•  Et enfin les deux derniers sujets, bien différents l’un de l’autre.

    Les deux derniers sujets de philo du bac 2016



        Le premier ne m’inspire pas du tout :
            - Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l’histoire ? (ES)
            
        Qu’est ce que l’histoire? C’est l’ensemble des faits et événements du passé, mais aussi le récit de ces événements. De plus la plupart des auteurs ajoutent en général des explications ou des jugements personnels, qui ne sont pas forcément exacts, mais résultent souvent d’une interprétation personnelle. Mais il y a vraiment une « science de l’histoire » qui cherche à expliquer les faits et justifier les décisions qui les ont provoqués.
        Certains diront que le passé ne peut se modifier, alors à quoi bon l’étudier. D’autres y sont attachés sentimentalement comme l’histoire de notre famille, de nos ancêtres, de notre pays, de l’humanité. Certains pensent que l’expérience des faits du passé peut nous aider dans nos décisions à venir.

        Il est certain que les faits historiques sont uniques et ne se répètent pas, et donc échappent à l’expérimentation. On ne les connaît que par des récits, très déformés si ces faits n’ont pas fait l’objet d’écrits, mais de tradition orale. Et m^me s’il y a témoignage, d’une part on sait qu’un témoins n’est pas forcément ni fiable, ni impartial, ni objectif.
        L’histoire n’est donc pas une science à proprement parler : elle est subjective.

        Toutefois les histoires des divers peuples, des divers lieux, des régions du monde, ne sont pas indépendantes les unes des autres. En rechercher les différences, les interactions, ce qui est lié à la civilisation, à la géographie, au développement technique, à l’expression des arts, est intéressant et c’est de la culture générale.

        L’histoire est faite par les hommes et par la nature, ses bienfaits et ses catastrophes. Connaître l’histoire, c’est donc connaître une évolution de l’homme,  c’est suivre les progrès et les erreurs (voire horreurs) de l’humanité.
        Des sciences plus exactes peuvent venir à son secours, la psychologie pour étudier les comportement des hommes d’autrefois, les sciences de la nature pour analyser et expliquer les phénomènes naturels.
        L’histoire engendre aussi d’autres sciences souvent aussi hypothétiques qu’elle, telle la paléontologie, l’archéologie, mais aussi des sciences à part entière, communes avec la physique (comme l’étude de l’univers), ou avec la biologie, comme l’évolution des espèces ou l’épidémiologie.
        L’histoire n’est pas une science, mais elle a un intérêt scientifique.

     

    Les deux derniers sujets de philo du bac 2016



        Le second est plus d’actualité : 
              - Travailler moins, est-ce vivre mieux ? (S)
        
        Autrement dit, suffit-il de diminuer le travail pour que le bonheur augmente ou, à contrario, le bonheur découle t’il du temps libre, des loisirs, de l’oisiveté.
        Cela dit qu’entend t’on par travail : est ce le travail rémunéré, fait pour produire et pour vivre, ou est il aussi question du  le travail que l’on fait à titre personnel ?

        Il est souvent vrai que le travail que l’on fait pour vivre est vécu comme une contrainte, que l’on subit par nécessité pour « gagner sa vie ».
    C’est d’autant plus vrai que ce travail est pénible physiquement et donc fatigant.
        Il est certain que celui qui soude de grosses plaques de métal, dans une atmosphère à 40 d°, ou l’ouvrier du bâtiment qui porte de lourdes charges, même s’ils sont fiers de leurs réalisation, seraient moins fatigués s’ils travaillaient moins.
        Je me souviens d’un ingénieur qui, au musée des Arts et Métiers, nous montraient les anciens métiers à tisser qui commençaient à s’automatiser, et nous citait cette phrase d’Aristote  : « l'esclavage disparaîtra quand les métiers à tisser fonctionneront tout seuls ».
        Donc diminuer le temps de travail permet de diminuer la fatigue de certains et de mieux profiter de la vie. Mais cela implique une certaine activité et de ne pas aller jusqu’à l’oisiveté, qui selon le proverbe est « la mère de tous les vices ».

