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Je parlerai aujourd’hui de conséquences pratiques du réchauffement climatique autres que l’élévation de température et l’élévation du niveau des mers.
Il est difficile de prévoir exactement les conséquences du réchauffement car d’une part nos connaissances sont encore insuffisantes et surtout les changements et leurs conséquences sont différentes selon les lieux
Toutefois on peut déjà observer que de nombreux territoires et saisons font face à un réchauffement supérieur à la moyenne annuelle mondiale, y compris l’Arctique dont le réchauffement est deux à trois fois plus important, et que le réchauffement est généralement plus important sur les terres émergées qu’au-dessus des océans.
Evidemment les conséquences seraient toutes plus graves en cas de réchauffement à 2 d°C au lieu de 1,5 d°C.
Les modélisations prévoient une augmentation du nombre de jours chauds dans la plupart des terres émergées, les plus fortes hausses étant observées sous les tropiques. Il faudra donc faire face à un nombre grandissant de canicules et à des températures plus élevées lors de ces événements, sans que cela entraîne forcément des hivers plus doux.
La météo reste toujours évolutive et variée; ce sont les moyennes et les fréquences qui augmentent.
L’augmentation de température et la baisse dés précipitation risque d’entraîner une désertification plus importante des zones subtropicales et en Afrique et en Amérique centrale, entrainant une augmentation des zones arides et la végétation des autres endroits risque d’évoluer, certaines espèces ne résistant pas au nouveau climat..
Mais des conséquences sur la végétation et notamment la résistance de certaines espèces de plantes sont possibles même sous nos climats, par exemple dans le midi de la France.
Il est très difficile de prévoir le niveau local précis et les capacités d’adaptation de la végétation, car ce sont des domaines où nous n’avons pas encore les connaissances nécessaires.
Malheureusement ce sont les pays relativement les plus pauvres des régions tropicales et subtropicales qui souffriront le plus, ainsi que les zones polaires, toutefois peu habitées.
A l’inverse, les conflits de masses d’air froides et chaudes étant plus nombreux, on assistera au contraire à une augmentation des précipitations dans plusieurs régions de l’hémisphère Nord à haute latitude et/ou à haute altitude, en Asie orientale et en Amérique du Nord orientale. Le risque d’inondations sera donc plus élevé.
De plus l’atmosphère et les océans étant plus chaud, les tempêtes et cyclones risquent d’être plus fréquents et plus forts, sans qu’on puisse calculer précisément cette augmentation.
Ces changements climatiques risquent d’avoir des conséquences graves pour la faune et la flore.
Le GIEC estime que, sur les 105 000 espèces étudiées, 6 % des insectes, 8 % des plantes et 4 % des vertébrés devraient perdre plus de la moitié de leur aire de répartition géographique déterminée par le climat pour un réchauffement planétaire de 1,5 °C, contre 18 % des insectes, 16 % des plantes et 8 % des vertébrés pour un réchauffement planétaire de 2 °C.
Les effets associés à d’autres risques liés à la biodiversité, comme les feux de forêt et la propagation d’espèces invasives, sont plus faibles à 1,5 °C comparativement à 2 °C pour le réchauffement planétaire.
On prévoit qu’environ 4 % de la superficie terrestre mondiale subira une transformation des écosystèmes d’un type à un autre à 1 °C de réchauffement planétaire, contre 13 % à 2 °C. Cela indique que la zone à risque devrait être inférieure d’environ 50 % en cas d’une augmentation de 1,5°C par rapport à une augmentation de 2 °C . Notamment la toundra des hautes latitudes et les forêts boréales sont particulièrement menacées par la dégradation et la perte causées par les changements climatiques, les arbustes ligneux empiétant déjà dans la toundra, ce qui se poursuivra en cas d’un réchauffement supplémentaire. Limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C plutôt qu’à 2 °C devrait empêcher le dégel pendant des siècles d’une zone de pergélisol de l’ordre de 1,5 à 2,5 millions de km2.
En outre le changement climatique aura un impact sur la vie quotidienne. D'abord sur l'économie : baisse de rendement de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, mais aussi sur notre santé.
