• La girafe et le ver de terre.      

     

     

     

              Cela fait longtemps que je n'ai pas publié d'intermède,  et aujourd’hui j’ai la flemme et je voudrais “peigner la girafe” , alors pas d’article sérieux.
             Pour ceux ou celles qui ne sauraient pas, “peigner la girafe” signifie ne rien faire ou perdre son temps.


             Mais au fait d’où vient cette expression qui a surtout été utilisée après 1900?
             L'origine en est inconnue

     

     

     

    La girafe et le ver de terre.

     

     

          On raconte qu'un gardien du Jardin des Plantes, accusé d'inactivité chronique, le jour où arriva la fameuse première girafe en 1827, aurait répondu : "Je peignais la girafe", mais cette anecdote semble avoir été inventée à posteriori..

     

     

     

              On sait aussi que lorsqu'une girafe fut offerte à Charles X par le pacha d'Egypte, celle-ci fut présentée à la France dans un grand périple où elle était accompagnée en permanence de quatre soigneurs, dont l'un avait en effet pour charge de la peigner (de l'étriller) chaque jour, travail qui, en regard de la condition ouvrière à l'époque, ne devait pas paraître exténuant. C'est un peu plus vraisemblable !

              Vous savez que je passe mes vacances en Bretagne.
              J’ai voulu savoir comment on disait “peigner la girafe” en breton ?
              C’est  “spazhañ buzhug”.  Or  “spazhañ” veut dire “castrer”  et “buzhug “ver de terre”.
            
     Un breton quand il a la flemme, “castre donc les vers de terre”, ce qui n’est pas idiot, car les lombrics n’ont pas d’organe sexuel qu’on puisse couper, et donc cela ne risque pas d’être fatigant.

              Quelques mots sur les vers de terre, car ce sont des être aussi singuliers que les pieuvres, (mais moins intelligents !).
              Le ver de terre mange des bactéries et autres nutriments dont il a besoin dans le sol. Il rejette des excréments argilo-humides qui enrichissent et engraissent naturellement le sol.
              C’est un animal utile qu’il ne faut pas détruire
              Les galeries qu’il creuse dans le sol, participent à son aération et à son drainage. Ces petits tunnels facilitent l'installation des racines de nos plantes et leur alimentation en eau.
              Le lombric mange tous les jours environ son poids de terre.   
              Quand il pleut, le lombric doit sortir pour ne pas se noyer et les oiseaux en profitent pour les manger.
              Leur corps va le plus souvent du rose au marron, parfois irisé avec des reflets violets, mais quelques espèces sont très colorées : orange ou turquoise.
              Certains vers de terre d'Amérique centrale et du Sud peuvent atteindre les 3 mètres.
              Pour se déplacer, les lombrics secrètent un mucus, qui lubrifie le sol autour de lui, facilitant leur locomotion par reptation, grâce à des muscles longitudinaux et transversaux. Des poils comme des soies, permettent d’accrocher au sol une partie des anneaux pendant que les autres vont bouger en s’appuyant sur ceux fixés au sol.

              L’anatomie d’un vers de terre est curieuse.
              Je me souviens en cours de SVT, quand j’étais ado, en avoir découpé dans le sens de la longueur avec une lame de rasoir pour examiner leur curieuse anatomie, et c'était très intéressant.
              Il est composé d’un nombre assez grand d’anneaux (appelés métamères) qui sont tous indépendants les uns des autres.
              L’ensemble de ces anneaux est traversé par un tube digestif, des vaisseaux sanguins (l'un dorsal et l'autre ventral) et une musculature longitudinale et ventrale. Tous les métamères sont identiques .
              Les deux extrémités sont différenciées en bouche et anus
              Les deux voies sanguines sont alimentées par 5 à 7 paires de coeurs.
              Le petit cerveau des vers de terre est composé de deux lobes (on les appelle "ganglions cérébroïdes". Il y a aussi une paire de "mini-cerveaux" dans chaque anneau (on les appelle ganglions métamériques), qui aident à la coordination du mouvement.
    Ils sont reliés entre eux par une corde nerveuse ventrale double.
              Du fait d'une respiration cutanée (les vers de terre ne possèdent pas de poumons), le corps doit rester humide pour permettre la respiration.