        Mais en fait tout dépend du travail que l’on fait et de l’intérêt qu’on lui porte, dans le masure ou c’est effectivement un travail qui apporte quelque chose à celui qui le fait.
        Il ne faut pas croire que seuls les cadres ont un travail qui les intéresse.
        J’ai connu de bons ouvriers qui réalisaient des pièces mécaniques très difficiles, notamment pour l’aéronautique, et qui s’intéressaient presque passionnément à ce qu’ils faisaient, étant très fiers de ce qu’ils arrivaient à réaliser. Mais c’étaient des ouvriers et techniciens qui connaissaient parfaitement leur métier : ils avaient donc conscience de leurs capacités à travers ces réalisations, et par ailleurs avaient l’impression de faire une œuvre utile.
        J’ai connu aussi des ingénieurs passionnés par leur travail, et qui ne ressentaient pas le besoin de travailler moins.
        J’ai connu aussi des personnes à la retraite, qui ont continué à faire des travaux bénévoles, pour se sentir utile mais aussi pour voir d’autres personnes et avoir des occupations variées, et d’autres retraités qui ne faisaient rien de constructif de leur temps libre, et se morfondaient, en attendant la fin de leur vie.
        Au fond plutôt que « travail », parlons « occupation ». Tout dépend de son intérêt et de sa pénibilité. Diminuer une occupation que l’on aime n’est pas la plupart du temps le moyen de mieux accéder au bonheur.

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  •  

    Sujets du bac philo : Convictions morales et lois

         Troisième volet des sujets de philosophie 2016, les deux questions suivantes :
               - Nos convictions morales sont-elles fondées sur l’expérience ? (L)
               - Pour être juste, suffit-il d’obéir aux lois ? (Tech) ?


         Pas faciles ces deux sujets : on peut dire tellement de choses sur la morale en général et sur nos convictions morales et leur origine en particulier;    
        Quant au mot « juste » son interprétation est ambigüe.
        Ces deux sujets ne m’inspirent pas.

        D’abord d’où viennent les règles morales en général?
        Certaines sont ancestrales, passées de génération en génération dans chaque civilisation, mêlées aux préjugés aux archétypes chers à Jung, aux us et coutumes.
        Le passé et ses règles  (ses lois aussi) se transmet par les gouvernants et édiles divers, par les personnes qui ont une certaine autorité psychologique : prêtres, médecins, professeurs… Cette influence a sûrement baissée aujourd’hui.
        Enfin et surtout c’est l’éducation des parents qui transmets des règles dès la plus jeune enfance.
        L’enfant voit le plus souvent, en ses parents et aînés, des modèles qu’il va essayer d’imiter. A défaut de ces personnes, il va trouver d’autres adultes référents.
        La situation évolue d’ailleurs; les jeunes actuels, avec le développement des moyens de communications électroniques, appartiennent à des groupes, et le référence est de moins en moins les parents, mais  ces amis, qui sont presque du même âge. Pour peu que les parents ne soient pas vigilants ou même absents de l’éducation, ces jeunes n’ont alors que peu de valeurs et donc sont prêts à faire beaucoup de bêtises.
        On pourrait penser que nos valeurs et principes moraux ne sont que la conséquence de notre éducation et de notre socialisation, et que ce n’est pas l’expérience qui nous apprend ce que nous nous devons faire. Elle se bornerait à nous permettre d’ajuster notre comportement aux règles acquises.

        La nature de ces règles donne d’ailleurs souvent à controverses.
        Certains les croient dictées par une volonté supérieure; c’est notamment le cas des religions. 
        Je me souviens, dans mes cours de philo, il y a presque 70 ans, des « impératifs catégoriques «  de Kant, qui pensait que les règles nous étaient dictées par notre raison, et qui avait une fâcheuse tendance à voir le résultat de punitions et de récompenses, ou des conséquences des sentiments de peur et de culpabilité.
        L’éducation d’autrefois était souvent basée sur ces punitions et récompenses. C’est moins vrai aujourd’hui, on essaie davantage d’expliquer et de convaincre, mais on est surtout souvent tombé dans un laxisme regrettable, en croyant comme Rousseau que l’enfant est bon par nature, ou buien par peur qu’il ne vous aime plus si on le châtie parfois.
        Je me souviens aussi de dissertations assez difficiles sur les rapports entre la morale et notre liberté, qui parfois touchaient à la théologie.

