• Addiction aux drogues dures : héroïne, morphine, cocaïne.

              J'ai fait le 5 juin 2019, un article sur les amphétamines et l'addiction correspondante. Aujourd'hui, je voudrais parler des opiacés (morphine, héroïne) et de la cocaïne.

    Les opiacés (héroïne, morphine)

              L'héroïne ou diacétylmorphine est obtenue par acétylation de la morphine, le principal alcaloïde issu du latex du pavot (l’opium).
              L'héroïne pure est de couleur blanche, mais la drogue produite dans les laboratoires clandestins est de couleur plus ou moins brunâtre selon le degré de pureté, souvent coupée  avec d'autres produits psychoactifs (cocaïne par exemple) ou non,  (caféine  paracétamol) voire toxiques.
              Les pays producteurs sont essentiellement l’Asie (notamment Afganistan, Pakistan et Inde) et le Mexique
              Dans l'organisme, elle est métabolisée en monoacétylmorphine puis en morphine par le foie.
              L'héroïne peut se consommer par :injection intraveineuse, l'effet apparaît en moins d'une minute et s'estompe au bout de 3 à 5 heures; ou par inhalation (fumée ou prisée), entraînant un effet analgésique, puis un effet apaisant.
              Les effets psychologiques recherchés par ceux qui consomment cette drogue sont la relaxation, l’apaisement, une certaine euphorie voire une extase, suivis de somnolence.
              Les effets physiologiques des opiacées à court terme sont un ralentissement du rythme cardiaque et de la respiration, une hypothermie et une contraction de la pupille, mais aussi des problèmes gastro-intestinaux  et des démangeaisons, des nausées et des vertiges.
              A terme on constate des insomnies, des perturbations hormonales, des carences alimentaires dues à une perte d’appétit, des infections, un affaiblissement général, des problèmes cutanés, et sur le plan psychique, une apathie générale, des troubles de l’humeur et des angoisses.

    Addiction aux drogues dures : héroïne, morphine, cocaïne.          Notre organisme utilise naturellement des substances similaires aux opiacés comme neurotransmetteurs. Il s’agit des endorphines, des enképhalines et de la dynorpine, que l’on désigne souvent sous l’appellation d’opioïdes endogènes. Ces molécules modulent les réactions aux stimuli douloureux, régulent les fonctions vitales comme la faim ou la soif, interviennent dans le contrôle de l’humeur, de la réponse immunitaire, etc.
              Les effets très puissants des opiacés comme l’héroïne ou la morphine s’expliquent par le fait que ces substances exogènes vont se fixer , dans les synapses nerveuses, sur les mêmes récepteurs que nos neurotransmetteurs opioïdes endogènes naturels de notre organisme (en vert sur le schéma).

             En absence d'héroïne, pour empêcher un excès de dopamine, l'hypothalamus fait intervenir in neurotransmetteur inhibiteur, le GABA, qui libère des ions chlore, lesquels bloquent l'influx nerveux du neurone dopaminergique.
              L'héroïne se fixe sur les récepteurs des opiacés naturels et diminue cette émission de GABA. Le neurone dopaminergique n'est plus bloqué et il y a émission d'excès de dopamine  relâchée dans l’ATV et le noyau accumbens qui sont donc sont moins ralentis dans leur action ce qui produit un renforcement du processus de satisfaction.
             L’addiction est rapide (quelques semaines) au bout desquelles les sensations agréables diminuent et obligent à augmenter les doses. De plus s’installent rapidement l’anorexie et l’insomnie, entraînant une fatigue générale croissante.

             En 2017, 0,6 % des filles et 0,7 % des garçons âgés de 17 ans ont expérimenté l’héroïne. Après une période d’évolution stable entre 2000 et 2005, le niveau d’usage de l’héroïne a augmenté jusqu’en 2008 et se trouve actuellement dans une phase de lente décrue, notamment chez les garçons (1,0% en 2014).

