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Aujourd'hui j'ai peu de temps pour rédiger un article, alors je vais me servir de l'écriture d'une autre personne.
Je me souviens de cette dissertation de français (il y a 75 ans !) qui demandait de commenter cette phrase :
“ Même l'espoir le plus infime peut devenir une source de volonté”
Il m’a fait penser à une jeune que j’ai connue il y a 15 ans, qui rencontrait bien des difficultés, et qui, à force de volonté, a remonté la pente, et ce n’est pas toujours facile. Elle a écrit, cet article qui m’avait semblé émouvant et beau.
Alors, comme je reparle parfois du bonheur et de le “mériter”, je vous propose de le lire.
C’est un article d’espoir, mais qui montre que, pour renaïtre à la vie, il faut vaincre ses hésitations, ses doutes et que c’est un lent travail de tous les jours, de découvrir ce qui est important et de s'y consacrer.
“Des fois je me dis que la vie est un songe…
Et que tout va s’écrouler d’un coup comme ça devant moi, et que je découvrirai un tout nouveau monde. Vous savez, comme si tout ça, la vie, le monde, comme si ce n’était qu’une expérience, comme si rien n’était finalement réel. Et quand j’y pense, c’est un peu vrai. Parce que c’est à nous de trouver notre réalité, notre vision de cette vie qui est là mais dont on ne sait pas grand-chose.
Des fois je me dis que rien n’a d’importance. Qu’on peut faire ce qu’on veut, parce que, de toute façon, qu’est ce que ça change ? Tout ça n’est qu’un rêve, qu’un jeu, qu’une illusion. Peut-être que l’important c’est simplement de s’amuser, de profiter. Peut-être qu’il suffit d’y croire et d’agir sans pudeur, sans limites, pour que nos rêves se réalisent. Peut-être..
Des fois je me dis qu’on est bien ici. Que si tout restera toujours inexplicable et compliqué, la main tendue d’un enfant, un fou rire avec des amis, un amoureux dans le creux de cou et des projets à explorer, ça, ça sera à jamais du bonheur. Même si on ne sait pas forcément comment s’en imprégner.
Des fois je me dis que l’homme le plus heureux est celui qui ne possède rien. Parce qu’il se satisfait de tout, de tout ce qui ne représente plus rien pour nous. Et que c’est peut-être ça la recette du bonheur. Savoir aimer et se rendre compte de la chance qu’on a, savoir s’émerveiller de tout ce qui nous entoure et qu’on ne remarque même plus. Savoir voir le monde comme le regarde un enfant.
Des fois je me dis qu’à force de chercher on ne trouve rien. Et que la distance permet de résoudre bien des incompréhensions et des problèmes. Et puis finalement je me dis aussi que la distance éloigne ce qui est primordial : voir les choses avec nos sentiments, nos émotions. La distance ça enlève la joie inconsidérée, les pics de bonheurs, l’intensité des représentations de notre être. En fait, je pense que la distance c’est bien juste pour reposer notre cœur et notre cerveau surmenés, pour réfléchir posément. Mais rien n’est ainsi dans la réalité.
Des fois je me dis que tout n’est qu’une comédie. Une mascarade. Comme si le monde se mentait, comme si le monde me mentait. Je me dis que la vie est une pièce de théâtre et qu’au tombé de rideau, la vérité se dévoilera toute entière à nos yeux. Et qui je dois être là dedans, enfouie dans une fuite éternelle contre ma peur ?
Des fois je me dis que la vie est un test. Et qu’on veut voir comment je me débrouille, quelles sont mes réactions. Que tout n’est qu’épreuve et jugement, et que je n’ai aucun moyen de savoir sur quoi je suis jugée, justement.
Des fois je me dis que ça ne sert à rien de se démoraliser. Qu’on est vivant et qu’on a notre destin en main, que c’est à nous de choisir et qu’on a les cartes en main pour réaliser nos rêves. Que c’est perdre son temps que de réfléchir aux conséquences de nos actes, au bien fondé de nos émotions et de nos pensées, au pourquoi et aux éventualités. Un peu comme si ce doute que nous gardons en nous, pour tout, ne servait qu’à ralentir nos vies et à nous brouiller l’esprit et la vue. Je crois que nous cherchons le compliqué partout alors que la réalité est bien autrement. Elle est tout simplement ce que nous voulons en faire.
Des fois je me dis aussi que l’important c’est d’y croire. Mais finalement y croire ça ne suffit pas vraiment, et il faut bien plus que ça pour former l’important. Il faut se donner les moyens de voir se réaliser nos désirs, il faut profiter des petits riens qui forment tout, en réalité. Ou bien peut-être qu’il n’y pas d’important.”