        Mais justement, quel est le rapport entre la morale en général et nos convictions sur elle?
         Freud appelait le « surmoi », l’ensemble des règles, parmi celles sui nous avaient été enseignées, auxquelles nous avions réfléchi, et que nous avions accepté d’appliquer.
        Parmi elles nos convictions morales; comment nous les sommes nous appropriées?
        La vie nous donne tous les jours l’occasion d’appliquer ces règles, et donc d’avoir une certaine expérience des cas divers de leur application et de leur faisabilité. Nous nous forgeons ainsi une espèce de « jurisprudence morale »
        Par ailleurs nous sommes face au miroir que constitue nt les autres hommes, qui nous renvoie un jugement, une image de nos actions et dede notre responsabilité. Bien sûr, nous sommes plus ou moins influençables.
        Les règles que l’on nous a données peuvent ne plus être parfaitement adaptées à ce que l’on est devenu et donc l’expérience, qui nous a donné l’occasion de les appliquer et de nous trouver parfois face à des dilemmes difficiles, peut nous amener à évoluer et à se faire des conviction en partie différentes de celles héritées initialement.


        Le second sujet me laisse perplexe en raison de la signification du mot « juste ».
        Juste fait penser à « Justice »; mais une personne juste au sens commun et notamment religieux du terme, c’est une personne qui fait le bien, qui est bonne vis à vis des autres, qui est équitable. Les juifs ont appelé « justes » ceux qui leur sont venus en aide pendant la guerre, lorsqu’ils étaient persécutés par les allemands.

        Si l’on s’en tient aux aspects de justice, est juste ce qui est légal donc conforme aux lois. Un juge ne doit pas juger selon ses sentiments ou ses impressions : il doit s’en tenir aux lois qui ont ou non été respectées, et dans quelle mesure elles ont été bafouées.
        Certes en assise le jury a une certaine liberté pour juger l’accusé coupable ou non coupable, s’il a des circonstances atténuantes ou s’il a prémédité son crime; mais ensuite à l’intérieur des décisions prises, la loi fixe l’éventail des peines que l’on encours.
        On voit donc qu’au plan des sanctions, il faut d’abord juger si la personne à contrevenu à la loi, et ce n’est qu’ensuite que la loi définit les sanctions. Le premier point est parfois évident si on a toutes les preuves et si les faits sont clairs, mais c’est parfois beaucoup plus complexe, comme par exemple la légitime défense.
        Par ailleurs toutes les lois sont elles conformes à la justice ? Il peut y avoir des lois injustes, oppressives, contraires à l’humanité, comme cela arrive parfois dans les pays totalitaires ou sous dictature.
        De toutes façon la loi est générale; elle ne peut tenir compte de tous les cas particuliers. Le législateur ne peut tout prévoir, et chaque cas est particulier. Le vol est un délit et doit être puni, mais doit on punir une mère complètement démunie qui a volé une bouteille de lait pour nourrir son bébé?

        La question qui nous est posée concerne plutôt un homme, à titre personnel et non la justice officielle.
        Si évidemment on prend pour définition qu’un homme juste est celui qui fait le bien, le rapport avec les lois est assez éloigné. On est alors au niveau des convictions morales de l’individu, de son altruisme, Il peut même arriver d’être en contradiction avec la loi (comme par exemple aider des migrants, dont la présence est interdite à un certain endroit.)
        A la limite on peut prendre le contrepied et dire qu’un homme juste est celui qui ne fait pas le mal, qui respecte les autres, est honnête et équitable, et en principe ne fait rien de contraire aux lois.
        Je voudrais poser une question contraire : est on forcément injuste, si on ne respecte pas une loi ? Le terme « injuste » est beaucoup moins sujet à interprétation que le mot « juste ».`    
        Etre injuste c’est ne pas avoir respecté l’égalité, l’équité, l’humanité.
        Il est clair que la loi, appliquée strictement sans tenir compte des circonstances, peut ne pas être équitable, et que par conséquent être équitable et juste, c'est ne pas se conformer aveuglément à la loi, mais tenir compte des situations particulières. C’est en quelque sorte, interpréter la loi dans le sens de son intention supposée : le respect, non à la lettre mais à l'esprit de la justice
        Cela dit, ce n’est pas toujours évident : l’équité semble par exemple souvent synonyme d’égalité, mais par exemple en matière de récompense, faut il donner à tous la même chose ou récompenser en fonction du mérite, de l’efficacité, des résultats, de la quantité de travail …. ?

