•           Avec les attentats et les manifs des gilets jaunes et surtout des casseurs, la peur peut s'emparer de nous, impérative et de façon spontanée. Que se passe t'il en nous ?
               Les comportements qui surviennent lorsqu'un être humain est effrayé sont très semblables d'un individu à l'autre, quels que soient l’âge, la culture, l’éducation, le milieu. Et on retrouve des comportements analogues chez les mammifères.

                En effet, si quelque chose nous effraie, disons un bruit strident, notre première réaction est d'arrêter ce que nous étions en train de faire.
               Presque aussitôt, nous nous tournons généralement vers la source du bruit et tentons d'en évaluer le danger réel. Tout cela se fait très vite, de manière réflexe, et ne nécessite pas l'intervention de la conscience ou de la volonté.
              Si la source du bruit semble effectivement menaçante, nous nous figeons sur place et nous tentons d'évaluer s'il y a une possibilité de fuir ou de se cacher. Cela sera peut être notre réaction de sauvegarde , qui peut être un réflexe à peine raisonné : fuir le danger.
              Si, enfin, on se retrouve en contact direct avec la source du bruit qui s'avère être dangereuse, on n'aura plus d'autre choix que la lutte, c'est-à-dire un comportement de défense agressif pour éloigner ou détruire la menace.
             Enfin dans certains cas, la peur est tellement forte ainsi que l’impression de danger, qu’il y a blocage, sidération. On se cache immobile en espérant ne pas attirer l’attention du prédateur.

              Non seulement les comportements, mais les changements physiologiques qui surviennent dans l'organisme en proie à la peur sont aussi très semblables chez l'humain et dans le monde animal.
             Ce sont des changements déclenchés par le système nerveux sympathique pour nous aider à faire face à la situation : augmentation de la fréquence cardiaque, de la respiration, dilatation de la pupille, mobilisation des réserves de glycogène en vue de l’effort musculaire, concentration et attention visuelle.... qui permettent de concentrer nos énergies là où il y a priorité; mais aussi des phénomènes plus subtils comme la suppression de la transmission au cerveau de la douleur face au danger, un phénomène bien connu des soldats au combat. 

                 Chez l'humain, des réponses comportementales originales, tirant profit de nos capacités cognitives accrues, s'ajoutent souvent à la réponse physiologique. En particulier les centres amygdaliens vont influencer les expressions de notre visage et les intonations de notre voix.

              Mais ces capacités cognitives proprement humaines que nous confère notre cortex peuvent aussi être à l'origine de peur, d'anxiété et d'angoisse, car notre imagination et notre mémoire vont intervenir dans le processus qu'ils peuvent déclencher ou arrêter à tort.
             Finalement notre organisme a un processus naturel de défense devant la peur et le contrôle de notre cortex préfrontal peut s’avérer ensuite excellent comme très néfaste selon les circonstances.
             Voyons donc ce qui se passe au niveau du cerveau.

    Que provoque la peur en nous ?

               Les émotions des types peur, colère, tristesse, stress, anxiété, angoisse sont assez bien connues et les responsables principaux dans le cerveau de beaucoup des manifestations correspondantes sont les centres amygdaliens.          
              
     Les amygdales semblent en fait moduler toutes nos réactions à des événements qui ont une grande importance pour notre survie. Ceux qui nous avertissent d'un danger imminent sont donc des stimuli très importants pour les amygdales, mais également ceux qui signalent la présence de nourriture, de partenaires sexuels, de rivaux, d'enfants malheureux, etc.

               Ces centres nous permettent de réagir presque instantanément à la présence d'un danger. Tellement rapidement que c'est seulement après avoir sursauté que l'on comprend souvent ce qui nous a effrayé.
              Tout doit bien sûr commencer par une stimulation sensorielle quelconque comme la vue d'une forme étrange ou un son menaçant.

             L'information en provenance d'un stimulus externe atteint l'amygdale de deux façons différentes : par une route courte, rapide mais imprécise, directement du thalamus, et par une route longue, lente mais précise, celle qui passe par le cortex.

    Que provoque la peur en nous ?

                C'est la route courte, plus directe, qui nous permet de commencer à nous préparer à un danger potentiel avant même de savoir exactement ce dont il s'agit. Ces précieuses fractions de secondes peuvent, dans certaines situations, faire la différence pour notre survie.
                Le thalamus est le coordonnateur de nos perceptions : 40 fois par seconde, il interroge nos cinq sens et recueille leurs stimulus. Après une analyse ultra succincte en liaison avec les centres d’interprétation de nos perceptions et notamment ceux d’analyse de la vision situés à l’arrière du cerveau, il envoie quelques millisecondes après une alerte aux amygdales.
              Cette action fait naître des réactions émotionnelles avant même que la perception complète n'ait eu lieu et que le système puisse se représenter complètement le stimulus.