    La girafe et le ver de terre.

                  Bien que les vers de terre soient hermaphrodites et possèdent donc les deux sexes, il en faut deux pour l'accouplement.
              Les 2 partenaires, accolent l'un contre l'autre leurs clitellums, un renflement circulaire de couleur claire chez les adultes, vers les deux tiers du corps; ils vont ainsi déverser leur semence (ovules et spermatozoïdes) dans une gangue gélatineuse qu'ils laissent traîner sur le sol. La fécondation se fait donc de manière extra-corporelle, et les oeufs éclosent en "bébés vers de terre" dans la gangue laissée au sol. Cette gangue gélatineuse contient tous les éléments nutritifs nécessaires au développement des progénitures, le temps qu'ils soient assez grands pour se nourrir seuls
              Les pauvres bébés vers de terre n'ont donc aucune idée de ce que sont leurs parents (et encore moins leur grand-père).

              Vous savez donc tout maintenant sur l’expression “peigner la girafe”.

              Et ne dites pas “peindre la girafe”, ce n’est pas possible car il n’existe pas de peinture “jaune avec des taches marron”.! lol

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    Les méthodes d'enseignement de grand-mère étaient les meilleures !

              Je suis toujours intéressé quand je vois les neurophysiologistes s’intéresser à l’apprentissage des enfants et à l’enseignement, notamment primaire.
              Ma grand-mère m’avait appris à lire à 4 ans et mon grand-père m’apprenait à compter ainsi que les quatre opérations.
              Ma belle-mère, qui était institutrice, puis directrice d’école, a appris à lire et à compter à mes enfants et à certains de mes petits enfants.
              Les méthodes qu’il et elles utilisaient n’étaient pas fondées sur la connaissance du cerveau, mais sur une longue expérience de ce qui était efficace et ne l’était pas.
              Depuis l’Education Nationale a trouvé ces méthodes ringardes et a prôné un enseignement « beaucoup plus moderne », basé sur les élucubrations de quelques inspecteurs et psychologues imaginatifs, qui voulaient ne pas « traumatiser l’enfant », mais l’instruire en l’amusant, pour ne pas le fatiguer.
              Le résultat est probant : les enfants ne savent plus ni lire, ni compter, non seulement au sortir du CP mais même du CE2.
              Et je constate que les neurobiologistes qui voudraient tenir compte du fonction-nement du cerveau, recommandent les antiques méthodes de mes grands- parents ou parents enseignants.

              D’abord la lecture : la méthode dite » globale » dans laquelle on apprenait des le début de l’enseignement de la lecture, à reconnaitre les mots entiers, a été un véritable échec.
             
    Les neurobiologistes ont montré que l’apprentissage devait se faire d’une part par la répétition, mais également par l’assemblage de données logiques progressives, où nos organes de perception s’habituaient peu à peu à l’information.

              Ainsi il fallait commencer par apprendre les lettres, en les écrivants et en les prononçants pour s’habituer à leur son.
              Puis il fallait apprendre logiquement les syllabes simples, indépendamment de tout mot b+a=ba, b+e=be…. là encore en s’appuyant sur la vue et le son.
              Ensuite on peut utiliser ces données pour reconnaitre des noms simples, associés aux images correspondantes des objets dénommés; puis aborder des syllabes plus complexes telles que « on » ou « au », et les utiliser.
              Il faut attendre que ce mécanisme devienne un automatisme et que l’enfant n’ait plus besoin de syllaber pour lire un mot, pour avoir une approche globale.
              On peut alors apprendre des mots, du vocabulaire, mais en le définissant, et en l’associant à des images concrètes et en associant l’écriture à la lecture, car il y a une mémoire de la main (de ses commandes motrices), complémentaire des mémoires visuelle et auditive.
              Et ne pas vouloir trop tôt faire de la grammaire : masculin, féminin, pluriel… à fortiori sujet, verbe , compléments, adjectifs. Il faut d’abord que l’enfant sache lire une phrase en comprenant ce qu’elle veut dire, avant de lui compliquer la tâche par de nouvelles notions.
              Il faut qu’il ait déjà le plaisir de lire tout seul des histoires en les comprenant.
              Il est cependant nécessaire d’apprendre au préalable ce qu’étaient les accents et la ponctuation, par des explications des conséquences pratiques de leur usage.
              Cela parait fastidieux, mais c’est le seul moyen pour le cerveau d’obtenir un apprentissage qui reste ensuite définitivement, car il est devenu un automatisme inconscient.

