•           Les journalistes aiment bien appeler le système d’apprentissage et de récompense du cerveau, le « circuit du plaisir » et le neurotransmetteur dopamine, la « molécule du plaisir ». Cela fait plus sensationnel pour impressionner les foules. Mais c’est faux !

              Je rappelle ci dessous le fonctionnement du système d’apprentissage et de récompense:

              Lorsque nous naissons le cerveau central nous maintient en vie et le nouveau-né peut percevoir images, sons, odeurs, saveur et toucher, sans d’ailleurs en connaître la signification.
              Il va étant enfant apprendre à connaître son corps, ses parents, son environnement, puis à utiliser ses membres, à marcher, puis à parler. Plus tard il apprendra à lire et à écrire.
              C’est grâce à des centres d’apprentissage qu’il va ainsi réussir à progresser, à condition d’avoir l’aide de ses parents, puis d’éducateurs et de professeurs.
              Mais il connaîtra aussi des instants, des situations et des actions agréables, qui lui apporteront du plaisir et c’est grâce à ce même système qu’il va reconnaître ces événements.

             Il existe dans notre cerveau, dès la naissance, des centres d'apprentissage et du désir.   Ce sont des régions du cerveau, interconnectées entre elles, qui forment ce que l’on appelle aussi le “circuit de la récompense”. 

              L’absence de mise en œuvre du circuit de la récompense, va au contraire donner une connotation négative à nos actes et il y a donc corrélativement un “circuit de la punition” constitué par les mêmes centres, et on peut dire que le circuit de la récompense, ainsi que celui de la punition, fournissent la motivation nécessaire à la plupart de nos comportements.
              Les centres principaux de ce circuit sont représentés sur le schéma ci-dessous :

     

    Le système de récompense de notre cerveau.

              L’aire tegmentale ventrale (ATV), reçoit de l’information de plusieurs autres régions qui lui indiquent le niveau de satisfaction des besoins fondamentaux physiologiques, en provenance de l’hypothalamus, ou plus spécifiquement humains transmis par le cerveau émotionnel, ou bien relatifs à une action donnée de nos membres, (liés à l’observation par notre vue, notre toucher et notre ouïe et donc grâce à la coordination de nos sens par le thalamus).
              Elle reçoit aussi des informations des neurones qui nous renseignent en permanence, de façon inconsciente, sur la position et l'état de contraction de nos muscles ou les sensations au niveau des viscères (par exemple la douleur, la faim, la soif, une anomalie cardiaque ou de respiration qui nous oppresse…). Eventuellement des signaux de non satisfaction des centres amygdaliens, qui gèrent nos peurs, notre stress, et nos prises de risque.  
             L’aire tegmentale ventrale analyse et transmet ensuite cette information de satisfaction grâce à un neuromédiateur chimique particulier, la dopamine,  au noyau accumbens , au septum, aux centres amygdaliens et au cortex préfrontal. 

            Le septum va évaluer la valeur hédoniste de ce que lui transmet l'ATV, ou dans le cas d'essais d'apprentissage le taux de réussite ou d'échec, et il envoie l'information au cortex préfrontal, le chef d'orchestre du cerveau.

            Le cortex préfrontal va étudier la situation, réfléchir, prévoir une nouvelle action, après avoir consulté les centres amygdaliens sur les risques encourus; il consulte aussi la mémoire sur les événements passés analogues, en s'adressant au bibliothécaire de la mémoire, l'hippocampe. Il transmet l'information au noyau accumbens

            Le noyau accumbens évalue la valeur hédoniste de l'action ou le risque d'échec et de réussite dans le cas d’essais d'apprentissage, puis il agit sur le striatum qui commande nos mouvements en liaison avec le cortex moteur, qui commande alors l'action, via le tronc cérébral de nos muscles et de nos membres.