              Les amygdales vont en effet aussitôt réagir, comme on l’a vu dans l’article précédent, en intervenant par le canal du tronc cérébral (des centres au dessus de la colonne vertébrale qui règlent nos processus vitaux comme les battements de coeur, la respiration...) et  de l’hypothalamus, qui à eux deux agissent sur les systèmes sympathiques. (orthosympathique qui accélère les processus et parasympathique qui les ralentit).
              Elles vont agir sur le striatum qui contrôle nos mouvements.
              Elles vont aussi polariser tous nos sens et notre attention sur le phénomène détecté.
              Puis si le danger n’est pas vital, elles nous figent, en attente d’une analyse de la situation par le cortex péfrontal, ce qui est la route “longue” qui va prendre quelques secondes.

               En effet, après un traitement des différentes modalités de l'objet par le cortex sensoriel primaire, le cortex associatif (deux centres que l’on appelle “quoi” et “ou”) fournit une représentation précise de l'objet et de son environnement.
               Cette représentation élaborée de l'objet peut alors être comparée au contenu de la mémoire explicite grâce à l'hippocampe qui entretient lui aussi des liens étroits avec l'amygdale.
               C'est l'hippocampe qui permet en premier lieu l'apprentissage du caractère dangereux d'un objet ou d'une situation grâce à la mémoire explicite. L'hippocampe est aussi particulièrement sensible à l'encodage du contexte associé à une expérience aversive. C'est lui qui fait en sorte que non seulement un stimulus peut devenir une source de peur conditionnée, mais également les objets autour, la situation ou le lieu où il se trouve.
               A un niveau d'analyse encore supérieur les cortex préfrontaux et frontaux conceptualisent la situation, ses conséquences ainsi que celles de réactions futures; il élabore donc une stratégie et en informe également l'amygdale

    Que provoque la peur en nous ?

              Pour mieux vous faire comprendre je vais vous donner un exemple.
             Une jeune adolescente vient de se réveiller et elle va vers  la fenêtre de sa chambre voir le temps qu’il fait.
             Et là horreur !,... une énorme araignée noire toute velue est sur le rideau de tulle !
             Elle bloquée sur place, une bouffé de chaleur monte à ses joues, ses mains deviennent moites, son coeur tape dans sa  poitrine, sa respiration s’accélère, ses muscles ventraux se contractent et elle hésite à fuir. elle est paralysée quelques secondes et ses yeux ne quittent pas l’araignée, son attention est bien plus forte que pendant les cours au lycée !!

            Quelques secondes passent ainsi pendant lesquelles se produit un dialogue à peine conscient.
            Le cortex sensoriel a envoyé l’image au cortex préfrontal, qui prend la situation en main, à grand renfort de transmissions multiples aux neurones de divers centres.
           Le cortex préfrontal  demande à un centre du cortex associatif le “Où”, qui est chargé de faire la cartographie de l’environnement, de repérer de façon précise la position de l’araignée et de voir ses variations dans le temps : autrement dit, bouge t’elle, est ce un objet vivant ?
           Il demande à l’hippocampe combien une araignée a de pattes et comment est fait son corps, puis aux centres visuels aidés par le centre “mathématique” de Broca (celui qui gère la production de mots), de compter les pattes : tiens il n’y en a que six !!! Et elle n’a pas de tête cette araignée.
          Dans ces conditions d’informations, qu’est ce que je risque si j’approche pour mieux voir ? Cortex préfrontal réfléchit, évalue et donne son feu vert.
         L'adolescente fait un pas et l’analyse se poursuit plus précise.
         Finalement le cortex se rend compte que l’araignée est en laine, un “épouvantail” d’araignée, sans danger (danger à l’origine tout à fait minime, mais la peur des araignées estune phobie !).
        Les amygdales sont averties et lèvent l’alerte rouge en envoyant du GABA qui va ramener les paramètres de votre organisme à la normale.

        Mais les amygdales sont “vexées” d’avoir ainsi travaillé pour rien et de “s’être fait avoir”, alors elles vont mobiliser leurs neurones à adrénaline pour susciter une petite colère et aller baffer le petit frère de l'adolescente, à l’origine de cette mauvaise blague. ! IoI

     

     


        

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  •            Je suis toujours étonné de voir combien certaines personnes ont souvent une mauvaise opinion d’elles mêmes et donc une confiance très limitée en elles.