Le GIEC a ensuite fait dans son rapport 2018, des recommandations pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et l’augmentation de température, mais il vient de publier un autre rapport sur le changement climatique das le cadre du développement durable.
C’est très volumineux et long à lire. Je serai amené à faire d’ici quelques temps quelques articles à ce sujet.
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Le rapport d'octobre 2018 du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, rassemblant de nombreux spécialistes scientifiques du monde entier), avait pour but de sensibiliser les politiques sur les conséquences d’un changement climatique entraînant une hausse de température de 1,5 d° à l’horizon 2050 et de l’ordre de 2 d° à l’horizon 2075, pour redescendre ensuite, ce qui était l’objectif de la COP 21 et de l’accord de Paris. Mais en fait, il semble que les actions ne suivent pas et que si le monde ne réagit pas rapidement, l’on s’oriente plutôt vers un réchauffement de plus de 3 d° en fin de siècle.
Par rapport à mes articles précédents sur les niveaux radiatifs, ce rapport 2018 correspondrait plutôt au RCP 4,5, mais qui serait ensuite réduit.
Le rapport confirme d’abord ce qu’on savait , à savoir que :
- Le réchauffement climatique actuel est bien imputable aux activités humaines et à leurs émissions de gaz à effet de serre (n’en déplaise à M. Trump).
- Le réchauffement climatique est déjà visible au niveau des températures mondiales (estimées dès aujourd’hui à environ +1 °C - entre 0,8 et 1,2 - depuis l’ère pré-industrielle - 1850 -).
- Le réchauffement climatique a déjà des conséquences visibles sur certains écosystèmes ou phénomènes naturels mondiaux (fonte des glaces, élévation du niveau de la mer, et augmentation des évènements climatiques extrêmes comme les cyclones ou les inondations, dégradation des rendements de l’agriculture) . Ces phénomènes seront aggravés si nos actions sont insuffisantes au niveau international.
Les impacts sur la santé, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l'approvisionnement en eau, la sécurité humaine et la croissance économique vont augmenter par rapport à aujourd’hui dans le cas d’un réchauffement de 1,5 °C, et plus encore dans le cas d’un réchauffement de 2 °C.
La réalisation des engagements actuels dans le cadre de l’Accord de Paris ne suffira pas à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Il faut être conscient que les gaz à effet de serre ne disparaissent que peu à peu, très lentement et donc le réchauffement dû aux émissions de gaz à effet de serre de la période préindustrielle à nos jours, se poursuivra durant des siècles, voire des millénaires, et continuera de provoquer d’autres changements à long terme du système climatique, comme par exemple, une élévation du niveau des mers, avec les incidences correspondantes
Les risques futurs liés au climat seraient réduits par l’intensification et l’accélération des mesures d’atténuation du changement climatique à grande échelle, à plusieurs niveaux et à travers différents secteurs, et par des mesures d’adaptation progressive et entraînant une transformation de nos habitudes de vie.
Elévation des températures :
Le schéma (a) ci-dessous montre la situation actuelle et trois hypothèses pour le futur, toujours dans cette optique optimiste de lutte importante pour diminuer les émissions de gaz à effets de serre.
La courbe orange représente les températures moyennes observées à la surface du globe et l’extrapolation probable si rien ne changeait dans nos émissions de CO2. Cette prévision montre qu’on atteindrait l’écart de 1,5 d°C en 2040 et la barre orange horizontale montre l’écart de précision en date du modèle de prévsion (2030 - 2050).
L’hypothèse moyenne courbes grises est celle qui correspondait aux souhaits de la COP et des accords de Paris, les émissions de CO2 diminuant à partir de 2020, pour atteindre zéro en 2050, les émissions cumulées devenant stables en 2055 et les émissions liées aux autres gaz que le CO2 étant réduites à partir de 2030 (politique agricole et d’élevage - émissions de CH4 des bovins en particulier).
L’hypothèse courbes bleues suppose un effort supplémentaire important, les émissions de CO2 atteignant zéro en 2040. L’hypothèse courbes rouges suppose qu’on ne fait pas d’effort pour réduire les émissions de gaz autres que CO2 mais qu’on les stabilise. (voir le graphique ci-dessous).