              Voyons maintenant la numération et le calcul. L’enseignement actuel trouve peu intelligent de compter sur ses doigts et veut apprendre les modes opératoire, en négligent les exercices répétitifs manuels fastidieux et en utilisant tout de suite calculette et ordinateur. Là encore c’est un échec; je connais de nombreux jeunes de pus de vingt ans qui ne savent plus faire une division à la main, et la plupart sont nuls en calcul mental.
              Bien sûr il y a les calculettes et les tableurs, mais on se trompe souvent sans s’en apercevoir d’un facteur 10 ou 100, par manque d’expérience de la numération.
              Les neurobiologistes estiment que, au début de la rencontre avec les nombres, compter sur ses doigts est un réflexe presque inconscient et qui est salutaire pour avoir une notion pratique des premiers nombres et se familiariser avec le processus d’addition
              Avec la répétition, la mémoire crée un automatisme, mais compter sur ses doigts n’est pas, comme on le croit aujourd’hui un réflexe de mauvais élève iou de manque d’intelligence. C’est au contraire une stratégie intelligente
             Et dans le cerveau, certaines zones motrices caractéristiques des doigts et des nombres sont proches voire se chevauchent.
              C’est d’ailleurs de l’usage de nos dix doigts que provient le système décimal.

              Son apprentissage ne doit pas être théorique. Ma grand-mère pour me faire comprendre le système utilisait des buchettes (des allumettes sans phosphore). Chacune représentait une unité et elle les groupait par dix avec un élastique, puis par dix paquet de dix avec un gros élastique, et en même temps me montrait comment était liée l’écriture du nombre, chaque chiffre étant en relation du nombre de buchettes, de paquets de 10 et de paquet de 100. Et elle insistait bien sur les notions de 1, 10, 100, 1.000, 10.000… en utilisant ce point séparateur tant galvaudé aujourd’hui.
              Quant aux opérations c’est simple : c’est la répétition qui enseigne l’essentiel, en montrant le mécanisme et en répétant son application quelques centaines de fois.
              La « table d’addition » devient automatique à force de compter sur ses doigts. Quant aux tables de multiplication, il faut qu’elles soient apprises par cœur, pour que chaque item devienne un réflexe inconscient de la mémoire, et ensuite le mécanisme des multiplications et des divisions devient un réflexe à force d’en faire.
              Mais évidemment pour faciliter la compréhension et la mémorisation, il faut montrer qu’une multiplication résulte d’additions successives.
              Et il ne faut pas encombrer de théorie par d’autres notions inutiles, tant que le réflexe n’est pas acquit. Ne parlons surtout pas de théorie des ensembles pour montrer que 2X3 = 3X2. L’enfant s’en rendra compte très simplement par la pratique.
              Enfin le calcul mental n’est plus enseigné aujourd’hui. Et pourtant c’est lui qui donne une idée des ordres de grandeur et qui nous évite des erreurs grossières de calcul, en nous donnant une idée approximative des résultats. De plus il conforte la compréhension du système décimal. 
             
    Cela me semble bénéfique de prendre l’habitude que 362 X 5 = 3620/2 = 1810, ce qui est plus facile à faire de tête, ou que 25 X 9 = 250-25 = 225

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  •           L’homosexualité a fait couler beaucoup d’encre au moment du « mariage pour tous ». On a pu voir alors combien l’homophobie ressemblait à du racisme. Certains allaient jusqu’à regretter le temps où l’homosexualité était considérée comme une maladie mentale.