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Un sujet bateau en philo ou dans les dissertations de français du premier bac d'autrefois :
“Le bonheur se mérite il ?
La condition du bonheur serait-elle d’avoir souffert ?…”
Dans la philosophie chinoise, on ne peut concevoir une seule chose. Il faut appréhender à la fois une chose et son contraire.
Alors peut on apprécier vraiment le beau temps et le soleil si l’on n’a pas connu l’orage, la pluie et la tempête.?
Il y a évidement quelques personnes un peu spéciales : j’ai connu le commandant d’un navire de la “Royale”, qui était heureux quand il y avait tempête parce “qu’après cela ne pourrait être que mieux” et qui était malheureux quand le temps était superbe, parce que ce serait ensuite “moins bien”
J’ai le souvenir d'il y a presque 70 ans, lorsque je faisais mes études d’ingénieur, d’avoir fait un stage ouvrier, très dur dans des ponts roulants, au dessus de fours d’une aciérie, et il faisait 45 d° dans la cabine ; j’avais voulu être logé avec les manoeuvres émigrés dans une cité dortoir.
Non seulement j’ai appris ce qu’était une véritable “chaleur humaine”, mais toute ma vie d’ingénieur, j’ai été heureux de mon métier qui, m’épargnait un travail aussi pénible que ces tâches que j’avais un peu connues pendant deux mois, mais que des gens faisaient toute leur vie.
Curieusement, quand j’étais enfant, au lendemain de la guerre, où nous n’avions plus grand chose, nous étions probablement plus heureux que mes petits-enfants, qui ont presque tout ce qu’ils désirent. Et je connais certain(e)s jeunes, qui désirent en permanence quelque chose, tanner leurs parents jusqu'à ce qu'ils l'obtienne, puis s'en désintéressent dès qu'ils l'ont, pour désirer alors autre chose. Moi j'appelle cela des caprices d'enfant gâté !
La grande souffrance n’est pas souhaitable certes, mais je crois qu’avoir été témoin d’un peu de difficultés et de souffrance, avoir un peu "trimé" par moment et fait effort pour maîtriser son sort, fait qu’on est beaucoup plus sensible aux petits bonheurs de tous les jours qui font la joie de la vie.
Je crois qu'effectivementle bonheur, ça se mérite.
Quand nous souffrons, il ne faut pas se lamenter, se complaire dans notre malheur, il faut avoir d’abord la volonté de remonter la pente, de faire des efforts pour cela.
Il faut aussi analyser notre situation : y a t’il vraiment autant de raisons pour que nous soyons aussi malheureux et quel est notre avenir ? Est il aussi sombre que cela si nous essayons de réagir?
Il faut regarder autour de nous : n’y a t’il pas beaucoup plus malheureux que nous, et des gens bien plus désespérés, qui pourtant essaient de survivre et de remonter la pente.? Comment font ils ?
Puis il faut se demander enfin : et moi comment m’y prendre pour la remonter moi aussi ma pente ?
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Mes enfants on fait tout jeunes du judo. L'un de mes fils était ceinture noire et mes deux filles ceintures marron. Ils ont maintenant près de 60 ans
Moi j'en avais fait un peu, étant jeune, mais je n'avais pas osé m'y remettre avec eux; j'avais peur qu'ils me cassent en deux !! LoL
En classant de vieux documents, j'ai trouvé un "code du judo" qui leur avait été donné, il y a donc plus de 40 ans, et je vous en montre les images, qui sont assez humoristiques :
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On peut donner des explications simples sur certains comportements des enfants, sans chercher des théories aussi marquées"des par la sexualité que celles de Freud
C'est d'autant plus souhaitable, du fait que la neurobiologie considère que l’enfant n’a pas de pulsion sexuelle avant que les sécrétions hormonales ne déclenchent la puberté.La neurobiologie est d’accord sur le rôle prépondérant de la mère et l’attachement de l’enfant à la mère qui le nourrit, mais aussi qui lui apporte sa protection et son amour. Elle considère que ce n’est pas une pulsion sexuelle, mais simplement un instinct, contenu dans nos gènes, exactement comme un oiseau s’attache à la personne qui est là lorsqu’il sort de l’oeuf.
CG Jung considère que cela fait partie de nos archétypoes.
Ce n’est pas qu’une question de nourriture, mais aussi d’amour, de protection, de soins. Des enfants bien nourris par leur mère mais qui ne leur manifestait pas d’amour, étaient malheureux et stressés.