Les températures extrêmes sur les terres devraient augmenter davantage que la température moyenne à la surface du globe :
Dans le cas de l’augmentation moyenne à 1,5 d°C, durant les journées extrêmement chaudes, aux latitudes moyennes, le réchauffement peut aller jusqu'à environ 3 °C, et durant les nuits extrêmement froides, aux latitudes élevées, le réchauffement peut aller jusqu’à environ 4,5 °C.
Dans le cas de l’augmentation moyenne à 2,0 d°C, ces valeurs peuvent atteindre 4 et 6 d°C.
Elévation du niveau des mers.
L’élévation du niveau des mers est due n partie à la dilatation thermique de l’eau des océans sous l’effet de l’augmentation de température, qui représente entre 30 et 50% du phénomène.
Par action de la chaleur, les glaces continentales (accumulation de neige, glaciers, calottes polaires) ne cessent de fondre. Ce surplus d'eau en provenance du continent se transfert dans les océans, entraînant aussi une augmentation de son niveau.
Il est important de bien distinguer les glaces polaires situées sur les continents, de la banquise (icebergs) déjà présente dans l’Océan, et qui flotte dans l’eau Si la banquise fond, ce qui est déjà le cas, cela ne fera pas monter le niveau des mers: la fonte des glaçons dans un verre d'eau ne fait jamais monter le niveau de l'eau (principe d’Archimède) !
Ce phénomène est actuellement responsable d’environ la moitié de l’élévation du niveau des océans mais pourrait être beaucoup plus important et même primordial si le réchauffement climatique dépassait les 2 d° et surtout après 2100.
D’autres petites causes interviennent aussi : la déformation des sols, le pompage dans les nappes phréatiques, la baisse de salinité des océans et la circulation océanique, qui peuvent rendre inhomogène les chiffres de montée des eaux et leurs conséquences.
Le schéma ci-dessous résume ces causes.
L’élévation du niveau de la mer à l’horizon 2100 serait déjà importante, une fourchette de 30 à 80 cm pour une augmentation de 1,5 d°C et environ 10 cm de plus pour une augmentation de 2 d°C
Les conséquences de cette élévation du niveau des mers est très variable suivant les lieux. Des îles risquent de disparaître, des territoires peuvent être inondé notamment en Asie, et il faudra déplacer des millions de gens, et de nombreuses zones cultivables risquent d’être détruites.
En France une augmentation d’une cinquantaine de centimètres ne serait pas catastrophique, mais un élévation de plus d’un mètre devient problématique.
De plus on constate une augmentation de l’acidité des océans qui est très préjudiciable à la faune marine.
Mais ce qui est très alarmant c’est que cette élévation du niveau de la mer se poursuivra au-delà de 2100 même si le réchauffement planétaire est limité à 1,5 °C au XXIème siècle. L’instabilité de la calotte glaciaire marine en Antarctique et/ou la perte irréversible de la calotte glaciaire du Groenland pourraient entraîner une élévation de plusieurs mètres du niveau de la mer sur des centaines d’années. Certaines simulations montrent que cette élévation pourrait atteindre 2mètres en 2200.
Pour que vous sous fassiez une opinion voici deux cartes des Pays bas et en France du Cotentin. Ces cartes montrent l’état actuel, pour les Pays Bas les niveaux 1m et 8m, pour le Cotentin, les niveaux actuel, 1m, 2m, et 9m . Les élévation de 8 et 9 mètres ne semblent que peu probables et seulement à très long terme, mais les études dans ce domaine ne sont pas suffisantes.
D’autre part, la seule montée des mers n’est pas dangereuse, car du fait de cette élévation les tempêtes peuvent devenir beaucoup plus destructrices.
Enfin la planète réagit à ces modifications qui entraînent un changement de la répartition des masses de la croûte terrestre. Des transfert de matière fluide se font dans les profondeurs, qui peuvent durer des milliers d’années mais qui se traduisent par des élévations lentes des sols à d’autres endroits.