              Pourtant les neurobiologistes pensent de plus en plus que, en ce qui concerne les hommes, une conformation cérébrale favorise l’homosexualité.

              Deux types de recherches y contribuent :

    L'homosexualité est elle congénitale ?

               1.) - Chez les hommes, plusieurs chercheurs (notamment LeVay aux USA) sont arrivés à la conclusion que certains noyaux de l'hypothalamus pouvaient être en relation avec l'orientation sexuelle.
                        - un noyau de l'hypothalamus (appelé dans leur jargon noyau intersticiel de l’hypothalamus antérieur n°3 :NIHA3) était deux fois plus gros chez les hommes hétérosexuels que chez les homosexuels et chez les femmes.
              Les neurones de ce centre de l’hypothalamus produisent une préhormone de libération des gonadotrophines hypophysaire (GnRH), qui stimule la production par l’hypophyse de deux autres hormones : la FSH (hormone folliculo-stimulante), nécessaire à l'ovulation chez la femme et à la production de spermatozoïdes chez l'homme, et la LH (hormone lutéinisante), qui est responsable du déclenchement de l'ovulation et stimule la production de testostérone.
              On trouve également une analogie entre les dimensions du noyau préoptique des femmes et des hommes homosexuels, par rapport à celui des hommes hétérosexuels qui contient deux fois plus de neurones.
              Toutefois ces études n’impliquent qu’une population restreinte et les homosexuels étaient morts du sida.
           

                        - au contraire, un autre noyau (dit suprachiasmatique car il est localisé dans l'hypothalamus juste au dessus du chiasma optique, le croisement à l'entrée du cerveau des nerfs optiques droit et gauche), était deux fois plus gros chez les hommes homosexuels que chez les hommes hétérosexuels et les femmes.
             Je n'ai pas trouvé dans la littérature d'explication valable de ces constatations. Les hypothèses sur le développement de ces noyaux sous l'effet des hormones androgènes sur les gênes sont assez contradictoires.
             Il existe diverses études s'appuyant sur cette constatation de différence de formation de l'hypothalamus, qui prônent que l'homosexualité est héréditaire, (notamment une étude portant sur de vrais jumeaux, et une autre publiée en juillet 2006 portant sur la probabilité d'être homosexuel si on est le plus jeune d'une série de garçons dans une famille). Les  statistiques portent en général sur des populations très faibles et particulières et les chiffres sont très peu convaincants et très critiqués par les experts en statistique.
             De plus une étude statistique permet de trouver des corrélations mais ne renseigne pas sur les relations de causes à effets
             En fait bien que le génome soit maintenant mieux connu, aucune explication n'est venue étayer cette théorie. On n'a pas trouvé le ou les gènes de l’homosexualité.

    L'homosexualité est elle congénitale ?

               2.) - D’autres études ont porté sur le striatum, qui est un centre du cerveau central, composé de deux centres , le putamen et le noyau caudé; ce centre est impliqué dans les comportements appétitifs et aversifs, notamment en ce qui concerne la prise alimentaire et l’activité sexuelle, ainsi que dans la gestion de la douleur.
              Les chercheur ont mesuré par IRM l’activité de ce centre dans le domaine sexuel, chez les hommes hétérosexuels, homosexuels et bisexuels. Ils ont montré que le striatum s’activait beaucoup moins chez les homosexuels à la vue de photos de femmes et chez les hétérosexuels à la vue de photos d’hommes et aà pau près autant pour les bisexuels.
              Le striatum ventral, qui contrôle nos motivations notamment pulsionnelles, agirait donc pour les homosexuels comme un frein vis à vis des femmes. Toutefois c’est le problème de la poule et de l’œuf : on ne sait pas si c’est pour cela que ces hommes sont homosexuels ou si c’est par apprentissage que le striatum réagit ainsi.