             Tous ces échanges se font grâce à la dopamine, tous les neurones de ce circuit possédant des récepteurs sensibles à ce neuromédiateur. Cette action de la dopamine n’est connue que depuis les années 90 et a donc un effet de renforcement sur des comportements permettant de satisfaire nos désirs et souhaits. 
             C'est la libération de plus ou moins de dopamine qui semble correspondre à la sensation de satisfaction (la récompense), mais aussi de renforcement des désirs et de la motivation, qui pousse à renouveler les essais. 
             Dans l'apprentissage, la réussite d'un essai entraine la libération de dopamine qui est la « satisfaction » de la réussite, et dans le cas d'un échec, la diminution de dopamine est la "punition" qui incite à recommencer autrement, en recherchant des améliorations.
            La dopamine serait alors responsable d'un ensemble de comportements destinés à atteindre la récompense.
            Contrairement à ce que les journalistes disent (par recherche du sensationnel), la dopamine n’est pas le neurotransmetteur du « plaisir ». En fait elle contrôle plutôt le désir et la motivation, le système de récompense évaluant le gain prévisible d’une action et réagissant si le gain réel est supérieur ou inférieur à celui attendu. 

             Entre 7 et 10 ans, la moitié des neurones du système d’apprentissage disparaissent, car l’apprentissage physiologique est presque terminé, et le système de récompense guide alors davantage ce qui nous est profitable et agréable, les désirs, et inversement, les déconvenues.

            J’ai essayé de simplifier au maximum mes explications. Les phénomènes chimiques et de liaison entre neurones sont plus complexes que ne le laisse supposer cet article. L’ATV  par exemple, utilise la dopamine pour moduler l’activité du noyau accumbens, mais d’autres neurotransmetteurs comme la sérotonine, les endorphines et le GABA sont aussi utilisés dans d’autres parties du circuit de la récompense pour renforcer certains comportements. (le Gaba ayant un rôle inhibiteur).
            Mais la dopamine a d’autres actions sur l’organisme : en excès elle favorise toutes les addictions, lorsqu’elle est insuffisante, elle perturbe, voire empêche, les mouvements des membres. (maladie de Parkinson). Elle agit sur le sommeil et l’éveil, l’attention, la mémoire à court terme, l’humeur, les comportements compulsifs, la paranoïa, la perception de la douleur….

     

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    Comment lutter contre sa timidité.?

              A la suite de mon dernier article sur extraversion/ introversion et société, des personnes, sans doute timides, m'ont demandé comment on pouvait lutter contre sa timidité.
                Chaque cas est particulier, mais je puis cependant donner quelques idées générales.

                Il n’y a pas lieu de lutter contre une introversion raisonnable, qui a une part d’inné et une part d’acquit, mais qui est au moins aussi avantageuse qu’une extraversion modérée.
                Par contre quelqu’un de très intro ou extraverti a intérêt à essayer de mieux utiliser son attitude non préférée.
                Mais il s’agit là du milieu dont nous tirons notre motivation, notre énergie.
                 Par contre il me paraît bénéfique et nécessairee de lutter contre sa timidité si elle est excessive
                Elle résulte le plus souvent d’une part d’un manque de confiance en soi et d’autre part d’une grande peur du jugement et du regard des autres.
                C’est contre ces deux tendances qu’il faut lutter.

                Les psychologues qui envisagent des remèdes à ces deux attitudes parlent souvent d’une “timidité sociale” et distinguent plusieurs types de craintes ou de comportements (je les cite) :
                     Timidité  de relation :
                Appréhension et maladresse dans des situations relationnelles importantes (professeurs, supérieurs hiérarchiques, sexe opposé) ou nouvelles, sans retentissement marqué sur le mode de vie et I'équilibre psychologique.
                     Anxiété de performance, trac :
                Crainte d'échouer ou de mal se comporter lors d'une prestation face à un public; dans sa forme bénigne, le trac disparait en quelques minutes et n'altère pas la performance, contrairement à ce qui peut se passer dans des formes plus graves d'anxiété de performance.
                     Phobie sociale, éreutophobie :
                Crainte d'agir de manière embarrassante. voire humiliante. sous le regard d'autrui, accompa-gnée d'angoisses dans certaines situations sociales, souvent évitées. L’éreutophobie est une forme particulière de phobie sociale : la personne est obsédée par la crainte de rougir en public, par peur d'etre jugée négativement à cause de cette émotivité.
                     Personnalité évitante
                 Tendance permanente à éviter la plupart des situations sociales et nouvelles, souvent en raison d'une phobie sociale très importante. La personne finit par ne plus sortir de chez elle et par ne plus voir personne.
                  Plus la peur est forte et plus l’attention de la personne est focalisée sur ses problèmes et plus la peur et ses conséquences grandissent. Il est difficile de faire attention à autrui et à son environnement, quand on est obnubilé par ses propres sensations et envahi par la panique.