    Que faire quand on n'a pas confiance en soi ?         Elles décrivent souvent en noir foncé leur environnement, leur réalité, leur vie et s'accablent de mille défauts. :  “Je ne vaux rien; je suis toujours en retard, désorganisée;  je ne travaille pas efficacement. Je suis nulle en communication et personne ne me prend au sérieux et ne m’aime; je suis une incapable, je n'ai aucun succès en amour, je n’entreprends rien, je rêve de choses impossible; je ne réussirai rien de ma vie.

               C'est une avalanche d'idées moroses et négatives et il faut donc demander aux personnes qui n'ont pas confiance en elles, d’analyser le coté positif des situations qu'elles ont rencontrées En se forçant ainsi à analyser tous les aspects positifs et négatifs des situations rencontrées, elles peuvent ainsi remettre en cause - voire modifier - leurs à-priori.
                Personnellement lorsque j’aide quelqu’un qui n’a pas confiance en soi, je lui demande de lister et d’analyser toutes ses qualités, les actions qu’il a réussies, les personnes qui l’apprécient, les compliments qu’il a reçus ...

              Mais en fait il y a maintes façons de ne pas avoir confiance en soi. On peut les représenter sur deux schémas ci-dessous, qui indiquent en gras le coté positif qu'il faut encourager et faire appréhender aux personnes sui souffrent du manque de confiance correspondant.

    Que faire quand on n'a pas confiance en soi ?

     

               On peut aussi définir les problèmes sous l'angle des peurs, des angoisses à la pensée de ne pa être capable de....

    Que faire quand on n'a pas confiance en soi ?

     

                Lorsqu’une personne qui n'a pas confiance en elle, est laissée face à ses peurs, les évitements lui permettent de fuir les situations angoissantes, mais la maintiennent  dans l'idée fausse qu'elle ne peut les affronter, et peu à peu elle s'isole dans son coin, psychiquement et même physiquement à l'écart. Cela peut aller jusqu'à l'agoraphobie.
                  Il faut donc lui apprendre à s'exposer à des niveaux croissants d'anxiété, en provoquant des situations faiblement, puis plus fortement anxiogènes (aborder des inconnus, se faire remarquer dans un lieu public, prendre la parole dans une réunion, etc.). Elle peut alors constater que son angoisse peut être forte « a l'intérieur» sans que cela soit perçu par les autres, ce qui n'a pas de conséquences sur le plan de l'opinion d'autrui, que craint énormément une personne qui n'a pas confiance en elle même..

                Je voudrais traiter un cas particulier, car je suis toujours étonné de voir combiencertaines personnes attachent surtout une importance exagérée à l’opinion des autres, de leurs familles et amis, mais aussi de personnes qu’elles ne connaissent pas.
                Il en résulte souvent que leur comportement et l’image qu’elles veulent donner d’elles, ne sont pas conformes à la réalité, à ce qu'elles sont réellement, mais au personnage qu’elles voudraient que les autres voient en elle. C’est ce que C.G. Jung appelait la “Persona”.

               Bien sûr, il existe une certaine correspondance entre l’opinion que nous croyons que les autres ont de nous et ce qu’ils pensent réellement de nous, mais nous nous trompons parfois complètement à ce sujet, et l'opinion des autres sur nous mêmes n'est pas le plus souvent conforme à l'idée que nous nous en faisons.
                Souvent la manière dont nous nous présentons aux autres dans nos relations dépend directement de la perception que nous croyons que les autres ont de nous. Il en résulte que notre “Persona”, le rôle que nous jouons en société, correspond peut être à ce que nous voudrions que les autres voient et pensent de nous, mais pas forcément à ce qu’ils voient et pensent réellement.                          
               J’ai remarqué que souvent ces personnes se trompent quant à l’opinion des autres et c’est en partie ce qui nuit à leur estime de soi !               
               Elles croient en général que les autres les jugent mal et que les autres ne les aiment pas, ce qui a une influence négative sur leur vision d’elles-mêmes. Et plus nous croyons que les autres ne peuvent pas s’intéresser à nous, plus nous paralysons notre comportement de manière à susciter le moins de réactions (négatives) possibles de la part des autres. 
               A l'inverse, une personne qui croirait que les autres l’apprécient, alors que ce n'est pas vrai, risque de se plonger dans une situation humiliante. 

