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               Je suis toujours un peu étonné quand je vois un très jeune ado fumer.

            Il est vrai que j’ai du mal à en comprendre l’attrait, n’ayant guère fumé plus d’une dizaine de cigarettes dans ma vie, et ayant trouvé qu’elles m’enlevaient complètement le goût de ce que je mangeais ensuite, ce que je trouvais fort désagréable !

           J'ai déjà fait deux articles sur le tabagisme, les 31/01/e t 2/02/2019 où je montrais comment le tabac agit sur le cerveau et pourquoi on s’y habitue comme à une drogue, principalement à cause des effets de la nicotine, mais aussi d’autres substances, et que des personnes prédisposées à cela, pouvaient devenir accro, dès la première cigarette.
          Dans le présent article, je voudrais regarder quelle est l'influence de la société et de l'environnement.

         Il fut un temps ou le tabac jouissait d'une excellente réputation.
        En 1560, le diplomate français Jean Nicot (1530-1600) importe en France la plante du tabac, après un voyage en Amérique. Il vante alors les vertus de cette plante dans le traitement de la migraine.
        La nicotine est a la foís relaxante et excitante. Elle augmente I'attention et la réactivité, chasse la fatigue, la peur et la faim. D'après certaines études, elle ralentirait - voire empêcherait -le développement de certaines maladies nerveuses, telles la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Parkinson.
        Un des sous-produits de la nicotine, la cotinine, semble améliorer la mémoire et protéger les neurones contre les lésions.
        En 2003, Jerry Buccafusco et ses collegues, de la Faculté de médecine de Géorgie, ont testé les capacités de mémoire de singes jeunes et agés, après leur avoir administré de la cotinine. Dans ces expériences, ces animaux réussissaient mieux que ceux qui n'avaient pas reçu cette substance.
        Dans d'autres expériences, iI est apparu que la cotinine permettait a certains neurones de survivre dans des conditions difficiles qui provoquent habituellement leur mort, par exemple en I'absence de certains facteurs de croissance.
        En 2003, l’équipe du pharmacologue Karim Alkadhi, de l'Université de Houston, a découvert un effet positif de la nicotine sur le traitement du stress chez le rat : les animaux socialement stressés obtiennent de meilleures performances aux tests de mémoire à court terme lorsqu'on leur administre de la nicotine, et ils maîtrisaient leur tâche aussi bien que leurs congéneres non stressés.
        Mais les effets excitants ne sont pas forcément souhaitables, surtout en cas d'insuffisance cardiaque. Et sourtout, la cigarette contient tellement d'autres substances cancérigènes ou néfastes pour I'organisme, que les statisticiens estiment que le tabac fait cinq millions de morts chaque année dans le monde.
        J'ai malheureusement l'expérience suivante : parmi les collaborateurs que j'ai eu tout au long de ma carrière, (une centaine environ), tous ceux qui fuyaient un paquet de cigarettes par jour ou plus, sont mort d'un cancer du poumon ou d'un infarctus.

         Aujourd’hui, comme autrefois, l’adolescent commençait souvent à fumer quelques cigarettes à la puberté, par curiosité ou pour faire comme les autres, pour « appartenir au groupe ». Mais on ne devient pas fumeur pour autant.
        Le risque de mettre le doigt dans I'engrenage dépend en grande partie de I'environnement social.    

        Une étude scandinave réalisée en 1981 montre que presque 90 % des jeunes de 15 ans fument si toutes les personnes auxquelles ils se référent (amis, personnalités admirées) fument également et si le fait de fumer était approuvé par leur environnement, alors que, si les “référents” étaient des non-fumeurs et que fumer était sanctionné par I'environnement, seuls 3 % des adolescents devenaient fumeurs.
        En 1993, le psychologue suisse Marc Sieber a collecté les résultats de 79 études qui montrent que I'influence de ses camarades de classe, ou des éleves légerement plus agés, est le premier facteur qui pousse un élève à fumer.
        En 1993 également, les Néo-Zélandais Rob McGee et Warren Stanton, montrent que fumer est plus fréquent chez des mineurs qui grandissent dans un environnement familial difficile et manquent d'affection.