        Il y a donc une condition pour que les lois soient véritablement justes et donc obligent en toute légitimité : c'est qu'elles soient justes au sens où elles respectent l'égalité et l'humanité. Si elles ne le font pas, alors, on a raison de se révolter contre elles et de refuser d'y obéir au nom d'une justice plus haute.
        Par ailleurs il faut, notamment au plan répressif, adapter l’application des lois aux circonstances réelles., et cela avec humanité.
        Mais il y a des cas bien difficiles du fait d’incertitudes, par exemple pour un juré : faut il risquer de laisser en liberté un assassin ou risquer de condamner un  innocent ?
        
        Enfin je me permettrai une remarque impertinente : la loi est tellement complexe que s’il fallait pour être juste, appliquer les lois et donc les connaître toutes, il n’y auarait aucun juste sur terre !

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  •   Je traiterai aujourd’hui deux autres sujets qui ont une certaine parenté :
                       - Faut-il démontrer pour savoir ? (S)
                      - Pouvons-nous toujours justifier nos croyances ? (Tech)


        Comme dans toute proposition de réflexion sur un sujet le vocabulaire est important et il ne faut pas qu’il y ait confusion ou malentendu.
        Le savoir c’est une connaissance, mais qui est supposée être exacte, enfin, en principe et à un instant donné. Elle est censée avoir un minimum de preuves. C’est en principe une connaissance rationnelle.
        La croyance, c’est une opinion à laquelle nous adhérons, un jugement subjectif auquel nous croyons. Nous pouvons faire preuve de crédulité et croire des choses peu vraisemblables, avoir des croyances à priori : des préjugés. Nous pouvons aussi avoir des croyances profondes, sans que nous puissions en démontrer la véracité : nous avons la foi en quelque chose.
        Cela dit, les statistiques et les probabilités nous apprennent qu’il y a des situations intermédiaires entre savoir et croyance, qui sont des phénomènes ayant une forte probabilité (pas forcément en physique : la forte probabilité de réussir au bac poour un élève ayant eu de bonnes notes toute l’année).

    Sujets du bac : savoir et croyances.


        Evidemment une démonstration, si elle est exacte amène à une connaissance qui est certaine.
        Le problème est inverse : une connaissance sensée être exacte est elle démontrable.?
        C’est le problème bien connu de l’exactitude des sciences.

        La seule science qui paraît irréfutable parce que faisant l’objet de démonstrations, ce sont les mathématiques.
        Ce n’est pas parfaitement vrai : certaines hypothèses sont nécessaires avant les démonstration; ainsi avant de démontrer les théorèmes de Thalès et leur conséquence, on fait l’hypothèse de deux droites parallèles qui ne se rejoignent jamais.
        En fait les théorèmes sur les droites qui sont valables sur un plan, mais sont différents sur un ellipsoïde ou un hyperboloîde.

        En physique-chimie, certaines démonstrations sont possibles quand on a une explication rationnelle du phénomène que l’on observe, c’est à dire quand on connaît expérimentalement et théoriquement ses causes et les valeurs qui les lient.
        Mais en général, quand on a élucidé certains phénomènes, on découvre de nombreux phénomènes connexes, en amont ou parallèles, que l’on ne connaît pas et qu’il faut explorer. Les lois de l’infiniment petit, de l’infiniment grand dans l’univers et de l’espace habituel galiléen sont très différentes.
        Même quand on a des modèles mathématiques sur ordinateur des phénomènes, ceux ci n’ont pu être élaborés que par l’expérience et la mesure de certains paramètres d’ajustement.
        La physique chimie avance toujours par des successions de phases hypothèse - mesure - conclusion certaines étant juste d’autres fausse et remises en cause.
        La biologie, quelle soit humaine, animale ou végétale, relève des mêmes principes, mais l’expérimentation y est plus difficile et moins rigoureuse, car elle a lieu sur des êtres vivants toujours en évolution.
        La psychologie devient plus rigoureuse da,ns la mesure où elle s’appuie sur la neurologie et sur les statistiques, mais le comportement humain est tellement complexe, que rien n’est démontrable.