Il est exact que dans l’éducation occidentale au moins, les voies intestinales et urinaires prennent de l’importance pour l’enfant, entre 18 mois et 3 ans, d’une part parce que c’est un besoin nécessaire, mais surtout parce qu’on apprend à l’enfant à être propre et on lui inculque les principes d’hygiène. Par ailleurs ce n’est qu’une toute petite préoccupations par rapport à tout ce que l’enfant apprend et emmagasine dans cette période de vie où il découvre son environnement et où son cerveau et sa mémoire sont neufs.
Le stade “anal” de Freud est donc très contesté.
Par contre le fait que, dans l’éducationdes enfants, pour des raisons de propreté et d’hygiène, on qualifie de “sales” les voies urinaire, peut, au moment de la puberté et de la découverte de la sexualité, faire considérer de la même façon les voies génitales et par contrecoup l’acte sexuel.
Dans la période de préadolescence, la neurobiologie ne nie pas que l’enfant soit en opposition avec ses parents ou dans une certaine mesure jaloux de l’un d’entre eux ou des deux, mais elle ne voit pas l’origine de ces sentiments dans la sexualité.
Il est normal que l’enfant essaie de tester jusqu’où il peut s’abstraire des règles que lui imposent ses parents et qu’il commence à être conscient d’être quelqu’un d’indépendant ayant un certain “moi”. Cela s’aggravera à l’adolescence et c’est une condition nécessaire de la formation de la personnalité et du développement de son cerveau, qui, par apprentissage, doit acquérir de l’expérience et donc faire ses propres essais.
Il est exact que l’enfant découvre la relation particulière entre son père et sa mère. Il considère que ses parents lui “appartiennent” et sont là pour s’occuper de lui. Il est donc mécontent d’abord de son père qui lui enlève l’exclusivité de sa mère. Puis il est jaloux de sa mère et du travail professionnel de son père qui l’empêchent de jouer avec lui. Il est aussi jaloux des frères et soeurs qui naissent car il faut partager ses parents avec eux.
En ce qui concerne les relations sexuelles entre ses parents, en période de préadolescence, l’enfant s’en préoccupe peu, sauf si son attention est applelée sur ce problème par ses parents ou des camarades. Il se satisfait en général d’explications simples et il est en fait beaucoup plus perturbé par des disputes ou une mésentente entre ses parents.
Quant à la “peur de la castration” cela apparaît plutôt comme un fantasme personnel de Freud. Sauf si on lui a volontairement fait peur avec cette menace en lui expliquant ce que c’est, l’enfant n’est pas adulte et incapable d’imaginer la castration et l’importance du désir sexuel dans sa vie future d’adulte.
Il y a plus dans le complexe d’OEdipe, une représentation de réactions d’un adulte que Freud prête à un enfant, lequel n’a jamais eu l’idée d’un amour incestueux vis à vis de sa mère, car les méandres du sexe et de l’inceste lui sont totalement inconnues
En définitive, il n’y a plus, à mon avis, pour croire encore au complexe d’Oedipe, que des psys d’un certain âge, formés lors de leurs études aux théories de Freud, Lacan et, et qui ne se sont pas recyclés et ont beaucoup brodé sur les détails de ce complexe et les relations parents-enfants.
Mais ce qui m’inquiète beaucoup plus quand j’écoute les jeunes qui m’écrivent, c’est qu’un certain nombre de psys considèrent systématiquement que tout traumatisme d’un(e) ado a pour cause ses relations avec ses parents, y compris des petits incidents ou les contraintes inévitables de l’éducation, que ce soit d’ordre sexuel ou autre, et dressent ainsi parents et enfants les uns contre les autres, en les culpabilisant tous deux, mettant en avant les théories de madame Dolto, et lui prétant souvent des propos qu’elle n’a jamais tenus.
Ils ont tendance à préter aux enfants des réactions, des émotions et des pensées d’adulte.
Affirmer par exemple que des pensées tristes d’une ado sont la conséquence du traumatisme qu’elle a subi parce qu’elle a été prématurée et privée de sa mère en couveuse pendant 15 jours, est totalement absurde. Un enfant qui vient de naître a un cerveau potentiellement capable de choses extraordinaires, mais qui pour le moment est “vide de pensée et d’expérience”.
Persuader une très jeune patiente que tous ses tracas viennent du fait que ses parents ne lui ont pas laissé une liberté totale de ses actes et lui ont fixé des règles à respecter, est un non-sens. (Même madame Dolto n’a jamais écrit cela !)
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C’est sûrement la partie des théories de Freud la plus contestée, même à son époque, puisque de grands psychiatres comme CG Jung ont nié cette hypothèse.