         Les études montrent que la publicité pour le tabac incite les jeunes à allumer leur premiere cigarette, et que les adolescents fument d'autant plus souvent qu'ils sont exposés à la publicité pour le tabac, car, à cet âge, les enfants réagissent particulièrement aux messages qui symbolisent le passage à l’âge adulte. Le désir de se distancer des parents et I'attrait pour les célébrités présentées comme des modèles par les médias ont aussi leur importance.
         Une enquête réalisée par les pédiatres de I'équipe de James Sargent, de la Faculté de médecine de Dartmouth, auprès de plus de 4 900 sujets agés de 9 à 15 ans, a révélé que plus les enfants voient des stars de cinéma ou télévision, fumer à l' écran, plus ils sont eux-mêmes fumeurs...
        Si par ailleurs vous examinez les publicités faites pour le tabac, vous constaterez qu’elles donnent I'impression que le fajt de fumer est « cool» et que la cigarette facilite les contacts sociaux et que les discours sont adaptés à l’âge : la curiosité des jeunes, le goût de I'aventure, le besoin de liberté et d'indépendanee sont des arguments très utilisés.
        Des études de psychologie sociale ont également montré que la probabilité pour qu'un jeune commence el fumer est d'autant plus grande que l'image qu'iI a de soi est éloignée de celle el laquelle iI aspire.

        Finalement il faut être conscient que si nos enfants ou petits enfants fument, c’est en grande partie, notre faute à nous, parents et grands parents, ainsi qu’aux médias et évidemment à la publicité et la société de consommation.

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    Méfaits du tabac, qui est responsable ?
        

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  •    Nous avons donc dans notre corps des endocannabinoïdes qui existent et qui ont une action sur notre mémoire, sur notre système immunitaire avec des vertus antiinflammatoires, sur le mécanisme de transmission de la douleur et  qui sans doute ont des propriétés sédatives et relaxantes.

        Il est donc normal que des produits analogues puissent servir de médicaments dans ces divers domaines.


        Je rappelle que le principe actif du cannabis est le THC (tétrahydrocannabinol) qui se dégrade lentement dans notre organisme en deux produits le cannabidiol et le cannabinol. Mais cette dégradation demande plusieurs heures (voire plusieurs jours) et d’autre part le cannabis et les produits de dégradation sont stockés dans les graisses où on peut retrouver des traces pendant plusieurs jours, voire des semaines.

        Le premier médicament antidouleur à base de cannabis a été utilisé au Canada et est composé de tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol. Homologué en 2005, le “Sativex” est est destiné aux 50.000 personnes souffrant de sclérose en plaque (SEP) au Canada. Dans 80% des cas, la maladie provoque d’intenses douleurs. Or le Sativex® a prouvé son efficacité dans la diminution de la douleur chez la majorité des malades et le médicament est reconnu par la communauté scientifique.
        Ce médicament aurait aussi une action antispasmodiue pour ces malades
        Cela dit il existe aussi dans ce cas, d’autres médicaments utilisant d’autres principes actifs
        Du cannabis en tisane aurait également été prescrit comme antidouleur, relaxant et somnifère  dans des phases terminales de cancer.

        Deux médicaments (le Marinol et le Cesamet) qui sont à base de cannabinoïdes de synthèse (et non le THC) sont prescrits pour leurs propriétés relaxantes et antispasmodiques et sont utilisés pour les traitements des nausées et des vomissements liés à la chimiothérapie.

        Des dérivés du cannabis ont également été utilisés dans la lutte contre l’anorexie(refus de nourriture) et la maigreur extrème (cachexie), car ils stimuleraient l’appétit et le plaisir de manger.

        De nombreuses études - plus ou moins significatives - existent ou sont en cours sur les qualités thérapeutiques des cannabinoïdes notamment comme vasodilatateur ou bronchodilatateur (traitement de l’asthme), ou dans la lutte contre les perturbations du tonus musculaire et les maladies neurovégétatives, telle la maladie de Parkinson.    .