        Le savoir toutefois n’est pas uniquement scientifique :
        Dans le domaine technique, on est censé savoir comment fonctionne un objet que l’on a imaginé et mis au point.
        Il peut cependant tomber en panne, et là encore on ne peut le réparer que si on a expliqué la cause de la panne et le responsable défectueux.
        Mais bien des causes d’accidents restent inconnues : le savoir est là encore partiellement démontrable.

        Un autre aspect de la question est l’expérience acquise, qui n »’est que constatée mais pas démontrée. C’est en général parce qu’on a constaté que certains phénomènes avaient les mêmes conséquences qu’on décrète - abusivement - une relation de cause à effet, mais qui a une probabilité non négligeable.
        Certains phénomènes nous paraissent aussi évidents, parce que nous les visons : c’est le cas du célèbre axiome de Descartes : « je pense donc je suis ».

    Sujets du bac : savoir et croyances.



        Le problèmes de justifier nos croyances est donc un problème connexe de celui de nos connaissances et savoirs.
        Si nous étions sûrs qu’une croyance est vraie et que nous puissions la démontrer ou la justifier très rationnellement, ce serait alors un savoir.
        La justification ne peut être rationnelle; le problème est donc plutôt pourquoi faisons nous foi à nos croyances.?

        Il est certain que si le savoir démontre qu’un fait est très peu probable rationnellement,, nous ne pouvons pas justifier notre croyance et la tenir pour vraie.
    C’est le cas de la téléportation d’objets pesants, ou de la présence de fantômes dans un château soi-disant hanté.

        Peut être serait il intéressant de recenser ce que sont les croyances de chacun de nous et d’où elles proviennent.
        Sont elles des préjugés collectifs de notre civilisation, ce que G.Jung appelait des archétypes; viennent elles de l’éducation reçue de nos parents et les avons nous seulement discutées, ou simplement adoptées passivement, sans réflexion ? Viennent elles des groupes auxquels nous avons appartenus ou nous appartenons ?
        Freud parlait du « surmoi », l’ensemble des règles auxquelles nous avions apporté notre adhésion.
        Une autre interrogation est possible : pourquoi croyons nous à telle ou telle chose? qu’est ce qui nous y pousse, qu’en attendons nous? La croyance ne trouve?-t?-elle pas son origine dans le besoin d’être rassuré, d’obtenir une réponse, de ne pas rester dans l’inconnu ?
        Et beaucoup de croyances ne reposent elles pas sur une information insuffisante, sur un absence de savoir (par exemple une araignée ne pique pas : elle mord !).
        Je suis toujours effaré sur les croyances de certaines personnes, manifestement contraires à des connaissances élémentaires scientifiques; certes c’est un manque d’information et de connaissances, mais c’est aussi une absence de réflexion, de curiosité intellectuelle, de bon sens, surtout aujourd’hui où l’on peut trouver bien des explicactions sur internet (à condition de bien choisir les sites, car on y trouve aussi les pires âneries !)

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  • Sujets de philo du bac : le désir.

         Je vais donc, comme je l’ai écrit dans mon dernier article, dire ce que m’inspirent les deux sujets de philo du bac 2016 sur les « désirs » :
                Savons-nous toujours ce que nous désirons ? (ES)
                Le désir est-il par nature illimité ? (L)

        Le sujet est un peu ambigu, car on peut se demander quelle signification accorder au mot « désir ». On peut trouver bien d’autres mots voisins : besoin, envie, aspiration, souhait, attirance, inclination, passion, pulsion…
        Et il y a des désirs de toutes sortes :

        Le désir a d’abord un aspect physiologique : on a faim on a soif, froid et envie de se réchauffer. Notre hypothalamus reçoit des informations de notre corps, et inconsciemment, il est sensible à des signaux particuliers, dont il rend compte en partie au cortex frontal et nous sommes alors conscients de ces sensations qui sont des anomalies ou des manques et nous cherchons à y remédier : nous mangeons ou nous buvons si nous avons faim ou soif. De son coté l’hypothalamus peut agir inconsciemment pour remédier à ce manque soit à partir du système sympathique, soit à partir de l’hypophyse et de ses pré-hormones. 
        Peut on appeler ces besoins physiologiques des désirs ? On parle bien pourtant de désir sexuel.