    L'homosexualité est elle congénitale ?

              Chez les femmes, on a noté une activité relativement très supérieure à la normale des glandes surrénales, induisant des taux anormalement élevés d'hormones androgènes.
             
    Des études ont fait état de taux de testostérone élevés chez des lesbiennes, mais d'autres lesbiennes ne présentaient pas cette caractéristique.

              Par ailleurs on ne sait pas si le fait d'être homosexuel a une influence sur les taux d'hormones (ce pourrait être une conséquence et non une cause).
              Ces femmes présentent dans leur enfance des comportements de “garçon manqué” et devenues adultes, ont souvent tendance à nouer des relations homosexuelles.
              Par analogie avec des études menées sur des rongeurs, il est possible que ces niveaux élevés d'androgènes circulants, aient “orienté” les circuits cérébraux à l'origine dimorphes (notamment au niveau de l'hypothalamus), dans un sens masculin plutôt que féminin, avec pour conséquence, des jeux plus agressifs et finalement, le choix d'un partenaire sexuel féminin.
              Mais ce n'est pas prouvé. Injecter de la testostérone à un bébé guenon n'induit pas de comportement sexuel mâle et un singe castré (qui n'en produit plus) peut rester très actif sexuellement surtout s'il est entouré de femelles et même s'intéresser aux mâles.

               Nous n'avons pas de certitude d'explication physiologique précise de l'homo-sexualité, et il est probable qu'il y a une influence de l'environnement, mais ce qui est certain, c'est qu'il est aussi absurde de reprocher à quelqu'un cette orientation, (pire encore de la considérer  comme immorale et de l'exclure de la société), que si on excluait ainsi un gaucher par rapport aux droitiers, ou quelqu'un qui souhaitait être scientifique, auquel on aurait donné une instruction littéraire (ou inversement).

     

     

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               Je ne peux pas dire que je sois rétif aux technologies modernes : je me sers d’un microordinateur depuis 1979 et j’avais mis en place en 1987 dans la société où je travaillais 2000 macintoshs et une messagerie interne qui ressemblait à internet.
               Depuis 1997 j’avais un mac moderne avec accès à internet et aujourd’hui je m’en sers énormément. Je suis presque à zéro papier et j’utilise en permanence ma messagerie.
               Par contre je vais peu sur les réseaux sociaux car je n’aime pas raconter ma vie en public et je m’en sers surtout pour communiquer avec mes petits enfants qui sont éloignés de la région parisienne, ainsi qu’avec quelques amis.
               Je ne suis pas un fana SMS et je ne vais pas sur internet à partir de mon téléphone portable pour trois raisons ; d’abord j’ai toujours à ma disposition un ordinateur connecté (donc ma messagerie), et un téléphone fixe (sauf dans la rue et dans le métro, et c’est pour cela que j’ai quand même un téléphone mobile), je trouve qu’écrire un SMS est trop lent et qu’on ne peut pas dire autant que sur un mail, et d’autre part la faible surface de l’écran des téléphones m’agace car je trouve qu’on n’y voir rien, par rapport à l’écran de 27 pouces de mon mac.
               Mais peut être que cela préserve ma santé mentale.!

               J’ai lu un article de Nicholas Kardaras (psychothérapeute qui a écrit un livre sur l’accoutumance à internet), sur l’utilisation aux USA des téléphones mobiles et des réseaux sociaux, qui m’a laissé perplexe.
               D’abord des statistiques ébouriffantes : toutes les secondes, le web y véhicule 7500 tweets, 2 millions d’e-mails, 1400 photos Instagram et 120 000 youtubes sont visionnés; sans compter 70 000 SMS. (cela fait plus de 6 milliards par jour soit 20 par personnes en moyenne !).
               Mais la France est presque aussi convertie : 30 millions de français utilisent Facebook, 6 millions tweetent et les jeunes enverraient une centaine de SMS tous les jours (je me demande bien ce qu’il peuvent avoir encore à dire  !).
               Je suis d’ailleurs toujours étonné du nombre de personnes, (et pas seulement des jeunes !), que je vois dans le métro, leur téléphone à la main en permanence et sur lequel elles jettent un coup d’œil au moins toutes les minutes.