Une excellente étude sur les conséquences de cette élévation du niveau des mers faite pour le Sénat, peut être lue sur
https://www.senat.fr/rap/r15-014/r15-014_mono.html#toc49
Pour ne pas alourdir cet article, j’en ferai un autre sur les conséquences pratiques du changement climatique, sur la météorologie et les conséquences sur l’environnement, notamment l’écosystèmee.
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Ce que j’ai dit jusqu’a présent sur le réchauffement climatique et les intervenants dans le climat est assez théorique et on souhaiterait des données sur ce qui nous attends dans les années futures. Mais ce n’est pas facile car d’une part les modèles mathématiques que nous avons ne sont pas parfaits, que les phénomènes sont très complexes et que les répercussions seront différentes selon les endroits.
De plus on ne sait pas quelles quantités de gaz à effet de serre seront relâchées dans l’atmosphère dans les prochaines années car c’est presque uniquement fonction de décisions politiques, et si la Chine et l’Inde consentent à faire un petit effort, Trump et le président du Brésil restent toujours aussi ignares et réticents, or les USA sont le principal pollueur, de manière absolue, et de loin par habitant.
La Chine et l’Inde polluent beaucoup, et leur consommation énergétique par habitant reste faible et donc ne peut qu’augmenter. Ces deux nations font cependant effort pour diminuer la pollution qu’elles engendrent. Les USA ont par contre de loin le plus fort taux de consommation énergétique du monde et se refusent à faire effort, tant pour réduire ce taux, que pour diminuer les émissions de gaz à effets de serre.
Il faut donc, avant d’exposer des résultats, parler de la méthodologie, notamment celle adoptée par le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Le GIEC avait fait une étude sur les conséquences pratiques du changement climatique, mais cette étude était basée en 2007 sur des hypothèses économiques assez vagues sur l’évolution future de la démographie mondiale, de nos modes de vies et sociétés, et les connaissances techniques étaient moins bonnes qu’aujourd’hui.
Depuis le GIEC a revu sa méthodologie et depuis son 5ème rapport de 2014, il sépare de façon nette les aspects techniques physiques et l’aspect économique.Pour analyser le futur du changement climatique, les experts du GIEC ont défini à priori quatre prévisions d'émissions et de concentrations de gaz à effet de serre, d'ozone et d'aérosols, ainsi que d'occupation des sols baptisés RCP (« Representative Concentration Pathways » ou « Profils représentatifs d'évolution de concentration »).
Ces RCP sont utilisés par les différentes équipes d'experts (climatologues, hydrologues, agronomes, économistes …), qui travaillent en parallèle. Les climatologues en déduisent des projections climatiques globales ou régionales. Les économistes établissent des scénarios qui explorent toutes les possibilités d'évolutions technologiques et socio-économiques compatibles avec les RCP.
Ces 4 profils correspondent à l’évolution à l’horizon 2300, de la différence énergétique entre le rayonnement solaire reçu et le rayonnement infra-rouge réémis par la Terre, exprimé en Watts/ m2. . Plus cette valeur est élevée, plus le système terre-atmosphère gagne en énergie et se réchauffe.
Ces RCP correspondent aux courbes d’évolution ci-dessous en énergie et le tableau ci-dessous donne des correspondances avec les émissions de gaz à effets de serre en « équivalent CO2 » (qui tient compte d’autres émissions tellle que celle de méthane CH4)Nom
Forçage radiatif
Concentration (ppm)
Trajectoire
RCP8.5
>8,5W.m-2 en 2100
>1370 eq-CO2 en 2100
croissante
RCP6.0
~6W.m-2 au niveau de stabilisation après 2100
~850 eq-CO2 au niveau de stabilisation après 2100
Stabilisation sans dépassement
RCP4.5
~4,5W.m-2 au niveau de stabilisation après 2100
~660 eq-CO2 au niveau de stabilisation après 2100
Stabilisation sans dépassement
RCP2.6
Pic à ~3W.m-2 avant 2100 puis déclin
Pic ~490 eq-CO2 avant 2100 puis déclin
Pic puis déclin
A partir de ces 4 scénarios, le GIEC a fait fonctionner ses modèles physico-mathématiques pour prédire les données physiques du changement climatique et les conséquences probables.
