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    Que va devenir notre société ?

           Au seuil de chaque nouvelle année, on se demande toujours de quoi sera fait l'avenir.
          J’ai écouté récemment avec beaucoup d'intérêt, la conférence d’une personne dont le métier est de faire de la prospective dans le domaine des nouvelles technologie, mais aussi quant à l’évolution de notre société : Madame Geneviève Bouché.

              J’ai trouvé très intéressante cette conférence, et je vous la résume ci dessous :

              Une civilisation succède à une autre ; elle grandit, se développe, atteint son apogée, puis décline et meurt, remplacée par une autre.
              Les historiens considèrent qu’il y a changement de civilisation lorsque trois composantes de la vie sociale et économique se modifient, de façon concomitante. En particulier : l’énergie, les modes de communication et la remise en cause d’une ou plusieurs valeurs fondamentales.
              C’est actuellement le cas de notre civilisation qui date du 19ème siècle, basée sur l’industrie et la production.
              Certes les techniques de production peuvent encore faire des progrès, mais elles sont orientées dans le même but : produire plus pour un moindre coût. Les robots remplacent peu à peu les hommes et le chômage est inéluctable, malgré les efforts des politiques.
    De plus nous avons deux défis à l’échelon de la planète : l’explosion de la démographie et le changement climatique.
    Il faut donc essayer de réfléchir au monde de demain, pour le construire peu à peu.
              Nouvelle civilisation implique nouveau pacte social et nouvelles monnaies.
              La notion de réseau devient déterminante dans les progrès que nous réalisons. En particulier, elle se retrouvera dans notre manière de réorganiser la société.

              L’ère industrielle que nous vivons ne connaît que le travail de production et ne reconnaît que trois temps « je nais, j’apprends et je fais ». Les 3 autres temps : « j’innove, je transmets et enfin, je me rends utile », sont confiés au volontariat et au bénévolat, autrement dit, à des régimes instables puisque, sans reconnaissance, les individus y renoncent dès la première difficulté.
              Alors, si réellement l’homme désire s’accomplir à chaque étape de sa vie et que la communauté en tire profit, il devient nécessaire de faire évoluer le pacte social.
              Il faut tenir compte de la communautarisation de l’économie. En effet, la compétitivité vient de l’innovation. L’innovation naît dans les activités contributives avant de devenir un projet d’entreprise. Pour créer une entreprise, il faut certes toujours du capital et du travail, mais il faut aussi de plus en plus de savoir, des idées et du réseau, c’est-à-dire des composantes du bien commun immatériel.
    Pour le moment, les startups, qui réussissent, tombent tôt ou tard sous le contrôle, direct ou indirect, des grandes multinationales.et notamment des GAFA de la Silicon Valley. (les GAFA sont les sociétés mondialistes très puissantes comme Google, Amazon, Facebook et Apple).
             Par ailleurs peu à peu la propriété personnelle fait place à l’usage de biens communs : locations, seconde main, échanges, films et musique sur internet …

            Un homme nouveau émerge. Il a été chasseur-cueilleur, puis agriculteur, puis ouvrier, et il devient mobile : socialement, culturellement, professionnellement, géographiquement.
    Sa priorité ne consiste pas à posséder toujours plus, mais à donner du sens à sa vie.
    Il est prêt à confier aux robots la production des biens et des services qui assurent son intégrité physique et physiologique, c’est-à-dire les couches basses de la pyramide de Maslow. Le temps ainsi libéré, il le destine à la couche immédiatement supérieure : l’estime de soi. En clair, il veut s’accomplir à travers sa famille, les savoirs, l’innovation, la culture, la démocratie ou encore la spiritualité. Il veut s’émanciper et en même temps contribuer à la vie de la communauté, car l’estime de soi passe par la réalisation de tâches positives pour les autres et avec les autres.

             Dès lors, la compétitivité d’une nation repose sur les talents et les savoirs. Les ressources humaines deviennent donc un patrimoine précieux, qui ne se gère plus du tout comme la main-d’œuvre des siècles précédents.

