon sens est une façon de raisonner intuitive, en partie inconsciente Donc bon sens = intuition.?
        Là également, ce n’est pas aussi simple.
        Le bon sens est plutôt une qualité, une attitude régulière, une façon d’agir en général.Vous avez du bon sens.
         L’intuition, elle s’applique à un cas particulier, à des circonstances : vous avez une intuition, l’intuition de…
        Mais qu’est ce que l’intuition ?
        Si vous lisez un cours de psycho, vous verrez que l’intuition est un « mode de perception » inconscient et involontaire, une sensation : vous « avez l’impression, la sensation, l’intuition de…. ». C’était l’interprétation de Jung.
        Pourtant pour la plupart des personnes, l’intuition n’est pas un mode de perception, mais un mode de décision (sans logique). C’est d’ailleurs conforme au dictionnaire et à un cours de psychologie d’Oxford qui constate cette évolution de signification par rapport au concept de Jung. Il faut donc veiller à ce qu’il n’y ait pas de confusion.
        Sous cette réserve, le bon sens est intuitif, c’est une capacité de réponse raisonnable immédiate. Mais on peut aussi parler de bon sens quand vous raisonnez volontairement que ce soit à partir de critères logiques, ou à partir de valeurs. Là c’est que habituellement vous disposez d’informations intuitives pertinentes, qui vous amènent à prendre intuitivement de bonnes décisions.

        Mais comment le cerveau a t’il une intuition? du moins une « bonne » intuition.?

        Les neurobiologistes pensent qu’il n’y a pas de bonne intuition sur un sujet donné , si on ne dispose pas de données importantes sur ce sujet.
        L’intuition résulterait d’une comparaison inconsciente de solutions ou de jugements, à partir des données que l’on possède en mémoire.
        Certains vont même plus loin : ils pensent que, alors que le cortex préfrontal comparerait logiquement et plus ou moins consciemment les solutions possibles, notre cerveau émotionnel comparerait les conséquences des décisions au plan des émotions et de l’altruisme, et jouerait inconsciemment des scénarios, dont il donnerait des résultats à notre cortex frontal. Il utiliserait pour cela également des centres du cervelet, capable de faire rapidement de nombreux "calculs".
        L’intuition résulterait donc d’une simulation assez complète des décisions par de nombreux centres du cerveau, à partir des données perçues sur la situation, et de celles que nous avons en mémoire sur des situations analogues.
        On peut alors penser que le bon sens, c’est la capacité de bien utiliser ces données en mémoire et cette simulation des conséquences de nos actes.

        Il y a donc des analogies entre logique - bon sens et intuition, mais aussi bien des nuances

        On pose aussi souvent la question :   le bon sens est ce l’intelligence ?.
        J’en doute quand je vois certaines personnes à des postes importants, qui a ont sûrement une  intelligence certaine pour être parvenu à ce poste, dire d’énorme bêtises ou faire des maladresses indignes de leur fonction. Mais cependant,  il ne faut pas être idiot pour avoir du bon sens

        Voyons ce que disent quelques littérateurs connus :
            Le bon sens est la « la saine et droite raison », dit le Littré et il reprend ensuite une définition assez curieuse due à Rivarol en 1827 « La portion de jugement et de lumière, départie à tous les hommes bien organisés. »
            L’encyclopédie de l’Agora écrit « Le bon sens est l'intermédiaire entre l'ignorance et la connaissance bien assurée. Il est la raison sans raisons. Entre la sphère théorique où l'on s'entend rarement sur le sens d'un mot ou d'une idée et la sphère pratique où l'on doit agir, le plus souvent sans être assuré de pouvoir le faire en connaissance de cause, il y a un vide. Le bon sens comble ce vide. »
            Pour Descartes, le bon sens est « la chose du monde la mieux partagée, car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égal en tous les hommes », mais Boileau est plus réservé : « Tout doit tendre au bon sens, mais pour y parvenir le chemin est glissant et pénible à tenir; pour peu qu'on s'en écarte aussitôt on se noie. »

        Je ne citerai pas les shadoks, ils ne sont pas des philosophes et sont assez malpolis !

        La psychologie et la philosophie sont choses difficiles !!!

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