             Le niveau d'expérimentation (usage au moins une fois dans la vie) de l'héroïne en population générale en France est faible, à 1,5 % (légère hausse par rapport à 2010 : 1,3%) parmi les 18-64 ans (2,5 % parmi les hommes et 0,6 % parmi les femmes) et l’usage régulier actuel apparaît très rare (0,2 % des personnes interrogées). Le nombre d'expérimentateurs d'héroïne en France parmi les 11-75 ans est estimé à 600 000 personnes 

    La cocaïne :

             La coca est une plante d'Amérique du Sud qui joue un rôle important dans la culture locale et ancestrale, à travers ses utilisations rituelles ou médicinales.
             La cocaïne est extraite de ses feuilles. C’est un alcaloïde classé en occident comme stupéfiant.
             Environ 1 000 tonnes de cocaïne sont produites chaque année. La Colombie est le premier pays producteur
             La cocaïne se présente le plus souvent sous la forme d'une poudre blanche et floconneuse, plus rarement sous forme de cristaux. La cocaïne (ou chlorhydrate de cocaïne de son nom scientifique) qui alimente le trafic clandestin, est la plupart du temps coupée - « allongée » - dans le but d'en augmenter le volume, avec des substances diverses telles que le bicarbonate de soude, le sucre, le lactose ou divers autres produits pharmaceutiques.
       
    Addiction aux drogues dures : héroïne, morphine, cocaïne.         La dépendance à la cocaïne est intimement lié à son action sur les neurones du circuit de la récompense.
             La cocaïne agit en bloquant la recapture de certains neurotransmetteurs comme la dopamine, la noradrénaline et la sérotonine. En se fixant sur les transporteurs chargés d’éliminer l’excès de ces neurotransmetteurs de la fente synaptique, la cocaïne empêche ceux-ci d’être recaptés par le neurone émetteur et fait ainsi augmenter leur concentration dans la synapse
             Ceci va donc amplifier l’effet naturel notamment de la dopamine sur le neurone post-synaptique.
             L’ensemble des neurones ainsi modifiés produit l’euphorie (dopamine), le sentiment de confiance (sérotonine) et d’énergie (noradrénaline) typiques de la prise de cocaïne.
             Avec la prise chronique de cocaïne, le cerveau va compter sur à cette drogue exogène pour maintenir un niveau élevé de plaisir associé à l’élévation artificiel du taux de dopamine dans ses circuits de la récompense. La membrane post-synaptique va même aller jusqu’à s’adapter à ce haut taux de dopamine en synthétisant de nouveaux récepteurs de dopamine dans la partie synaptique des neurones récepteurs..
             Cette sensibilité accrue provoquera la dépression et le sentiment de manque quand cessera l’apport extérieur de la cocaïne et le retour à la normale du taux de dopamine.

             Au plan physiologique, la prise de cocaÎne provoque sur le moment une sécheresse de la bouche et de la gorge, une augmentation du rythme cardiaque et de la pression sanguine, de la fièvre, des spasmes, crampes, tremblements, et éventuellement des hémorragies, notamment des saignements de nez et des troubles de l’odorat, des insomnies, une perte d’appétit..
             Au plan psychologique, elle engendre une forte euphorie, un sentiment de puissance intellectuelle (illusion de tout comprendre et d'avoir une intelligence inconcevable) et physique (voire sexuelle) qui provoque une desinhibition, une indifférence à la douleur, à la fatigue et à la faim, éventuellement des difficultés à respirer..
             Ces effets vont laisser place ensuite à un état dépressif et à une anxiété que certains apaiseront par une prise d'héroïne ou d’anxiolytiques.
             La levée des inhibitions peut provoquer une perte de jugement entrainant parfois des actes inconsidérés, tels que la violence, des comportement très agressifs, accidents voire suicides, crimes ou viols.
              A long terme la consommation régulière de cocaïne, outre la dépendance, nécrose les vaisseaux sanguins, dérègle le rythme cardiaque et la tension artérielle et peut donc provoquer accidents vasculaires et cardiaques, ainsi que des insomnies et amnésies, des difficultés de concentration et des tics nerveux. Un usage intensif de la cocaïne par voie nasale, provoque la gerçure des narines par la suite une atrophie de la cloison nasale avec perte d'olfaction, pouvant mener à une perforation de la paroi séparant les narines.
              Au plan psychique, elle entraîne des troubles chroniques de l'humeur : irritabilité, nervosité, panique, anxiété, sentiments de persécution, actes violents crises de paranoïa et hallucinations.
              Un dosage trop élevé peut entraîner la mort par overdose, notamment quand on consomme d’autres substances (alcool, tabac, amphétamines....), qui en aggravent les effets
        S'ils sont partagés entre plusieurs usagers, les matériels utilisés pour "sniffer" peuvent transmettre les virus des hépatites A, B et C, et le matériel d'injection, le virus du sida.

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