            Tous ces changements mettent à mal l’emploi, tel que nous l’avions organisé durant le 20ème siècle. En particulier, le salariat ne restera plus le seul mode pour injecter du pouvoir d’achat auprès des ménages.
    Dans l’antiquité, les soldes des soldats étaient délivrées sous forme de jetons à valoir sur les butins des guerres à venir. Avec ces jetons, les soldats pouvaient acheter de quoi subvenir à leurs besoins.
    Or, ces jetons se sont révélés tellement pratiques pour les citoyens, qu’ils ont avantageusement remplacé les bâtons de taille et les tablettes d’argile. Mais surtout, ils ont stimulé l’économie.
              C’est ainsi qu’est née la « monnaie dette » que nous utilisons encore aujourd’hui, qui est garantie par le pouvoir, lequel imprime son effigie sur les billets et pièces de monnaie. 
             Mais que devient-elle dans une économie de plus en plus organique et immatérielle ?
             Notre monnaie actuelle doit son existence à des emprunts liés à de la création de richesses productives. Mais le remboursement ds intérêts liés à ces emprunts, impose de créer toujours plus de richesses productives, ce qui est de moins en moins réaliste du fait que:
                   -    nous savons que les ressources de notre planète ne sont pas extensibles,
                   -    nous avons décidé de consommer moins mais mieux et plus efficacement,
                   -    nous évitons de faire de l’inflation,
                   -    nous allons vers l’apaisement démographique,

            Pour stimuler l’achat sur place, on a vu apparaître de nouvelles sortes de monnaies locales, de formes très diverses, mais elle n’ont pas pu subsister, faute d’un nombre suffisant d’utilisateurs, qui ne couvre pas leur fonctionnement.
    Les nouveaux réseaux poste à poste et les bases de données du type blockchains permettent d’envisager des monnaies nouvelles, pouvant rassembler suffisamment d’utilisateurs.
            Deux essais notamment ont été faits avec le « Bitcoin » et « l’Ether ».
            Le bitcoin a eu son heure de gloire, mais d’une part a été utilisé aux USA par des malfrats pour blanchir de l’argent ou faire du commerce illicite, et a fait l’objet d’une spéculation de change avec le dollar, ce qui a entamé la confiance des utilisateurs et montré le danger d’ententes des « mineurs », chargés de réguler et certifier le réseau.
           L’Ether est expérimenté par la start-up suisse Ethéreum, Microsoft, qui fournit l’architecture, et un certain nombre de banques s’y intéressent.
    Mais le réseau Ether, son organisation et ses logiciels, peuvent s’adapter à des transactions autres que monétaires.

            La mondialisation a d’ailleurs ses limites, car chaque continent se met à produire si possible ce dont il a besoin. Les échanges entre les nations se concentrent sur deux types de marchandises : les matières premières et les produits d’exception, produits avec du savoir et des talents.

           Cette évolution demande un changement complet des mentalités et elle mettra donc du temps. La formation sera un des leviers cruciaux. Elle devra elle aussi évoluer. L’accession à tous de l’école entrainera sans doute un raccourcissement des études générales post secondaire, et par contre une formation continue beaucoup plus importante toute la vie.

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  •             Deux de mes lecteurs m'ont fait remarquer que je n'étais pas très respectueux, dans certains de mes articles, vis à vis de notre ministre de l'Education Nationale.
               C'est vrai, mais elle s'entoure de très mauvais conseillers et ses réformes sont toutes plus absurdes les unes que les autres, car elles vont à l'encontre de l'amélioration de l'enseignement.
               Mes jeunes lecteurs trouvent exagérés mes propos sur  l’école primaire. Ils trouvent notamment que j’exagère les bienfaits de la lecture, d’apprendre par cœur pour exercer sa mémoire et du calcul mental.

        Je pense qu’effectivement qu'on sous-estime l’importance de la mémoire, car elle est responsable d’environ 50% de notre intelligence. 
        Pour raisonner, prendre des décision, notre cortex frontal compare les situations à des situations déjà connues, avec l’aide du cerveau émotionnel. 
        Dans la vie de tous les jours et dans notre métier, nous faisons appel aux connaissances que nous avons déjà emmagasinées, et nous en mémorisons en permanence de nouvelles.
        Même l’imagination et la créativité sont tributaires de la mémoire. Il ne faut pas croire que l’on crée ex-nihilo. Inventer du nouveau, c’est simplement rapprocher des éléments que nous avons en mémoire et que d’autres n’ont pas réunis.C’est agencer différemment des éléments existants.
        Lorsqu’on nous fait apprendre par cœur, ce n’est pas le plus souvent ce que nous apprenons qui est important, c’est de s’exercer à retenir. A l’origine nous n’avons que des mémoires médiocres et c’est en les entraînant qu’elles deviennent performantes.