Mais pour rendre le phénomène plus sensible aux gouvernants politiques, il a fait également des hypothèses de comportement des nations et populations , qui peuvent se représenter sous forme de 5 scénarios, disposés sur un graphique, dont :
- l’axe horizontal représente l’effort d’adaptation des sociétés au changement climatique
- l’axe vertical représente les résultats en matière d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.● Le SSP1 (efforts mondiaux d’atténuation et d'adaptation,), décrit un monde marqué par une forte coopération internationale, donnant la priorité au développement durable ; on en est malheureusement très loin.
● Le SSP2 (efforts d’atténuation et d’adaptation moyens), décrit un monde caractérisé par la poursuite des tendances actuelles avec un effort de baisse des émissions de CO2 et d’adaptation, qui rencontre toutefois des difficultés certaines.
● Le SSP3 (peu d’efforts aussi bien de diminution des émissions que de l’adaptation) dépeint un monde fragmenté affecté par la compétition entre pays, une croissance économique lente, des politiques orientées vers la sécurité et la production industrielle et peu soucieuses de l’environnement. C’est le cas le plus néfaste.
● Le SSP4 (effort d’atténuation de certains pays mais pas d’efforts coordonnés d’adaptation) est celui d'un monde marqué par de grandes inégalités entre pays et en leur sein. Une minorité y serait responsable de l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre, ce qui rend les politiques d’atténuation plus faciles à mettre en place si on arrive à un accord, tandis que la plus grande partie de la population resterait pauvre et vulnérable au changement climatique.
● Le SSP5 (peu d’efforts pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, mais un certain effort d’adaptation) décrit un monde qui se concentre sur un développement traditionnel et rapide des pays en voie de développement, fondé sur une forte consommation d’énergie et des technologies émettrices de carbone; la hausse du niveau de vie permettrait d’augmenter la capacité d’adaptation, notamment grâce au recul de l’extrême pauvreté,
Les correspondances possibles entre les SSP et les RCP sont données dans le tableau ci-après, les RCP correspondant à des efforts plus ou moins importants..
RCP
SPP1
SPP2
SPP3
SPP4
SPP5
8,5 W/m2
O
6,0 W/m2
O
O
O
O
4,5 W/m2
O
O
O
O
2,6 W/m2
O
O
O
Cette séparation des hypothèses en scénarios économiques et évolution chiffrée de l’énergie de réchauffement permet de relier de façon scientifique et technique les conséquences à ces chiffres physiques et de se dégager ainsi de l’indécision des prévisions socio-économiques.
Enfin, pour nous rattacher à des chiffres dont on parle souvent, une correspondance prévue entre les RCP et l'élévation de température qui risque d'être atteinte en 2100:
Maintenant que vous connaissez la méthodologie du GIEC, j’essaierai, dans les prochains articles de dégager des tendances générales sur les conséquences du changement climatique.
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J'ai eu il y a quelques années, et j'ai encore beaucoup de contacts avec des ados qui ont parfois des problèmes ou se posent des questions existentielles
Certains se plaignent que leurs parents ne s’aperçoivent pas de leur âge et les surveillent comme s’ils étaient des enfants. D’autres au contraire, trouvent que leurs parents ne s'occupent guère d'eux et croient qu'ils les abandonnent. Quelques uns, pourtant d’un âge adulte, ne veulent pas quitter le giron des parents.Quand sortons nous du cocon familial ?
Je ne crois pas que ce soit une question d’âge, mais plutôt d’état d’esprit, de moyens matériels et évidemment de l’éducation que l’on reçoit et enfin également, d'environnement, notamment familial et éducatif. Egalement des relations avec les camarades et amis.
Je pense qu’on ne peut être vraiment indépendant que lorsqu’on est capable de mener sa vie seul, sans avoir ses parents derrière soi. Cela ne veut pas dire qu’on ne les aime plus et qu’on ne demande plus leur avis, mais qu’on est “responsable de sa destinée”.
Il faut d’abord l’être matériellement et donc gagner sa vie, sinon on n’est pas responsable : on a une mentalité d’assisté !!!