                  Lutter contre le manque de confiance en soi n’est pas facile.
                   En général le manque de confiance en soi résulte d’expériences négatives qui incitent l’adolescent (ou l'adulte, mais moins souvent),à douter de ses capacités qu’il est en train d’acquérir peu à peu, et de penser qu’il ne peut être autonome et responsable.
                   Le réflexe habituel du timide est de rester uniquement sur les sensations d'anxiété ou de gêne qu'il a ressenties, et non pas de mémoriser les éléments positifs de ]l’'expérience (même s’il a fait fait l'effort de sortir, et de communiquer avec une ou deux personnes qui avaient l'air sympathiques et contentes).
                  Il faut donc demander au timide d’essayer d’analyser le coté positif des situations qu’il a rencontrées En se for\ant ainsi à analyser tous les aspects positifs et négatifs des situations rencontrées, il peut ainsi remettre en cause - voire modifier ses à-priori.
                   Personnellement lorsque j’aide quelqu’un qui n’a pas confiance en soi, je lui demande de lister et d’analyser toutes ses qualités, les actions qu’il a réussies, les personnes qui l’apprécient, les compliments qu’il a reçus ...

                  Pour lutter contre le regard des autres, les psychologues préconisent des exercices assez particuliers pour dédramatiser ces situations dans lesquelles on se sent gêné.
                  Chez le grand timide, les centres de l'émotion, et le complexe amygdalien, sont facilement activés par les situations anxiogenes, et les zones qui servent a controler cette émotion ne sont pas assez efficaces. C'est notamment le cas du cortex préfrontal, qui est relativement hypoactif.

                  Les exercices sont en quelque sorte, un travail de « désensibilisation » qui produit probablement ses effets dans la mémoire émotionnelle dont le complexe amygdalien (qui réagit à la peur) et l'hippocampe (professeur de la mémoire), précisément les zones hyperactivées chez les sociophobes.
                  De telles modifications prennent place probablement dans la mémoire à long terme et dans le cortex préfrontal, entraînant des raisonnements plus réalistes et un meilleur contróle des émotions.

                 Voici par exemple un exercice cité par des psychologues :
                  “ Des camarades doivent emmener la personne timide dans le métro et lui chanter, devant tout le monde: « Joyeux anniversaire ! . La personne se sent alors au centre de tous les regards, mais on lui demande de ne pas baisser les yeux, et de ne pas quitter le wagon. Elle doit rester pendant dix minutes dans une situation embarrassante. Progressivement son rythme cardiaque, sa tension et sa transpiration diminuent; après ces minutes qui semblent interminables, elle se retrouve dans une situation qui, habituellement, déclenche sa panique, mais qui désormais l’affole moins. Des passagers lui tapent parfois sur l'épaule en descendant du wagon et lui lancent:  Joyeux anniversaire! . A ce moment,la personne s'aperçoit qu'il s'agit d'un « non-événement., et cette prise de conscience change sa vision de la vie en société. Alors qu'elle croyait être jugée négativement par les autres, elle s'aperçoit que le jugement d’autrui peut être bienveillant.”