               Retrouver une confiance en soi, demande que l'on analyse sa "Persona", ce que le sociologue Erving Goffman appelle la “présentation de soi” en comparant la vie humaine à un théâtre : nous y jouons tous différents rôles, nous suivons des règles et sommes évalués par les autres selon nos performances.
               Mais nous adoptons surtout un comportement différent lorsque nous sommes seuls ou devant un auditoire. Nous possédons plusieurs “nous-mêmes” que nous présentons à différentes occasions en société selon nos intentions et selon les situations. 
               Décrypter ces comportements et les situations correspondantes, devrait permettre d'être davantage nous même, de nous affirmer et de moins craindre l'opinion des autres.

              Je suis toujours un peu embarrassé quand je suis face à quelqu’un qui a une mauvaise image d’elle même parce qu’elle attache trop d’importance à l’opinion des autres. Il n’y a pas de recettes universelles dans ce domaine et chaque cas est particulier.
              J’essaie de montrer à ces personnes qu’on ne devrait jamais être obnubilé par le regard des autres, ni se fier à l'opinion des autres pour avancer dans la vie. Une opinion est un ensemble d'idées que l'on se fait sur quelque chose ou sur quelqu'un - un jugement donc - et une opinion peut être influencée par le milieu social, les médias et les préjugés...   
             Alors, pourquoi se fier sur les idées ou les préjugés de certains pour s'empêcher de vivre librement sa vie ? Et je me souviens d’une dissertation que j’avais faite en philosophie, il y a plus de 70 ans :“Le jugement d'autrui ne peut-il pas constituer une entrave à ma liberté ?”   

             Je pense enfin que pour retrouver confiance en soi, il faut regarder l'avenir et donner un sens à sa vie : “Qu’est ce qui est important pour moi? Ma vie vaut elle d’être vécue ? Pourquoi?”  
             La réponse à la quête du sens de sa vie peut être très différente d'une personne à l'autre, voire chez la même personne à des moments différents de sa vie.
             Cependant, les recherches de psychologie menées sur le sujet montrent que l'être humain donne du sens essentiellement à travers trois dimensions:
                  - une dimension affective et relationnelle : l'amour, l'amitié et la famille ;         - une dimension cognitive : les pensées, convictions, valeurs et choix philosophiques, appréciation de l'art ou connaissances scientifiques ;
                 -  l'engagement dans une activité, professionnelle (y compris bien sûr les études) ou autre.        

             Chacun donne du sens à sa vie au travers de son cœur, de son cerveau et de ses mains.     Pour approcher ce que donner du sens à sa vie peut signifier, il faut donc examiner ces trois dimensions : les relations affectives, les convictions personnelles et l'action.

     

     

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  • La confiance en soi. Qu'est ce ?

                 L'un des premiers articles que j'avais écrit sur ce blog, il y a trois ans, concernait le manque de confiance en soi des jeunes.

              En fait c'est une difficulté générale que rencontrent de nombreuses personnes de tous âges et qui empoisonnent leur vie de famille et leur travail, voire leurs loisirs.
               C'est normal qu'un jeune n'ait pas entièrement confiance en lui : il n'a pas encore l'expérience de la vie, son cerveau préfrontal n'est pas encore complètement mature car il n'a pas encore eu un apprentissage suffisant pour prévoir toutes les conséquences de ses actes.
               Mais cette faiblesse ne doit pas dépasser une certaine limite sinon elle apporte des perturbations gênantes et d'autre part elle devrait s'atténuer en prenant de l'âge et une certaine expérience de la vie.

              D'où vient ce manque de confiance en soi ?
              Il y a une part de prédispositions inconscientes dues à nos préférences cérébrales. (pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, vous trouverez de nombreux articles sur mon blog dans cette catégorie).
     

    La confiance en soi. Qu'est ce ?

      Les deux préférences qui sont les plus déterminantes dans ce domaine sont l'indépendance d'esprit et l'optimisme / pessimisme.
     