        Mais il est très important de savoir que les doses en cause dans ces traitements sont moindres par rapport à celles utilisées dans l’usage du cannabis comme stupéfiant et par ailleurs cette utilisation chronique a révélé des effets secondaires génant notamment au plan de la mémoire, de telle sorte que les laboratoires pharmaceutiques essaient des composés de synthèse autres que le THC.
        Certains des effets secondaires ne sont pas prohibitifs :
             - baisse de l'attention et de la concentration, …
             - modification de la motricité et de la coordination,
             - difficultés d'appréciation de situations gênantes.
             - augmentation du rythme du pouls (palpitations);
             - diminution de la salivation (bouche sèche);
             - gonflement des vaisseaux sanguins (yeux rouges).
        Mais l’utilisation prolongée peut entraîner des effets beaucoup plus importants qui sont relativement prohibitifs avec le THC :
             - chez certaines personnes plus fragiles, des hallucinations ou des modifications de perception et de prise de conscience d'elles-mêmes : dédoublement de la personnalité, sentiment de persécution. Ces effets peuvent se traduire par une forte anxiété.
             - des pertes de mémoire.
        Examinant les raisons de ces effets une étude récente rapporte des modifications de l'expression (augmentation ou diminution) de nombreux gènes impliqués dans la structure du neurone, ou dans la conduction du signal, dans l'hippocampe de rat après trois semaines d'exposition au THC. Cette étude préliminaire doit être approfondie, et la neuro-imagerie devrait permettre de visualiser les réels désordres causés par la drogue. Mais elle inspire une certaine méfiance dans l'emploi de ces médicaments qui doivent donc être prescrits avec précaution.
         Des études importantes sont actuellement en cours, et elles montrent que sur certains malades, l'utilisation de dérivés du cannabis peut être efficace, notamment comme anti-douleur et anti-spasmodique. Ces malades étaient traités à la codéine (métamorphine) ou a la morphine, dont les effets secondaires étaient beaucoup plus gênants. Il s'agit en général de maladies graves,; cancer, maladies neurologiques, sclérose en plaques...

        Quoiqu'il en soit l’utilisation à des fins médicales  ne constituera jamais un débouché intéressant pour la culture du cannabis dont certains pays comme le Maroc tirent des ressources importantes. Cet argument pour la libéralisation de l'achat de cannabis  est donc fallacieux.

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  • Fumer un joint, est-ce dangereux (2)

         Examinons maintenant les dangers d'une absorption régulière de THC par quelqu'un qui fume souvent des joints.

         Une telle personne perd peu à peu le sens des réalités, n'a plus de bon sens et devient apathique. Elle perd sa capacité de se projeter dans l'avenir, son élan vital, et se désintéresse de tout.
     Ses capacités intellectuelles et de communication diminuent. La pensée reste cohérente et l'individu se rend compte de son manque de motivation.
         Cet état de passivité est en général réversible à l'arrêt de la prise de drogue.
         Les difficultés se manifestent en général dans le monde du travail ou à l'école, le risque à terme étant une désinsertion sociale progressive.
         
         Ces effets sont d'autant plus sensibles que les personnes qui fument beaucoup de cannabis sont souvent déjà dans un état psychologique fragile.

         En cas d'usage important de drogue pendant une longue période, les neurobiologistes constatent une perte de la mémoire à court terme, probablement par une action nocive sur l'hippocampe (qui est le “professeur” de la mémoire), et sur les mémoires tampons qui se trouvent dans le cortex intermédiaire et nous permettent de stocker et de traiter provisoirement des informations. On ne sait pas si ces dégats sont réversibles;
         Les effets sont beaucoup plus importants chez de jeunes adolescents, dont le cerveau n'est pas encore arrivé à matûrité.
         On constate également des anomalies respiratoires, immunologiques et hormonales. L'administration régulière de THC à des rats provoque une diminution du taux de testostérone et une atrophie des testicules.

          Une étude de neuroscientifiques britanniques, qui ont évalué la consommation de cannabis et les performances cognitives de 1 032 personnes âgées de 18 à 38 ans, a constaté l'existence d'effets à long terme, chez une personne qui en consomme régulièrement. Ces conséquences interviennent dans le domaine de la mémoire de travail, des fonctions exécutives, de la flexibilité mentale, du contrôle cognitif, de la mémoire verbale et de l'intelligence générale.
          Ainsi, le quotient intellectuel d'une personne qui a commencé à fumer du cannabis avant l'âge de 18 ans diminue d'environ dix points à l'âge de 35 ans si cette personne a fumé tous les jours, et de six points si elle a fumé en moyenne une fois par mois (ce qui est très peu). Les personnes ayant commencé plus tard (après 25 ans) ne subissent des effets que dans le cas où leur consommation est quotidienne.
                  Cette étude montre que l'usage du cannabis avant l'âge de 18 ans altère durablement le développement du cerveau. Chez l'adolescent, certaines zones cérébrales sont en pleine maturation (le cortex préfrontal notamment, dont le rôle est important en matière de coordination, de mémoire et de prévision, bref d’intelligence); les neurones gagnent en rapidité d'échange d'informations, et certaines classes de molécules voient leur expression augmenter. 
         Il semble que le cannabis modifie les équilibres biochimiques et entraîne une neurotoxicité qui perturbe de façon importante l'organisation du cerveau du futur adulte. L’étude britannique montre que même l'arrêt définitif du cannabis ne suffit pas à restaurer entièrement les capacités cognitives perdues. Ceci est fort inquiétant quand on pense au nombre de jeunes qui actuellement fument du cannabis, sans d’ailleurs d’autre raison que d’imiter les copains et d’avoir l’air d’un adulte…. 