                   Lorsqu’un timide est laissé face à ses peurs, les évitements permettent de fuir les situations angoissantes, mais le maintiennent  dans l'idée fausse qu'il ne peut les affronter.
                   Il faut donc lui apprendre à s'exposer à des niveaux croissants d'anxiété, en provoquant des situations faiblement, puis plus fortement, anxiogènes (aborder des inconnus, se faire remarquer dans un lieu public, prendre la parole dans une réunion, etc.).
                   Il peut alors constater que son angoisse peut être forte « a l'intérieur» sans que cela soit perçu par les autres, ce qui n'a pas de conséquences.

        

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    Quand er comment apparaît la préférence E/I ? (extraversion, introversion)

              A la suite de mes derniers articles j'ai reçu quelques mails, qui me demandent quand on peut savoir qu'un enfant est extraverti ou introverti, et comment apparaissent la confiance en soi (ou son manque) et la peur du jugement d'autrui ?

              Ces questions posent d’abord le problème de l’apparition de la préférence E/I avec l’âge et de la timidité chez les enfants et également celui du comportement très différent des gens dans des circonstances différentes, notamment au téléphone, ou sur internet, par rapport aux contacts réels ou dans des circonstances différentes.

              On parle souvent de la “fraicheur” des réflexions des jeunes enfants qui ne sont pas encore sensibles au jugement d’autrui. C’est certes vrai, mais c’est en fait plus complexe que cela, de même que tout comportement est le résultat de nombreux facteurs et ne peut se ramener aux seules préférences cérébrales.

              L’extraversion ou l’introversion apparaît très vite chez un enfant. Avant même la première année, on voit si l’enfant sait jouer seul, “s’occuper lui même” ou s’il a besoin en permanence d’une personne pour s’ocuuper de lui et le pousser à l’action.
              Lorsque, entre dix huit mois et deux ans et demi, l’enfant apprend à parler, c’est encore plus net : l’extraverti apprendra vite à parler et cherchera à parler et communiquer le plus possible avec parents, frères et soeurs, alors que l’introverti certes s’exprimera lorsqu’il a vraiment besoin de quelque chose, mais sera (au moins en apparence), en retard dans l’apprentissage de la parole et parlera peu et ne cherchera pas à tout prix une compagnie, trouvant lui même jeux et occupations.
              Ce sera encore plus net lorsque vers six ou sept ans, l’enfant saura bien lire. L’extraverti aura besoin de la fratrie et des camarades pour jouer, alors que l’introverti, certes s’amusera avec eux, mais à défaut, aimera éventuellement des jeux plus solitaires et la lecture.

              J’ai dit dans les précédents articles que certes l’introversion s’accompagnait souvent de timidité, mais que celle-ci était davantage due à un manque de confiance en soi et à la peur du jugement d’autrui.
              Qu’en est il pour le jeune enfant. ?

              L’enfant peut être timide relativement jeune, mais c’est alors plutôt son introversion qui se manifeste; disons qu’il est plutôt “réservé”.

             Le manque de confiance en soi ne se manifeste que parce qu’on a échoué à plusieurs reprises soit dans un même domaine, soit de façon plus générale.
             C’est alors la peur d’échouer à nouveau.
             Les tentatives de l’enfant pouvant mener à un échec appréciable sont rares en bas âge et par ailleurs les réactions des parents et éducateurs sont importantes pour lui donner ou non cette sensation d’échec. Cela dépend aussi de l’environnement et si l’enfant est en contact avec de nombreux autres enfants, qui auront tendance à relever ses erreurs et s'en moquer.
             Avant l’âge scolaire ces échecs ne peuvent guère apparaître que dans les relations plus ou moins conflictuelles avec d’autres enfants et la timidité est alors une peur de communication et de contact par peur des désagréments infligés par les autres.
             A l’âge scolaire, des difficultés en classe peuvent intervenir, comme par exemple une difficulté pour apprendre à lire et écrire, ou simplement la difficulté de travailler. L’enfant peut alors se replier sur lui même et devenir timide.

