• A quoi cela sert il d'étudier ?

    A quoi cela sert il d'étudier ?

              C'est la rentrée des classes et évidemment tous les médias parlent études, collèges, lycées et  on constate souvent les mêmes problèmes..

              Avant le bac les élèves travaillent moyennement, ayant des tas d’activités multiples, avec notamment beaucoup de temps sur Snapchat ou autre, à discuter de tout et de rien ou à lire et taper des SMS toutes les 3 minutes.
              Ils font un effort quelques mois avant l’examen, qui, il faut le dire est moins exigeant qu’autrefois, et ils obtiennent en général leur diplôme, même assez souvent avec la mention AB. (12 à 14 de moyenne).
              Puis ils vont en IUT, en fac ou en prépa et là c’est l’horreur : il faut travailler si l’on veut suivre.
              En prépa c’est simple, ou ils se mettent à travailler et tout va bien, ou ils abandonnent vite, car une fois qu’on n’a pas travaillé suffisamment, au bout de 3 mois c’est trop tard, on est largué. L'année P1 de médecine avec le concours en fin d'année est au moins aussi exigeante en travail.
              En BTS ou IUT, c’est pareil, mais le travail est plus pratique plus concret et on s’y adapte mieux.
              Et puis Prépa ou IUT, ce sont des classes de 30 élèves et on est très suivi par les profs. Donc on ne peut pas bailler aux corneilles.
              En fac c’est très différent. Les profs ne viennent que pour leurs cours, les travaux dirigés sont une aide mais pas une contrainte, on manque de directives et on est livré à soi-même.
              Alors on peut travailler comme ne rien faire, mais évidemment si on veut avoir ses partiels, il faut bosser.
              Et j’entends dire que la moitié des étudiants seulement réussissent leurs examens; les autres sont des dilettantes. Pourquoi?

              Les discussions que j’ai avec certains jeunes me laissent perplexes.
              D’une part ils ne semblent pas vraiment convaincus qu’en travaillant à leurs études, ils préparent leur vie professionnelle et donc leur capacité à gagner leur vie.
               Je sais que la période actuelle avec le chômage est assez décourageante mais pour moi ce serait une raison de plus de travailler, car les places étant plus rares, il faut avoir davantage d’atouts dans son jeu.
              D’autre part  les tentations de faire autre chose que les études sont effectivement plus fortes qu’autrefois : cinéma, télé, téléphone portable et surtout internet avec les jeux et les réseau sociaux Les sorties avec les copains et le (la) petit(e) ami(e) également.
              Mais je connais aussi des jeunes qui, au moment des examens, concours, partiels et rédaction de mémoires, se privent pendant quelques temps d’internet et de sorties, afin de réussir.
              Enfin ce qui m’attriste aussi un peu, c’est que je trouve que vous n’avez pas beaucoup de curiosité intellectuelle, de volonté, d’envie et même de plaisir à apprendre et à vous perfectionner, à mieux connaître votre domaine, voire même celui des autres.
              Je ne sais pas si cela est dû à votre personnalité d’aujourd’hui ou à un manque coté parents ou professeurs, ou encore aux programmes et méthodes d’enseignement de l’Education Nationale.

              Autrefois les études certes demandaient du travail et de ne pas trop se disperser, mais elles donnaient aussi beaucoup de satisfaction, car une partie de ce qu’on apprenait était intéressant, voire passionnant.
              J'ai fait par exemple six ans de latin (5 heures par semaine) et traduire la guerre des Gaules de César ou les textes de Pline sur la vie à Rome ou l'éruption du Vésuve m'intéressait énormément et beaucoup de choses que j'ai vues en Italie plus tard m'ont rappelé ces traductions. 
              Parmi les jeunes que je connais bien peu ont eu le courage de faire du latin et d'être intéressés par cette vie antique, même les littéraires de L, alors que j'étais en S
              Aujourd’hui j’ai l’impression que ce que vous faites en classe ou en fac, n’intéresse qu‘une partie d’entre vous, les autres faisant cela parce qu’il faut bien avoir des diplômes et qu’il faut faire plaisir aux parents !
              Il y a, me semble t’il, un manque d’information et d’éducation dans ce domaine. Je me demande si c’est particulier à la France?

              Je crois aussi que malheureusement la complexité des métiers, la difficulté de trouver du travail, fait que les professeurs ne cherchent plus tellement à orienter les élèves, tâche confiée maintenant à une psychologue, à qui on n'a donné ni la formation, ni les moyens pour faire ce travail. Il devrait y avoir une documentation très fournie à disposition sur les divers métiers, alors que les élèves sont livrés à leurs propres recherche et initiatives.
              Je suis par exemple étonné qu'on ne fasse pas passer à ceux qui vont voir cette orientatrice des tests sur leurs personnalité (genre préférences cérébrales) qui permettent de voir les types de métiers auxquels on s'adapterait plus facilement, et qu'on n'interroge pas ces jeunes sur le genre d'existence qu'ils aimeraient mener, car vie de tous les jours et travail sont liés, notamment par de nombreuses contraintes.
              J'ai souvent l'impression que les jeunes ont choisi leur orientation d'après de vagues idées pas du tout réalistes quant à leur travail futur où en espérant gagner beaucoup d'argent.

              Je crains aussi que la volonté politique (peut être pour limiter le nombre statistique de chômeurs) de faire réussir à presque tous un bac général et de poursuivre des études supérieures, ne soit finalement pas une bonne orientation.
              Je connais beaucoup de jeunes qui ne "mordent" pas aux études générales, mais ils ne sont ni bêtes ni paresseux, et on leur aurait appris un métier concret avec plus de facilité et ils seraient mieux armés pour trouver du travail (à condition de choisir une orientation où l'on cherche de la main d'oeuvre).
              Mais cette volonté politique a marqué les esprits des parents et des jeunes, qui rêvent plus d'être assis dans un bureau devant un ordinateur, que d'être devant une tâche manuelle à accomplir. Il n'y a pourtant rien de déshonorant à travailler de ses mains, et c'est sûrement plus porteur que de faire des études supérieures sans les réussir et de se retrouver sur le marché du travail avec un simple baccalauréat.

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