        A coté des mémoires à long terme, perceptive, épisodique, lexicale, déclarative, nous avons des mémoires à court terme, qui servent à stocker provisoirement des éléments qui nous servent temporairement, en vue de réflexion, de décision, d’action…
        Ces mémoires très importante n’ont qu’une capacité limitée et leurs temps d’accès peuvent être assez longs si nous nous en servons peu.
        Le calcul mental est un excellent moyen pour entraîner ces mémoires tampons à court terme.
        En outre, sur le plan des mathématiques, l’habitude du calcul mental oblige à avoir une notion de la « grandeur » des chiffres, notamment de la place des décimales, et par la suite, en physique, (et dans la vie de tous les jours), cela nous évite des erreurs grossières d’un facteur 10 ou 100, que l’on commet si on ne fait pas attention ou si on se sert mal d’une calculette ou d’un tableur.

        Quant à la lecture, elle est primordiale à plus d’un titre.
        D’une part c’est essentiellement en lisant que l’on acquiert des connaissances de toutes sortes, et que l’on cultive sa mémoire déclarative.
        Mais il y a d’autres retombées : lire oblige à une réflexion et une analyse qui permettront, en plus, d’améliorer la capacité de réflexion et de compréhension.
        Lire permet d’acquérir du vocabulaire, l’orthographe correspondante, mais aussi, si on lit certains auteurs d’acquérir une meilleure façon de s’exprimer, un meilleur niveau d’écriture.
        Toutefois toutes les lectures n’ont pas la même qualité. Dans la lecture dite « rapide », dont on peut apprendre la pratique et qui consiste à lire d’un même regard tout un morceau de ligne, comportant plusieurs mots, l’effort du cerveau est presque inconscient, impulsif, à peine plus exigeant qu’un simple décodage des mots, et on ne retient qu’un aperçu du texte.
    C’est très utile pour faire par exemple un tri de courrier ou de textes, pour séparer ceux que l’on veut relire de ceux que l’on estime peu importants.
        Mais on peut négliger des points importants et, si on veut profiter de sa lecture, il faut alors refaire ce que les linguistes appellent une lecture « immersive », qui appelle notre attention sur la succession des mots et l’analyse du sens des phrases.
        Lire, que ce soit dans des livres ou sur une tablette, de façon attentive est un exercice qui perfectionne notre mémoire, notre imagination, notre capacité de réflexion et d’analyse, notre écriture, et notre façon de nous exprimer et de communiquer.
        De plus, si nous lisons des ouvrages ou articles variés sur un sujet donné, cela nous permet de confronter les idées de divers auteurs et donc d’ouvrir notre esprit sur ce sujet, en évitant donc d’avoir une vue trop étroite ou trop sectaire de la question.

        Je continue donc de penser qu’on ne cultive plus assez ces aspects à l’école primaire, puis au lycée, et qu’ainsi on contribue moins à développer l’intelligences des enfants et des jeunes;

                       

     

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  • Les différentes sortes d'amour

            Il m'arrive de recevoir des mails qui me parlent de peines de cœur. Et souvent on me demande alors : "ma façon d'aimer est elle la même que celle de l'autre"?
             Il y a effectivement bien des sortes d'amour.

            En 1973, le psychologue John Alan LEE a défini six “profils” d'amour ou d'amoureux :

            - L'amour romantique :  recherche d'une harmonie, d'une communion intellectuelle, sentimentale et physique, d'une complicité, d'un plaisir commun.

            - L'amour altruiste, dans lequel on préfère souffrir soi même plutôt que voir souffrir son ou sa partenaire, et on est prêt à faire passer ses propres désirs après les siens.

            - L'amour possessif : des hauts et des bas émaillent la relation, la hantise de l'infidélité, l'obsession du mensonge et de l'amour perdu sont omniprésentes.

            - L'amour coopératif ou l'amour amitié est le résultat d'habitudes partagées par les deux partenaires, il nait souvent d'une amitié ancienne et profonde. Les deux partenaires se disputent rarement, la relation est centrée sur une communauté de goûts, d'opinions, d'activités et sur la confiance.

           -  L'amour utile, ou l'amour de raison, pragmatique, où les sentiments ont moins d'importance. Les amoureux pragmatiques ont une idée précise de leur avenir et le couple doit servir ce dessein. Les projets d'avenir et de planificaton de la vie des deux partenaires doivent concorder ou s'accorder.