             La peur du jugement d’autrui ne peut intervenir vraiment que plus tard encore. Pendant longtemps l’enfant n’a de jugement que le sien propre. Il apprend de ses parents et de ses éducateurs des “interdictions” et des “autorisations”, mais ce sont des règles et non des jugements de valeur.
             Il acquiert ensuite la notion de ce qui est ou peut être “bon pour lui” et “néfaste” pour lui, mais ce sont encore des constatations.
             Le jugement des autres n’intervient que d’une part lorsque l’enfant a acquis une notion plus abstraite, qui est celle du bien et du mal, que ce soit au plan moral, religieux, sociétal, ou même ce que j’appelerai “politiquement correct”, c’est à dire une notion de valeur attachée aux actions, celles qu’il “faut” faire” et celles qu’il ne “faut pas faire”, non pas parce qu’elles sont agréables ou néfastes, mais parce qu’une règle supérieure ou collective l’impose.
             De plus il faut qu’il y ait des “autres” et que l’enfant ait conscience du jugement de valeur des autres et que, de plus, un jugement défavorable l’affecte.
             Autant je pense que la peur des autres (des mauvais traitements des autres) peut intervenir à la maternelle, par contre je ne crois pas que la peur du jugement des autres ne soit vraiment importante avant 7 ou 8 ans.
             Mais là encore l’éducation fait beaucoup, car les parents ou les éducateurs peuvent selon la façon dont est présentée une réprimande, développer ou retarder et minimiser cette notion de crainte du jugement d’autrui, et donc la timidité qui pourrait en résulter.

             Je pense que c’est cette peur du jugement des autres qui est la principale raison du comportement différent de personnes introverties ou timides, au téléphone, sur internet, ou au contraire lorsqu’elles se trouvent face à uen personne en chair et en os.
             C’est également vrai dans le comportement vis à vis d’un “étranger”  par rapport à celui d’une personne de sa famille, dont on craint le jugement.
            C’est aussi le cas vis à vis d’une personne dont on craint l’indiscrétion vis à vis de parents ou amis, par rapport à une personne qui, ne les connaissant pas, ne risque par de leur révéler quelque chose.
            Il m’est souvent arrivé que des jeunes avec lesquels je correspondais, me confient quelque chose qu’ils n’avaient pas voulu dire au psy parce que celui-ci était véritablement en face d’eux, et que je reçoive plus facilement leurs confidences que celles de jeunes dont je connais la famille.
          Je pense aussi qu’on ne se confie facilement que si l'osait que la personne ne va pas vous juger..

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  • La société favorise t'elle les extravertis.?

               Il y a en France, à peu près moitié-moitié extravertis et d'introvertis, mais aux USA, 60% au moins de la population est extravertie.
              Sont ils mieux adaptés que nous à leur environnement ?

               Les psys disent souvent que « Le système, à l'oral, est fait pour les extravertis. »

     Une de mes correspondantes qui avait eu 18 en français à l’écrit n’a eu que 13 à l’oral, (et elle en était vexée), car la question l’avait prise de court; en effet les introvertis ont besoin de réfléchir longtemps avant de donner une réponse, car ils veulent qu'elle soit bien argumentée et bien présentée. Elle s’est bien rattrapée depuis : elle est entrée dans les premiers à Normale Sup Sciences, rue d’Ulm, la première école scientifique française.

               C’est vrai que dans le primaire ou même au collège, les introvertis sont souvent seuls dans un coin de la cour, lisent ou discutent tranquillement, alors que d’autres parlent tout le temps et jouent à des jeux collectifs et l’on dit d’eux qu’ils sont « sociaux ».

                En fait les introvertis ne sont pas asociaux; ils sont juste moins adaptés à la vie en groupe, parce qu’ils ont besoin d’être parfois seuls et tranquilles pour se reposer et réfléchir. Ce n’est pas une question d'environnement, ni de sociabilité, mais de tempérament.

     

                En fait c’est vrai, l’enfant a besoin de relations sociales pour se construire, et donc l’école, surtout maternelle et primaire, a un rôle de socialisation.