               Les contacts sociaux étant un chose indispensable pour l’homme, on aurait pu croire qu’une telle communication était bénéfique. Il semble qu’il n’en soit rien.
               En 2014 l’université de San-Diego a examiné des données médicales de 7 millions d’adolescents et adultes et il a trouvé qu’il y avait beaucoup plus de symptômes dépressifs qu’en 1980. Cette augmentation semblait en partie due au manque de sommeil et de calme due à la frénésie d’internet et de l’attente de message, qui engendre un stress permanent.
               L’université de Houston a fait également des sondages qui montent que plus les étudiants passaient du temps sur Facebook, plus ils montraient des symptômes dépressifs.

                Deux raisons importantes semblent expliquer ces résultats :
                          - d’une part la comparaison de ses conditions de vie à celles des autres est parfois déprimante, d’autant plus que beaucoup de ce qui est dit sur Facebook est très enjolivé et magnifié.
                          - d’autre part notre équilibre psychique demande des contacts réels avec d’autres personnes vivantes et les contacts virtuels prennent tellement de temps que l’on n’a plus le temps d’avoir ces contacts réels avec de « vrais » humains en chair et en os (et avec un cerveau, des sentiments et des émotions).
               Notre cerveau est câblé pour permettre de nous adapter aux évolutions et donc à aimer les choses nouvelles. Une autre conséquence d’internet est que la multitude des informations et surtout de la possibilité de réponse à toutes nos questions, répond à ce besoin de nouveauté et se traduit par une suractivité qui peut être épuisante.
               Le problème, c’est en fait que l’utilisation d’internet étant considérée comme agréable, induit la production de dopamine dans notre circuit de récompense, et que si l’on en abuse, on peut arriver à l’addiction, comme pour le tabac, les drogues, l’alcool, le sexe ou les jeux.

               Les jeunes sont devenus pour beaucoup, accros aux textos. Ce n’est pas leur nombre qui est directement nocif, mais les conséquences qu’ils engendrent sur leur vie
               C’est l’impossibilité de s’arrêter, d’accepter les critiques, le fait d’être frustré quand on n’a pas accès à son addiction. Et c’est surtout le manque de temps pour faire autre chose et le manque de sommeil, qui engendrent stress et épuisement.
               L’activité compulsive digitale augmente les risques  de troubles compulsifs, d’échecs scolaire, d’utilisation d’alcool et de drogue.
               En fait paradoxalement l’activité virtuelle sur internet accroit notre sentiment d’isolement sans que nous nous en apercevions.
               Notre cerveau a besoin de relations réelles « face à face », de partager des expériences, des émotions des sentiments, des souffrances des joies, des rires, des jeux  et des pleurs. Un couple d’amoureux ne dure guère sur internet, s’il ne se voient pas réellement.

                Robin Dunbar, un anthropologue anglais, s’inquiète pour la santé mentale des enfants : le cerveau d’un enfant est en formation, en apprentissage, notamment en matière d’interaction sociale, d’empathie et de partage. La connexion virtuelle, illusion du contact humain, pourrait perturber ce développement.
               En définitive, certes les connexions digitales font partie de notre vie d’aujourd’hui, mais il ne faut pas qu’elles deviennent une addiction, et, pour que les enfants et les jeunes soient heureux et en bonne santé, ils faut qu’ils aient des relations avec des personnes réelles, bienveillantes à leur égard.