                La personne indépendante d'esprit est celle sur laquelle les autres, et la société, n'ont pas une influence déterminante : elle les écoute, tient compte des us et coutumes, mais conserve son libre arbitre et tient surtout compte de ses idées personnelles et de sa propre estime.            
                 La personne influençable l'est principalement par deux voies :
                La plus courante, elle est trop attachée à l'opinion que les autres ont sur elle. Elle a peur d'être jugée et d'être mal jugée. Cela devient pour certains un véritable tourment et une obsession, à tel point que toutes leurs décisions, toute leur vie en dépendent.
                La deuxième influence est celle de toutes les règles et tendances : règles morales et religieuse, règles de vie en société, mais aussi les tendances à la mode, les règles du groupe auquel on appartient ... Bien sûr, la vie en société ne serait pas possibles sans règles, mais elles sont loin d'être toutes indispensables, et, même dans ce cas, il faut qu'elles soient comprises, acceptées (le "surmoi" de Freud), et appliquées intelligemment, après réflexion.
                il faut dire que l'influence actuelle des médias, (télévision, internet, cinéma et livres) et le développement exagéré des réseaux, que ce soit sur les téléphones portables ou sur le web, fait que l'on a l'impression, si on n'y prend garde, d'être en permanence sous le regard d'autrui.
                La télévision qui nous gave d'informations stéréotypée, la saturation d'informations sur des sujets voisins (voir la campagne électorale des derniers mois), la société de consommation et la pub qui veut nous faire acheter, favorisent l'esprit moutonnier et l'esprit de mode, en nous enlevant peu à peu, notre équation personnelle pour la remplacer par ce qu'on veut que nous soyons.
                Les deux influences combinées font qu'une personne très influençable devient très sensible à l'opinion des autres, au point de bne plus avoir confiance en ses propres opinions, en ses décisions et en ses actes.
                Il est par ailleurs connu que si nous sommes sous le coup d'émotions, nous sommes moins objectifs et que pour faire agir un groupe, les meneurs savent le saturer d'émotionnel pour l'empêcher de réfléchir.
                Une personne qui ne maîtrise pas ses émotions, qui ne les comprends pas bien et qui les subit, est plus influençable.
     
                 La personne optimiste voit le verre à moitié plein, est sereine, tourne la page face au passé et revient assez rapidement à l'objectivité après une émotion négative.
                La personne pessimiste voit le verre à moitié vide, est soucieuse de l'avenir, a, sur le passé, des remords de ce qu'elle a fait et des regrets de ce qu'elle n'a pas su faire, et le retour à la normale après un passage malheureux est lent et difficile.
                Le pessimiste au contraire, non seulement se lamente sur les problèmes importants qu’il rencontre, mais a tendance à ne pas reconnaître la part bénéfique des événements et se plaint toujours de leur aspect maléfique. Il se rend ainsi malheureux lui même et est donc souvent stressé;
                Il est certain que ces comportements pessimistes enlèvent une partie de votre assurance et sape la confiance en soi.
     
                De plus, les autres préférences cérébrales peuvent influer sur le niveau de cette confiance.
     
                L'introverti, timide aura tendance à avoir moins confiance en lui que l'extraverti, insouciant et qui a des contacts faciles avec autrui. Mais ce n'est pas généralisable, car l'introverti qui réfléchit davantage, sera très mal à l'aise dans une réception, mais aura confiance en lui pour faire un exposé sur un sujet qu'il connaît bien.
                Et l'extraverti fera dans certain cas, plus attention au jugement d'autrui que l'introverti qui a l'habitude du monde de ses pensées.
     
                Celui qui a une sensibilité émotionnelle très forte "A", aura plus de mal à maîtriser ses émotions, que celui "O", qui est peu sensible et passe rapidement à une perception objective des faits et des situations.
     
                La personne "L", qui prends ses décisions en fonction d'un raisonnement logique, aura davantage tendance à contester l'opinion des autres et à les comparer aux siennes propres, que la personne "V", qui suit intuitivement ses goûts et ses valeurs.
                Elle aura le plus souvent davantage confiance en elle.
     
                La personne de perception sensitive" S", qui examine les détails, avance pas à pas dans sa prise d'information, aura davantage confiance dans les faits et la vue des événements, que la personne "G" qui perçoit globalement et intuitivement, mais de façon moins précise.
     
                Enfin la personne "J", qui donne priorité à la décision et cherche à prévoir son comportement face aux événements, sera plus assurée qu'une personne "P", qui donne priorité à l'information, et sera donc peu confiante en ses décisions (si elle en prend).
    Mais par contre la personne J aura moins confiance en elle face à une situation imprévue qu'elle n'aura pas pu étudier, alors que la personne "P" saura mieux s'adapter.
     
                La préférence "tolérance, intolérance" a une influence particulière : la personne intolérante a évidemment davantage confiance dans ses propres opinions, mais par contre, peu sensible à l'environnement et à l'opinion de ceux qui ne pensent pas comme elle, elle risque de se trouver très démunie 
      
                Mais le vécu exerce aussi son influence sur ces préférences et sur notre confiance en nous.
                L'adolescent et même le jeune plus âgé est en général à un tournant de sa vie où il cherche peu à peu son autonomie, en sortant du cocon de la famille, en prenant ses responsabilités et en devenant progressivement adulte.
                En général le manque de confiance en soi résulte d’expériences négatives qui incitent l’adolescent à douter de ses capacités qu’il est en train d’acquérir peu à peu, et de penser qu’il ne peut être autonome et responsable.
                Mais cela reste vrai pour l'adulte qui doute de lui, car le plus souvent il se laisse envahir par les impressions négatives et ne sait pas profiter de celles qui sont positives.
                Le réflexe habituel de l'extraverti timide et plutôt pessimiste et influençable, est de rester uniquement sur les sensations d'anxiété ou de gêne qu'il a ressenties, et non pas de mémoriser les éléments positifs des expériences (même s’il a fait l'effort d'en tirer les leçons, et de communiquer avec des personnes qui avaient l'air sympathiques).
     