                 Alors, c'est une institution où l'on parle tout le temps, car la pensée de l’homme est structuré autour du langage. C’est vrai que les introvertis sont souvent pris de court par les extravertis qui lèvent tout de suite le doigt et, à force de ne pas être interrogés, ils finissent par se lasser et ne plus se manifester, sûrs de ne pas être écoutés.

     Ils risquent alors d'entamer leur estime de soi, d’autant plus qu’il y a parfois sur leur bulletin « Ne participe pas assez en classe », mais ils devraient se rendre compte qu’ils disent beaucoup moins de bêtises que les extravertis qui parlent trop vite, sans réfléchir, poussés par leur tempérament.

                Certes les profs interrogent plus volontiers les extravertis, mais ils se réjouissent de ne pas en avoir 30 dans leur classe, car les gérer dans cet espace limité deviendrait vite anarchique, et les profs préfèrent en général les enfants calmes.

     

                 Bien sûr les réseaux sociaux, les fêtes et anniversaires agités sont plutôt faits pour les extravertis, et les introvertis ne sont pas toujours invités, et n'y sont pas à l'aise en général, mais ils préfèrent peut être n’avoir que quelques copains, mais de bons amis et ils se passent volontiers de ces rassemblements où les extravertis populaires et chefs de file passent leur temps à parler, à vouloir être les leaderships et à toujours avoir raison et la barre sur les autres.

                 Il peut aussi y avoir des cas extrêmes, quand des groupes (où il y a aussi des introvertis mais menés par des extravertis), prennent un introverti pour tête de turc, le traitent de « loser », d’ « intello », et le font passer pour un imbécile infréquentable, l’isolant  à la cantine face à son plateau et lui faisant subir les quolibets de la bande.

                Là il faut réagir et l’aider. C’est d’abord aux parents et aux profs de le faire, mais il faut aussi se prendre en charge soi même.

     

               Je suis personnellement nettement introverti. J’aime réfléchir et bouquiner, faire de la doc, et les réseaux sociaux et grandes fêtes ne m’ont jamais tenté. Cela a un avantage, seul ou entouré je ne m’ennuie jamais, ayant bien trop de choses à faire et à penser.

               Quand j’étais gosse, en classe, je ne levais pas le doigt tout de suite, mais quand je le faisais, la réponse était juste, et le prof, plutôt que m’interroger, m’envoyait au tableau corriger les exercices, et me demandait d’aider ceux qui avaient du mal à suivre.

                Mon grand père, qui était ingénieur, me faisait lire des documents techniques puis me les faisait résumer oralement. En première et terminale, mes parents m’ont fait faire du théâtre et cela m’a appris à poser ma voix et à articuler face au public, en le regardant.

                J’avais un petit groupe d’amis solidaires et qui s’estimaient et se respectaient et on discutait ensemble de ce qu’on allait faire, et c’est valorisant pour un introverti d’organiser cette discussion. Le sport développe aussi le sens social.

                Jeune ingénieur, j’ai eu tout de suite à diriger des équipes, chose difficile au début pour un introverti, mais comme on connaît peu à peu ses collaborateurs, la confiance s’installe, et alors que sur le plan général on reste introverti, dans le petit groupe que l’on dirige, on se comporte comme un extraverti, qui écoute volontiers les autres et essaie de les aider. 

                Le plus difficile c’est de faire un discours lors d’une réunion ou d’une cérémonie, surtout si l’on doit l’improviser. Mais si on le fait souvent et assez facilement sur des sujets techniques qu’on connaît bien, même devant des interlocuteurs importants, on finit par être capable d’improviser un minimum en toutes circonstances, même sur des sujets qu’on connaît moins.

     

                Certains introvertis se plaignent d'être trop timides et qu'ils ont tendance à être dominés pas des "extravertis intrépides". Est ce vraiment une catastrophe ?