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              On parle beaucoup actuellement, à la télé et dans les médias, de personnes connues ou ayant une situation importante, qui ont harcelé de jeunes femmes, voire les ont violées. Personne n’osait en parler et tout à coup les langues se délient et donc les médias en parlent beaucoup, mais comme des faits divers à sensation.
              Il y a quelques années j’avais comme correspondant(e)s sur mon blog " lancien.cowblog.fr ", un certain nombre de jeunes qui se sentaient mal dans leur peau et que j’essayais d’aider.
              Pour certains ce n’était qu’un mal-être, pour d’autre un stress important, mais certain(e)s avaient subi une agression : cela pouvait être le vol d’un sac, des coups de la part de copains ou de camarades, des personnes ivres qui s’en prenaient à leur environnement…  Mais les problèmes les plus difficiles que j’ai rencontrés auprès de mes correspondantes étaient les viols.

              Tout le monde sait en théorie ce qu’est un viol, mais peu savent vraiment les ravages et les traumatismes qu’ils peuvent causer. C’est ce qui m’a incité à écrire cet article, mais malheureusement ce ne sont pas des violeurs potentiels qui le liront.
              Le viol qu’il soit l’objet d’un seul - que cette personne soit ou non connue de la victime - ou pire encore en groupe - ce que l’on qualifie de l’affreuse expression de “tournante”, - c’est un crime et la justice a raison de le qualifier ainsi, car c’est pour une femme et à fortiori une ado, la pire des agressions.
              Mais certains actes ne sont pas qualifiés de viols et sont presque aussi traumatisants : je pense à des soirées très arrosées avec consommation d’alcool et de cannabis, à l’issue desquelles les garçons comme les filles, ne raisonnent plus normalement, et les jeunes ados sont dans un état tel qu’elles ne peuvent plus opposer aucune résistance. Il n’y a pas viol manifeste, mais il n’y a pas consentement non plus, et dans certains cas, il arrive même que personne ne se rappelle de façon précise ce qui est arrivé exactement.
              Il n’empêche que de telles circonstances sont par la suite, presque aussi traumatisantes psychiquement pour une jeune fille que les viols réels. Je les considère aussi comme une agression au même titre que les viols, même si, aux yeux de la justice, ce n’est un crime que dans la mesure où l’on pourrait prouver que l’on a forcé la victime contre son gré, et cette preuve est en général difficile.

              J’ai plusieurs fois essayé de  rassurer des personnes, ados, jeunes femmes ou personnes plus âgées qui avaient subi une agression non sexuelle : vols à l’arracher, brutalités, voire une fois une blessure sérieuse. Même dans le cas de blessures, le traumatisme était moindre que celui d’un viol , non sur le plan physiologique, mais sur le plan psychologique et sentimental à moyen terme.
              Le plus souvent, sauf quand il y a eu des violences physiques importantes, des coups ou une sauvagerie entraînant des blessures locales, les victimes d’un viol ne ressentaient pas de traumatisme et de souffrance physiologiques.
              Par contre, toutes les jeunes qui avaient subi de telles agressions étaient extrêmement traumatisées sur le plan psychologique.

               Elles avaient d’abord un sentiment de honte, non seulement vis à vis des autres mais aussi vis à vis d’elles mêmes, l’impression d’être salies.
              Ce sentiment est sûrement une réaction de l’inconscient car il n’y a aucune réalité physique et aucune d’entre elles n’a pu m’expliquer la raison de ce sentiment extrêmement fort et stressant, qu’il est difficile de combattre.
              L’agression  entraîne un  traumatisme d’autant plus important que l’on n’ose en parler à personne et que l’on garde la blessure pour soi longtemps.
              Le souvenir de la scène est lancinant, revient en permanence et vous obsède et peut mener peu à peu, à la dépression. La jeune voit - à tort -, tout avenir condamné pour elle, presque comme si elle avait contracté une maladie incurable.
              La plupart de celles que j’ai pu aider n’avaient parlé à personne de ce qui leur était arrivé ou parfois à une amie mais qui n’avait su comment les aider, si ce n’est par son amitié. Certains parents n’avaient pas non plus su comment aider leur enfant et en général avait fait appel à un psy et je dois constater que ce recours n’avait la plupart du temps, fait qu’ajouter à la honte ressentie par la victime et les médicaments antidépresseurs administrés rajoutaient plutôt au malaise de l’adolescente.
              Un autre sentiment étonnant intervient souvent et agit comme un  remord lancinant : la personne agressée se sent coupable, alors qu’en réalité elle est une victime. Mais elle se demande comment elle a pu en arriver là, si ce n’est pas sa faute, quel est son comportement qui lui a valu cette catastrophe, même si, heureusement elle éprouve aussi une certaine haine vis à vis des auteurs de l’agression, mais on l’aurait à moins, et finalement ce sentiment est plutôt salutaire, car il est possible de s’appuyer sur lui pour remonter la pente.. 