Ceci peut donc intervenir à un âge très différent selon les cas et notamment les études que l’on fait, et l'approche d'un métier, soumis de nos jours aux aléas du chômage..
Encore faut il être capable de prendre des décisions et d’en assumer les conséquences.
Cela demande d’analyser et de prévoir les événements, de définir ses actes et de tenir compte de leurs répercussions futures sur ce qui nous entoure et notamment sur les autres êtres humains : parents, ami(es), petit(e) ami(e), camarades.
Les neurobiologistes nous disent que c’est le cerveau préfrontal qui nous permet de prévoir les conséquences de nos actes, et que ses centres ont besoin d’une certaine “expérience de la vie” pour se former et qu’il n’est vraiment mature , en général qu’entre 20 et 25 ans. Il y a donc une limite basse physiologique à notre sortie de l’adolescence et notre entrée dans la vie d’adulte.
Mais il ne suffit pas d'avoir un cerveau, encore faut il l'entraîner. Si vos parents prennent toutes les décisions à votre place, si vous n'avez aucune initiative, si vous ne rencontrez pas de difficulté, si tout est programmé dans votre vie et que vous vous trouvez isolé dans votre petit domaine, rien ne vous prédispose à vivre de façon autonome.
La connaissance et l’acceptation des règles de la vie en société est aussi une condition impérative pour avoir notre indépendance.
Certes les parents donnent en général à leurs enfants, des règles morales et de comporte-ment dans la vie . Mais je constate que certains d'entre eux oublient de donner une information et une expérience sur la vie réelle extérieure, qui peut être très différente du contexte familial. Pourtant c'est dans ce milieu extérieur que vous vivrez lorsque vous serez adulte et il vaut mieux y être confronté avant. Sinon vous risquez de découvrir ce milieu extérieur seul et sans préavis et aide, ce qui peut apporter de la part des autres des désagrément, voire pour certain la souffrance due à un certain harcèlement, si on vous prend pour souffre-douleur.
Les conseils ne suffisent pas à cela. A parti d'un certain âge d stages dans des associations ou en entreprise peuvent être très bénéfiques pour appréhender le monde tel qu'il est.es
Il est certain que l’éducation que l’on a reçue et l’attitude des parents est une chose primordiale, pour faire cet apprentissage de la vie.
Des parents qui couvent leur enfant et qui ne veulent pas se résigner à voir “l’oiseau s’envoler du nid” et à le laisser vivre sa vie sans décider tout à sa place, ne lui facilitent pas la tâche et risquent de l’étouffer ou de l’acculer dans l’égoîsme.
Mais à l’inverse, il ne me parait pas raisonnable de vous traiter dès le début de l’adolescence en adultes (que vous n’êtes pas) et de vous laisser la bride sur le cou, sans règles et sans surveillance et assistance.
La transition doit être progressive.
Dans l’entreprise où je travaillais, lorsqu’un jeune ingénieur arrivait, (22 à 25 ans), on désignait, outre son chef de service, un ingénieur “référent” qui était son “ange gardien”, chargé de l’aider, mais aussi de lui montrer les règles à suivre, les méthodes à utiliser, les erreurs à ne pas commettre.
Votre référent à vous, ados, ce sont en général vos parents, aidés éventuellement des grands parents et dans certains cas, vos professeurs. .......
Alors quelle peut être votre “liberté” à 15 ou 16 ans ? .
Je ai peu de doléances de garçons; sont ils moins moins surveillés, s’accomodent ils mieux de cette surveillance, les parents considèrent ils que le monde est moins dangereux pour eux ? Je ne puis le dire.
Je sais bien que les filles sont mures plus tôt que les garçons, c’est peut être pour cela qu’elles veulent décider de leur vie.
Je remarque toutefois que paradoxalement, celles qui se plaignent le plus d’être brimées, sont celles auxquelles on passe tous leurs caprices, qui ont matériellement tout ce qu’elles désirent et auxquelles on laisse même une grande liberté de sortir.
Cela ne m’a pas étonné, quand tous ses désirs sont satisfaits, le plaisir s’émousse et la moindre contrariété prend l’allure d’une brimade catastrophique.