              Dans mon prochain article, j'essaiera de voir comment on peut remédier à ces problèmes.
     
    dans un milieu hostile à ses valeurs et à ses désirs.
     
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    Où est passée notre attention ?

        Les professeurs des écoles et ceux des collèges et lycées se plaignent souvent de la difficulté des jeunes à faire attention de façon soutenue à un sujet ou une tâche, et à se concentrer sur ce qu’ils devraient faire.
        Mais je constate dans mon entourage que des moins jeunes qui ont entre 30 et 40 ans sont atteint de la même « maladie ».
        Est ce un manque de volonté comme on le croit souvent ou est ce un phénomène plus complexe.?

        Quel est le rôle de l’attention ?
        Nous vivons dans un monde surchargé d’informations, qu’elles soient visuelles, auditives, dans des livres et journaux ou surtout numériques. Les écrans obnubilisent jeunes et moins jeunes, que ce soient les informations, les jeux, les réseaux sociaux ou les messages pour le travail.
        Notre cerveau est surchargé et ne sait pas comment mener son activité.
        L’attention c’est d’abord un mécanisme de sélection qui va orienter les centres du cerveau vers un sujet donné pour lui réserver un créneau de temps au milieu d’occupations multiples, en se détournant momentanément de ces autres occupations et cela en fonction de nos objectifs et de nos intentions.
        C’est donc un mécanisme qui met en jeu de nombreux centres du cerveau, et qu’on ne peut pas commander par un simple effort de volonté.

        L’attention est par nature instable, car elle résulte d’un équilibre en plusieurs centres du cerveau. Elle est donc difficile à maintenir.
        Plusieurs acteurs risquent de mobiliser l’attention.
        D’abord les centres amigdaliens, gardiens de notre sécurité. Les signaux sensoriels (surtout vue et ouïe) sont transmis directement, avant toute analyse, pour éventuellement alerter le corps pour faire face à un danger. Dès lors, un bruit, une lueur, une image vont fixer quelques instant notre attention et nos sens pour analyse.
        J’ai décrit dans un article le circuit de récompense, qui analyse le plaisir apporté par des événements et libère de la dopamine pour les événements hédonistes. Ce qui nous plaît est apprécié et appelle l’attention, d’autant plus qu’on est incité à renouveler ce qui apporte du plaisir. Ce peut être à la limite une capture systématique de l’attention, qui aboutit à une habitude, puis une addiction (drogue, sexe, jeux, téléphone, nourriture….).
        Le cortex préfrontal, qui est chargé de réfléchir, de planifier, de mener les rapports sociaux, va orienter volontairement l’attention vers un but : réfléchir, lire, écrire, discuter avec quelqu’un, agir sur une tâche…
       Un autre centre très important est le cortex cingulaire antérieur, qui joue un rôle important dans le contrôle cognitif : la capacité de la personne à prendre conscience de ses opérations mentales, à les mobiliser ou à les bloquer, à changer de stratégie quand c'est nécessaire. Il influe donc la motivation et l'attention.
       En outre de nombreux centres sont en fonctionnement dans le cerveau lorsqu'on accomplit une tâche donnée et le fait de faire attention renforce leur activité. En particulier rien ne se fait sans la mémoire qui met en jeu de nombreux centres et également les deux mémoires tampons, linguistique et images, qui permettent au cortex frontal de stocker momentanément des informations. Sf l'on n'exerce pas sa mémoire et ces deux centres, les performances du cerveau sont moindres, y compris celles de l'attention et de la concentration.


        Mais l’une des difficultés la plus courante dans le monde actuel est que nous voulons faire plusieurs actions à la fois.
       Chacune va prendre des ressources du cerveau. Pour deux tâches, les deux hémisphères du cerveau vont coopérer et, au prix d’un ralentissement notable et d’un risque d’erreur plus imporatant, le cerveau arrivera à faire face si les tâches ne sont pas trop complexes. Mais au delà de deux, l’opération est catastrophique.
        L’attention ne se partage pas : elle est orienté vers un but unique.