               Autre séquelle, qui dure en général longtemps, ces agressions entraînent chez les victimes une peur des hommes.
              Peur évidement de circuler dans la rue , les transports en commun, les lieux publics, de crainte d’une nouvelle agression. Mais peur du contact avec n’importe quel homme, voire même des garçons amis. Là encore c’est une réaction de l’inconscient contre laquelle il est difficile de lutter, une obsession, une phobie..
              C’est une répulsion difficile à surmonter mais qui finit par s’atténuer.    Mais il subsiste ensuite en général, une horreur instinctive de toute relation sexuelle et donc une crainte de toute relation amoureuse, qui dure parfois longtemps.
              Il est très difficile de sortir seule de ces pièges; et même si par la suite; un amour sincère et une confiance s’établit avec un “petit ami”, il faudra à celui ci beaucoup de patience et de délicatesse, pour arriver à faire disparaître cette répulsion.

              ll faut avoir discuté avec une personne qui a subi un viol, pour se rendre vraiment compte de l’énorme traumatisme psychologique que représente cette agression.
              Le plus difficile c’est d’arriver à surmonter l’état de dépression, de désespoir ou au mieux, de grande tristesse, qu’entraîne le choc et aider ne suffit pas, il faut une grande volonté à la victime pour remonter la pente; la personnalité de la victime et l’environnement familial et de travail sont des facteurs importants.

      Comment aider un victime d’un viol ?

              Il faut d’abord essayer qu’elle ne garde pas son secret car rien n’est plus traumatisant que de laisser l’inconscient conserver ces images et ces sensations pour lui tout seul. Cela risque de créer d’énormes blocages par la suite, et même de créer au bout de quelques mois ou de quelques années, un état obsessionnel qui peut mener à la dépression et aux pensées morbides. Certes c’est difficile de parler de choses aussi intimes. Il faut une confiance réciproque.
              La personne qui a subi un tel choc, a en effet avant tout besoin de quelqu’un de patient, qui ne la juge pas, qui l’écoute et comprenne sa détresse. Le psy est souvent trop distant, trop professionnel. Sa confiance en elle a été en partie détruite et il faut essayer de la réconforter, de lui redonner goût en elle même et en la vie.
              Ce sentiment de honte et de dégoût, cette impression d’être salie, il faut arriver à les atténuer, la persuader qu’elle a subi avant tout une agression, et que c’est un traumatisme analogue à une blessure, à un coup de couteau, mais qu’elle n’y est pour rien et qu’il n’y a aucune honte à cela et que cela cicatrise et ne condamne pas sa vie future.
              Finalement la haine de l’agresseur est sans soute préférable, car elle occupe l’esprit “plus positivement” si j’ose dire. Elle diminue ce sentiment absurde mais réel, de culpabilité alors que l’on est victime.
              Puis il faudra reconstruire peu à peu, redonner envie de sortir sans avoir peur (pas n’importe où, et accompagnée), de voir des amies, puis même d’oser parler à des garçons. Remonter la pente est long et je crois que seules les personnes qui arriveront à apporter une amitié et inspireront confiance, pourront vraiment réussir
              Le moment crucial sera un jour où un garçon aimera cette jeune et essaiera de se faire accepter. Il lui fauidra beaucoup de patience, de compréhension, de doigté, mais s’il y arrive, c’est cette acceptation du “petit ami” qui sera le signe et le révélateur d’un retour à la vie et à la joie.

     

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