-
J’ai lu, dans le magazine « La Recherche », un article intéressant mais très alarmant, de Bérénice Robert sur la pollution de l’environnement et ses méfaits.
Une étude de plusieurs organisations scientifiques conclue qu’en 2015 la pollution de l’environnement serait responsable dans le monde, de 9,6 millions de morts :
- 6,5 millions dus à la pollution de l’air;
- 1,8 millions dus à la pollution de l’eau;
- 0,8 millions dus à la pollution du lieu de travail;
- 0,5 millions dus à la pollution du sol.
C’est 3 fois plus que les morts dues au sida, à la tuberculose et au paludisme réunis et 15 fois plus que les décès dus aux guerres et aux formes nombreuses de violence.
Il est inquiétant de constater qu’autrefois les principales causes de décès dans le monde, étaient les épidémies, les guerres et la famine. Aujourd’hui c’est principalement la pollution.
On est toujours un peu sceptique devant ces chiffres car on se demande comment on les établit et si les statistiques correspondantes sont fiables, car beaucoup de facteurs influent sur la santé des gens et il paraît difficile de séparer les morts dues à une cause particulière.
En fait les organisations en cause ont utilisé une méthode assez différentes de celles que l’on met en avant dans les systèmes divers d’information, car ils ne sont pas partis des statistiques de morts, qu’il est difficile d’attribuer à une cause unique..
La fondation « Pure Earth » a rassemblé une énorme base de données sur les 4000 sites les plus pollués dans le monde.
Cette association, l’organisation mondiale de la santé (OMS) et l’institut de la santé de Seattle ont alors calculé, à partir des données connues sur l’influence des doses des polluants absorbés sur la santé, quelles seraient les conséquences dans le temps de ces pollutions.
C’est en appliquant cette méthode à toutes les zones de la planète qu’ils sont arrivés à ce chiffre global, et qu’il ont dressé la carte ci-dessous qui donne le nombre de décès sur 10000 personnes selon les lieux géographiques :
Ces études sont un constat; on ne sait pas comment évoluent ces chiffres car c’est la première fois que l’on dispose des données permettant de les établir.
Ces morts ne sont pas dues pour la plupart à des maladies transmissibles provoquées par des microbes : ce sont des maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, les broncho et pneumopathies, telle l’asthme ou des empoisonnements par des substances toxiques.
Les problèmes de pollution de l’eau potable touchent surtout l’Inde et l’Afrique, la pollution de l’air l’Inde et la Chine, tandis que, dans les pays développés, c’est surtout la pollution par les particules fines et les métaux lourds qui est en cause.
L’Agence européenne de l’environnement estime, quant à elle, que le nombres de décès en Europe serait de l’ordre de 500 000/an.
Entre les dépenses de santé et la baisse de productivité dues à ces pollutions, le coût en serait énorme, estimé pour les seuls pays à haut revenu (qui sont les moins pollués), à 45 milliards d’euros pour 2015.
Les zones plus touchées sont celles socialement défavorisées.
Et ce qui est encore moins rassurant c’est que les chercheurs estiment que leurs chiffres sont nettement sous-estimés, car ils n’ont pas pris en compte, faute de données suffisantes et du fait de la latence des maladies correspondantes, les effets de produits récents tels les perturbateurs endocriniens ou les herbicides.
Bref entre le changement climatique et la pollution, l’homme détruit peu à peu la vie sur terre. Il serait temps de s’en occuper.
votre commentaire