         Comme pour la nicotine les effets cancérigènes pulmonaires sont indéniables et plus importants que dans le cas du tabac (davantage de produits tels que les benzopyrènes et les benzanthracènes). Une revue affirmait que fumer 3 joints par jour présentait un risque cancérigène supérieur à celui d'un paquet de tabac par jour. Cette conclusion résulte toutefois d'extrapolations statistiques dont certaines hypothèses ne sont pas sûres.
         Il a été constaté que chez les personnes prédisposées à la schyzophrénie, l'abus de cannabis favorisait l'apparition de la maladie.
         Enfin fumer du cannabis lors d'une grossesse est dangereux pour le foetus dont le cerveau est en pleine formation et des anomalies peuvent être constatées; le THC franchit en effet la barrière placentaire, de la même façon qu'il franchit la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau.

         Enfin il existe une dépendance physiologique (phénomène de récompense à l'apprentissage dans le cerveau central) et psychologique (attrait d'une chose agréable, qui semble diminuer les soucis) qui incitent les gens qui fument régulièrement non seulement à continuer, mais même à augmenter les doses. L'addiction est surtout psychologique, le fumeur se sentant bien quand il fume et plus mal qu'avant, lorsque l'effet du THC s'est dissipé.
         Toutefois cette dépendance est moins importante que pour les drogues dures.

         En définitive, si l'usage régulier de cannabis n'entraîne pas de maladie spectaculaire et mortelle, il est néanmoins nocif pour le cerveau, et cela d'autant plus que l'individu est jeune, il entraîne des anomalies de la mémoire, un manque de capacités de réflexion, de motivation et d'efficacité.
         Il favorise l'échec scolaire et la désinsertion sociale.
         C'est donc pour protéger les individus et notamment les jeunes que la consommation du cannabis est interdite en France, au même titre que celle des autres drogues.
         Mais le meilleur moyen d'éviter une telle consommation est d'informer sur les dangers qu'elle présente.

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  •    

    Fumer un joint, est-ce dangereux ?

         J'essaierai de décrire d'abord ce qui se passe, lorsque quelqu'un fume du cannabis de façon occasionnelle, c'est à dire très peu souvent.
        Toutefois ces symptômes varient selon les individus et surtout la quantité de THC absorbée et donc la nature du cannabis fumé et la façon dont on le fume.
        Ceux qui ont déjà fumé trouveront sans doute que je décris mal les phénomènes : c'est vrai, je n'en ai pas l'expérience, je ne les ai jamais ressentis moi-même. Je tiens trop à l'intégrité de mon cerveau et de ma pensée pour fumer une drogue quelle qu'elle soit.
       Je décrirai donc des observations de chercheurs neurologues.

        En général l'absorption de THC se traduit d'abord par ce qu'on appelle un “effet planant”, pendant lequel on se trouve “bien”, un peu “hors de la réalité” suivi d'une phase de torpeur et de somnolence.

        Dans la première phase, la perçeption du monde est modifiée, la personne n'existe plus que dans l'immédiat et peut perdre une partie de ses facultés de raisonner et de se référer au passé ou à l'avenir. On observe différents effets, tels que satisfaction, sensation de bien-être, euphorie, discours et rire faciles.
        Cette modification de l'humeur et du comportement s'accompagne d'une certaine stimulation intellectuelle (apparente car on raisonne moins bien), d'une impression de calme et de relaxation, mais aussi une certaine insouciance et une incapacité accrue à ne pas imaginer les conséquences de ses actes.(et c'est cela qui est dangereux).
        On peut aussi éprouver une certaine distorsion de l'image de soi, une augmentation de la confiance en soi (qui rassure et c'est une des raisons de l'attrait de cette drogue), Mais aussi une perception temporelle altérée, avec une sensation d'allongement du temps présent.
        Il y a souvent une altération de la mémoire à court terme (les mémoires de travail notamment, entre le cerveau profond, le cerveau émotionnel d'une part et le cerveau frontal d'autre part, qui pense et réfléchit), et donc des difficultés à fixer son attention, à raisonner, à travailler.
        Si la prise de drogue est importante les sujets peuvent avoir des difficultés à se souvenir des mots, des images, des histoires et des sons auxquelq ils ont été confrontés pendant qu'ils étaient sous l'emprise du produit.