Je comprend que sur certains points vous souhaitiez participer aux décisions vous concernant : votre orientation scolaire, le choix de vos ami(e)s, les sports et activités qui vous intéressent, et que par ailleurs on ne vous traite plus comme un enfant, mais que l’on respecte votre “liberté d’opinion et d’expression” (mais encore faut ils que vous l'utilisiez et que vous disiez ce qui ne fonctionne pas comme vous le souhaiteriez).
Mais à l’inverse, vous n’avez pas encore l’expérience de la vie, et, sauf exception, vos parents sont à même de vous guider dans ces choix et de vous en montrer les avantages et les inconvénients avant que vous ne preniez en définitive une décision. D'ailleurs quand vous me consultez c’est ce que je me contente de faire : vous montrer certains aspects possibles de vos actes et vous m’écoutez en général avant de décider.
Enfin et surtout, je trouve que beaucoup d’exemples que vous me citez sont puérils.
Quand vous me parlez d’un conflit énorme pour le choix de la couleur d’une robe ou une différence d'une demi heure sur l’heure de rentrée d’une sortie (souvent à la limite des heures d’arrêt des transports en commun), je crois quand même que vous devriez réserver vos efforts d’obtention de votre liberté de choix, pour des causes qui en valent la peine.
Etre adulte, c’est aussi faire la part des choses et réserver son énergie pour les actions qui aboutissent à un résultat important, à une satisfaction notable, à un choix déterminant pour le futur, sans la gaspiller pour des broutilles.
En vous opposant à vos parents pour des futilités, vous les renforcez dans l’idée que vous êtes encore une enfant irresponsable.
L'apprentissage pour être adulte, c'est l'apprentissage de la vie, certes des décisions de tous les jours mais surtout des décisions importantes d'avenir, et avant de les prendre, d'essayer de prévoir les conséquences des divers scénarios possibles. Ce n'est pas de tout repos, car il faut se forcer pour réfléchir ainsi, mais c'est à terme, la clé de l'indépendance.
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Le gouvernement a approuvé le projet de loi bioéthique en conseil des ministres et le parlement doit la voter en septembre.
Alors on me demande ce que je pense de la PMA et des mères porteusesLa procréation médicalement assistée.
Je ne vous décrirai pas ce que c'est, je pense que tous les lecteurs d'elablog le savent.
Les mères célibataires n’ont pas attendu juillet 2019 pour avoir recours à la PMA, nombre d’entre elles se rendant à l’étranger, dans des pays à la législation plus souple qu’en France, pour avoir un enfant.
Que tout le monde ait la possibilité de le faire, cela me paraît normal.
Je ne me sent pas original puisque presque 70% des français sont de mon avis.La PMA pour toutes, c’est comme le mariage, c’est un droit. Si quelqu’un a le droit de se marier tout le monde a le droit de se marier, c’est pareil pour les enfants. Pour les gens qui critiquent, il faut savoir que les femmes qui s’engagent dans une PMA y ont beaucoup réfléchi, ce n’est pas une décision qui se prend du jour au lendemain. Elles doivent ensuite prendre des traitements très lourds, et cela ne réussit pas toujours.
Certaines personnes homophobes y sont opposées et d'autres ont un avis négatif concernant la PMA pour toutes et l’absence de père, et notamment des personnes de certaines religions.
Que ces personnes se refusent le droit à elles mêmes de recourir à la PMA, c'est leur droit le plus strict, mais pourquoi de mêlent elles de défendre cela aux autres.?
Je suis tolérant envers toutes les religions, je ne vois pas pourquoi j'irai reprocher à quelqu'un de croire en tel ou tel dieu, alors je ne comprends pas que l'on veuille ainsi imposer ses idées sur un sujet qui n'est pas le sien.
Quant aux personnes homophobes, je souhaite qu'elles aient des enfants qui soient homosexuels. Peut être alors changeraient elles d'avis.
Beaucoup trop de personnes veulent imposer aux autres leurs propres idées, morales notamment, sans se soucier de ce que les autres pensent. Elles devraient méditer cette phrase de Nietzsche : « Il n’y a pas de phénomènes moraux, il n’y a qu’une interprétation morale des phénomènes. »Certains croient que les enfants de deux personnes du même sexe vont être malheureux notamment pour l'enfant de deux femmes, du fait de l'absence du père.