            - L'amour ludique qui voit dans chaque nouvelle conquête une confirmation de son pouvoir de séduction. C'est le jeu de l'amour, qui comporte une part importante de narcissisme ou de frime.

        Ces styles n'existent pas de façon isolée et se mèlent dans mille combinaisons, comme des couleurs primaires se mélangent pour créer des teintes personnelles. Mais chaque personne a en général un ou deux “styles dominants”.
        Les études menées par les psychosociologues ont montré qu'en général, les couples qui durent ont des styles d'amour voisins, sauf en ce qui concerne l'amour possessif ou la jalousie mutuelle des deux partenaires peut faire des ravages, et l'amour ludique où l'esprit d'indépendance et de liberté des deux partenaires conduit souvent à la rupture.
        Certains styles différents ne font pas bon ménage. Il est rare qu'un ” romantique” s'accorde avec un “don Juan”

            La façon d'aimer semble être davantage déterminée par le milieu et l'éducation que par l'hérédité : des études ont montré que de vrais jumeaux n'avaient pas systématiquement la même préférence en amour.

           Mais d'autres psychologues ont fait une classification différente, moins basée sur la personnalité de la personne :

              - L'amour inaccessible : c'est le rêve un peu fou qui vous fait aimer une personne que vous ne fréquentez même pas , par exemple un acteur ou actrice de cinéma ou un chanteur connu.

              - L'amour non partagé : il est le plus difficile à gérer et il vous fera sans doute souffrir. Avoir des sentiments forts pour une personne qui n'éprouve rien pour vous en retour.
    Il faut essayer de surmonter cette douleur et éviter de se concentrer sur ce sentiment qui ne peut aboutir. Il faut s'occuper au maximum et avoir confiance en l'avenir.     

              - L'amour platonique : il peut se produire entre amis. C’est le type le plus commun d’amour, car c’est normal d’avoir de l’affection au départ qui a tendance à se transformer en amour platonique, un amour privé de tout contact physique  

              - L'attirance ou l'amour sensuel : C’est plus du désir et de la sensualité qui vous mènent à l’amour et non le contraire. Il peut se transformer en véritable amour, mais le plus souvent ne dure qu'un temps : c'est une passion. Le problème est lorsqu'un des deux aime vraiment l'autre.

              - L'amour de soi : c’est l’amour de soi dans le regard des autres. Vous aimez quelqu'un parce qu'il vous ressemble et surtout parce qu'il vous admire. C'est l'amour non pas d'un être mais de sa persona.

              - L'amour pur et total, le fusionnement : le type d’amour qui vous fait sentir d’intense sensations aussi bien au niveau du cœur, du corps et de l'âme. Le ou la partenaire vous apparaît comme votre "jumeau'

            - L'amour moutonnier : l'un des partenaires est totalement "collé" à l'autre comme un petit animal suit sa mère. Le danger est qu'il se transforme en amour possessif. 
    Sinon, tout le monde a connu cet amour, car il se produit généralement lorsque vous êtes un enfantes il est alors plein d’innocence

              

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  • Réseaux poste à poste et blockchains : utilisations

              Dans mon précédent article je vous ai dit ce qu’étaient des réseaux postes à postes et des bases de données « blockchains ».
              Ces divers systèmes ne sont pas encore matures et leur état de mise en place est à peu près celui d’internet en 1990. On peut donc penser que les transformations qui en découleront vont commencer à apparaître vers 2030.

                         Influence de la généralisation de ces réseaux sur les métiers.

              La mise à la disposition de chaque personne, comme pour internet, de tels réseaux, risque de changer profondément tous les métiers qui servent de support à des transactions, un peu de la même façon que le ferait une généralisation du commerce en ligne sur internet. Dans la mesure où ces réseaux peuvent abriter une monnaie électronique, les centres financiers, banques et courtiers divers, seraient également affectés.
              Ces métiers seront donc amenés à évoluer, ce qui posera des problèmes de formation et d’emploi.
             En fait les blockchains risquent de rendre en partie caduques les activités de services dans le domaine des transactions, basées sur la confiance en une personne ou une institution responsable actuellement de garantir la validité de ces transactions

