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    Une seule cigarette peut vous rendre accro à la nicotine !!

                  J'ai montré avant-hier comment la nicotine agissait sur le cerveau et impactait notre système de récompense, nous rendant peu à peu accro au tabac.

                 Mais cette théorie, qui suppose une certaine saturation permanente du cerveau en nicotine, si elle montre bien la dépendance chronique, ne peut expliquer les dépendances rapides dès les premières cigarettes, même si leur nombre est faible.
                En effet la désensibilisation des récepteurs après une seule cigarette est faible; la réduction du plaisir n’intervient pas, et la sensation de manque correspondant au retour à la normale de ces récepteurs, non plus. Une cigarette de temps en temps suffit donc, mais cette utilisation répétée développera peu à peu la tolérance et la diminution de l’impact de chaque cigarette, mais cela pourra mettre plusieurs mois ou plusieurs années, au fur et à mesure de l’augmentation de la consommation. Elle n’est donc pas une explication de l’augmentation rapide de celle ci chez beaucoup de jeunes.
               Il faut trouver une autre explication.

              Les chercheurs pensent, qu’au début de la consommation de cigarettes, ce n’est pas le plaisir qui incite à fumer à nouveau, mais un certain manque créé au niveau des équilibres homéostatiques. Ce serait donc alors le manque qui créerait la dépendance; (je rappelle que l’homéostasie est la capacité que peut avoir notre organisme à conserver son équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes extérieures qui lui sont imposées par l’environnement : fréquence cardiaque, tension, respiration, constantes physicochimiques du sang ou dans les cellules…).

      Comment va apparaître ce manque qui va inciter le jeune à fumer ?

    Une seule cigarette peut vous rendre accro à la nicotine !!

              Chez les non-fumeurs, le système cérébral produisant le besoin de fumer et le système inhibant ce besoin, sont en équilibre.
              C'est le même genre d’équilibre qui contrôle la faim : quand on a faim, le système déclenchant active Ie comportement de prise de nourriture que le système inhibiteur interrompt lorsque l'individu est rassasié, à la fin du repas.
              Le non-fumeur n'a pas envie de fumer.




              A la première cigarette, la nicotine stimule le système d'inhibition du besoin jusqu'à ce que son activité l’emporte sur celle du système déclenchant le besoin, et le fumeur n’allume pas une nouvelle cigarette.
              Le cerveau tente ensuite, de rétablir l'équilibre en développant rapidement des adaptations biologiques qui renforcent l'activité du système activateur stimulant le besoin.
              Ces modifications n’entraînent pas d’effet immédiat, puisque l’on tend vers l’équilibre.


              Lorsque les effets de la nicotine disparaissent, le système d'inhibition du besoin n'est plus stimulé et retrouve un niveau d’activité inférieur de l’inhibition. Mais le système déclenchant le besoin, a été au contraire, renforcé par les adaptations précédentes et on se retrouve de nouveau face à un déséquilibre, déséquilibre qui crée alors un désir intense pour la seule chose qui puisse inhiber le besoin : une cigarette.
              C’est donc ce manque homéostatique qui incite à refumer.

    Nota : les schémas ci contre sont tirés d'un article du docteur Di Franza, professeur de médecine générale au centre médical de l’université du Massachusetts à Worcester, USA.

              L’usage du tabac est une calamité, dont les plaisirs procurés ne compensent pas malheureusement les inconvénients : coût élevé, sujétion permanente, situations de manque éventuelles, cancers du poumon et infarctus qui limitent l’espérance de vie au dessous de 80 ans.
              Quand on voit la rapidité avec laquelle on prend cette habitude, la réaction de toute personne sensée est de faire le maximum pour ne jamais commencer à fumer et d’inciter les autres, notamment ses enfants et petits enfants à ne jamais essayer.

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