        Mais le monde actuel fourmille d’événements qui captent notre attention ou s’efforcent de le faire : publicité qui essaie de capter nos centres amygdaliens par des perceptions brusques, très vives ou hors du commun, les jeux trépidants qui ne laissent pas une seconde libre, les réseaux sociaux, messages et SMS, qui plaisent à notre système de récompense, internet où Google et les multiples acteurs commerciaux traquent nos recherches et nous abreuvent de propositions, ou ceux moins agréables du travail, mais qui impactent notre cortex préfrontal.
        Il n’y a plus un instant de repos pour notre cerveau et même la durée de notre sommeil est en diminution, et donc notre fatigue croit.

        Si beaucoup d’entre nous n’arrivent plus à fixer leur attention, ce n’est pas uniquement par manque de volonté, mais parce que, submergés par une multitude d’informations, nous subissons ce flot passivement, au gré de nos sensations et de nos envies, et que nous ne savons plus couper les liens pendant un certain temps, pour prendre un peu de repos et de recul, pour se concentrer et réfléchir.
        Il faut réapprendre à faire le tri dans nos occupations, à éviter les distractions, et devenir conscients que nous ne pouvons faire qu’une chose à la fois.
        L’enseignement de la maîtrise des nouvelles technologie à l’école devrait être essentiel pour cet objectif, car l’attention est essentielle pour apprendre.


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    Tolérance et liberté

            Mes articles sur les violences des jeunes m'ont valu quelques mails, surtout après les exactions de ces deux derniers samedis, mes articles étant antérieurs à ces violences.
            Je ne cherche pas à défendre les jeunes casseurs. J'estime que ce qu'ils font est contraire à la loi mais aussi au respect des autres hommes qui vivent dans la même société, et par conséquent je le réprouve et je souhaite qu'ils soient condamnés par la justice, à la mesure de leurs délits. Mais cela ne m'empêche pas de me poser des questions sur leurs motivations, d'essayer de comprendre un comportement qui me paraît anormal et outré.

              Je constate aussi que, par ailleurs, nombreux sont ceux qui, sous des prétextes divers, veulent imposer aux autres leur façon de penser.
              La science quant à elle n’a aucune couleur idéologique. Elle essaie de comprendre les lois de la nature. Elle se situe au niveau des prédispositions, pas du choix des comportements de chacun. Les responsables politiques ou religieux devraient s’appuyer sur elle et non la contester, comme le fait Donald Trump, faute de quoi ils se comportent comme quelqu’un qui refuserait qu’un médecin le soigne , alors qu’on peut le guérir de sa maladie.
            Même si la psychologie n'est pas une science exacte, il est utile d'essayer de comprendre les autres, ne serait-ce que pour être plus tolérant vis à vis d'eux.

              Je ne souhaite pas traiter des questions trop philosophiques, car je ne veux pas transformer ce blog en lieu de polémique, mais je voudrais cependant faire quelques remarques générales dans le domaine de la liberté de notre comportement.
             
    Je pense qu’il ne faut pas confondre notre comportement avec nos “prédispositions” qui résultent de l’évolution de l’espèce et de notre hérédité personnelle et aussi de la part d’aléas qu’il y a dans la formation du cerveau, les gênes en programmant les grandes lignes, mais une part assez grande de hasard intervenant au niveau des détails au cours de la génèse.

              Nous avons certaines prédispositions, puis nous recevons une certaine éducation et nous sommes ensuite libres de rendre notre comportement conforme (ou pas) aux valeurs auxquelles nous croyons, ce que Freud appelle le "surmoi".
            Alors nous sommes libres de nos comportements me direz vous?
            Pas tout à fait : encore faut il qu’ils ne soient pas nuisibles aux autres d'une part, et que d'autre part, que nous ne cherchions pas à imposer aux autres nos propres convictions. Ce qui n'empêche pas d'en discuter.

              Nous avons cette liberté, et elle nous est personnelle et à mon sens nous devons respecter celle des autres hommes. Cela s’appelle la tolérance.
              La tolérance est une valeur fondamentale, sans laquelle la vie en société devient rapidement un enfer, la démonstration étant faite par le montée des intégrismes de toutes sortes (et pas seulement musulman), qui conduisent aux massacres.

             Bien entendu il y a d’abord les comportements interdits par la loi, car elle est là pour organiser cette liberté et ses limites : il faut respecter la vie d’autrui, sa santé, ses biens, son équilibre moral et psychique.... 