             Je ne prendrai qu’un exemple simple : celui d’un achat immobilier par l’intermédiaire d’une agence et d’un notaire, avec enregistrement au cadastre.
             Les particuliers (ou entreprises), ayant accès au réseau pourront faire une proposition de vente ou au contraire une recherche d’achat, (un peu comme sur « le Bon Coin »). On trouvera aussi des modèles de contrat sur le réseau.
             Si deux parties se mettent d’accord, elles échangeront leurs clés publiques. Et pourront se mettre d’accord sur un contrat.
             Une fois celui-ci rédigé chacun l’enverra sur le réseau avec sa clé privée. Il sera enregistré provisoirement sur tous les serveurs et les mineurs vérifieront d’abord que les deux contrats envoyés sont identiques, et ensuite que tous les enregistrements sur tous les serveurs le sont aussi. Si cela est avéré, le contrat est enregistré sur un bloc de la blockchain et est alors certifié, inviolable et non modifiable (sauf par un nouveau contrat entre les deux parties annulant ou modifiant le précédent). L’enregistrement au bureau des hypothèques et au cadastre sont faits automatiquement              
            Dès lors l’agent immobilier et le notaire ne sont plus utiles pour la transaction.

            Toutefois la blockchain ne fait que certifier le contrat : elle ne garantit en rien la qualité de ce qui a été acheté. On peut alors penser que l’agent immobilier pourra garder un rôle de conseil quant à la qualité des achats immobiliers et le notaire un rôle de conseiller patrimonial. Mais ce sont des métiers qui demandent une formation différente, et un personnel de meilleur niveau, et des emplois de plus bas niveau disparaîtront.

            Ce type de problème va donc concerner tous les métiers qui ont pour but de certifier la réalité de transactions : banques, brevets, état civil, notaires, agent immobilier, cadastre, bureau des hypothèques, cartes grises, sécurité sociale et mutuelles...

            Ces métiers devront considérablement évoluer et utiliseront moins de personnels de bas niveau.
            C’est au fond analogue, dans le monde des services, à la robotisation du monde industriel.

                         Quels sont les actuels défauts ou limitations des réseaux poste à poste.?

             D’abord les serveurs ont des puissances ainsi que des capacités de données limitées. Il ne faut donc pas concevoir des blockchains trop volumineuses.
             Le stockage des données et surtout le cryptage et décryptage des signatures (les clés privées) ne sont pas sûrs à 100%. Des progrès peuvent être faits et il faut prévoir des changements possibles d’algorithmes pour assurer une meilleure sécurité.
             Le décryptage des données entraîne des calculs importants et donc un temps non négligeable, qui peut devenir prohibitif quand le nombre de transactions augmente beaucoup.
             Lors de l’utilisation d’une blockchain dans un réseau de monnaie numérique, le « bitcoin », le réseau ne pouvait traiter que 7 transactions par seconde, alors que le serveur de cartes bleues d’une banque en traite quelques milliers pendant le même temps.
             Les programmes peuvent avoir des bogues et ceux -ci permettre à des hackers de s’introduire dans le système. Mais ce n’est pas pour autant que les données pourraient être modifiées, puisqu’il faudrait les modifier de façon identique, sur tous les serveurs.
             On sait que tout système informatique a besoin d’être corrigé et amélioré (penser à toutes mises à jour auxquelles vous procédez sur votre micro-ordinateur). Or en principe, on ne devrait pas intervenir sur un réseau poste à poste. Il faut donc prévoir des procédures très rigoureuses de modifications et d’intervention sur les machines.

             Les programmes de ces réseaux ont été conçus à l’origine, et ils peuvent l’avoir été dans un but partiellement frauduleux. Il serait nécessaire qu’il y ait un organisme de contrôle technique centralisé et gouvernemental ou mondial (genre CNIL).
            On peut craindre aussi une entente des mineurs. C’est en partie ce qui s’est passé sur le réseau des bitcoins et, en l’absence de régulation centrale, il y a eu une spéculation effrénée, qui a multiplié par presque mille le taux de conversion de cette monnaie en dollars. Cette monnaie peu surveillée a également été utilisée pour le blanchiment d’argent ou pour des fraudes.
            En effet aucune législation n’existe encore. Il faut en créer une.

            De nombreux essais de mise au point et de fonctionnement préalables seront nécessaires, d’où au moins 10 à 15 ans de gestation pour garantir la sécurité et acquérir la confiance des utilisateurs, car c’est de cette confiance que résultera le succès de l’utilisation par la population et les entreprises, des réseaux poste à poste et blockchains.

