• Apprentissage et professionnalisme.

     

                Pourquoi quelqu’un qui a subi un apprentissage et il meilleur qu’un débutant et à fortiori un professionnel.
                Que ce soit pour jouer au tennis, pour faire un discours ou écrire un texte, ou jouer d’un instrument de musique, le problème est toujours le même : c’est de savoir réaliser la bonne action ou le bon mouvement au moment nécessaire.

                J’ai lu un article de Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherches à l’Inserm, qui montrait que cette capacité impliquait trois étapes dans le temps

                 D’abord l’instant présent, quelques centièmes de seconde avant et après. Il faut une anticipation pour prévoir ce qui va se passer et se préparer à agir d’une certaine manière.
                C’est le joueur de tennis qui essaie de prévoir où son adversaire va envoyer la balle et se prépare à se déplacer au bon endroit pour la renvoyer; c’est le musicien dans un orchestre, qui anticipe la lecture de sa partition et se prépare à jouer les notes suivantes; C’est celui qui écrit un texte et qui, alors qu’il est en train de taper sur son clavier la phrase qu’il a déjà composée, cherche les mots pour rédiger la suite de sa phrase.

               Ce travail est inconscient et en partie automatique pour un professionnel; il résulte de séquences neuronales préprogrammées, comme de petits logiciels, qui sont appelées et probablement mises en forme par le centre de Broca, et ensuite l’aire motrice supplémentaire qui va programmer les mouvements., avant de transmettre les ordres aux centres moteurs. La transmission se fait au travers de la mémoire de travail.
                Il est probable également que les cellules de Purkinje et les neurones granulaires du cervelet, sont sollicités pour faire des calculs de prévision et simulation (par exemple anticiper la trajectoire de la balle de tennis°.
               Bien sûr en amont les organes et centres d’interprétation de nos sens donnent des informations sur l’environnement, par exemple le jouer de tennis voit son adversaire ses gestes et ensuite la balle, il entend le son de son choc dans la raquette adverse, il se situe dans le terrain par rapport aux lignes….

                Il faut ensuite choisir l’action, le mouvement que l’on va faire et le faire au bon moment. Là encore tout se passe en quelques centièmes de seconde.
              On a le choix entre une multitudes de possibilités, qu’il faut éliminer en fonction du contexte. Au stade précédent un tri avait déjà été fait, par exemple le déplacement du joueur de tennis ou la note (ou la série de notes), qu’allait jouer le musicien, mais là il reste encore des paramètres à déterminer, qui vont corriger l’action prévue initialement.
              L’instrumentiste regarde le chef d’orchestre et écoute ce que joent ses camarades car il doit jouer au bon moment, le jouer de tennis suit des yeux la balle jusqu’au dernier moment, mais il aperçoit aussi son adversaire qui monte au filet vers sa gauche et il va décider alors d’essayer de le passer le long de la ligne à droite.
               Comme précédemment ce sont de petites séquences neuronales programmées qui vont entrer en action et qui décident. Certes ce n’est pas tout à fait inconscient, le cortex préfrontal est « tenu au courant » (tiens je vais le passer à droite !), mais il n’a pas eu le temps de réfléchir et ce sont des automatismes qui ont joué.

                Comment ces petites séquences sont elles crées ?

                Par un long apprentissage répétitif.
                Pour le musicien, il faut d’abord savoir parfaitement jouer de les notes sur son instrument et cela c’est déjà un long apprentissage où l’on répète les séqunces à jouer, de plus en plus difficiles et demandant de plus en plus de dextérité, mais aussi de nuances.
               Pour le joueur de tennis il s’git de savoir faire un certain nombre de coups avec sa raquette : coup-droit, revers, amortie, volée, lob, smash.. Mais aussi de mettre la balle exactement là où on veut qu’elle aille. Et ce sont des heure d’entrainement où on répète les mêmes gestes, jour après jour, devant une machine qui vous envoie les balles, jusqu’à ce qu’on arrive à la précision demandée..
               De même le musicien répète les morceaux et finit par avoir en tête la mélodie complète qui lui permet de jouer d’instict toutes ses notes.

                Mais ensuite si l’on revient au tennisman qui va faire des compétition, il ne suffit pas de maîtriser ses coups.
               Il faut aussi tenir compte du jeu adverse, anticiper sur ses coups, savoir où il va mettre la balle, avec quelle force, avec quel effet. Là encore seule une grande habitude apprise par apprentissage permet de prévoir ainsi, en fonction de la situation, de ce que l’on a joué soi-même, pauis en fonction de ce que l’on voit, adversaire et balle, et du son de la balle dans la raquette.
                 Si vous regerdez jouer un champion comme Nadal, qui court beaucoup et renvoie presque toutes les balles, vous verrez qu’il commence à se déiriger vers un point du court, au moment où son adversaire tape dans la balle et que c’est cette anticipation qui lui permet de renvoyer des balles très difficiles que l’on croyait hors de sa portée.

                L’expertise n’est donc acquise qu’au prix d’un long entrainement au cours duquel on a répété, maints mouvements, maintes actions, correspondant à des situations données, jusquà ce qu’une certaine automatisation se mette en place, permettant non seulement d’exécuter les bonnes actions au bon moment, mais encore d’anticiper sur les situations pour choisir l’action la plus favorable. 
                Si en début d’apprentissage le cortex préfrontal  joue son rôle de meneur, peu à peu il cède la place à d’autres centres, et notamment le cervelet, qui ont bâti de petites séquences de comportement automatique et quasi inconscients, pour répondre aux situations qu’on risqu de rencontrer.

                Toutes ces séquences agissent très vite, en quelques centièmes de seconde.  Mais il existe un troisième temps, beaucoup plus long et plus intellectuel, qui met beaucoup plus en jeu la réflexion et le cortex préfrontal. Celui de la stratégie
                Cette stratégie peut être à court ou à long terme.

                A court terme, au cours d’une partie, le joeur de tennis va constater que le revers de son adversaire est moins performant et il va le jouer davantage que le coup-droit; où que son adversaire se déplace moins bien vers l’avant et il essaiera des amorties….
                 A long terme, le jouer va étudier les jeux de ses adversaires pour repérer leurs points faibles et forts, il pourra ainsi mettre au point une tactique. Il peut choisir ses raquettes, les tournois où il veut aller…
                Le musicien peut choisir de jour davantage les œuvres de certains compositeurs, peut s’orienter vers tel ou tel orchestre, choisir son instrument…
               Là encore il s’agit d’une expérience, soit que l’on apprend d’un manager, soit surtout qui résulte de l’apprentissage de la vie, des erreurs que l’on a faites et qu’il faut éviter de recommencer.

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