        Le désir peut avoir un aspect matériel; c’est l’envie de posséder, d’acheter, de se servir d’un objet ou de faire une action, un voyage par exemple. Cela procède aussi d’un manque, puisque nous n’avons pas encore ce que nous souhaiterions. Pour notre cerveau, c’est le besoin de libération de dopamine au niveau de nos centres d’apprentissage et du plaisir (voir mes articles à ce sujet).
        Si le désir et sa satisfaction deviennent trop fréquents, le manque de libération de dopamine devient obsessionnel, et surtout cette libération diminue et il faut plus de satisfaction pour provoquer le même effet : c’est l’addiction : drogue, alcool, jeux, sexe …

        Le désir peut être émotionnel ou sentimental. cela peut être à l’encontre d’un objet, mais c’est surtout le domaine affectif vis à vis d’autres personnes. C’est le cas de nombreux désirs liés à l’amitié ou à l’amour. Par extension l’objet peut être un groupe, une communauté. Ce type de désir peut devenir très intellectuel, se sublimer, c’est le cas notamment en amour ou dans des domaines passionnels ou les religions.

        Enfin le désir peut être totalement rationnel : je l’appellerai alors un projet. Il s’agit d’une réalisation, d’une intention, que k’on souhaite et dont on va étudier la possibilité dans le détail.

        Certains psychologues ont établi une hiérarchie dans les désirs, c’est notamment le cas de Maslow et de sa célèbre pyramide : il parle toutefois de satisfaction des besoins. (voir mon précédent article). Les théoriciens de la motivation ont également établi des classifications analogues. Clayton Aldefer, David McClelland, Henry Murray entre autres)


        
        Ce dont il faut être conscient, c’est que, quelle que soit la classification que l’on fasse, le désir résulte d’un manque, que l’on voudrait combler.
        Quand on a réussi à satisfaire un désir, en général on en tire satisfaction, mais d’autres désirs apparaissent. Sans désirs nous n’aurions plus de motivation.


        Alors sommes nous conscients de nos désirs ? 
        C’est une question de vocabulaire : on a tendance à appeler désir un besoin un souhait dont nous sommes conscient.
        Par contre les causes profondes de ce désir, les « manques » qui y ont conduit et qui peuvent être de nature multiple et très complexe. La plupart de ces causes profondes sont le plus souvent inconscientes.

        Savons nous toujours ce que nous désirons ?
        Tout dépend de ce que l’on entend par savoir : si c’est être conscient des désirs, je viens de répondre à la question. Si c’est par contre savoir exactement ce que l’on voudrait, ce n’est pas toujours le cas.
        Nous avons conscience de manques, mais si on en connaît la nature générale, on peut ne pas en savoir le détail. Les manques peuvent être multiples et il est parfois difficile de les différencier, d’établir une hiérarchie et de savoir lequel choisir.
        Il peut arriver aussi que la réalisation d’un désir comporte des éléments positifs, mais aussi d’autres négatifs, et on hésite alors à souhaiter sa réalisation.

        Les désirs sont ils illimités?
        Comme je l’ai dit plus haut, les « manques » sont inhérents à la vie, à l’existence. Même si on peut penser que si on réalise un grand nombre de souhaits, on aura moins de manques non réalisés, le manque de désir correspondrait à une apathie complète, qui serait maladive (c’est un des symptômes de la dépression).

        Par contre ce qui n’est pas illimité c’est la satisfaction des désirs, car ils peuvent rencontrer des obstacles, notamment :
             - Obstacles matériels et notamment financiers.
             - Obstacles environnementaux la loi, la nature, les voisins, le groupe dans lequel on est plus ou moins intégré, le comportement des autres personnes….
             - Enfin obstacles moraux ou sentimentaux : tel ou tel désir peut être considéré comme contraire aux valeurs que nous avons. Nous nous sentirions coupables de réaliser ces désirs, voire nous nous sentons même coupables de les avoir eu.
        Ces obstacles sont personnels car ils dépendent de la personnalité et de la situation de chacun. Donc certains réaliseront les souhaits que d’autres ne peuvent espérer, d’où un sentiment d’injustice et de jalousie, et une exaspération de ces désirs.

        Enfin il faut signaler, le désir poussé à l’extrême, et notamment dans ses causes profondes inconscientes, et qui peut alors pousser à une réalisation brutale : la pulsion.