        Mais quelle que soit la dose prise, il y a une altération des perceptions sensorielles, une diminution des réflexes, un allongement des temps de réaction, une réduction de l'habileté à accomplir des tâches complexes, telles de la conduite de véhicules ou de machines.

        Parmi les manifestations physiologiques on note une augmentation du rythme cardiaque de 20 à 50 %, qui peut durer plusieurs heures en s'atténuant.
        On ne note pas de manifestation clinique chez les personnes en bonne santé.
        Exceptionnellement cette modification cardiaque peut entraîner tachycardie, crises d'engoisse ou de panique. On observe aussi des effets broncho-pulmonaires avec dilatation des bronches, souvent une sécheresse buccale et une irritation des yeux, souvent un relachement du tonus musculaire et une stimulation de l'appétit et parfois des maux de tête, troubles digestifs : nausées douleurs abdominales, troubles du transit intestinal.

        On peut donc dire qu'une prise occasionnelle de cannabis pour quelqu'un en bonne santé, qui n'est pas particulièrement sensible ou allergique à ce produit, est relativement sans danger important, à condition de s'abstenir absolument de conduire un véhicule ou de se servir d'une machine dangereuse.
        Toutefois si lors d'un usage occasionnel, on absorbe une quantité trop importante, on peut devenir aussi irresponsable de ses actes que lors d'une prise très importante d'alcool, voire être victime d'une overdose.

        L'usage occasionnel de cannabis est devenu fréquent chez les jeunes et malheureusement beaucoup croient que fumer du cannabis n'est pas plus nocif que de fumer du tabac(qui est déjà très nocif).
        Cela n'est vrai que dans la mesure où on ne conduit pas ensuite une voiture ou un véhicule à deux roues.
        Il faut savoir que la conduite d'un véhicule après absorption de THC est encore plus dangereuse qu'après une forte absorption d'alcool, car on se rend beaucoup moins compte de la diminution de ses capacités, que dans le cas de l'ivresse alcoolique.
        Actuellement on constate que le nombre d'accidents de la route à la suite d'usage de cannabis, est devenu aussi important que celui dû à l'absorption d'alcool.


        Donc une règle absolue : ne jamais conduire un véhicule après avoir fumé un joint !

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  •      Que fait le cannabis sur votre cerveau.?    
         C'est son principe actif, le “tétrahydrocarbinol” (ou THC), qui agit sur la transmission de l'influx nerveux de certains neurones (les cellules nerveuses), particuliers : ceux qui sont sensibles à des produits voisins du THC, et que les neurones du cerveau synthétisent naturellement : “les endocannabinoïdes” qui sont des “neuromédiateurs” particuliers.
        
         Sur la figure ci dessous
    les régions particulières du cerveau sur lesquelles le THC agit, sont indiquées et nous allons les passer en revue.
         Le THC agit particulièrement sur ces centres nerveux car ils contiennent beaucoup de neurones utilisant “les endocannabinoïdes” comme “neuromédiateurs” (voir mon article d'hier)

         Le cervelet est “l'annexe” du cerveau qui contrôle tous nos automatismes appris : l'équilibre, la marche, faire de la bicyclette, de la planche à voile, ou conduire une automobile, jouer du piano ou taper sur le clavier de l'ordinateur... C'est donc un organe qui coordonne nos mouvements qui, après apprentissage, sont passés au stade de l'automatisme.
         Le cannabis ralentit le fonctionnement du cervelet et diminue donc toutes nos facultés d'automatisme (nos "réflexes"), et notamment celles de conduite d'engins (voiture, moto, cycle) ou de machines (notamment des machines industrielles qui peuvent être dangereuses). Ce ralentissement peut engendrer des accidents.