                Nous avons vu que les introvertis ne prennent pas facilement la parole, qu’ils hésitent avant de faire connaissance, mais aussi avant de prendre un risque et qu’ils réfléchissent avant d’agir. En ce sens, ils s'exposent moins aux dangers, que les extravertis, ceux qui profiteraient de la situation, qui sont plus enclins à prendre des risques, réfléchissent moins avant l’action, et courent plus de dangers d'être confrontés a des difficultés.
                Prenons un exemple : le timide qui ne parle guère ne prend pas le risque de se discréditer en public, alors que l'extraverti qui prend sans cesse la parole pour se faire valoir, prend aussi le risque de choquer ou de se fourvoyer, ce qui peut lui óter tout crédit.
                La timidité est vraisemblablement une composante naturelle de la personnalité humaine. Depuis des centaines de milliers d'années, l’homme vit en communauté avec des individus qui ne sauraient être tous des dominateurs.
                Il faut une certaine proportion de personnes réservées, pas trop bruyantes, réfléchies, circonspectes, prudentes, hésitant a entrer en conflit, afin que la vie en communauté ne soit pas constamment parsemée de disputes et de dissensions,    
                Ainsi, les timides et les introvertis sont souvent considérés comme des pacificateurs, des gens qui « arrondissent les angles ", Ils jouent en quelque sorte le rôle de « lubrifiants sociaux ".
                Nous avons besoin d'eux, car une société sans timides serait une société de frictions constantes...
                La timidité  ne constitue pas un avantage pour la qualité de vie de l'individu, et pourtant il semble qu'elle aide au fonctionnement de la société, et même qu'elle participe au jeu de la séduction. David Buss a constaté que les femmes qui regardent tres franchement les hommes dans les yeux attirent moins un homme qui recherche une relation de confiance durable qu’une femme qui baisse les yeux timidement. La société accepte plus difficilement la timidité masculine, dès le plus jeune âge. Les parents semblent mieux tolérer la timidité de leur fille que de leur fils. !
               De nombreuses études ont été réalisées auprès de parents d'enfants très timides. Ces parents ont le plus souvent un comportement de timide introverti, ayant peu de relations humaines et donnent à leurs enfants des habitudes négatives qui renforcent leur timidité naturelle, de surptotection et de froideur affective.   
               Bien entendu il y a sûrement une composante génétique notamment de la préférence cérébrale E/I.

     

                Ceci pour vous dire qu’il ne faut pas regretter d’être introverti, pas plus qu' extraverti; chaque personnalité a ses avantages et ses inconvénients. Certes en apparence la société actuelle semble, au départ, favoriser les extravertis, mais à l’âge adulte, c’est l’inverse dans certaines professions.

     

                 Et surtout d’une part il faut que parents et professeurs aident les introvertis à mieux se comporter en groupe et à développer leur confiance en eux, mais il faut aussi qu’ils ne soient pas pessimistes sur leur sort et fassent eux mêmes l’effort nécessaire pour développer leurs capacités d’expression, de communication et de relations sociales.
    Mais c’est vrai qu’il faut aussi aider les introvertis à être optimistes et à avoir confiance en eux et empêcher certains groupes de leur nuire.

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  •             Dans mon dernier article, nous avons vu les avantages et inconvénients d’une voiture électrique, parlons maintenant des voitures hybrides.

             En fait les voitures hybrides ne sont pas des voitures électriques, ce sont des voitures à moteur thermique, dans lesquelles un petit moteur électrique vient assister le moteur thermiques dans certains cas et si l’on voulait circuler en tout électrique, on ne ferait que quelques kilomètres. D’ailleurs elles ne se rechargent pas pour la plupart.

            Comment cela fonctionne t’il. ? Disposant du schéma d’une BMW, c’est à partir de là que je décrirai un fonctionnement qui toutefois n’est pas général.

     

            D’abord quel est le but poursuivi : pas de se propulser à l’électricité, mais d’éviter de faire fonctionner le moteur thermique de la voiture dans des plages où son rendement n’est pas bon (à basse vitesse principalement),  et d’autre part de récupérer de l’énergie au freinage au lieu de la dissiper en chaleur dans les freins.