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  •           Tous les ans, quand arrive le Bac, j'ai l'habitude de lire les divers sujets et d'y réfléchir.
    Je n'ai en général pas de difficulté à résoudre les problèmes de maths et de physique-chimie, mais les sujets de philo me demandent plus de réflexion.
              je vais essayer de vous faire part, en plusieurs articles, de ce que m'inspirent les sujets de 2016 
              Ce ne sont, en aucun cas des corrigés. J'ai oublié beaucoup de ce que j'ai appris au lycée sur les pansées des philosophes, et par contre j'ai acquis une certaine expérience de la vie. Mes propos n'ont donc aucune prétention scolaire.

               Cette année, les sujets de philosophie du bac étaient les suivants :

             -  Le désir est-il par nature illimité ? (L)
              -  Savons-nous toujours ce que nous désirons ? (ES)
              - Faut-il démontrer pour savoir ? (S)
              - Pouvons-nous toujours justifier nos croyances ? (Tech)
              - Nos convictions morales sont-elles fondées sur l’expérience ? (L)
              - Pour être juste, suffit-il d’obéir aux lois ? (Tech)
              - Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l’histoire ? (ES)
              - Travailler moins, est-ce vivre mieux ? (S)

              Mais dans ma réflexion , je me suis rappelé la "pyramide de Maslow", et je ne suis pas certain que vous la connaissiez.  Alors je vais en parler en quelques lignes :

     Abraham Maslow est un psychologue qui a publié en 1943, une « pyramide » des besoins humains, qui sont sources de motivation et qu’il classe en cinq niveaux successifs hiérarchisés, chaque niveau inférieur devant être relativement satisfait pour que le suivant apparaisse.

     


        
                     - les besoins physiologiques de vie :(respirer, se nourrir, la santé physiologique…), nécessaires pour survivre
    Des moyens sociaux répondent à cette nécessité : rémunération, sécurité sociale, magasins, hôpitaux….).
        À mesure qu'une personne croît et se  développe, elle est de plus en plus en mesure de  satisfaire ses besoins physiologiques; toutefois les enfants, les jeunes, les personnes  âgées, les pauvres, les malades et les  handicapés dépendent souvent des autres (au moins financièrement), ce qui leur pose problème. 

                 - les besoins de sécurité : (physique, psychologique, économique), de propriété (avoir des  choses et des lieux à soi) et de maîtrise de l'environnement (pouvoir  sur ce qui nous entoure).
        La police, la justice, les assurances, mais aussi la famille, la stabilité professionnelle, les communautés étatiques, les entreprises y contribuent.

                   - les besoins sociaux d'affectivité : (être  accepté tel que l'on est, recevoir et donner amour et  tendresse, avoir des amis et un réseau de communication  satisfaisant), d'estime de la part des autres (être  reconnu comme ayant de la valeur) et d'appartenance (acceptation des autres avec leurs différences, appartenance à un groupe).
        Chez l'enfant sont essentiels l'amour de ses parents et de sa famille, la compréhension, l'estime les encouragements et la confiance de la part des parents et des amis ainsi que l'appartenance à sa famille, à un goupe de copains et à des “clubs” d'activités.
            Chez l'adulte il s'agit de sa vie en société et notamment au travail. Le besoin de compétences, d'un poste satisfaisant, d'exercer un pouvoir relève de ce niveau.

                 (estime de soi même, , considération des autres); sentiment d'être utile  et d'avoir de la valeur, point de départ de l'acceptation de soi et du développement de  l'indépendance. Besoin de liberté et de responsabilité qui concrétise l'estime des autres et de soi. 
        C'est un besoin de développement, mais aussi de conservation de son identité et de son autonomie. Les aspirations à la connaissance, à la formation, au développement de carrière en font partie.

               - au sommet de la pyramide, la  réalisation de soi : (accroître ses connaissances, développer ses valeurs, résoudre des problèmes compliqués, innover,  créer de l'utile et du beau, avoir une vie  intérieure) 
        On pourrait résumer cette attente par :  "deviens qui tu es ".
        Mais elle explique l'attachement des personnes aux valeurs religieuses, morales, à des tâches sociales ou humanitaires ....
        Ceci nécessite une compréhension cognitive  (nouveauté, exploration, connaissance) et des besoins  esthétiques (musique, art, beauté, ordre).
        Cette réalisation suppose un but, qui n'est jamais  complètement atteint et l'homme, plus ou moins insatisfait recherche toujours davantage. 

              

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