            Mais le comportement des autres doit être respecté dans la vie de tous les jours :    
            Je prends quelques exemples :

                      - vous pouvez avoir un fort appétit et une prédisposition pour la gourmandise , par exemple aimer la nutella ou le chocolat au lait,  et décider que c’est un vilain défaut et vous efforcer de ne pas être trop portée sur la bonne chère ou les boissons alcoolisées. Vos raisons peuvent être diverses : religion, éducation, santé, voire la peur de grossir.
            Je les respecte et je trouve votre comportement conforme à la liberté de vos idées, dans la mesure toutefois où vous ne voulez pas m’imposer la même conduite, car je n’ai peut être pas tout à fait les mêmes idées que vous (je n’aime pas tellement la nutella mais beaucoup le chocolat noir ! 
                   - votre système hormonal, les médias, la mode, vous incitent à tomber amoureuses de garçons et à avoir un petit ami. Mais certaines d’entre vous ne veulent pas d’un petit ami, d’autres l’acceptent au plan sentimental, mais ne veulent pas aller trop loin avec lui au plan physique. Cela peut être de même pour des garçons.
             Là encore j’estime que c’est votre choix personnel et je ne jugerai jamais le comportement d'un jeune sur ces critères et sur son comportement, tant qu'il ne rend pas trop malheureux son partenaire; ou les personnes autour de lui. C’est votre liberté de pensée et d’action.
                 - pour moi une personne peut avoir une prédisposition à être homosexuelle, et je comprendrai tout aussi bien qu’elle la suive, ou que, pour des raison d’éthique, qui ne regardent qu’elle, elle la combatte et n’y cède pas.
             C’est exactement comme deux personnes qui ne s’entendent plus dans un couple et qui peuvent décider de divorcer, ou au contraire de rester ensemble et de se supporter, ceci par exemple pour des raisons de conviction religieuse. C’est leur décision et nous devons la respecter. Cela n'empêche pas d'aider leurs enfants s'ils sont malheureux.

             L'un des problèmes est de savoir à partir de quand son comportement gêne les autres qui nous entourent.
             Je suis le responsable bénévole de la copropriété où j’habite et tous les résidants trouveraient normal que je fasse demande à quelqu’un, qui ferait sécher son linge dans les ascenseurs, de faire cette opération dans son appartement, car il gêne ainsi les autres résidants.
            Cela vous paraît normal car il s’agit là d’un fait simple et tangible.
            Lorsqu’il s’agit d’idées, c’est beaucoup moins évident. Pourtant est ce si différent ?
           
           On entend souvent dire des choses inexactes sur la laïcité que certains considèrent comme opposée aux religions, alors que c’est le contraire.
           L’Etat est au service de tous, quelles que soient leur croyances et il est donc normal que dans les lieux publics, chez les fonctionnaires, qui sont au service de tous, voire dans une entreprise où travaillent diverses personnes, chacun se sente libre de ses opinions et il est donc normal d’y interdire toute pression religieuse ou politique, qui serait telle que certains se sentiraient menacés en raison de leurs convictions, ou gênés par celles des autres et donc tout prosélytisme doit être prohibé.

           Mais l'Etat n'est pas seul en cause. Notre comportement peut aussi blesser.
           Pour moi, toutes les religions ont la même valeur; l'une ne détient pas plus la vérité que les autres et en conséquence je dois toutes les respecter, et ceux qui y croient.

             Chacun doit être libre de ses idées et de les exprimer, mais, à mon avis, il doit faire attention à la façon dont il les montre pour ne pas choquer, pour ne pas avoir l'air de vouloir les imposer aux autres.
            Si une de mes petites filles distribuait à toutes ses camarades des prospectus à la gloire du pape, leur vantant les bienfaits de la religion catholique, je lui dirais qu’on ne vend pas ses idées comme une voiture ou un camembert et qu’elle peut déranger celles qui ont d’autres convictions.
           Si j’étais musulman, je dirais à mes filles et petites filles qu’elles peuvent si c’est leur idée, porter le voile à la maison, mais que, dans la rue, afficher ainsi ostensiblement son appartenance, peut déranger les autres personnes et attirer des critiques.
          Si mon fils était israélite et avait sur le bureau de son entreprise la Ménorah (le chandelier à sept branches) et portait en permanence le petit couvre chef  traditionnel (la  kippa), je lui dirais qu’il doit réserver cela pour chez lui et que les personnes avec lesquelles il travaille, n’ont pas à supporter ces signes, qui pour elles n’ont pas de signification traditionnelle.
         Et si mon petit-fils portait un tee-shirt avec une inscription “Je suis athée, Dieu merci”, je lui dirais qu’il risque de choquer ceux qui ont des convictions religieuses et qui ne cherchent pas à le convertir, lui.

        Enfin, cela, c’est mon opinion personnelle sur la tolérance et je ne vous oblige pas à la partager.

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