     

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  •            En 1990, quand internet balbutiait, quelques personnes prévoyaient quelle pourrait être son utilisation en matière de messagerie et de recherche documentaire, mais personne ne soupçonnait le bouleversement de la société qu’entraineraient les réseaux sociaux et les téléphones portables.

               Nous sommes actuellement à l’aube d’une révolution encore plus importante.
              Celle des réseaux informatiques postes à postes (« pair à pair » est la dénomination américaine, et en français on parle de réseaux « poste à poste »), et des « blockchains » qui sont des bases de données ultra-sécurisées sur de tels réseaux.

               Cette évolution informatique risque de bouleverser notre société dans une vingtaine d’années, comme l’a fait internet depuis 1990.

                         Structure actuelle des réseaux internet :

                Dans nos réseaux actuels internet, nous avons un opérateur auquel nous sommes abonnés (Free, SFR, Numéricable, Orange, etc…) qui possède des « ordinateurs centraux » dans chaque région où il a suffisamment d’abonnés. Ces ordinateurs sont reliés entre eux et communiquent aussi avec ceux des autres opérateurs et avec des ordinateurs d’autres entreprises qui possèdent des banques de données, comme Google.

              Chaque ordinateur central a ses programmes, les personnes pour le servir et ses bases de données. Suivant la requête que vous lui adressez, il va puiser ses renseignements dans sa mémoire (pour la messagerie par exemple), ou, s’il n’a pas le renseignement (une recherche documentaire par exemple), il va essayer de le trouver sur un autre ordinateur, à condition d’avoir accès à des « catalogues », qui vont recenser le contenu de la base de données de cet autre ordinateur, d’identifier les données qui s’y trouvent et l’adresse pour y avoir accès. Le serveur central, s’il trouve l’information vous la transmet alors sur votre microordinateur, par son réseau propre.

              L’indexation du contenu des bases de données, se fait par des mots clés, et des programmes de recherche spécifiques permettent de trouver rapidement la ou les données correspondant à ces mots clés. Ainsi quand vous demandez un renseignement à Google, il va traduire votre demande en mots clés et il vous envoie toute une liste d’articles ou de données, qui correspondent à ces mots clés. Evidemment il y en a beaucoup qui corres-pondent en général au sujet demandé et c’est à vous ensuite de choisir ce que vous souhaitez et ce qui vous paraît pertinent.

              Dans de tels réseaux les serveurs contrôlent chacun une part de réseau et les bases de données sont centralisées sur tel ou tel serveur (donc vulnérables, mais il y a évidemment des sauvegardes).

     

    Réseaux "poste à poste" et "blockchains"

     

                         Structure des réseau « poste à poste » (en anglais peer to peer):

               La structure d’un réseau poste à poste est très différente. (cf. schéma)

              Nous avons toujours de gros ordinateurs serveurs qui sont tous en réseau et tous les autres microordinateurs ou ordinateurs font partie du réseau.
              Mais il n’y a pas d’ordinateur qui contrôle les autres, ni de banques de données centralisées. Chaque serveur met en œuvre les mêmes programmes et contient les mêmes banques de données. 
              Aucun des serveurs n’est indispensable, tous sont sur le même pied d’égalité, ils font fonctionner les mêmes instructions à chaque instant et gèrent une mémoire collective, recopiée à l’identique sur chacun d’eux.

              Cette redondance peut apparaître comme du gâchis, mais c’est elle qui assure la sécurité, et la puissance actuelle et future des calculateurs permet cette utilisation à des coûts raisonnables, lorsque l’aspect sécurité est essentiel.
              La tâche d’un serveur central est donc assumée par l’ensemble des serveurs, même en cas de panne de l’un d’eux.

              Ils vérifient en permanence la concordance des bases de données, de telle sorte qu’une intrusion serait immédiatement détectée et que personne ne puisse prendre en main le réseau. Les données ne sont acceptées dans la base que si elles sont concordantes sur tous les serveurs.
              La seule faille est que les programmes ont été conçus par des personnes à l’origine du réseau et qu’évidemment, eux peuvent intervenir sur le réseau. Il faut donc la même redondance c’est-à-dire que les personnes s’occupant de chaque ordinateur soient différentes, ne puissent être de connivence et éventuellement fractionner la connaissance des programmes, pour rendre impossible une intervention globale.