Quand je travaillais, j'ai eu trois collaborateurs ingénieurs qui avaient des enfants, et qui vivaient en couple de même sexe, un couple d'homme et deux couples de femmes.
J'ai eu l'occasion de voir les enfants et de discuter avec eux et ils m'ont paru tout à fait normaux et heureux, bien plus heureux qe des enfants de couples divorcés que j'ai aussi connus.
Et les études de psychologues ou les témoignages recueillis par des journalistes, semblent conforter cet avis.
Ces témoignages montrent d'ailleurs que la situation de ces enfants est très bien acceptée par leurs camarades de classe.
Et je citerai cette phrase d'un enfant de 11 ans : “Si j’avais un papa, je n’aurais pas mes mamans, donc moi ça me dérangerait"Les mères porteuses :
Je suis par contre beaucoup plus réservé au sujet des mères porteuses.
J’avoue que je ne me sens pas ausssi qualifié qu’une femme pour parler de ce problème, car si j’ai eu des enfants, ce n’est pas moi qui les ai portés dans mon ventre et donc je n’ai pas toute l’expérience pour parler de cela.
Voilà néanmoins mon opinion.
Je pense personnellement que la loi devrait interdire une telle pratique.
En fait je ne reproche rien aux les mères porteuses, ce sont en général des femmes pauvres qui ont de grosses difficultés financières et qui n'ont pas trouvé d’autres moyens pour gagner de l’argent et survivre.
Je comprends aussi qu’un couple soit très malheureux de ne pas avoir d’enfant. Par contre je pense que puisque ce ne sera jamais l’enfant qu’ils ont fait ensemble, l’adoption d’un enfant très jeune serait aussi bien que d’en faire faire un à une inconnue et ce serait mieux pour cet enfant abandonné.
Je suis plus perplexe pour des cas comme celui d’une femme qui disait vouloir recourir à une mère porteuse en se faisant prélever un ovule et le faisant féconder par le sperme de son mari, uniquement parce qu’elle ne voulait pas passer 9 mois à faire son enfant en raison de son travail trop prenant. Je me demande si dans ce cas elle est vraiment prête à être une bonne mère !
Ce qui me choque profondément ce sont les “agences” qui recrutent les mères porteuses, vendent leur service en gardant pour elles les trois quart de l’argent (et un quart seulement pour la mère porteuse). Pour moi c’est une exploitation honteuse de femmes et de pauvres. Je trouve qu’on devrait les condamner au même titre que les proxénètes !
Et puis, autoriser cette pratique c’est autoriser tout trafic d’être humain alors qu’on a aboli l’esclavage et la traite des humains. C’est ouvrir la porte au trafic d’organes, à des “agences” qui vendront des greffes de rein, de foie et en demanderont “l’achat” à des gens pauvres.
A la limite on peut même craindre des déviances que l’on a malheureusement connues avec les nazis, de sélection artificielle et de racisme. J’ai un peu l’impression que l’on traite ainsi une “sous-classe d’humains" que l’on fait procréer comme on le fait pour du bétail.
Enfin je crois que chez une femme, l’instinct maternel est très fort et je ne suis pas certain que ce ne soit pas traumatisant d’abandonner à d’autres le bébé qu’elle a porté pendant neuf mois, même si on en a convenu au départ de le faire pour de l’argent.
J’ai souvent entendu parler de mères qui n’avaient pas pu se séparer ensuite de cet enfant, mais je ne sais pas quelle est l’ampleur des cas mis en exergue par les journalistes.
En résumé je pense que la loi devrait interdire le recours à une mère porteuse et par contre autoriser la PMA pour tous et faciliter les formalités d’adoption de jeunes enfants, au moins au sein de la France, puis de l’Europe.
A fortiori, elle devrait punir sévèrement les “agences” qui font ainsi un trafic d’enfants et une exploitation de femmes dans des situations financières difficiles.Mais évidemment, ce n'est là qu'une opinion personnelle.
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