            On peut ainsi diminuer la consommation d’essence, et donc la production de CO2, voire se contenter d’un moteur un peu moins puissant car quand son rendement est trop faible le moteur électrique l’assiste

     

            Dans certaines voitures un moteur électrique est intégré dans la boîte de vitesse du moteur thermique, et fournit la propulsion quand la demande de puissance est faible, (et que le rendement du moteur thermique est mauvais), ou ajoute son énergie quand le demande est importante mais la vitesse de la voiture faible (démarrage, côte..).

            L’énergie électrique est fournie par une batterie et un ordinateur gère la contribution de la batterie à la propulsion

            Lorsque la puissance demandée est inférieure à celle fournie par le moteur thermique (vitesse constante sur route) ou que le moteur freine la voiture, un alternateur charge alors la batterie, en récupérant l’énergie superflue du moteur thermique ou celle de freinage. La batterie est relativement modeste en coût et en poids.

            C’est donc un système complexe et cher, en espérant qu’il soit fiable et en tout électrique on ne fait que 2 ou 3 km..

     

             Mais on peut faire mieux et plus cher comme « usine à gaz », si on veut faire une voiture hybride « rechargeable qui ait une autonomie électrique de 20 ou 30 km.

             On peut d’abord augmenter les batteries, mais cela augment le poids et le coût.

             Mais c’est trop simple et c’est tellement mieux de faire compliqué.

             Alors on propulse la voiture séparément par un moteur thermique et un moteur électrique. Le moteur thermique est, à l’avant, relié normalement au train avant et le moteur électrique est sur l’essieu arrière (voir schéma ci-dessous).

            On peut fonctionner avec un seul moteur ou avec les deux, l’ordinateur gérant alors la contribution de chacun.


     

    Les hybrides ne sont pas de vraies voitures électriques.

                Les gains en carburant sont plus importants, on peut se servir en ville du tout électrique et de ses avantages, mais le coût de la voiture est notablement plus élevé.

            C’est ce que l’on appelle une « hybride parallèle ».

            Le moteur thermique recharge les batteries, mais lentement et donc si l’on fait beaucoup de tout électrique, il faut recharger la batterie la nuit.

     

            On aurait pu faire plus simple, ce que l’on appelle les « hybrides série », mais pour le moment, les constructeurs n’utilisent pas cette technique, sauf exception dans des voitures de luxe très chères 

            Là c’est simple : c’est une voiture électrique avec des batteries très importantes lourdes et chères, et deux moteurs électriques sur les roues.

            En plus on a un petit moteur thermique qui fonctionne à vitesse constante et recharge les batteries, comme si on avait un groupe électrogène à bord.

            Là c’est simple, c’est une vraie voiture électrique, qui peut rouler en électrique en ville et faire des centaines de kilomètres sur route à condition de mettre de l’essence dans le réservoir. Malheureusement cette voiture n’existe pratiquement pas et elle est hors de prix.     On espère tout de même que ce sera l’hybride de demain à un prix plus raisonnable.

           Mais actuellement son poids et son prix ne la rendent pas rentable par rapport à une voiture à essence.

     

           La voiture hybride est donc un engin compliqué, extrêmement cher, pour personnes riches passionnées d’écologie.

           Demain si les voitures hybrides parallèles se développent, elles seront techniquement bien plus intéressantes, mais le problème du prix reste pour le moment entier.

          Tout dépend aussi de l’autonomie que pourront avoir des voitures entièrement électriques avec de futures batteries et moteurs, et de leur prix

     

           Mais actuellement aucune hybride n’est rentable par rapport à une voiture à essence, en raison de son  prix. Il faut faire plus de 15 000 km de ville par an pour la rentabiliser et encore, ce n'est pas sûr, car les consommations réelles sont deux fois supérieures à celles annoncées dans des tests normalisés absurdes et non représentatifs de la réalité.

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