              Personne ne peut modifier la base de données déjà existante et on ne peut procéder qu’à des ajouts nouveaux ou modificatifs (comme en comptabilité d’entreprise).
              Donc dans un réseau poste à poste, chaque serveur participe au même titre que les autres à la gestion des informations et notamment des bases de données, et augmente ainsi la fiabilité et la sécurité de l’ensemble, de telle sorte que ce réseau est pratiquement indestructible et inviolable.
              Un réseau poste à poste important peut utiliser dans le monde entier, plusieurs milliers de serveurs, effectuant et contrôlant les mêmes opérations.

              Ces réseaux sont aussi appelés « organisations autonomes décentralisées », le sigle anglais étant « DAO ».

    Réseaux "poste à poste" et "blockchains"

     

                         Les bases de données « blockchains » :

             La base de données présente sur chacun des serveurs est constituée de sous-ensembles que l’on appelle des blocs et qui sont liés entre eux : l’ensemble de ces informations est une « blockchain » : une chaîne de blocs liés entre eux. 
               On pourrait mettre sur cette base de données des messages de votre messagerie, des photographies, ou les comptes des réseaux sociaux, mais ces informations ne néces-sitent pas un tel degré de sécurité et ce serait d’un coût prohibitif.

              Les blocs de ces bases de données ultra-sécurisées seront donc réservés à des documents importants qui ont une valeur commerciale ou contractuelle, voire à des transactions monétaires.

              Les différentes transactions enregistrées sont regroupées dans des blocs. Après avoir enregistré les transactions récentes enregistrées dans un bloc, un nouveau bloc vierge est généré et toutes les transactions vont être validées dans l’ancien bloc, sur chacun des serveurs du réseau par des personnes appelées  « mineurs », qui vont analyser l'historique complet de la chaîne de blocs, grâce à des logiciels complexes de décryptage. Si le bloc est valide, il est horodaté et ajouté à la chaîne blocs. Les transactions qu'il contient sont alors visibles dans l'ensemble du réseau, car certifiées « authentiques ». 
               Une fois ajouté à la chaîne, un bloc ne peut plus être ni modifié ni supprimé, ce qui garantit l'authenticité et la sécurité du réseau.

               Les « mineurs » sont évidemment rémunérés pour leur travail de sécurisation.

    Réseaux "poste à poste" et "blockchains"

              Les blockchains sont donc destinées à enregistrer de façon inviolable, des transactions entre des comptes de particuliers ou de personnes morales, et de faire foi de ces transactions. Cela peut concerner aussi des échanges monétaires.
               Il peut y avoir évidemment plusieurs réseaux poste à poste, abritant des blockchains spécialisées, pour des transactions de natures différentes.

               En détenant la totalité des transactions de chaque compte, la blockchain est représentative de son état à un instant donné et donc atteste légalement de cet état et des documents qu’elle contient.

                         Les échanges sécurisées sur un tel réseau :

              Pour assurer la sécurité des transactions chaque utilisateur du réseau poste à poste possède une « clé publique » et une « clé privée » et les données de la blockchain sont cryptées.

              La clé publique est assimilable à un numéro de compte; elle doit donc être connue de toute personne qui veut conclure une transaction avec le titulaire. La clé publique permet à toute personne d’accéder aux données du réseau qui sont donc ouvertes. Par contre ces données sont anonymes. Pour conclure une transaction les deux personnes (privées ou morales) doivent donc faire connaître à l’autre, leur clé publique.

               La clé privée est au contraire personnelle et assimilable à un mot de passe du compte. Elle permet à l’utilisateur de gérer son compte, de façon protégée.
               Pour accéder aux données du compte, la clé fait l’objet d’un traitement de décryptage : les informaticiens appellent cela le « hachage ».

              Les transactions entre deux comptes sont publiques et peuvent donc être vérifiées par tous, même si elles sont anonymes. Ce n’est évidemment pas le cas, mais dans chaque serveur, on effectue des comparaisons de validité des informations avec les autres serveurs. Si toutes les informations concordent, la transaction est validée, et ne peut plus être modifiée sauf par une nouvelle transaction entre les deux comptes.
              Les ordinateurs qui font cette vérification et les personnes qui les surveillent, sont appelées les « mineurs », car ils font en quelque sorte du déminage pour empêcher l’enregistrement de transactions erronées.

              Dans un prochain article, j’examinerai quelques utilisations possibles, leurs conséquence mais aussi la sécurité et le devenir de ces réseaux.

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