         Les noyaux centraux (on les appele aussi “ganglions de base” dans les documents anglo-saxons), sont un ensemble de centres nerveux qui notamment contrôlent la coordination de nos mouvements et le déclenchement et l'arrêt des actions, sous l'impulsion de notre cortex qui réfléchit, organise et commande.
         Le cannabis perturbe donc la cordination de nos mouvements et actions et comme il en perturbe l'initiation et l'arrêt, il conduit à une certaine apathie, un manque d'initiative et de motivation. cette action contribue donc aussi au ralentissement des réflexes, par exemple freiner une voiture face à un obstacle.

         L'hippocampe est un organe essentiel pour la mémoire. L'hippocampe est en quelque sorte le professeur de la mémoire, car c'est lui qui trie les informations, les fait mémoriser de façon immédiate et provisoire, avant qu'on autre processus pérennise certaines de ces information par un phénomène de consolidation de la connexion des neurones qui ont enregistré les éléments de cette information. Il connait "l'adresse" des neurones ayant contribué à un souvenir et permet donc son rappel.
       La maladie d'Azeimer des personnes âgées est due essentiellement à une dégénérescence des neurones de l'hippocampe.
         Le cannabis perturbe le fonctionnement de l'hippocampe et donc celui de l'alimentation de la mémoire immédiate.
         Ce phénomène est accentué par la perturbation “des mémoires tampons” du précortex frontal.
         Ces centres nerveux stockent des informations, qui transitent venant des centres de perceptions ou les centres d'analyse de celles-ci, certaines provenant aussi du cerveau émotionnel, avant de les acheminer vers les centres du cortex qui pensent ,réfléchissent, coordonnent et ordonnent les actions.
     Certaines de ces mémoires de stockage sont plus spécialisées dans les informations ayant les idées et le langage comme support, et d'autres traitent les images, les schémas, les scènes globales.
         Elles ne peuvent stocker en général qu'un faible nombre d'informations , dont elles mémorisent aussi les “adresses” des connexions à mettre en oeuvre pour retrouver une partie des informations stockées à moyen terme dans divers endroits du cerveau, le temps nécessaire pour l'exploitation future d'une action donnée (par exemple se rappeler où j'ai garé ma voiture dans le parking du supermarché, jusqu'à ce que j'ai fini mes courses !).
         Le cannabis diminue donc notre capacité de traiter des problèmes, car il perturbe la remontée et la méorisation des informations nécessaires.

         Certains neurones du cortex préfrontal sont également sensibles au THC et nos facultés de prévision de l'avenir, de prévoyance des conséquences de nos actes, et donc des risques et du danger, sont perturbées.

         Le complexe amygdalien est également perturbé. Je vous ai souvent parlé de ces centres qui contrôlent nos peurs, nos colères, nos émotions violentes, et les actions de défense contre les dangers.
         D'une part le cannabis réduit sur le moment notre anxiété et nos peurs, mais il nous rend aussi en partie inconscient du danger.
         A terme, lorsque son action diminue, nous avons au contraire l'impression, lorsque ce complexe amigdalien retrouve son fonctionnement normal, que notre anxiété augmente de façon importante.

         Enfin le cannabis agit aussi sur l'hypothalamus et sur le tronc cérébral, qui régulent tous mos mécanismes automatiques de vie : respiration, rythme cardiaque et tension artérielle, température, système hormonal par l'intermédiaire d'une glande voisine de l'hypothalamus et sous son contrôle : l'hypophyse....
         Ils contrôlent la faim, la soif, des réflexes tels que les vomissements, notre comportement sexuel, et les mécanismes de perception de la douleur....
         Dans certains cas le cannabis peut donc intervenir sur ces actions fondamentales de régulation de l'organisme (on les appelle l'homéostasie).

         Le cerveau est un organe extrèmement complexe qui est protégé contre les produits chimiques par “la barrière hémato-encéphalique”, formée de cellules qui empêchent le passage de certaines substances du sang vers les neurones et autres tissus cérébraux. Mais les substances qui peuvent être dissoutes par les graisses, peuvent passer cette barrière et c'est le cas du THC.
         C'est la raison pour laquelle le cannabis agit sur tous les centres du cerveau qui utilisent partiellement des neurones sensibles aux endocannabinoïdes, neurotransmetteurs produits par le cerveau, qui régulent le  fonctionnement de ces neurones
     . Le THC, se substituant à ces neurotransmetteurs, perturbe donc le fonctionnement normal du cerveau.

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