Freud après avoir fait sa propre analyse, a considéré qu’il y avait cinq stades successifs dans le développement de la sexualité infantile.
- Le stade oral, jusqu’à environ 6 mois) où la zone érogène privilégiée est la bouche, notamment à travers l'action de l'allaitement.
Le bébé prend plaisir à téter le sein de la mère ou son biberon.
- Le stade anal, l'enfant se focalisant entre 1 et 3 ans sur la région rectale et sur les besoins naturels. Il est en opposition avec ses parents.
- Le stade phallique, de 3 ans à environ 7-8 ans, pendant lequel nait le complexe d'Œdipe qui constitue une étape importante du développement psychique des enfants, leur personnalité se créant par rapport à ce complexe et . à la fonction de l’autorité paternelle.
- Le stade de latence, d'environ 7-8 ans à la puberté, période calme où l'enfant se socialise. Elle correspond au déclin du complexe d'Oedipe et le refoulement des pulsions sexuelles .
- Le stade génital de la puberté à l'âge adulte correspond à la reconnaissance de la différence, des sexes et des générations.La neurobiologie a une position très différente de celle de Freud vis à sis de la sexualité de l’enfant. Les psychologues spécialisés&s dans l'enfance n'ont jamais adhéré aux théories de Freud.
En effet elle considère que l’enfant n’a pas de pulsion sexuelle avant que les sécrétions hormonales ne déclenchent la puberté.
Par ailleurs elle a montré que l’apprentissage du cerveau est très progressif et l’enfant n’est pas capable de conceptions du niveau d’un adulte, alors que Freud lui prête un tel pouvoir.
Elle a donc une approche de l’évolution de l’enfant très différente de celle de Freud.Qu’est ce que le complexe d’Oedipe pour un garçon selon Freud?
La mère étant dès le plus jeune âge, perçue comme la nourricière, le petit garçon tend progressivement à “se l'approprier”.
Le garçonnet prend conscience qu'il existe un univers sexuel entre ses parents, auquel il ne participe pas; il se sent exclu et cela engendre une frustration.Il tente de s'interposer entre son père et sa mère, imite son père puis, essaye littéralement de rivaliser avec lui vis à vis de sa mère.
L’enfant craint d’être puni car le père représente l’autorité et il ne montrera plus son désir de la mère (Freud appelle cela la “castration” et considère que l’enfant a peur d’être puni par son père qui lui enlèvera sa sexualité !!) .
L’enfant refoule donc ses désirs et alimente son Surmoi avec les sentiments de culpabilité et de pudeur entre autres. Il s'identifie à son père, tout en lui laissant la place qu'il aurait aimé avoir, il renonce à la satisfaction sexuelle avec l'un ou l'autre de ses parents et lui permet ainsi de sortir du complexe d'Œdipe. Il pourra partir à la recherche d'autres partenaires sexuels que sa mère, et construire désormais sa propre personnalité en empruntant des éléments aussi bien à son père qu'à sa mère.Freud essaiera d’adapter cette théorie aux petites filles en développant la théorie du “complexe d’Electre”.
Il considère que la fille comme le garçon a comme premier amour sa mère nourricière et se sent également exclue des relations entre ses parents.
Toutefois la fille ne se considère alors pas comme la rivale de son père et ne ressent pas la peur de la “castration”.
La fille peut alors soit rejeter la sexualité et son état de femme, soit choisir le père comme objet et ressentir une attirance pour lui, la mère étant alors la rivale, situation contraire à celle du garçon.
Comme pour le garçon, le complexe d'Électre se résoud au moment de l'adolescence, lorsque la fille commence à élaborer une personnalité propre empruntant à la fois à son père et à sa mère, et qu'elle se met à rechercher d'autres partenaires sexuels que ses parents.Du temps même de Freud, le complexe d’Oedipe a été critiqué ;
C. G. Jung l'a nié, d'autres psychiatres l'ont ramené à un principe moral limité à la "bonne société" viennoise. Des ethnologues ont montré que cette théorie était inexistante dans des sociétés où la famille est composée différemment et où l’autorité paternelle n’existe pas.
Des études psychologiques plus récentes sur les familles recomposées remettent en cause le complexe d’Oedipe.
Certains psychologues et philosophes ont été encore plus loin, accusant la psychanalyse d’avoir inventé cette théorie sur les désirs pour avoir un moyen, un outil pour les maîtriser chez leurs patients, en les enfermant dans la structure familiale.
Cet article étant déjà très long, je donnerai demain des explications plus réalistes quant aux problèmes de l'enfance évoqués par Freud.rapport au complexe d’OEdipe, demain, dans mon prochain article.
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